4 mars 2008

Monsieur Arkadin – Dossier secret (1955) de Orson Welles

Titre original : Confidential Report

Monsieur Arkadin Dossier SecretElle :
J’ai un peu décroché pendand la vision de Mr Akadin, comme engluée dans un certain malaise. Les personnages principaux ne sont guère attachants et la mise en scène un peu démonstrative et presque artificielle. On peut même avoir l’impression que Welles a cherché à y évacuer ses problèmes intérieurs.
Note : 2 étoiles

Lui :
Monsieur Arkadin / Dossier Secret est un film-enquête sur l’origine de la fortune d’un homme richissime, un scénario qui n’est donc pas sans rappeler Citizen Kane mais allant plus loin dans l’étrange et l’exubérant. Sur la forme, le film est franchement trépidant : que ce soit dans les dialogues, le jeu des acteurs ou bien-sûr le jeu des caméras, tout est fait pour ne laisser aucun répit au spectateur. La caméra virevolte, plonge, contre-plonge et bien rares sont les scènes filmées normalement, caméra droite. Tout ceci donne certes de la force aux personnages mais, il faut bien l’avouer, donne aussi parfois l’impression de regarder un exercice de style. Monsieur Arkadin est néanmoins un film assez magistral.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Akim Tamiroff, Michael Redgrave, Orson Welles, Grégoire Aslan, Patricia Medina, Jack Watling, Mischa Auer
Voir la fiche du film et la filmographie de Orson Welles sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Orson Welles chroniqués sur ce blog…

Une réflexion sur « Monsieur Arkadin – Dossier secret (1955) de Orson Welles »

  1. CITIZEN WELLES Deuxième…ou…LA GRENOUILLE ET LE SCORPION
    Comme ce film porte deux titres, mon petit commentaire aussi
    C’est donc dix ans après Citizen Kane, Orson est devenu cinéaste apatride et errant à travers l’Europe, et aussi scénariste. Comme le rappelle Lui, Arkadin est un miroir de Kane, en plus déformant, une sorte de remake européen ou tout ce qui était étonnant est repris et décuplé pour atteindre au baroque, et comme Kane, comme Othello, ça commence par la disparition du personnage.
    A nouveau un magnat richissime interprété par Orson avec force postiches, lunettes noires, masques, faux nez, voix déformée…A nouveau une enquête puzzle sur le thème : Qui est vraiment cet homme ? A la différence que l’enquêteur – petit aventurier sans scrupules tombé sous le charme de la fille d’Arkadin – chargé de reconstituer le parcours trouble de ce dernier (marchand d’armes et traite des blanches) est engagé par l’intéressé lui-même qui prétend avoir tout oublié de son passé, semant indices et chausse trappes à gogo dans le tour de Babel européen qui conduit l’enquêteur à Barcelone, Paris, Naples, Varsovie, Munich, Zurich, Vienne et un crochet à Mexico, soit de Charybde en Scylla. Le premier film européen. En réalité Arkadin élimine les témoins, traces, preuves de ses crimes passés au fur et à mesure que l’enquêteur les retrouve sans savoir qu’il sera le dernier sur la liste.
    Orson tourne à nouveau dans des conditions foutraques un film fait de bric et de broc dont il existe plusieurs versions. Il semble du reste peu probable que les nombreux acteurs, hormis le triangle principal : le père, sa fille (Paola Mori, nouvelle épouse d’Orson), et l’enquêteur, n’aient eu de visibilité sur l’ensemble de cette narration, chacun exécutant en lieu et place un numéro souvent excellent. La forme, éblouissante (construction destructurée, grands angulaires déformants, contre plongées, profondeurs des champs, ivresse de la rapidité..) est celle qui préside intégralement dans trois films : Kane, Othello, Arkadin.
    Et alors direz-vous, quid de la grenouille et du scorpion?. Il s’agit d’une parabole racontée par Arkadin/Welles à ses invités lors d’une soirée masquée dans un château en Espagne et qui résume ce « dossier secret » : « Un scorpion voulait traverser un fleuve et il demanda à une grenouille de l’emmener. Non, répondit la grenouille, si je te portais sur mon dos, tu pourrais me piquer et j’en mourrai. Mais, dit le scorpion, où est la logique : si je te piquais tu mourrais et je me noierais. La grenouille se laissa convaincre, mais au milieu du fleuve elle sentit une douleur terrible, piquée. Et la logique ? hurla la grenouille en coulant au fond du fleuve avec le scorpion. Je sais, répondit le scorpion, mais je ne peux pas faire autrement : c’est mon caractère ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *