21 avril 2023

Suis-moi, je te fuis (2020) de Kôji Fukada

Autre titre : « Fuis-moi, je te suis »
Titre original : « Honki no shirushi: Gekijō ban »

Suis-moi, je te fuisEntre ses deux collègues de bureau, le cœur de Tsuji balance. Jusqu’à cette nuit où il rencontre Ukiyo, en lui sauvant la vie sur un passage à niveau. Malgré les mises en garde de son entourage, il est irrémédiablement attiré par la jeune femme… qui n’a de cesse de disparaître.
Suis-moi, je te fuis est un film japonais réalisé par Kōji Fukada. Il s’agit de l’adaptation d’un manga de Mochiru Hoshisato que le réalisateur a d’abord adapté en une série de dix épisodes de 23 minutes, diffusée au Japon en 2019. Le succès a été tel que la chaîne a demandé à Fukada de remonter la série pour l’exploiter en un long-métrage de près de 4 heures. Il est sorti en France en deux parties : Suis-moi, je te fuis et Fuis-moi, je te suis mais il s’agit bien d’un seul et unique film : il n’est pas envisageable le voir le second sans avoir vu le premier et ne voir que le premier serait dommage car les personnages acquièrent vraiment de l’épaisseur dans la seconde partie. L’histoire n’est pas banale. Les personnages des films de Fukada ont toujours quelque chose d’étrange et c’est encore le cas ici. La première partie nous laisse plutôt insatisfait mais la seconde nous permet de mieux les cerner et de comprendre leur comportement. L’ensemble est beaucoup trop long (il me semble qu’il aurait très possible d’en faire un film de 2 heures) mais les spectateurs les plus motivés ne seront pas déçus : les films de Kōji Fukada sont semblables à nul autre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Win Morisaki, Kaho Tsuchimura, Shôhei Uno, Kei Ishibashi, Akari Fukunaga
Voir la fiche du film et la filmographie de Kôji Fukada sur le site IMDB.
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Remarque :
* La version complète du film, sous le titre The Real Thing, a été sélectionnée en compétition lors du festival de Cannes 2020 (festival annulé).
* Le cinéaste découvrit le manga The Mark of Truth (Honki no Shirushi) de Mochiru Hoshisato lorsqu’il était étudiant de cinéma au début des années 2000.

Suis-moi, je te fuisKaho Tsuchimura et Win Morisaki dans Suis-moi, je te fuis de Kôji Fukada.

19 avril 2023

Le Prince et la danseuse (1957) de Laurence Olivier

Titre original : « The Prince and the Showgirl »

Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl)Londres en juin 1911. Les personnalités arrivent du monde entier pour le couronnement de George V. Parmi elles, le régent de Carpathie, le Grand-Duc Charles, un beau veuf. Assistant à une représentation d’un spectacle de cabaret, The coconut girl, il se fait présenter la troupe…
Le Prince et la danseuse est un film anglo-américain de l’anglais Laurence Olivier. Le scénario est l’œuvre de Terence Rattigan, d’après sa propre pièce The Sleeping Prince. C’est un film étonnant, basé sur la réunion improbable de Marilyn Monroe et Laurence Olivier. L’actrice, alors au sommet de sa popularité et qui coproduit le film, ne pâlit nullement de sa confrontation avec le grand acteur shakespearien. Elle a un jeu assez riche, sans minauderie, parfaitement mesuré (en réalité, le tournage fut très difficile du fait de son habituelle inconstance et par la présence Paula Starsberg). Laurence Olivier semble avoir plus de mal avec son personnage guindé. En dehors de Marilyn, toute la distribution est anglaise. L’histoire est assez classique mais réserve de savoureux mini-rebondissements ; elle est bien soulignée par une bonne dose d’humour et des dialogues enlevés. Tout cela est plaisant, un peu anodin mais très amusant. Le succès fut modéré aux Etats-Unis, le film étant sans doute trop anglais pour les américains.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marilyn Monroe, Laurence Olivier, Richard Wattis, Jeremy Spenser, Sybil Thorndike
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Remarques :
* Le livre Une semaine avec Marylin de l’écrivain et réalisateur britannique Colin Clark (alors assistant de Laurence Olivier) raconte comment il eut une brève idylle avec Marilyn lorsqu’il fut chargé de faire visiter Londres à l’actrice lors de la production de The Prince and the Showgirl.
Colin Clark avait précédemment signé un journal de tournage, The Prince, the Showgirl and Me: The Colin Clark Diaries (HarperCollins 1996, non traduit).

