7 juin 2020

Le Mystère Henri Pick (2019) de Rémi Bezançon

Le Mystère Henri PickDans une bibliothèque de Bretagne abritant des manuscrits refusés, une jeune éditrice découvre un texte brillant. L’auteur, Henri Pick, un pizzaïolo (1) breton décédé deux ans plus tôt, écrivait en cachette de sa famille. Le roman devient un best-seller. Persuadé qu’il s’agit d’une imposture, un critique littéraire décide de mener l’enquête…
Adapté du roman homonyme de David Foenkinos (publié en 2016), Le Mystère Henri Pick est une plaisante comédie qui se tient dans le monde de l’édition. Le déroulement se situe en grande partie sur la presqu’île de Crozon. Le cheminement suivi dans cette enquête peut évoquer certains romans d’Agatha Christie. Les dialogues sont assez savoureux, l’ensemble est enlevé avec une belle prestation du duo Camille Cottin et Fabrice Luchini. Un peu conventionnel, mais très bien fait et bien dosé, Le Mystère Henri Pick est un excellent divertissement.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Isaaz, Bastien Bouillon, Hanna Schygulla
Voir la fiche du film et la filmographie de Rémi Bezançon sur le site IMDB.
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Remarques :
* Le personnage de Fred Koskas, auteur de La Baignoire, est inspiré de l’écrivain Jean-Philippe Toussaint, et de son roman La Salle de bain, où un personnage vit dans sa baignoire.
* Le superbe pont que l’on voit plusieurs fois pour symboliser les allers-retours entre Paris et Crozon est le pont de Térénez (Finistère) mis en service en 2011.

(1) Un pizzaïolo est un cuisinier qui prépare les pizzas dans une pizzeria.

Le Mystère Henri PickFabrice Luchini et Camille Cottin dans Le Mystère Henri Pick de Rémi Bezançon.

6 mai 2020

Jalouse (2017) de David Foenkinos et Stéphane Foenkinos

JalouseNathalie, professeur de lettres divorcée, est subitement passée de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage…
Le romancier David Foenkinos a écrit avec son frère Stéphane le scénario de Jalouse (ce n’est donc pas l’adaptation d’un de ses romans). Ils l’ont réalisé en tandem, c’est leur second long métrage après La Délicatesse en 2011. Il s’agit d’une comédie qui nous montre les multiples formes de la jalousie et leurs effets destructeurs. Engendrée par un mal-être, cette jalousie multiforme ne fera que le renforcer. Bien entendu, les réactions du personnage peuvent paraître souvent un peu extrêmes mais cela permet de mieux faire ressortir les travers et défauts que tout à chacun peut avoir plus faiblement. Le film nous montre en quelque sorte comment ne pas être, une leçon de vie en creux. Karin Viard est parfaite dans ce rôle car elle parvient à donner de l’épaisseur et de la complexité à cette femme devenu odieuse, sans la rendre détestable. L’humour est très présent, un humour souvent grinçant mais qui rend l’ensemble léger et enlevé. Les frères Foenkinos signent là une comédie plaisante et intelligente.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Karin Viard, Dara Tombroff, Anne Dorval, Anaïs Demoustier
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Remarque :
* Dara Tombroff, qui interprète la fille de Karin Viard, est une jeune danseuse, sans expérience préalable d’actrice.

JalouseAnaïs Demoustier et Karin Viard dans Jalouse de David et Stéphane Foenkinos.

25 avril 2020

Tel Aviv on Fire (2018) de Sameh Zoabi

Tel Aviv on FireSalam, 30 ans, vit à Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série arabe à succès « Tel Aviv on Fire ! » Tous les matins, il traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, Salam se fait arrêter par un officier israélien Assi, dont la femme est fan de la série. Pour s’en sortir, il prétend en être le scénariste, ce qui va avoir des conséquences inattendues…
Faire une comédie sur le thème du conflit israélo-palestinien peut paraître très risqué. C’est pourtant le défi qu’a relevé le réalisateur et scénariste arabe israélien Sameh Zoabi et il parvient à trouver l’équilibre nécessaire à la réussite. Le fait d’avoir placé un film (ou plus exactement une série) dans le film est astucieux car cela permet d’aborder les sujets sous plusieurs angles : cette série à l’eau de rose voit en effet une espionne palestinienne (française) tenter de séduire un officier de l’armée israélienne pendant la Guerre des Six Jours. Les évènements de la série ont certes un impact différent chez les spectateurs selon leur positionnement par rapport au conflit actuel mais en même temps rassemble par une communauté de sentiments. Le cinéaste est clairement du côté de la jeune génération qui espère une réconciliation pour prendre son destin en main ; il souligne les contradictions de ceux qui, de chaque côté, sont sur une ligne dure d’affrontement. L’humour arrive souvent là où on ne l’attend pas, côtoyant la description d’une réalité difficile. Le cinéma de Sameh Zoabi évoque un peu celui d’Elie Suleiman. Son film est une réussite.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kais Nashif, Lubna Azabal, Yaniv Biton, Maisa Abd Elhadi, Nadim Sawalha
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Tel Aviv on FireKais Nashif et Yaniv Biton dans Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi.

