19 décembre 2007

Dans Paris (2006) de Christophe Honoré

Dans ParisElle :
Dans Paris a pour ambition de retrouver le ton des films de la Nouvelle Vague. Je ne l’ai pas senti en ce qui me concerne, il manque le style, la fraîcheur, l’inventivité des années 60 et surtout le contenu. Pour ne rien arranger, la qualité sonore est loin d’être parfaite : dans la première partie, les dialogues sont à peine compréhensibles. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dans Paris nous dresse le portrait d’une famille sans aucune communication et plus particulièrement celui de deux frères. L’un des deux est totalement anéanti par une histoire d’amour malheureuse (exposée dans les 20 premières minutes) pendant que l’autre entame une virée à pied dans Paris où il fera plusieurs rencontres. Dans de nombreuses scènes, Christophe Honoré s’inspire ostensiblement de la Nouvelle Vague, à commencer par Godard et Truffaut, et le ton général est assez libre presque improvisé, Dans Paris ayant visiblement été tourné assez prestement. Si la démarche de faire ainsi des films plutôt atypiques me séduit assez, le film m’a hélas assez franchement ennuyé, tout cela est assez vide, le film est à l’image du personnage interprété par Romain Duris…. A mes yeux, Dans Paris est surtout un exercice de style.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Louis Garrel, Joana Preiss, Guy Marchand, Marie-France Pisier
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18 décembre 2007

Ginger et Fred (1986) de Federico Fellini

Titre original : Ginger e Fred

Ginger et FredElle :
Dans son avant-dernier film, Fellini se livre à une satire féroce de la société de consommation des années 80 qui déverse partout son flot de publicités immondes et de programmes de télévision ineptes. Il nous introduit dans cet univers vulgaire par l’intermédiaire d’un ancien couple de danseurs de claquettes un peu déphasé et viellissant, qui doit faire un numéo en direct à la télévision. C’est le choc de ces deux mondes si opposés qui crée l’émotion mais aussi le rire. Fellini nous plonge comme toujours dans un monde cacophonique et foisonnant, peuplé de personnages si haut en couleur qu’ils déclenchent souvent l’hilarité. Giuletta Masina et Marcello Mastroianni sont très émouvants.
Note : 4 étoiles

Lui :
Avec Ginger et Fred, Frederico Fellini se livre à une franche critique de la télévision spectacle qui fleurissait en Italie dans les années 80. Force est de constater que 20 ans plus tard, son propos est toujours hélas d’actualité. Bien entendu, il fait cette diatribe dans le style qui n’appartient qu’à lui, avec une galerie de personnages vraiment hauts en couleurs rassemblés pour les besoins d’une émission en public : sosies de personnages célèbres et saugrenus (y compris le sosie de Pie XII…), travestis, nains, militaires à la retraite, et des costumes et déguisements qui valent le détour. Fellini dénonce cette télévision-poubelle qui envahit la vie de tous, évoquant son côté totalitaire par des analogies avec l’univers concentrationnaire autour de l’hôtel (pylone-mirador). La publicité n’est pas épargnée non plus, montrée soit démesurée, soit d’un niveau très bas et, là aussi, son propos est terriblement d’actualité aujourd’hui puisque la publicité n’a jamais été aussi racoleuse et envahissante. Il reste l’histoire de ce couple de danseurs, une histoire assez touchante mais guère plus optimiste, qui met cruellement en relief les occasions manquées. Ginger et Fred est l’un des tous derniers films de Fellini mais il s’inscrit dans la lignée de 8 1/2 ou de Roma, il fait partie de ses films dont la force du propos nous marque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Giulietta Masina, Marcello Mastroianni
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18 décembre 2007

Les nuits de Cabiria (1957) de Federico Fellini

Titre original : « Le notti di Cabiria »

Les nuits de Cabiria Elle :
Beau film néoréaliste de Federico Fellini. Giulietta Masima, actrice que l’on avait déjà vue dans La Strada, interprète ici avec sensibilité le rôle d’une prostituée qui cherche à s’en sortir. Fellini dépeint avec cruauté les turpitudes dont l’homme peut être capable, mais aussi avec une certaine tendresse car il montre une certaine croyance en la nature humaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les nuits de Cabiria Dernier film de l’époque réaliste de Fellini (= pré-Dolce Vita), Les nuits de Cabiria est bien plus convaincant qu’Il Bidone, ne serait-ce parce que l’histoire tragique de cette prostituée romaine est plus touchante que les minables exploits de petits escrocs sans scrupules. Guilietta Masina a obtenu un prix pour cette interprétation si authentique. Fellini se laisse aussi aller sur l’un de ses sujets favoris : la représentation d’un pèlerinage à la Vierge est une véritable galerie des horreurs!
Note : 4 étoiles

Acteurs: Giulietta Masina, François Périer, Franca Marzi, Dorian Gray
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Remarque :
Le nom Cabiria donné par Fellini à son héroïne est un hommage au film de Giovanni Pastrone Cabiria (1914), l’un des tous premiers péplums, la première superproduction de l’histoire du cinéma.