* Paula Strasberg, épouse du directeur de l’Actor’s Studio Lee Strasberg, suivait Marilyn sur les tournages pour lui donner des conseils, ce qui a créé des tensions avec tous les metteurs en scène et les équipes de tournage.

Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl)Laurence Olivier et Marilyn Monroe
dans Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl) de Laurence Olivier.

17 avril 2023

Un espion ordinaire (2020) de Dominic Cooke

Titre original : « The Courier »

Un espion ordinaire (The Courier)Au début des années 1960, l’homme d’affaires britannique Greville Wynne est recruté par le MI6, en lien avec la CIA, du fait de ses voyages réguliers dans le bloc de l’Est. Il lui est demandé de se rendre en URSS pour prendre contact avec Oleg Penkovsky, un colonel du service de renseignement militaire de l’armée soviétique…
Un espion ordinaire est un film d’espionnage britannique coproduit et réalisé par Dominic Cooke. Il s’agit du second long métrage de ce metteur en scène de théâtre anglais (après un peu remarqué Sur la plage de Chesil en 2017). L’histoire est inspirée de faits réels ; elle nous replace en pleine crise des missiles de Cuba. Si les faits sont extraordinaires, le déroulé du récit est hélas assez classique et passe par toutes les phases attendues. Le film est surtout un hommage au courage de Greville Wynne et de Oleg Penkovsky. Il est regrettable qu’il ait tant de mal à nous intéresser. L’interprétation est parfaite mais cela ne suffit pas à rendre le film notable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Benedict Cumberbatch, Merab Ninidze, Rachel Brosnahan, Jessie Buckley
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Un espion ordinaire (The Courier)Benedict Cumberbatch, Angus Wright et Rachel Brosnahan
dans Un espion ordinaire (The Courier) de Dominic Cooke.

15 avril 2023

El Perdido (1961) de Robert Aldrich

Titre original : « The Last Sunset »

El Perdido (The Last Sunset)Coupable de meurtre, Brendan O’Malley franchit la frontière mexicaine poursuivi par le shérif Dana Stribling. Il décide de rendre visite à une femme qu’il a aimée il y a seize ans, Belle. Son mari cherche des hommes pour conduire un troupeau jusqu’au Texas. O’Malley accepte…
El Perdido (The Last Sunset) est un western américain réalisé par Robert Aldrich, adapté du roman d’Howard Rigsby, Sundown at Crazy Horse, par Donald Trumbo. Ce dernier était toutefois trop accaparé par l’écriture d’Exodus pour Otto Preminger pour s’investir pleinement dans sa tâche. Pourtant, et malgré les mésententes de Robert Aldrich avec Kirk Douglas qui était également producteur (1), le résultat est remarquable. Cette confrontation entre deux hommes est un subtil mélange d’attraction et de répulsion et leurs rapports avec les deux femmes sont bien plus complexes qu’attendu (sans parler de la surprenante révélation qui mène à un final inattendu). Le film comporte certaines scènes d’action assez éblouissantes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Rock Hudson, Kirk Douglas, Dorothy Malone, Joseph Cotten, Carol Lynley, Neville Brand, Regis Toomey
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Remarque :
Les couleurs sont assez étranges, avec une prédominance des bruns et marrons clairs qui sied assez bien à l’histoire. Dans son livre sur Robert Aldrich (publié en 1985), Jean-Pierre Piton précise que seuls des contretypes du film ont circulé en France, donnant des différences de couleurs parfois dans la même scène. Est-ce pour cette raison ? J’en doute car le film a été restauré depuis cette date.

(1) Robert Aldrich a eu cette phrase à propos de Kirk Douglas : « Vous ne pouvez faire travailler un acteur qui est votre patron. » (entretiens Cahiers du Cinéma N°150-151)

El Perdido (The Last Sunset)Kirk Douglas et Dorothy Malone dans El Perdido (The Last Sunset) de Robert Aldrich.

El Perdido (The Last Sunset)Kirk Douglas et Rock Hudson dans El Perdido (The Last Sunset) de Robert Aldrich.