4 mars 2020

Kingsman: Le cercle d’or (2017) de Matthew Vaughn

Titre original : « Kingsman: The Golden Circle »

Kingsman: Le cercle d'or (Kingsman: The Golden Circle)Lorsque leur quartier général est détruit par un missile, les derniers agents de Kingsman, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis. Ils uniront leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi…
Après l’immense succès de Kingsman : Services secrets en 2015, Matthew Vaughn lui donne une suite, toujours avec les personnages du comic book Kingsman : Services secrets de Dave Gibbons et Mark Millar édité par Icon Comics en 2012. Ce film britannique se présente comme une comédie d’espionnage avec beaucoup d’effets spéciaux sur les objets (les armes sont très originales) et de spectaculaires scènes d’action réglées au cordeau. L’histoire n’est pas très étoffée mais s’amuse des différences entre anglais et américains (gentiment car il ne faut pas heurter le public américain). L’ensemble est divertissant, pas franchement mémorable mais a le mérite d’être un peu différent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Taron Egerton, Mark Strong, Julianne Moore, Colin Firth, Jeff Bridges, Pedro Pascal
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Kingsman: Le cercle d'or (Kingsman: The Golden Circle)Taron Egerton dans Kingsman: Le cercle d’or (Kingsman: The Golden Circle) de Matthew Vaughn.

16 février 2020

Le Passe-muraille (2016) de Dante Desarthe

Le Passe-murailleEmployé dans une grande compagnie d’assurances, Emile Dutilleul vit seul et a une vie bien réglée. Il prend depuis trente ans un médicament sans plus savoir vraiment pourquoi. Quand celui-ci vient à manquer, il se découvre un pouvoir extraordinaire : il peut traverser les murs…
Marcel Aymé a écrit la courte nouvelle Le Passe-muraille en 1941 sous l’Occupation ; elle est naturellement marquée par son époque. Cette nouvelle adaptation réalisée par Dante Desarthe pour Arte la modernise pour l’intégrer dans notre monde actuel. Les effets visuels sont bien entendus bien plus convaincants que dans les versions précédentes et Denis Podalydès sait comme toujours trouver le ton juste pour donner corps à ce personnage à la fois terne et étonnant. De par sa nature de téléfilm, Le Passe-muraille n’a pas l’ampleur d’un long métrage mais constitue une bien plaisante comédie.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Marie Dompnier, Scali Delpeyrat
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Le Passe-murailleDenis Podalydès dans Le Passe-muraille de Dante Desarthe.

Précédentes versions :
Le Passe-muraille de Jean Boyer (1951) avec Bourvil
Le Passe-muraille de Pierre Tchernia (TV 1977) avec Michel Serrault et Andréa Ferréol

6 février 2020

Parasite (2019) de Bong Joon-ho

Titre original : « Gisaengchung »

