9 mai 2012

Souvenirs perdus (1950) de Christian-Jaque

Souvenirs perdusAux Objets trouvés, on rencontre des objets très inattendus. C’est l’histoire de quatre d’entre eux qui nous est ici contée… Souvenirs perdus est un film à sketches, conçu pour avoir à son affiche un grand nombre d’acteurs connus. Adaptées par Christian-Jaque et Jacques Companéez, ces quatre histoires n’ont pas vraiment de lien entre elles : deux jouent la carte de l’humour, les deux autres sont plus mélancoliques. Le film souffre des défauts du genre et paraît superficiel. L’objet à la source de chaque histoire n’a souvent qu’un rôle négligeable. L’histoire avec Gérard Philipe est certainement la plus originale et la plus forte mais, au final, pêche par sa brièveté. La dernière, écrite par Prévert, est la plus amusante avec un jeune Yves Montand terriblement charmeur. Souvenirs perdus nous laisse hélas sur notre faim.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bernard Blier, Pierre Brasseur, Suzy Delair, Danièle Delorme, Edwige Feuillère, Yves Montand, François Périer, Gérard Philipe, Armand Bernard, Gilberte Géniat
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian-Jaque sur le site IMDB.
Voir les autres films de Christian-Jaque chroniqués sur ce blog…

Les sketches :
1. Une statuette d’Osiris
écrit par Jacques Prévert
avec Pierre Brasseur et Edwige Feuillère
Deux anciens amants se rencontrent un soir de Noël, chacun faisant croire à l’autre qu’il mène une belle vie…
2. La couronne mortuaire
écrit par Henry Jeanson et Pierre Véry
avec Suzy Delair, François Périer et Armand Bernard
Alors qu’il doit se rendre à l’enterrement de son oncle, un coureur de jupons reçoit la visite inattendue d’une de ses anciennes conquêtes. Son majordome lui fait croire que c’est lui qui est mort…
3. Une cravate de fourrure
écrit par Henry Jeanson et Pierre Véry
avec Danièle Delorme et Gérard Philipe
Un homme désespéré tue pour se venger d’une sombre histoire familiale. Il rencontre une jeune fille sur le point de ses suicider…
4. Le violon
écrit par Jacques Prévert et Pierre Prévert
avec Bernard Blier, Yves Montand et Gilberte Géniat
Amoureux de l’épicière, un agent de police feint de s’intéresser aux talents de violoniste de son jeune garçon…

8 mai 2012

What Price Hollywood? (1932) de George Cukor

What Price Hollywood?Une jeune serveuse se fait remarquer par un metteur en scène alcoolique qui lui donne l’occasion de tourner une petite scène… What Price Hollywood? est l’un des premiers films de George Cukor, c’est même son premier film d’importance. Il le tourne grâce à son ami David O. Selznick, récemment entré à la RKO comme directeur de production. Le film nous montre Hollywood vu de l’intérieur, d’une façon qui ne nous avait jamais été montrée. Si d’autres films avaient déjà mis en scène l’industrie du cinéma, ils jouaient le plus souvent sur les côtés les plus superficiels : l’attrait des stars et de la célébrité. What Price Hollywood? nous montre le revers de cette célébrité avec deux trajectoires croisées : l’une montante, celle de la star, et l’autre descendante, celle du metteur en scène. Le lien qui les unit est à la fois délicat et fort, très humain. Les personnages ont une indéniable profondeur. Par certaines scènes, What Price Hollywood? nous montre aussi les coulisses d’un tournage, les moyens mis en œuvre, le rôle du metteur en scène. Le personnage du producteur évoque furieusement David O. Selznick. Là où le film est le plus faible, c’est dans sa partie centrale qui se focalise trop sur l’idylle entre l’actrice et son mari d’origine aristocratique, joué très platement par Neil Hamilton. Ce défaut sera corrigé dans les remakes (le mari et le metteur en scène seront fondus en un seul personnage) ; What Price Hollywood? sera en effet repris trois fois sous le nom A star is born. L’un de ces remakes sera dirigé par Cukor lui-même.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Constance Bennett, Lowell Sherman, Neil Hamilton, Gregory Ratoff, Brooks Benedict
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Voir les autres films de George Cukor chroniqués sur ce blog…