14 avril 2023

Elvis (2022) de Baz Luhrmann

ElvisEn 1997 à Las Vegas, le « Colonel » Tom Parker, sur son lit de mort, raconte comment il a façonné la carrière d’Elvis Presley. Ce flambeur se défend d’être responsable de la mort de l’artiste et de l’avoir utilisé. L’impresario raconte ensuite comment il a fait la connaissance de celui qu’on surnommera plus tard le « King »…
Elvis est un film américain coécrit, coproduit et réalisé par Baz Luhrmann. Les premières minutes donnent le ton : une frénésie de plans courts et d’effets visuels qui portent nos pupilles au bord de la surchauffe. Ce style habituel du réalisateur australien, certes, sied bien au lieu (Las Vegas), mais n’en est pas moins plutôt fatiguant.  Dans son récit, Luhrmann a visiblement cherché à s’écarter des schémas habituels des films biographiques : si l’histoire suit un fil chronologique, il y a de grands trous et l’unique angle d’approche est la relation entre Presley et son détestable impresario. Ce dernier est d’ailleurs le narrateur (sans que l’intention ne soit de le réhabiliter, il est présenté comme un escroc). La musique tient une place étrange : si elle est bien présente par des reconstitutions de concerts assez spectaculaires (1), elle semble le plus souvent être reléguée au second plan ; le succès d’Elvis dans les années 50 est ainsi présenté comme étant plus dû à son déhanchement, qui agit comme un pouvoir satanique sur les jeunes adolescentes, qu’à sa musique. Austin Butler est extraordinairement crédible dans le rôle, y compris (et surtout) lorsqu’il est sur scène. En revanche, Tom Hanks fait peine à voir, surchargé de latex (qui lui donne un petit côté « wax museum ») ; il est assez repoussant et son interprétation est pataude. C’est vraiment étonnant qu’il ait accepté un tel rôle. L’ensemble est très long (2h40), la seconde moitié du film paraît interminable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge, Helen Thomson, Richard Roxburgh
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ElvisAustin Butler (Elvis années cinquante)
et Tom Hanks dans Elvis de Baz Luhrmann.

ElvisAustin Butler (Elvis fin des années soixante, NBC concert)
dans Elvis de Baz Luhrmann.

(1) Une vidéo sur Youtube met en parallèle les scènes du film avec les images réelles. Le mimétisme le l’acteur est étonnant… C’est une copie conforme.

13 avril 2023

Les Amours d’Anaïs (2021) de Charline Bourgeois-Tacquet

Les amours d'AnaïsAnaïs, la trentaine, est étudiante en thèse et vit à cent à l’heure entre son ex-petit ami et un homme d’âge mûr, et marié, qu’elle rencontre lors d’une soirée, ses problèmes domestiques et la recherche de petits boulots. Des événements inattendus vont l’obliger à reconsidérer sa façon de concevoir sa vie…
Les Amours d’Anaïs est un film français écrit et réalisé par Charline Bourgeois-Tacquet qui signe là son premier long métrage. Le film démarre comme une comédie, avec un personnage tourbillonnant et volubile, mais se révèle être ensuite plus que cela. Le propos montre en effet de plus en plus de complexité et de profondeur à mesure que se déroule l’histoire. La réalisatrice explore le thème du désir et de l’attraction qui « nous fait avancer vent debout, malgré les obstacles ». Le montage est très enlevé. Anaïs Demoustier est pleine de vitalité, Valeria Bruni Tedeschi interprète pour une fois un personnage très posé et cela lui va bien.  D’après la réalisatrice, le fait que le personnage principal porte le même prénom que son interprète n’a pas de signification particulière, si ce n’est de brouiller la frontière entre réel et fiction.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydès
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Les amours d'AnaïsValeria Bruni Tedeschi et Anaïs Demoustier dans Les amours d’Anaïs de Charline Bourgeois-Tacquet.