18 décembre 2007

Il bidone (1955) de Federico Fellini

Il BidoneElle :
En bref (*) : Après une première partie de film qui m’a paru un peu confuse (et assez bruyante!), Il Bidone montre la lente prise de conscience d’un petit escroc de ses malversations aux dépens de pauvres gens. Fellini montre, là encore, qu’il croit profondément en la nature humaine.
Note : 3 étoiles

Lui :
En bref (*) : Cette peinture néoréaliste d’escrocs minables et plutôt méprisables peut certainement être vue comme une profonde critique de la société italienne, mais ce ne fut hélas pas mon cas.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Broderick Crawford, Giulietta Masina, Richard Basehart
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tous premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

17 décembre 2007

La Californie (2006) de Jacques Fieschi

La CalifornieElle :
Adapté d’un roman de Simenon, ce film sur l’univers d’une petite bande de oisifs qui vivent aux crochets d’une femme sur la Côte d’azur est assez inégal, voire franchement ennuyeux. Certes, il y a un ton, Jacques Fieschi a d’ailleurs travaillé avec Claude Sautet, il utilise ici d’excellents acteurs à contre-emploi comme Nathalie Baye ou Roschdy Zem et mais cela ne suffit pas pour maintenir l’intérêt.
Note : 2 étoiles

Lui :
Premier film de Jacques Fieschi, scénariste entre autres de films de Sautet et de Nicole Garcia, La Californie est un film assez personnel dans lequel il parvient à parfaitement recréer le monde artificiel qu’une femme fortunée s’est bâti comme un rempart contre la vacuité de son existence (La Californie est le nom d’un quartier de Cannes). Elle s’est entourée d’un petit groupe hétéroclite et déraciné qui mène une vie frivole et inutile. Nathalie Baye interprète magnifiquement ce rôle très légèrement décalé par rapport à son image. Roschdy Zem, presque méconnaissable, montre une fois de plus son grand talent en personnifiant un serbe viril extrêmement convaincant, on a vraiment l’impression qu’il a parlé serbe toute sa vie ; il donne une très grande dimension à son personnage. La Californie tient surtout sur la performance de ces deux acteurs, il faut bien l’avouer, mais le film reste assez intéressant pour son étude de mœurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Roschdy Zem, Ludivine Sagnier, Mylène Demongeot, Radivoje Bukvic
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16 décembre 2007

Burt Munro (2005) de Roger Donaldson

Titre original : « The World’s Fastest Indian »

Burt MunroElle :
Bien que le film ne soit pas dépourvu de tendresse grâce à la performance d’Anthony Hopkins qui joue le rôle d’un papy rêvant de battre le record du monde en moto aux Etats-Unis, l’ensemble reste beaucoup trop gentillet et académique pour maintenir mon intérêt.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Burt Munro, c’est le nom du néo-zélandais passionné de moto qui battit le record de vitesse alors qu’il avait plus de 60 ans. Roger Donaldson utilise son côté de gentil papy original et excentrique pour former un film en forme de road-movie attendrissant. Par certains côtés, Burt Munro peut faire penser à Une histoire vraie de Lynch mais sans en avoir la richesse d’émotions ni la perfection dans la réalisation. Anthony Hopkins délaisse pour une fois les personnages de dangereux psychopathe auxquels il semble abonné à vie. L’ensemble est hélas trop convenu, extrêmement prévisible et, dès lors, l’émotion a du mal à naître.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anthony Hopkins, Graig Hall
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15 décembre 2007

La Chatte des Montagnes (1921) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Die Bergkatze »

La chatte des MontagnesElle :
(pas vu)

Lui :
La Chatte des Montagnes n’est autre que Pola Negri, actrice polonaise alors en pleine ascension grâce à plusieurs films dirigés par Lubistch. Elle est le pivot central de cette comédie dite « grotesque ». Dans les montagnes enneigées d’un pays imaginaire, une sauvageonne est à la tête d’une petite bande de brigands qui font la guéguerre à une garnison proche. Un jeune lieutenant, Don Juan notoire, vient juste d’y être muté. Cette situation de départ permet à Lubitsch de partir dans une frénésie burlesque. Il joue beaucoup avec les décors, des décors de poupée assez stylisés et extravagants ; il joue aussi avec la multiplication d’objets ou de personnages (il faut voir la foule de milliers de femmes transies venues dire au revoir au bourreau des coeurs!) La chatte des Montagnes Il utilise de façon importante des caches (en rond, en zigzag,…) pour se libérer du cadre carré et l’inventivité est quasi permanente. Il pousse à fond la caricature, appuyant très fort sur l’humour, il ridiculise la guerre de façon vraiment étonnante pour l’époque (au lendemain de la guerre de 14-18) : les soldats se relèvent après avoir pris une balle mais une gifle ou une boule de neige les met en déroute. Tout cela a un petit côté anarchiste ou du moins franchement libertaire ; et c’est sans compter les nombreuses petites notes de sensualité quasi-fétichisante, centrée sur Pola Negri bien entendu. Les cinéastes avaient alors une totale liberté, une liberté qu’ils ne retrouveront jamais plus par la suite. Il n’est donc guère étonnant que, vu aujourd’hui après presque un siècle, La Chatte des Montagnes nous apparaisse comme une comédie totalement débridée.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Pola Negri, Paul Heidemann
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14 décembre 2007