Remakes :
Une étoile est née (A star is born) de William A. Wellman (1937) avec Janet Gaynor et Fredric March
Une étoile est née (A star is born) de George Cukor (1954) avec Judy Garland et James Mason (comédie musicale)
Une étoile est née (A star is born) de Frank Pierson (1976) avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson (comédie musicale)

5 mai 2012

Greenberg (2010) de Noah Baumbach

GreenbergProfitant de la maison de son frère parti avec sa famille à l’autre bout du monde, Roger Greenberg revient de New York passer quelque temps à Los Angeles pour musarder quelque peu. Il rencontre Florence qui travaille chez son frère comme assistante personnelle… Production à petit budget, Greenberg est une comédie mélancolique, vaguement existentielle. Si la base de départ est intéressante, le film pêche par son manque de consistance, les personnages n’ayant finalement que bien peu de profondeur. On reste au niveau de la simplicité. Le parallèle entre Roger et Florence, deux personnages censés se ressembler malgré une génération de différence, n’est guère convaincant. Ben Stiller, que l’on a l’habitude de voir dans des rôles simples et comiques, peine à apporter un peu de complexité dans son jeu. Greta Gerwig, dont la prestation a enchanté les critiques, montre pourtant ses limites dans les scènes qui auraient mérité une certaine intensité. De l’intensité, le film n’en a d’ailleurs à aucun moment.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ben Stiller, Greta Gerwig, Rhys Ifans
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4 mai 2012

Sept jours en mai (1964) de John Frankenheimer

Titre original : « Seven Days in May »

Sept jours en maiAlors que le Président des Etats-Unis et le congrès viennent d’approuver un accord sur le désarmement conjoint avec l’U.R.S.S., un général d’extrême-droite, farouchement opposé au traité, s’apprête à prendre le pouvoir par un coup d’état… Le début des années soixante voit un durcissement de la Guerre Froide. Plusieurs films vont nous montrer les dangers du surarmement. Sept jours en mai est adapté d’un best-seller de Fletcher Knebel et Charles W. Bailey II, sorti l’année précédente. L’assassinat de John Kennedy décupla le retentissement du film (pour nous, français, il nous évoque aussi le Putsch des Généraux de 1961). La construction est assez remarquable et, une fois installée, la tension ne faiblit plus. La mise en scène de John Frankenheimer est nerveuse et très directe, comme on peut s’en rendre compte dès la scène d’introduction où des manifestants, pour et contre le traité, s’opposent violemment. En général putschiste, Burt Lancaster a (comme toujours) une forte présence à l’écran qui rend le film d’autant plus angoissant. Le film aborde plusieurs thèmes ; certains restent aujourd’hui très actuels, comme l’exploitation de la peur pour augmenter sa popularité, d’autres le sont moins (prendre le contrôle des radios et télévisions ne suffiraient plus pour asseoir un coup d’état). Avec sa réalisation parfaite, Sept jours en mai reste l’un des plus beaux exemples de politique-fiction réussie.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Kirk Douglas, Fredric March, Ava Gardner, Edmond O’Brien
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Remarques :
* Le film ayant l’assentiment de la Maison Blanche (John Kennedy avait lu le livre et l’avait déclaré crédible), John Frankenheimer eut accès aux intérieurs afin d’en faire une réplique fidèle en studio.
* Le film est censé se dérouler dans un futur proche, en 1969-70.