Parasite (Gisaengchung)Ki-taek, sa femme Chung-sook, leur fils Ki-woo et leur fille Ki-jung sont sans emploi et vivent entassés dans un appartement insalubre en sous-sol. Ils survivent en pliant des boîtes à pizza cartonnées. Un jour, ils reçoivent la visite d’un étudiant qui demande à Ki-woo, son ami, de le remplacer pour donner des cours particulier d’anglais à une jeune fille. Ki-jung, douée pour les arts, fabrique un faux diplôme pour Ki-woo qui va se présenter au superbe domicile des parents de la jeune fille…
Après deux films internationaux (Snowpiercer et Okja), Bong Joon-ho revient en Corée du Sud pour réaliser Parasite, un film assez étonnant car il mélange habilement la farce sociale, la comédie noire, le thriller et le film d’horreur. Cette progression est accompagnée d’une montée dans l’intensité et l’histoire nous réserve constamment des surprises (le réalisateur a bien insisté auprès des journalistes de ne pas dévoiler son développement). A partir des rapports entre maitres et domestiques, le propos met en relief le fossé entre les classes sociales et explore le thème de la domination sociale. La caméra de Bong Joon-ho est très fluide, elle évolue de pièce en pièce avec grâce. Palme d’or à Cannes 2019 et gros succès commercial.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Jo Yeo-jeong, Choi Woo-sik, Park So-dam, Lee Jeong-eun, Jang Hye-jin
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Remarques :
* Fort de son succès en salles et de l’engouement critique qu’il a suscité, Parasite ressort en salles dans une version en noir et blanc à partir du 19 février 2020, une nouvelle version supervisée par Bong Joon Ho lui-même.
* Parasite est le premier film sud-coréen à franchir la barre des 500 000 entrées en France, limite qu’il franchit allègrement puisqu’il a fini, après 6 mois d’exploitation, à plus de 1 700 000 entrées.

Parasite (Gisaengchung)Choi Woo-sik, Song Kang-ho, Jang Hye-jin et Park So-dam dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

Parasite (Gisaengchung)Choi Woo-sik, Jo Yeo-jeong et Lee Jeong-eun dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

ParasiteChoi Woo-sik, Song Kang-ho, Park So-dam et Jang Hye-jin dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

1 février 2020

Les Voyages de Sullivan (1941) de Preston Sturges

Titre original : « Sullivan’s Travels »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's Travels)Un réalisateur à succès veut tourner un film social, ancré dans la réalité, dont le titre est O Brother Where Art Thou. Lorsque le patron du studio lui fait remarquer qu’il n’a aucune idée de ce qu’est la misère, il décide de se déguiser en vagabond et de partir sur les routes avec dix cents en poche…
Les Voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) est une comédie américaine écrite et réalisée par Preston Sturges. C’est une comédie peu banale sous plusieurs aspects. Elle mélange allégrement plusieurs genres, y compris le drame, et son propos n’est pas très facile à cerner : si Sturges semble au final vouloir replacer le rire et la comédie comme fonction essentielle du cinéma (1), son propre film dément cette vision puisqu’il y fait des longues incursions dans le réalisme social (nous ne sommes alors pas loin de I Am a Fugitive from a Chain Gang). Autre exemple, quelques minutes après que son personnage ait raillé « les vieilles poursuites de Mack Sennett », Sturges insère une poursuite un peu stupide, tout à fait dans l’esprit slapstick. Le duo formé par Joel McCrea et Veronica Lake fonctionne à merveille et les dialogues sont remarquables. Malgré d’assez bonnes critiques, Les Voyages de Sullivan n’eut que peu de succès à sa sortie. Ce n’est que bien plus tard, lorsque les cinéphiles redécouvriront le talentueux Preston Sturges (bien après sa mort), que le film sera considéré comme l’un de ses meilleurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joel McCrea, Veronica Lake, Robert Warwick, William Demarest, Franklin Pangborn, Porter Hall, Byron Foulger, Margaret Hayes
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Remarques :
* Le titre du film des frères Coen « O Brother Where Art Thou ? » est un hommage à ce film de Sturges.

(1) En plus de l’épilogue, la dédicace en début de film donne le ton : « À la mémoire de ceux qui nous ont fait rire : (…), les clowns, les bouffons, de tous temps et de tous pays, dont les efforts allégèrent un peu notre fardeau, ce film est dédié. »

Les voyages de Sullivan (Sullivan's Travels)Veronica Lake et Joel McCrea dans Les voyages de Sullivan (Sullivan’s Travels) de Preston Sturges.