12 avril 2023

Rifkin’s Festival (2020) de Woody Allen

Rifkin's FestivalMort Rifkin, septuagénaire et ancien professeur de cinéma, accompagne son épouse Sue, attachée de presse d’un jeune réalisateur brillant mais prétentieux, au Festival du Film de Saint-Sébastien. Attirances et rapprochements vont bouleverser leur couple…
Rifkin’s Festival est un film américain écrit et réalisé par Woody Allen, son 49e (ou 50e) long métrage. On reconnait dans le personnage principal, interprété par Wallace Shawn, tous les traits habituels de la personnalité de Woody Allen : anxieux, hypocondriaque, cinéphile amoureux de Bergman et de la Nouvelle Vague, avec toujours cette verve brillante. On peut, bien entendu, reprocher une impression de déjà-vu mais l’ensemble est joliment relevé et bien interprété. Cela fait d’ailleurs partie du plaisir de voir que le style Woody Allen reste constant. L’originalité vient de l’insertion de pastiches de grands films, des scènes célèbres que l’on reconnait aisément (le nom du réalisateur est d’ailleurs glissé en voix-off), sous la forme de rêves en noir et blanc du personnage principal. Toujours aussi plaisant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Wallace Shawn, Gina Gershon, Louis Garrel, Elena Anaya, Sergi López, Christoph Waltz
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Films pastichés :
Citizen Kane (1941) d’Orson Welles
Les Fraises sauvages (1957) d’Ingmar Bergman
Le Septième Sceau (1957) d’Ingmar Bergman
Persona (1966) d’Ingmar Bergman
(1963) de Federico Fellini
L’Ange exterminateur (1962) de Luis Buñuel
À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard
Jules et Jim (1962) de François Truffaut
Un homme et une femme (1966) de Claude Lelouch

Rifkin's FestivalGina Gershon et Wallace Shawn dans Rifkin’s Festival de Woody Allen.

Rifkin's FestivalSergi López, Elena Anaya et Wallace Shawn dans Rifkin’s Festival de Woody Allen.

Rifkin's FestivalGina Gershon et Louis Garrel dans Rifkin’s Festival de Woody Allen.

11 avril 2023

Le Temps retrouvé (1999) de Raoul Ruiz

Le Temps retrouvé, d'après l'oeuvre de Marcel Proust1922, Marcel Proust sur son lit de mort regarde des photos et se remémore sa vie. Sa vie, c’est son œuvre et les personnages de la réalité se mélangent avec ceux de la fiction et la fiction prend peu à peu le pas sur la réalité. Tous ses personnages se mettent à hanter le petit appartement de la rue Hamelin…
Le Temps retrouvé est un film français réalisé par Raoul Ruiz d’après le roman homonyme de Marcel Proust, septième et dernier tome de À la recherche du temps perdu. Nous ne pourrons commenter vraiment ce film à l’impressionnante distribution puisque nous avons abandonné après 45 minutes. Adapter Marcel Proust au cinéma est certes une tâche difficile mais cette frénésie de scènes confuses, les effets spéciaux visuels et surtout l’intrusion du surnaturel ont agi comme un repoussoir. Le film fut bien accueilli par la critique.
Elle: pas d'étoile
Lui : pas d'étoile

Acteurs: Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Vincent Perez, John Malkovich, Pascal Greggory, Marcello Mazzarella, Marie-France Pisier, Chiara Mastroianni, Arielle Dombasle, Edith Scob, Elsa Zylberstein, Christian Vadim, Dominique Labourier, Philippe Morier-Genoud, Melvil Poupaud, Mathilde Seigner, Jean-François Balmer, Patrice Chéreau
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Le Temps retrouvé, d'après l'oeuvre de Marcel ProustMarcello Mazzarella et Catherine Deneuve dans Le Temps retrouvé de Raúl Ruiz.

10 avril 2023

Les Enfants des autres (2022) de Rebecca Zlotowski

Les enfants des autresRachel a 40 ans et pas d’enfant. Elle aime sa vie : ses élèves du lycée, ses amis, ses ex, ses cours de guitare. En tombant amoureuse d’Ali, elle s’attache à Leila, sa fille de 4 ans. Elle la borde, la soigne, et l’aime comme la sienne. Mais peut-on aimer les enfants des autres sans risque ?…
Les Enfants des autres est un film français écrit et réalisé par Rebecca Zlotowski. Le film est formidablement interprété mais pêche par un manque de développement du scénario. Une fois la situation exposée et comprise par le spectateur, il n’arrive rien de nouveau, ce ne sont que des petites touches supplémentaires. Les personnages ne sont pas approfondis et le récit ne prend pas de dimension plus large, comme aborder la notion de normalité. L’histoire est d’inspiration autobiographique et c’est peut-être cette trop grande proximité avec son personnage qui a empêché la réalisatrice d’élargir sa vision. Les Enfants des autres est, selon la formule consacrée, « un film au sujet très actuel ». Très bien accueilli par la critique et assez bien par le public.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Virginie Efira, Roschdy Zem, Chiara Mastroianni, Henri-Noël Tabary, Victor Lefebvre, Sébastien Pouderoux
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Les enfants des autresVirginie Efira et Callie Ferreira-Goncalves dans Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski.