3 mai 2012

Nick Carter, Master Detective (1939) de Jacques Tourneur

Nick Carter, Master DetectiveLe détective Nick Carter est envoyé dans une usine d’aviation qui met au point un avion révolutionnaire. Malgré des mesures de sécurité draconiennes, des plans secrets disparaissent … Nick Carter est un personnage de littérature populaire (1) qui avait déjà été adapté au tout début du cinéma en France (2). Nick Carter, Master Detective fait partie des tous premiers films réalisés par Jacques Tourneur aux Etats-Unis en 1939. Ne durant que 59 minutes, c’est le type-même du film de série B, c’est-à-dire prévu pour être présenté avec un autre film. Il est simple mais bien réalisé, avec un petit suspense bien dosé, finalement assez prenant par son histoire. Walter Pidgeon fait un Nick Carter très crédible. Il est aidé (malgré lui) par un petit personnage excentrique joliment interprété par Henry Hull qui apporte une touche d’humour. Très facile d’abord, Nick Carter, Master Detective est un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Pidgeon, Rita Johnson, Henry Hull, Stanley Ridges
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(1) Nick Carter apparait pour la première fois en 1886 dans un roman bon marché signé John R. Coryell et Ormond G. Smith. Le personnage sera réutilisé dans de nombreuses histoires. Un magazine sera créé : le Nick Carter Weekly qui devient, en 1915, Detective Story Magazine.

(2) Entre 1908 et 1911, les Studios Eclair en France produisent une série de films courts dirigés par Victorin-Hippolyte Jasset. La série se nomme Nick Carter, le roi des détectives. Pierre Bressol y tient le rôle principal. Une quinzaine de films sont réalisés.
* Aux Etats-Unis, le personnage est utilisé dans une série de films courts réalisés par Alexander Hall en 1922. C’est Edmund Lowe qui tient le rôle du détective.
* En 1939/40, la MGM sort trois films mettant en scène Nick Carter interprété par Walter Pidgeon :
Nick Carter, Master Detective (1939) de Jacques Tourneur
Phantom Raiders (1940) de Jacques Tourneur
Sky Murder (1940) de George B. Seitz
* Le personnage a aussi fait une belle carrière à la radio entre 1943 et 1955.
* A noter que le personnage a tenté d’être relancé en France dans les années soixante avec Eddie Constantine :
Nick Carter va tout casser (1964) d’Henri Decoin
Nick Carter revient (1965) de Jean-Paul Savignac.

2 mai 2012

The Dream (1911) de Thomas H. Ince

The Dream (muet, 11 minutes) Un homme fêtard rentre chez lui passablement éméché. Il est très désagréable avec sa femme et s’endort sur le canapé. Il fait un rêve où les rôles sont inversés. Il voit sa femme se comporter comme un soudard avant de sortir pour aller festoyer avec un homme… The Dream est un film étonnant car il met en scène le propre couple de Mary Pickford ! Dès ses débuts au cinéma, l’actrice est tombée amoureuse de l’acteur Owen Moore. Elle l’épouse en secret alors qu’elle n’a pas même 19 ans. Aussitôt après le mariage, Owen Moore se révèle être odieux, alcoolique et fêtard ; la vie commune tourne au cauchemar. Le scénario de The Dream aurait été écrit par Mary Pickford elle-même pour tenter de lui faire prendre conscience de son comportement égoïste. Le film n’eut, hélas pour elle, aucun effet sur son couple. Ils finiront par divorcer en 1920. Cette fable moraliste est l’un des premiers films de Thomas Ince. Il n’a rien de remarquable sur le plan de la mise en scène mais l’ensemble est plutôt amusant quand les rôles sont inversés car la femme y va fort…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, Owen Moore
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Remarque :
La jeune femme du début, compagne de beuverie d’Owen Moore, est Lottie Pickford, la jeune soeur de Mary Pickford. Elle a beaucoup tourné avec sa soeur entre 1909 et 1912.

1 mai 2012

La maison Bonnadieu (1951) de Carlo Rim

La maison BonnadieuFélix Bonnadieu sait que sa femme Gabrielle le trompe avec un jeune garçon de 19 ans. Mais il aime profondément sa femme et va tenter de la reconquérir… Avant d’être réalisateur, le français Carlo Rim a d’abord été scénariste et l’on ne sera donc pas étonné que le point fort de La maison Bonnadieu soit plutôt du côté de son scénario. Carlo Rim s’amuse avec l’adultère dans cette histoire où toutes les femmes trompent leur mari. Il y a beaucoup d’humour dans les dialogues. Très bonne interprétation avec Danielle Darrieux, toujours aussi belle, et Bernard Blier parfait en mari désespéré et un peu gauche. Les seconds rôles sont également très bien définis et tenus. La chanson La complainte des infidèles, ici interprétée par Mouloudji lui-même, est devenue célèbre. La maison Bonnadieu est un film très plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Danielle Darrieux, Bernard Blier, Françoise Arnoul, Michel François, Yves Deniaud, Berthe Bovy
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30 avril 2012

