13 octobre 2011

Une fine mouche (1936) de Jack Conway

Titre original : « Libeled Lady »

Une fine moucheAprès avoir été diffamée par un journal à scandales, une riche jeune femme (Myrna Loy) demande cinq millions de dollars de dommages et intérêts. Pour sauver son journal de la ruine, le rédacteur en chef (Spencer Tracy) engage un séducteur (William Powell) pour la compromettre. Il n’hésite pas à demander à sa petite amie (Jean Harlow) d’épouser le séducteur pour que la riche jeune femme apparaisse comme une briseuse de ménage… Pour Une fine mouche (Libeled Lady), la MGM a aligné quatre de ses grandes stars pour frapper un grand coup. Le scénario de cette comédie est assez pernicieux, jouant constamment sur la tromperie des uns vis-à-vis des autres : bien entendu, il est aussi passablement improbable. La réussite du film doit beaucoup à l’alchimie entre les acteurs qui se sont parfaitement entendus sur le tournage (William Powell et Jean Harlow vivaient alors ensemble). C’est William Powell qui brille tout particulièrement, ce rôle de séducteur mondain lui va comme un gant. Il y montre beaucoup d’esprit. Les dialogues sont brillants. Une fine mouche est à classer parmi les meilleures « screwball comedies » des années trente.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Harlow, William Powell, Myrna Loy, Spencer Tracy, Walter Connolly
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Remarques :
* C’est la première fois que Spencer Tracy joue dans une comédie.
* Une fine mouche est l’un des derniers films de Jean Harlow qui mourra l’année suivante à l’âge de 26 ans (d’une néphrite aiguë). Elle fut enterrée dans l’une des robes qu’elle porte dans ce film.

8 octobre 2011

Double assassinat dans la rue Morgue (1932) de Robert Florey

Titre original : « Murders in the Rue Morgue »

Double assassinat dans la rue MorgueA Paris, en 1845, le Docteur Mirakle exhibe un gorille au comportement humain dans une baraque de foire. Pour prouver la parenté de l’homme et du gorille, il mène en secret des expériences où il injecte du sang de gorille dans les veines de jeunes femmes… Double assassinat dans la rue Morgue est librement inspiré d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe. Robert Florey et Bela Lugosi ont tous deux été écartés du tournage de Frankenstein et Universal leur donne cette adaptation en guise de consolation. Les décors sont quelque peu inspirés de l’expressionnisme allemand, ils évoquent des films comme Le Cabinet du Docteur Caligari, il faut certainement y voir la patte de Karl Freund, directeur de la photographie. Il faut aussi noter une belle scène de balançoire et une scène finale du gorille sur les toits qui préfigure King Kong. La mise en scène est en revanche un peu terne, assez abrupte aussi. Bela Lugosi est particulièrement convaincant dans son rôle de savant démoniaque. Double assassinat dans la rue Morgue  n’est pas dénué de charmes mais il semble loin des autres films fantastiques de ce début des années trente.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sidney Fox, Bela Lugosi, Leon Ames, Bert Roach, Arlene Francis
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Remarques :
* Signalons la présence d’un jeune dialoguiste : John Huston. Il écrit dans ses mémoires : « Mon souci était de faire passer dans les dialogues l’étrange poésie de Poe mais le metteur en scène estima que mon texte était trop littéraire. Avec son assistant, il le réécrivit entièrement au fur et à mesure du tournage. Il en résulte un curieux mélange : un langage moderne dans une ambiance du XIXe siècle ».

* Autre erreur du réalisateur : Si les plans lointains du gorille sont assez réussis en utilisant un acteur déguisé, le metteur en scène a cru bon d’insérer des très gros plans d’un animal véritable. Seulement, au lieu de prendre un gorille, Robert Florey a utilisé un gentil petit chimpanzé qui ne provoque pas vraiment une grande émotion chez le spectateur !

Autres adaptations de cette nouvelle de Poe :
Le fantôme de la Rue Morgue (Phantom of the Rue Morgue) de Roy Del Ruth (1954) avec Karl Malden
Murders in the Rue Morgue de Gordon Hessler (1971) avec Jason Robards

7 octobre 2011

Annie du Klondike (1936) de Raoul Walsh

Titre original : « Klondike Annie »

Annie du KlondikeRose Carlton, chanteuse de cabaret, s’enfuit sur un cargo après avoir poignardé son protecteur qui la retenait prisonnière. Sur le bateau, elle rencontre une missionnaire de l’Armée du Salut qui décède peu après. Recherchée par la police, Rose prend la place de la missionnaire et arrive ainsi au Klondike… Le scénario de Annie du Klondike est assez surprenant. C’est Mae West elle-même qui l’a écrit d’après sa pièce  Frisco Kate écrite en 1921. Il est surprenant car il est étonnamment sage bien que, comme on s’en doute, Mae West sera une missionnaire assez inhabituelle. L’actrice s’amuse avec son image. Il n’était toutefois pas encore assez sage pour la censure qui imposa des coupes (1) ; Mae West était la bête noire de la censure avec ses attitudes provocantes, son déhanchement si particulier et ses jeux de mots souvent très connotés sexuellement (2). Annie du Klondike est une amusante comédie, calme et plutôt bien équilibrée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mae West, Victor McLaglen, Phillip Reed, Helen Jerome Eddy
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Remarques :
(1) La censure fit enlever la scène où Mae West se bat avec son protecteur chinois : alors qu’il tente de la poignarder car elle cherche à s’enfuir, c’est elle qui le poignarde un peu accidentellement avec sa fameuse dague. Cette scène fait cruellement défaut car la transition est abrupte. La censure fit également enlever la scène où Mae West habille en prostituée la missionnaire décédée pour leurrer la police. 8 minutes sont ainsi perdues.

(2) « Give a man a free hand and he’ll try to put it all over you » (jeu de mot sur le double sens de free hand = « laissez un peu de liberté à un homme et il essayera de vous mettre la main partout » ou « laissez un homme avoir une main libre et il essayera de vous la mettre partout ».)
Autres bonnes réparties :
(parlant des hommes) Between two evils, I always pick the one I never tried before.
(à son partenaire) You ain’t no oil painting but you’re a fascinating monster.

Chansons interprétées par Mae West :
* I’m an occidental woman in an oriental mood for love
* Mister Deep Blue Sea.

5 octobre 2011

Le cambrioleur (1957) de Paul Wendkos

Titre original : « The burglar »

Le cambrioleurUn cambrioleur parvient avec ses complices à subtiliser un collier de grande valeur. Malheureusement pour lui, il a été vu par deux policiers en patrouille. Le cambrioleur préfère donc se cacher et d’attendre avant de revendre le collier mais ses complices sont plus impatients… Le cambrioleur est un film noir adapté d’un roman de David Goodis qui en a écrit lui-même l’adaptation. C’est le premier long métrage de Paul Wendkos. Grand admirateur d’Orson Welles, il en reprend l’audace : très inventif dans ses plans de caméra, parfois jusqu’à l’excès mais le plus souvent de façon fort réussie, il étonna la critique et même Columbia qui le prit sous contrat. Il fignola lui-même le montage, ce qui lui prit une année ; le résultat montre une certaine perfection. Le scénario, en revanche, est assez faible, l’histoire tournant rapidement en rond. A noter la belle interprétation de Dan Duryea et même de la jeune Jayne Mansfield : un personnage assez éloigné des rôles de plantureuse idiote dans lesquels elle sera ensuite cantonnée. Le cambrioleur reste assez peu connu, il est pourtant très inventif et original dans sa forme. Les films suivants de Paul Wendkos ne furent pas hélas au niveau de cet étonnant premier essai.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dan Duryea, Jayne Mansfield, Martha Vickers, Peter Capell, Mickey Shaughnessy
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Remake :
Le Casse d’Henri Verneuil (1971) avec Jean-Paul Belmondo.

