16 septembre 2023

Under the Silver Lake (2018) de David Robert Mitchell

Under the Silver LakeSam, un jeune homme apathique et oisif, fait la connaissance de sa nouvelle voisine, Sarah. Il en tombe aussitôt sous le charme. Lorsque celle-ci disparaît subitement dès le lendemain, Sam décide de partir à sa recherche et entreprend une enquête des plus surréalistes aux abords de la ville de Los Angeles…
Under the Silver Lake est un film américain écrit et réalisé par David Robert Mitchell. Le récit exploite les croyances du type « il y a des messages cachés et codés que seuls certains initiés peuvent voir ». Le réalisateur semble vouloir marcher sur les traces de David Lynch et tente de créer une atmosphère à la Mulholland Drive. Hélas, il s’attache plus à nous montrer le plus grand échantillon possible d’illuminés et de complotistes qu’à mettre en place des pistes éventuelles pour l’avancée de « l’enquête ». On se lasse assez rapidement de cet étalage. La forme est plaisante mais le film est truffé de références à des films, cela peut raviver notre intérêt, mais là aussi il y en a trop. L’ensemble est nébuleux à souhait et pas très intéressant. La critique (française du moins) a montré un enthousiasme étonnant, que le public ne semble pas avoir partagé.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Andrew Garfield, Riley Keough, Callie Hernandez, Topher Grace
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Andrew Garfield dans Under the Silver Lake de David Robert Mitchell.

27 mai 2021

99 Homes (2014) de Ramin Bahrani

99 HomesEn Floride aux alentours de 2008, Rick Carver, homme d’affaires impitoyable, fait fortune dans la saisie de biens immobiliers. Dennis Nash, père célibataire vivant avec sa mère et son fils, se fait ainsi expulser de sa maison. Pour tenter de la récupérer, il va accepter de travailler pour Rick Carver. Il doit à son tour expulser des familles de chez elles…
99 Homes est écrit et réalisé par Ramin Bahrani, réalisateur et scénariste américain d’origine iranienne. C’est un film intense et intelligemment construit : on suit le parcours de Dennis qui devient peu à peu le bras droit et principal exécuteur de celui qui l’a expulsé. Le récit met en relief le mécanisme très huilé des expulsions où les familles n’ont seulement que deux minutes pour prendre leur affaires avant de voir le contenu restant de leur maison mis sur le trottoir, il montre aussi comment certaines personnes se sont enrichis avec ces expulsions, franchissant sans scrupule les limites de la légalité dès que nécessaire. La mise en scène de Ramin Bahrani est précise et efficace, le propos ne montre que très peu de signes de manichéisme. 99 Homes  est une autre vision de la crise des sub-primes. Le film n’a eu qu’une distribution limitée. Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville 2015.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Andrew Garfield, Michael Shannon, Laura Dern
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Remarque :
Le shérif qui accompagne Rick Carver lors des expulsions est un vrai policier qui a lui-même participé à l’expulsion de nombreuses familles. Les ouvriers qui vident les maisons sont d’authentiques déménageurs dont certains ont subi une expulsion.

99 HomesAndrew Garfield et Michael Shannon dans 99 Homes de Ramin Bahrani.

12 avril 2019

Silence (2016) de Martin Scorsese

SilenceXVIIe siècle. Deux jeunes jésuites portugais ne veulent croire que leur mentor, le père Ferreira, a abjuré sa foi catholique après avoir été capturé et torturé au Japon. Ils parviennent à débarquer clandestinement et arrivent dans un petit village isolé et très pauvre. Ils y sont chaleureusement accueillis par les habitants qui doivent se cacher pour pratiquer leur religion…
Silence est l’adaptation d’un roman de Shūsaku Endō, déjà porté à l’écran en 1971 dans un film homonyme (et aujourd’hui assez rare) de Masahiro Shinoda. C’est un projet que Martin Scorsese a mûri sur une vingtaine d’années, remettant sans cesse sa concrétisation. On peut le voir comme un prolongement à La Dernière Tentation du Christ (1988) et Kundun (1997). Le thème tourne autour de la spiritualité, dans son expression la plus puissante, celle de la Foi véritable et de son combat avec son plus grand adversaire, le doute. Comment continuer de croire face au silence ? Quel prix peut-on accepter de payer pour répandre sa Foi ? On retrouve également un autre thème cher au cinéaste, la trahison et son pendant, le pardon. La mise en scène est naturellement très posée, solide, exempte d’artifices, ce qui donne une indéniable puissance au récit. Scorsese, toujours un peu fasciné par la violence, ne se complait pas à l’étaler ici par les supplices infligés. On peut juste lui reprocher de rester sur le thème de ces supplices pendant 2h30, ce qui engendre hélas un léger sentiment de répétition. Mais Silence n’en reste pas moins riche et intense.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Andrew Garfield, Adam Driver, Liam Neeson, Tadanobu Asano, Ciarán Hinds, Issei Ogata
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Voir les autres films de Martin Scorsese chroniqués sur ce blog…

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Silence
Tadanobu Asano et Andrew Garfield dans Silence de Martin Scorsese.

Silence
Issei Ogata dans Silence de Martin Scorsese.

Précédente adaptation :
Silence (Chinmoku) de Masahiro Shinoda (1971)