Sommaire d’avril 2012

MogamboLe danseur du dessusL'acrobateLa vie de bohèmeLe brasier ardentLa lettre du KremlinM'LissShotgun Stories
Mogambo (1953) de John Ford
Le danseur du dessus (1935) de Mark Sandrich
L’acrobate (1976) de Jean-Daniel Pollet
La vie de bohème (1945) de Marcel L’Herbier
Le brasier ardent (1923) de Ivan Mosjoukine
La lettre du Kremlin (1970) de John Huston
M’Liss (1918) de Marshall Neilan
Shotgun Stories (2007) de Jeff Nichols
The MassacreSomewhereEntrée des artistesHantiseHangover SquareLadies of LeisureThe ArtistUn cadavre au dessert
The Massacre (1914) de David W. Griffith
Somewhere (2010) de Sofia Coppola
Entrée des artistes (1938) de Marc Allégret
Hantise (1944) de George Cukor
Hangover Square (1945) de John Brahm
Ladies of Leisure (1930) de Frank Capra
The Artist (2011) de Michel Hazanavicius
Un cadavre au dessert (1976) de Robert Moore
Blanc comme neigeParadis perduZardozVivre libreFrankensteinChercheurs d'orAu coeur de la nuitLa blonde platine
Blanc comme neige (2010) de Christophe Blanc
Paradis perdu (1939) de Abel Gance
Zardoz (1974) de John Boorman
Vivre libre (1943) de Jean Renoir
Frankenstein (1910) de J. Searle Dawley
Chercheurs d’or (1940) de Edward Buzzell
Au coeur de la nuit (1945) de Basil Dearden, Alberto Cavalcanti, Charles Crichton et Robert Hamer
La blonde platine (1931) de Frank Capra
Le corbeauLos olvidadosLe farceurMon épouse favoriteTrue Grit
Le corbeau (1943) de Henri-Georges Clouzot
Los olvidados (1950) de Luis Buñuel
Le farceur (1961) de Philippe de Broca
Mon épouse favorite (1940) de Garson Kanin
True Grit (2010) de Joel Coen et Ethan Coen

Nombre de billets : 29

29 avril 2012

Mogambo (1953) de John Ford

MogamboVictor Marswell est installé dans la brousse africaine. Son métier est de capturer des animaux sauvages qu’il revend aux zoos et d’organiser des safaris pour de riches touristes ou chercheurs. Un jour, il voit arriver Eloise Kelly, invitée par un maharadja qui était en fait reparti prématurément chez lui, puis un anthropologue anglais et sa femme… Mogambo est l’adaptation d’une pièce de Wilson Collison qui avait été portée à l’écran vingt ans auparavant avec déjà Clark Gable dans le rôle principal (1). Au début des années cinquante, Hollywood redécouvre l’attrait de l’Afrique. De superbes plans de nature africaine sont insérés et une bonne partie du film a été tournée sur place. L’histoire repose sur beau trio de personnages aux caractères très différents. L’atmosphère est électrique, Ava Gardner apporte une sensualité presque animale et le film est rempli de sous-entendus et d’allusions sexuelles. Le film fut un succès à l’époque mais personnellement, Mogamboje n’ai jamais compris pourquoi Mogambo était, depuis, si mal jugé. Je le trouve toujours aussi intense et enthousiasmant, doté d’une luxueuse mise en scène parfaitement maitrisée et d’un superbe trio d’acteurs. Le seul défaut que l’on puisse lui reprocher est sa fin : les deux dernières minutes sont bâclées et guère convaincantes. Peut-être était-ce là l’endroit des fameuses trois pages de scénario arrachées… (2)
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Ava Gardner, Grace Kelly, Donald Sinden, Philip Stainton
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Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