La main au collet (1955) de Alfred Hitchcock

Titre original : « To catch a thief »

La main au colletElle :
Malgré les somptueuses images de la Côte d’Azur, je n’ai pas du tout accroché à cette intrigue d’ex-voleur de haut vol qui se voit contraint de chercher à piéger un voleur de bijoux qui se fait passer pour lui. L’intrigue manque d’intérêt.
Note : 1 étoile

Lui :
Dans la filmographie d’Alfred Hitchcock, La Main au Collet a beau être placée au beau milieu de la dizaine de chefs d’œuvre qu’il produisit dans la décennie 50-59, il s’agit certainement l’un de ses films les plus faibles. La Main au Collet n’a ni le suspense ni l’intensité que l’on peut trouver dans ses autres films. Il reste cependant un spectacle léger avec de splendides couleurs (Technicolor en Vistavision), éclatantes et même un peu trop poussées, qui mettent particulièrement bien en valeur les deux grands atouts du film : la Côte d’Azur avec de splendides vues prises du haut de l’arrière-pays (la corniche, Eze, …), rarement la Riviera n’a été si magnifiquement mise en images, et le photogénique couple formé par Cary Grant et la belle Grace Kelly qui, de beauté froide typique à la Hitchcock en début de film, se transforme peu à peu en amoureuse passionnée. Hélas, en dehors des beaux paysages et des belles robes, La Main au Collet est globalement assez décevant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Grace Kelly, Jessie Royce Landis, John Williams, Charles Vanel
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13 décembre 2007

Le pressentiment (2006) de Jean-Pierre Darroussin

Le pressentimentElle :
Ce premier film de Jean-Pierre Darroussin adapté d’un roman d’Emmanuel Bove est une jolie surprise pleine de poésie, de fantaisie mais aussi de mélancolie. Cet avocat en pleine recherche sur lui-même, rejette le milieu bourgeois d’où il est sorti et s’installe dans les quartiers populaires du vieux Paris. Darroussin campe ce personnage déphasé et en retraite spirituelle avec retenue. Il observe ce petit monde placidement de façon intériorisée. Il ouvre son appartement aux gens simples et en difficulté ; il donne de sa personne pour soulager la peine. Il couche sur le papier ses observations pour redonner un sens à sa vie, une vie que Jean-Pierre Darroussin fait vaciller avec intensité et émotion dans la dernière partie du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un avocat qui renonce à une vie qu’il juge trop confortable pour aller vivre dans un quartier populaire et écrire des poèmes, telle est la trame de Le Pressentiment, le premier long métrage de cet excellent acteur Jean-Pierre Darroussin. Cette sorte de retraite spirituelle pour retrouver des fondamentaux en lui sera un peu bousculée par son entourage immédiat et le personnage principal, joué par Darroussin lui-même, semble traverser les évènements sans jamais les pénétrer. Le Pressentiment parvient bien à créer ce personnage en proie à tant de questionnements et la mise en scène, sobre et discrète, n’est pas étrangère à cette réussite. On peut regretter toutefois un certain essoufflement en milieu de film qui ne se retrouve relancé que dans la toute fin. Le Pressentiment est néanmoins un film bien sympathique et qui incite à espérer que Darroussin poursuive dans cette voie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Valérie Stroh, Amandine Jannin, Hippolyte Girardot
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12 décembre 2007

Le fils préféré (1994) de Nicole Garcia

Le fils préféréElle :
Gérard Lanvin incarne avec talent le rôle du fils préféré et découvre peu à peu ses origines. Les déchirures de cette famille composée de trois frères sont dépeintes avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité. Les trois frères malgré leurs discordes finissent par se redécouvrir et se retrouver en recherchant leur père disparu. Gérard Lanvin, en dragueur impénitent et chef d’entreprise fauché et roublard, Bernard Giraudeau, en homosexuel provocateur, et Jean-Marc Barr, en bourgeois honteux de ses origines modestes, donnent beaucoup de crédibilité à cette histoire originale.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le sujet traité, une famille hétéroclite déchirée par un passé obscur, aurait pu donner un film stressant et déprimant. C’est sans compter le talent de Nicole Garcia, qui depeint le caractère de ces personnages avec délicatesse et beaucoup de demi-teintes tout en laissant de la place à l’ambiguité. Elle est bien-sûr aidée par le talent des acteurs, Gérard Lanvin en tête, mais elle démontre là de réels talents pour la réalisation.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Bernard Giraudeau, Jean-Marc Barr, Pierre Mondy, Karin Viard
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