29 janvier 2020

Mon bébé (2019) de Lisa Azuelos

Mon bébéHéloïse est divorcée et mère de trois grands enfants avec lesquels elle entretient des rapports fusionnels. Jade, la plus jeune, passe son baccalauréat et doit partir continuer ses études au Canada. Stressée à l’idée de se retrouver seule et par tous les souvenirs qui refont surface, elle tente de fixer les derniers moments ensemble sur son téléphone…
Dix ans après LOL, Lisa Azuelos reprend le thème des rapports mère-fille. Ayant vécu exactement la même situation, elle s’est basée sur sa propre expérience pour écrire Mon bébé et fait jouer sa fille (Thaïs Alessandrin) dans son propre rôle. Le milieu, les personnages, les situations sont stéréotypées et l’ensemble est très normatif. Ce genre de cinéma nombriliste ne peut apporter au mieux qu’un miroir, il ne faut pas en attendre plus. Le résultat aurait été certainement plus oubliable sans la présence de Sandrine Kiberlain, très à l’aise dans ce genre de personnage volubile et expansif : même s’il lui arrive de surjouer certaines scènes, elle assure tout l’humour et nous amuse le plus souvent.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Thaïs Alessandrin, Victor Belmondo, Patrick Chesnais
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 Mon bébéThaïs Alessandrin et Sandrine Kiberlain dans Mon bébé de Lisa Azuelos.

17 décembre 2019

Le Gros Lot (1940) de Preston Sturges

Titre original : « Christmas in July »

Le Gros lot (Christmas in July)Un modeste employé de bureau espère gagner le concours de création de slogan publicitaire organisé par une grande marque de café. Ses collègues décident de lui faire une blague en fabriquant un faux télégramme de félicitations lui annonçant qu’il remporte le premier prix…
Le Gros lot (Christmas in July) est un film écrit et réalisé par Preston Sturges, adaptation d’une pièce, A Cup of Coffee, qu’il avait écrite dès 1931 mais qui n’avait jamais été montée sur les planches (1). Il s’agit d’une comédie enlevée, vraiment très bien écrite et dotée de dialogues brillants. Pour son deuxième long métrage, Preston Sturges confirme ses capacités d’homme à tout faire : il crée une histoire aussi bien qu’il la scénarise et qu’il la réalise. Le thème est celui du pouvoir d’attraction de l’argent, tout à fait dans l’esprit du rêve américain avec la publicité comme moyen d’y parvenir en brulant les étapes. Le film a connu un certain succès à sa sortie mais reste très mal connu aujourd’hui par rapport aux autres films de Preston Sturges. C’est pourtant une excellente et très amusante comédie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dick Powell, Ellen Drew, Raymond Walburn, William Demarest, Franklin Pangborn
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Remarques :
* Le grand prix de 25 000 dollars est équivalent à 400 000 de nos euros actuels.
* Caméo : Preston Sturges apparaît dans les premières minutes du film au moment où le speaker de la radio annonce les prix du concours. Il est l’un des hommes écoutant la radio, celui qui se fait cirer les chaussures.

(1) La pièce ne sera montée qu’en 1988 à New York, 29 ans après la mort de Preston Sturges…

Le Gros lot (Christmas in July)Ellen Drew et Dick Powell dans Le Gros lot (Christmas in July) de Preston Sturges.

15 décembre 2019

Rien ne va plus (1997) de Claude Chabrol

Rien ne va plusVictor et Betty forment un couple d’escrocs. Ils fréquentent les hôtels lors de congrès professionnels où ils trouvent des proies faciles. Mais lorsque Betty décide de partir seule pour un congrès de dentistes en Suisse, les choses deviennent vite différentes…
Pour son cinquantième film, Claude Chabrol se permet une petite plaisanterie. L’histoire en elle-même n’a pas grande importance, elle est juste là pour permettre la mise en place d’une atmosphère à la Lubitsch, un style de comédie que Chabrol affectionne tout particulièrement. Il mâtine le tout d’un zeste d’humour noir à la Hitchcock, autre cinéaste qu’il adore. La sauce prend bien grâce au couple d’acteurs principaux, Isabelle Huppert et Michel Serrault, qui semblent beaucoup s’amuser en nous gratifiant de dialogues savoureux. Tout serait merveilleux si toute la dernière partie (dans les Antilles) n’était pas franchement ratée, l’humour perdant alors toute sa légèreté pour devenir vraiment macabre. Elle nous met mal à l’aise plus qu’elle nous amuse. Tout le monde s’accorde à considérer Rien ne va plus comme un film mineur dans la longue et belle filmographie de Claude Chabrol.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Michel Serrault, François Cluzet, Jean-François Balmer, Jackie Berroyer
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Rien ne va plusMichel Serrault, Isabelle Huppert et François Cluzet dans Rien ne va plus de Claude Chabrol.