(1) La Belle de Saigon (Red dust) de Victor Fleming (1932) avec Clark Gable, Jean Harlow et Mary Astor. L’action se déroulait dans la forêt indochinoise. Voir nos commentaires sur ce film
(2) C’est sur le tournage de Mogambo qu’eut lieu une célèbre anecdote…
Un jour, John Ford voit arriver sur le plateau le producteur qui se dit inquiet des trois jours de retard du tournage. Irrité, John Ford lui demande :
« Trois jours, ça fait trois pages de scénario, non ? »
« Euh, oui, sans doute. »
John Ford prend alors le scénario, l’ouvre au hasard dans la partie non encore tournée et en arrache trois pages avant de lancer au producteur interloqué : « Voilà, maintenant on n’est plus en retard ! Si vous voulez bien nous laisser, on a du travail. »

Moralité : Il faut éviter d’aller embêter John Ford sur un tournage!

Remarques :
* La signification du titre n’est pas évidente : l’explication selon laquelle le producteur Sam Zimbalist aurait déformé le nom d’un night club de Los Angeles, Le Mocambo, est certainement farfelue. Ailleurs, on peut lire que Mogambo signifie « passion » en langue swahili, pour d’autres cela signifie « grand gorille ». Ailleurs encore, c’est un signal d’alerte utilisé par une tribu du Kenya…
* Pendant le tournage, une passion s’est réellement développée entre Clark Gable et Grace Kelly (malgré les quelque 30 ans de différence) et l’aventure a duré ensuite plusieurs mois.

28 avril 2012

Le danseur du dessus (1935) de Mark Sandrich

Titre original : « Top Hat »

Le danseur du dessusDans un grand hôtel londonien, un américain perturbe sa voisine du dessous en faisant des claquettes dans la suite de son producteur de spectacle… Entre 1933 et 1939, Fred Astaire et Ginger Rogers ont tourné ensemble dans 9 films, marquant ainsi de leur empreinte la comédie musicale américaine (1). Top Hat est probablement le plus célèbre d’entre eux, réalisé par Mark Sandrich qui les aura dirigés en tout cinq fois, toujours avec grande réussite. L’histoire est ici assez simple, déclinant longuement un quiproquo amusant mais ce sont les numéros de danse, chorégraphiés par Hermes Pan et Fred Astaire, qui font tout le charme du film. C’est ici que l’on trouve Isn’t this a lovely day, Top Hat, white tie, and tails et, classique des classiques, le célèbre Cheek to cheek. Divertissement élégant, le film est le plus grand succès des années trente à la RKO.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Ginger Rogers, Edward Everett Horton, Erik Rhodes, Eric Blore, Helen Broderick
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Remarque :
Le surnom de Ginger Rogers est « feathers » (= plumes). Ce surnom ne vient pas de la grâce avec laquelle elle danse mais d’une anecdote de tournage de Top Hat : Pour le numéro Cheek to cheek, Ginger Rogers voulait porter une certaine robe bleue garnie de plumes d’autruche. Devant le refus de Fred Astaire et Mark Sandrich, elle quitta le plateau et ne revint que lorsqu’ils se plièrent à son désir. En plein tournage, les plumes commencèrent à se détacher et à voler tout autour d’elle : « cela ressemblait à une poule attaquée par un renard » racontera Fred Astaire. Pour clore l’incident, Fred Astaire lui offrit un peu plus tard un pendentif avec une plume en or qui lui valut son surnom.
(Cette mésaventure a été réutilisée par Fred Astaire dans Easter Parade de Charles Walters (1948) avec Judy Garland.)

(1) Fred Astaire et Ginger Rogers ont tourné ensemble
Carioca (Flying down to Rio, 1933),
La joyeuse divorcée (The gay divorcee, 1934),
Roberta (1935),
Le danseur du dessus (Top Hat, 1935),
En suivant la flotte (Follow the fleet, 1936),
Sur les ailes de la danse (Swing time, 1936),
L’entreprenant Mr. Petrov Petrov (Shall we dance?, 1937),
Amanda (Carefree, 1938),
La grande farandole (The story of Irene and Vernon Castle, 1939),
… auxquels il faut ajouter un 10e film quelque 10 ans plus tard :
Entrons dans la danse (The Barkleys of Broadway, 1949).