4 octobre 2011

Boulevard de la mort (2007) de Quentin Tarantino

Titre original : « Death proof »

Boulevard de la mortA deux périodes différentes, un même cascadeur psychopathe attaque un groupe jeunes filles parties faire la bringue… Boulevard de la mort est composé de deux histoires similaires, normalement séparées par quatorze mois, nous dit-on. Seulement Quentin Tarantino se plaît à brouiller les repères : la première est plutôt placée dans les années soixante dix mais comporte des objets ou références actuelles (téléphone portable, mention des images de synthèse, etc.), la seconde histoire est située au temps présent. Comme tous les films de Tarantino, Boulevard de la mort est très bavard, on assiste à de longues discussions assez futiles et émaillées d’un langage assez cru. Il parvient néanmoins à rendre ses personnages assez attachants. Le clou du film est une poursuite automobile assez échevelée et haletante. Quentin Tarantino rend hommage aux films d’actions des années soixante et soixante dix, les références et inspirations sont nombreuses (1). Il s’amuse à ajouter du grain, des rayures, des sautes d’images pour rappeler les conditions de visionnage de l’époque, les copies diffusées étant souvent usées jusqu’à la corde. Beaucoup moins violent et moins racoleur que ses autres films, Boulevard de la mort est assez… euphorisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kurt Russell, Zoe Bell, Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Sydney Tamiia Poitier, Tracie Thoms, Rose McGowan, Jordan Ladd, Mary Elizabeth Winstead
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Remarques :
Initialement, Boulevard de la mort était conçu pour sortir avec le film de Robert Rodriguez Planet Terror, les deux films étant séparés par de fausses bandes-annonces ; l’ensemble était nommé Grindhouse. Devant le peu de succès aux Etats-Unis, les producteurs ont décidé de sortir les films séparément dans les pays non anglophones. Tarantino a alors remonté son film pour passer de 87 minutes à 114 minutes.

(1) Les inspirations les plus évidentes sont Faster, Pussycat! Kill! Kill! De Russ Meyer (1966) et Vanishing Point (Point Limite Zéro) de Richard C. Sarafian (1971).

2 octobre 2011

Folie douce (1941) de Jack Conway

Titre original : « Love Crazy »

Folie douceAlors que Steve et Susan Ireland se font une joie de fêter leur quatrième anniversaire de mariage, un enchaînement de circonstances va les plonger dans une situation inextricable… Love Crazy est une screwball comedy assez loufoque. Le scénario est assez remarquable dans le sens où, autant les évènements paraissent peu crédibles, autant le rythme de l’histoire nous fait tout accepter sans broncher et avec même un plaisir certain. Rarement, une histoire n’a été aussi alambiquée et surprenante, versant souvent dans le nonsense. Elle conduira même à montrer William Powell jouer en femme (et, chose très rare, sans moustache) dans une scène assez hilarante. Le couple Myrna Loy / William Powell, n’est certes pas nouveau à l’écran, mais il est ici admirablement utilisé. Jack Conway, réalisateur à la longue filmographie qui passe pour avoir été un exécutant, fait une ici réalisation nette et efficace. Love Crazy est un vrai petit plaisir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Powell, Myrna Loy, Gail Patrick, Jack Carson, Florence Bates
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26 septembre 2011

Qu’est-il arrivé à Baby Jane? (1962) de Robert Aldrich

Titre original : « What ever happened to Baby Jane? »

Qu'est-il arrivé à Baby Jane?Blanche Hudson et Baby Jane Hudson sont deux sœurs ennemies, ex-stars du cinéma et du music hall. Elles vivent recluses dans une maison de Los Angeles. Blanche est paralysée à la suite d’un accident où sa sœur a tenté de la tuer…
Qu’est-il arrivé à Baby Jane? a quelque peu surpris à sa sortie. Plusieurs critiques paraphrasèrent le titre en écrivant « Qu’est-il arrivé à Robert Aldrich ? ». Cette histoire macabre de rivalité féroce a effectivement des côtés grand-guignolesques et va très loin dans la caricature monstrueuse. Hollywood fabrique des monstres…(1) Aldrich eut la bonne idée de choisir deux actrices qui se vouaient déjà une haine féroce et cela se sent à l’écran (2). Les deux actrices n’hésitent pas à jouer avec leur image et leur âge, c’est surtout vrai pour Bette Davis qui est visuellement monstrueuse. L’actrice réalise un véritable tour de force d’interprétation. Le film est aussi célèbre pour son retournement final, les trois dernières minutes obligent le spectateur à se repasser mentalement tout le film pour le voir d’un nouvel œil, c’est alors que l’on réalise que le regard d’Aldrich sur ses personnages est bien plus subtil qu’il nous semblait. Malgré certaines critiques réservées, le succès fut immense. Qu’est-il arrivé à Baby Jane? a d’ailleurs inauguré une vague de films que l’on pourrait appeler psycho-angoissants. Aldrich lui-même tournera deux ans plus tard Chut, Chut Chère Charlotte sur une trame similaire avec, à nouveau, deux sœurs rivales et, à nouveau, Bette Davis (mais pas Joan Crawford qui se fera porter malade dès le premier jour de tournage).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Joan Crawford, Victor Buono, Maidie Norman
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(1) Sur ce point, le film fait penser à Sunset Boulevard de Billy Wilder.
(2) Joan Crawford dut être soignée après la scène où Bette Davis lui donne des coups car l’actrice tapait réellement! On raconte aussi que Joan Crawford avait placé de lourds poids dans ses poches pour la scène où Bette Davis la traîne sur le sol. Conséquence : Bette Davis eut un terrible mal de dos.

Remarques :
* L’actrice qui interprète la jeune fille de la voisine n’est autre que Barbara Merrill, la fille de Bette Davis.
* Robert Aldrich a tourné la scène finale, sur la plage, exactement au même endroit que la scène finale de son Kiss me Deadly. La maison que l’on voit en arrière plan lors du dialogue entre les deux sœurs est la maison où la fameuse boîte est ouverte.
* Le « mauvais film » visionné par le producteur mécontent est composé d’extraits de Parachute Jumper (1933) d’Alfred Green avec Bette Davis et Douglas Fairbanks Jr. et de Ex-Lady (1933) de Robert Florey avec Bette Davis et Gene Raymond.
Le film regardé à la télévision par la voisine est Sadie McKee (1934) de Clarence Brown avec Joan Crawford, Gene Raymond et Franchot Tone.

25 septembre 2011

Winter’s Bone (2010) de Debra Granik

Winter's BoneRee est une jeune fille des montagnes des Ozarks, au centre des Etats-Unis. Elle doit s’occuper de ses deux frères et sœurs, bien plus jeunes, et de sa mère malade. Quand elle apprend que son père a utilisé la maison comme caution pour sortir de prison avant de disparaitre, elle n’a d’autre choix que de se lancer à sa recherche. Rapidement, elle se heurte à la loi du silence… Adapté d’un roman de Daniel Woodrell, Winter’s Bone est un film du cinéma indépendant américain qui s’est fait remarquer par son authenticité et par la force de son interprétation. La jeune Ree parvient à réveiller l’humanité qui semblait avoir fui ce petit monde grangrené par un funeste trafic de drogue.  Le film de Debra Granik nous plonge avec intensité au cœur de ces forêts du Missouri. Malgré le sordide de certaines situations, il ne tombe jamais dans le misérabilisme ou la condescendance. La jeune actrice Jennifer Lawrence est étonnante par le naturel et la puissance de son jeu. John Hawkes, son oncle dans le film, fait aussi une très belle prestation ; il y a également beaucoup de densité dans son jeu tout en gardant une certaine subtilité. Winter’s Bone est prenant, le film nous happe par son intensité et sa profondeur.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan, Dale Dickey, Garret Dillahunt, Sheryl Lee
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Remarques :
Le sens du titre Winter’s Bone (qui est aussi le titre du roman) ne semble pas évident au premier abord : il n’est jamais question d’os ou d’ossements dans cette histoire. En fait, le sens est dérivé de l’expression « to throw someone a bone » qui signifie « donner de l’aide / un coup de pouce / une maigre compensation / une bouée à une personne plutôt en mauvaise posture ». La jeune Ree avait bien besoin qu’on lui lance une bouée pour rester à flot… et cela se passe en plein hiver, saison symbolique.

24 septembre 2011

Tillie’s punctured romance (1914) de Mack Sennett

Titre français : « Le roman comique de Charlot et Lolotte »

Le roman comique de Charlot et LolotteUne jeune fille de la campagne se laisse persuader par un beau parleur de voler l’argent de son père et de s’enfuir avec lui en ville… Tillie’s Punctured Romance est le premier long métrage comique de l’histoire du cinéma. Il a été conçu pour mettre en valeur Marie Dressler, actrice à la carrure imposante qui lui permet de jouer des rôles de maitresse-femmes. L’actrice connaissait bien l’histoire pour l’avoir jouée à Broadway en 1910. Mais le second rôle, Charlie Chaplin, lui vola la vedette. Le roman comique de Charlot et Lolotte Le public et la critique n’eut d’yeux que pour lui. S’il n’a pas son costume de vagabond, il utilise largement toute sa gestuelle comique et manifeste comme toujours une forte présence à l’écran. L’humour est dans la pure tradition slapstick,  avec beaucoup de coups mais également une bonne utilisation certaines situations. Forcé de produire à la Keystone plusieurs courts métrages chaque semaine, Mack Sennett mit trois mois pour tourner Tillie’s Punctured Romance du fait des difficultés pour avoir tous ses acteurs disponibles.  (Film muet)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marie Dressler, Charles Chaplin, Mabel Normand, Mack Swain, Charles Bennett, Chester Conklin
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Remarques :
Le roman comique de Charlot et Lolotte A noter la présence de Charlie Chase (le détective assis à côté de Mabel Normand dans la salle de cinéma), de Roscoe Fatty Arbuckle (c’est l’un des Keystone Cops à la fin). Le petit garçon, vendeur de journaux, serait (d’après ses dires) Milton Berle, acteur qui eut une longue carrière notamment à la télévision américaine ; on pense néanmoins qu’il s’agit en réalité de Gordon Griffith (le jeune acteur qui interprétera Tarzan-enfant dans la première version de Tarzan). Edward Sutherland (également l’un des policiers) est un futur réalisateur, il réalisera même un film homonyme en 1928.

Le roman comique de Charlot et Lolotte Le film a été charcuté et tronqué au fil des ans. Il est ressorti plusieurs fois. Ces versions traficotées commencent généralement par montrer Chaplin (au lieu de montrer Marie Dressler). La version originale de 84 minutes a été restaurée en 2003. On la trouve notamment dans le coffret récent consacré à la période Keystone de Chaplin : « La naissance de Charlot »

Du fait de son immense succès, le film eut deux suites (avec Marie Dressler mais sans Chaplin et sans Mabel Normand) :
1. Tillie’s Tomato Surprise (1915) (film perdu)
2. Tillie wakes up (1917)

Homonyme :
Tillie’s Punctured Romance (1928) de Eddie Sutherland avec W.C. Fields (ce ne serait pas un remake) (film perdu)

23 septembre 2011

Visages d’Orient (1937) de Sidney Franklin

Titre original : « The Good Earth »
Autre titre français : « La terre chinoise »

La terre chinoiseL’histoire d’un couple de fermiers en Chine, à l’époque de la guerre civile… Adaptation d’un best-seller de Pearl Buck, Visages d’Orient  est une grande production de la MGM qui nécessita trois années de tournage. 200 hectares d’une vallée californienne furent transformés en campagne chinoise, des tonnes d’éléments de décor furent importées de Chine ; 1500 figurants furent employés. Le fait de faire interpréter des personnages chinois à des acteurs américains peut gêner. Cela ne correspond plus à nos standards modernes et choquera même certains spectateurs. Quand on accepte de dépasser cela, force est de constater que les performances de Luise Rainer et de Paul Muni sont assez remarquables. L’histoire, assez émouvante, est bien mise en place et développée. Certaines scènes sont très spectaculaires : les foules dans la grande ville au moment de la Révolution sont impressionnantes avec une scène de pillage d’un palais qui grouille de monde et l’attaque des sauterelles est une merveille de trucages, vraiment saisissante. Visages d’Orient / La Terre chinoise bénéficie d’une réalisation parfaite et d’une interprétation pleine de sensibilité. Le film reste assez prenant aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Muni, Luise Rainer, Walter Connolly, Tilly Losch, Charley Grapewin
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Remarques :
1) Ont également participé à la réalisation :
– George W. Hill qui a tourné certains plans en Chine en 1933/34. Il devait être le réalisateur du film. Il est mort en 1934 avant que le tournage proprement dit ne commence.
– Sam Wood, qui a tourné certaines scènes dont celle du pillage.
– Victor Fleming
– Gustav Machatý

2) La période couverte par cette saga va globalement de 1900 à 1925. Il faut donc garder à l’esprit qu’à sa sortie, le film traitait d’une Histoire assez récente.