Remarque :
* Le gynécologue est interprété par Frederik Wiseman qui, à défaut d’être crédible dans le rôle (il a tout de même plus de 90 ans), est un très grand réalisateur américain de documentaires sociologiques et plutôt engagés (il renierait certainement ces deux adjectifs, c’est pour fixer les esprits). Egalement producteur et brillant monteur, il a réalisé près de cinquante films entre 1967 et 2022 (Voir sa fiche IMDB) (Voir les livres sur Frederick Wiseman).

Les enfants des autresRebecca Zlotowski, Frederick Wiseman et Virginie Efira
sur le tournage de Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski.

8 avril 2023

Parade de printemps (1948) de Charles Walters

Titre original : « Easter Parade »

Parade de printemps (Easter Parade)New York, 1912. Don Hewes, danseur célèbre, est brutalement abandonné par sa partenaire. Il choisit alors une jeune fille au hasard, en lui promettant qu’elle deviendra une vedette…
Production du grand Arthur Freed (1), Parade de printemps est une comédie musicale américaine réalisée par Charles Walters. Ce devait être au départ un film dans le sillage de The Pirate (1948), c’est-à-dire réunissant Gene Kelly et Judy Garland sous la direction de Vincente Minnelli. Judy Garland était alors psychologiquement très fragile et Arthur Freed demanda à son mari Minnelli de renoncer au projet sur le conseil des psychiatres. De plus, Gene Kelly se foula la cheville au début des répétitions et c’est Fred Astaire, qui venait d’annoncer qu’il se retirait de la scène, qui fut appelé pour le remplacer (2). Si Parade de printemps fait partie des plus grandes comédies musicales, on le doit à ce merveilleux duo et à la musique d’Irving Berling. C’est une suite de numéros musicaux avec (c’est presque un record) dix-sept chansons dont huit nouvelles, toutes écrites par Irving Berlin. Le numéro A Couple of Swells fait partie des plus beaux bijoux de toute l’histoire de la comédie musicale, une petite merveille d’humour où tout semble parfait. Drum Crazy, avec Fred Astaire seul, est également mémorable. Le technicolor est assez criard. La réalisation de Charles Walters est un peu fade et on peut rêver en imaginant ce que Parade de printemps aurait pu être sous la direction de Minnelli. Enorme succès à sa sortie. Et Fred Astaire repartira pour dix ans de plus…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Fred Astaire, Peter Lawford, Ann Miller, Jules Munshin
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Walters sur le site IMDB.

Voir les livres sur Judy Garland
Voir les livres sur Fred Astaire

(1) Sous contrat avec la MGM, Arthur Freed a produit bon nombre des comédies musicales qui ont marqué le genre : Chantons sous la pluie, Un Américain à Paris, Tous en scène, Parade de printemps, Brigadoon, Un jour à New York, Gigi,  etc.
(2) Le second rôle féminin devait être tenu par Cyd Charisse mais, elle aussi, se blessa et fut remplacée par Ann Miller.

Parade de printemps (Easter Parade)Judy Garland et Fred Astaire dans Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters.

Parade de printemps (Easter Parade)Fred Astaire et Judy Garland dans A Couple of Swells
numéro de  Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters.
Paroles

Numéros musicaux :
* Happy Easter
* Drum Crazy : Fred Astaire
* It Only Happens When I Dance With You
* I Want to Go Back to Michigan : Judy Garland
* A Fella with an Umbrella : Judy Garland, Peter lawford
* Montage de Spectacle de variétés : I Love A Piano / Snookey Ookums / The Ragtime Violin / When the Midnight Choo-Choo Leaves for Alabama : Judy Garland, Fred Astaire
* Shakin’ the Blues Away : Ann Miller
* Steppin’ Out with My Baby : Fred Astaire
* A Couple of Swells : Judy Garland, Fred Astaire
* The Girl on the Magazine Cover
* Better Luck Next Time : Judy Garland
* Easter Parade : Judy Garland, Fred Astaire.

Parade de printemps (Easter Parade)Irving Berling (au piano) avec Fred Astaire, Ann Miller et Peter Lawford sur le tournage de Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters.