23 mai 2013

Promenade avec l’amour et la mort (1969) de John Huston

Titre original : « A Walk with Love and Death »

Promenade avec l'amour et la mortDans la France du XIVe siècle, pendant la guerre de Cent Ans, un jeune étudiant épris de liberté et de poésie quitte Paris pour aller voir la mer. En chemin, il rencontre la mort, omniprésente, mais aussi une jeune fille noble dont il s’éprend… Dans ses mémoires, John Huston affirme n’avoir tourné Promenade avec l’amour et la mort que pour donner à sa fille de 16 ans, Anjelica, un premier rôle et en faire une actrice. C’est un autre jeune débutant qui lui fait face, Assi Dayan, qui n’est autre que le fils de Moshe Dayan (1). Loin du modèle hollywoodien des films historiques, le film de Huston est une réflexion sur l’amour et la liberté. Il est finalement assez marqué par l’époque de son tournage, c’est-à-dire le mouvement hippie et Mai 68 : ces deux êtres purs cherchent à combattre la désolation de la guerre par l’amour, ils aspirent à une vie où ils pourront choisir leur destin sans entrave ni règle de caste. C’est une vision assez originale de cette partie de l’Histoire, plus souvent utilisée pour son côté épique. Assez dépouillé, le film utilise largement les décors naturels. Promenade avec l’amour et la mort n’eut que peu de succès. Pourtant, il ne manque pas d’attrait.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anjelica Huston, Assi Dayan, Anthony Higgins
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Remarques :
* Ecrit par Dale Wasserman, le scénario de Promenade avec l’amour et la mort est l’adaptation d’un roman de Hans Koningsberger.
Burg Lichtenstein * Le tournage ne put se dérouler en France comme prévu du fait de Mai 68 et de ses revendications salariales, incompatibles avec le budget du film. Le choix se porta alors sur la Tchécoslovaquie mais l’invasion soviétique (fin du Printemps de Prague) empêcha le projet d’aboutir. Le tournage se déroulera finalement en Autriche. Le château à la superbe silhouette élancée est le Burg Lichtenstein (qui, malgré son nom, n’est pas au Liechtenstein, mais dans la ville Maria Enzersdorf, non loin de Vienne).
* Certains costumes, notamment la robe d’Angelica Huston, ont été dessinés par Leonor Fini, la célèbre artiste peintre surréaliste. La musique médiévale a été composée par Georges Delerue.

(1) Moshe Dayan est alors le Ministre de la Défense israélien, bien connu du monde entier pour son rôle prépondérant pendant la guerre des Six Jours. Assi Dayan était alors en rupture avec sa famille et son milieu. Il reviendra ensuite en Israël pour y faire une carrière d’acteur, réalisateur et producteur.

20 mai 2013

Poulet aux prunes (2011) de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Poulet aux prunesInconsolable depuis que son violon a été brisé, le grand musicien Nasser Ali Khan décide de mourir. Il se met au lit et attend la mort qui met plusieurs jours à venir, le temps pour lui de se laisser aller à ses rêveries sur son passé… Après Persepolis, Marjane Satrapi adapte avec son comparse, Vincent Paronnaud, une autre de ses bandes dessinées, Poulet aux prunes, cette fois en film avec des acteurs. Grace à une utilisation intelligente de différentes techniques, ils parviennent à créer une atmosphère à mi-chemin entre réalisme et conte persan. Cette atmosphère nous enveloppe pour nous emmener au gré de l’imagination de Marjane Satrapi dans différentes scènes qui, au final, forment un puzzle nous dévoilant la vie de ce musicien. Il y a beaucoup d’excellentes trouvailles et un humour délicat, souvent en forme de subtile dérision. Mis à part Mathieu Amalric, qui ne semble pas à l’aise dans son personnage et montre un jeu rigide et sans chaleur, l’interprétation est à la hauteur des personnages, sans aucun excès. Poulet aux prunes est un film assez joyeux, inventif avec un brin de magie et fort joliment tourné.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mathieu Amalric, Edouard Baer, Maria de Medeiros, Golshifteh Farahani, Eric Caravaca, Chiara Mastroianni, Jamel Debbouze, Isabella Rossellini
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18 mai 2013

The Mystery of the Leaping Fish (1916) de John Emerson

The Mystery of the Leaping Fish(Muet, 24 minutes) The Mystery of the Leaping Fish (= Le Mystère du poisson gonflable) est une petite curiosité. C’est un film vraiment étonnant à la fois par son côté totalement farfelu et débridé mais aussi par son générique : le scénario est signé Tod Browning (futur réalisateur des films avec Lon Chaney entre autres), les intertitres sont d’Anita Loos (qui deviendra ensuite l’une des plus grandes scénaristes d’Hollywood) et l’interprète principal est Douglas Fairbanks. Il s’agit de la prétendue enquête d’un détective qui se prénomme Coke Ennyday (= « de la coke tous les jours »). Le détective porte constamment une ceinture garnie d’une dizaine de seringues d’héroïne et aspire la cocaïne par poignée. Utiliser ainsi la drogue comme ressort burlesque est rare : en 1916, nous sommes à une époque où la censure n’existait pas, ou très peu (1) et il faudra attendre ensuite les années soixante-dix pour pouvoir parler de la drogue avec autant de légèreté. La drogue était déjà répandue dans le milieu du cinéma et c’est une satire outrancière de la dépendance qui est faite ici. De plus, le détective va découvrir un trafic d’opium (inutile de dire qu’il va vérifier lui-même qu’il s’agit bien d’opium). Il y a de bonnes trouvailles (notamment dans son bureau, et il faut voir sa voiture…). Irrévérencieux, absurde, The Mystery of the Leaping Fish est indubitablement assez unique en son genre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Douglas Fairbanks, Bessie Love, Alma Rubens
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(1) La « moralisation » n’interviendra vraiment que quelques années plus tard, notamment à la suite du scandale impliquant Fatty Arbuckle (1921), une jeune fille ayant trouvé la mort lors d’une « fête de débauche » chez l’acteur. C’est à partir de moment que, sous la pression du public, les studios créeront la Motion Pictures Producers and Distributors Association (future MPPA) et mettront l’avocat Hays à sa tête.

16 mai 2013

De bon matin (2011) de Jean-Marc Moutout

De bon matinUn lundi matin, Paul Wertret, cadre dans une banque à Annecy, arrive à son travail, sort un pistolet et tire sur deux de ses supérieurs directs… En se basant sur un fait divers réel survenu en 2004, Jean-Marc Moutout a écrit et réalisé De bon matin, film qui va retracer le portrait psychologique de cet homme. Pourquoi en est-il arrivé à une telle extrémité ? Le propos dépasse le cadre de l’analyse des rapports de force dans le monde du travail, car même si ceux-ci ont un rôle important, l’explication est aussi à chercher du côté de sa vie personnelle : c’est son idéal de vie qui s’écroule. Jean-Marc Moutout filme très près de son personnage comme pour nous faire entrer dans son raisonnement, il parvient à générer l’empathie sans la sympathie. Nous sommes à la fois près et loin du personnage. La construction est également habile, tout le film reposant sur une série de flashbacks sans ordre chronologique rigide.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Xavier Beauvois, Yannick Renier
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15 mai 2013

Americano (2011) de Mathieu Demy

AmericanoMartin, qui vit avec Claire une relation sans entrain ni avenir, apprend la mort de sa mère restée en Californie après que ses parents se soient séparés. Il doit se rendre sur place pour s’occuper des formalités. Les images de son enfance refont alors surface… Americano est le premier long métrage de Mathieu Demy, fils d’Agnès Varda et de Jacques Demy. Il en interprète également le rôle principal. Le film est centré sur la quête d’un fils sur les traces de sa mère qu’il a peu connue. Mathieu Demy charge beaucoup trop son personnage qui apparaît à la fois écorché vif, asocial, incohérent et inconséquent. Il a tendance à agir comme un repoussoir. C’est d’autant plus préjudiciable au film que son personnage occupe tout l’espace, les seconds rôles n’étant finalement que bien peu développés.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mathieu Demy, Geraldine Chaplin, Chiara Mastroianni, Salma Hayek
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Remarque :
Toutes les séquences montrant Martin enfant sont extraites du film d’Agnès Varda Le Documenteur (1981) où le petit garçon est interprété par Mathieu Demy. Il avait alors 8 ans. La mère est jouée par Sabine Mamou, qui n’est pas actrice mais monteuse. Le film d’Agnès Varda racontait l’histoire de la secrétaire d’un scénariste qui venait avec son jeune fils à Los Angeles pour les besoins d’un film et qui souffrait de cet exil temporaire.

Homonyme :
Americano de Kevin Noland (2005) avec Joshua Jackson, Leonor Varela et Dennis Hopper

12 mai 2013

Champagne (1928) de Alfred Hitchcock

Titre français : « Palace de luxe »
Autre titre français : « A l’américaine »

Palace de luxe(Film muet) La fille d’un riche américain mène une vie extravagante et frivole au grand désespoir de son père. De plus, elle fréquente un jeune homme mais le père s’oppose à leur mariage, persuadé qu’il n’en veut qu’à son argent. La fille rejoint en hydravion son bien-aimé à bord du transatlantique qui l’emmène en France… Palace de luxe Hitchcock a dit : « Champagne est probablement ce qu’il y a de plus bas dans ma filmographie. Il n’y a pas d’histoire. » Son interlocuteur, François Truffaut, lui fait alors remarquer qu’il avait tort de dire cela et, effectivement, Champagne est une amusante comédie, bien réalisée avec de bonnes trouvailles. L’histoire est certes assez simple, sans grand suspense, mais l’ensemble est plein de vie avec une Betty Balfour (grande star anglaise du cinéma muet) assez pétillante. Hitchcock fait preuve d’inventivité avec notamment un plan vu à travers une coupe de Champagne en train d’être bue (pour lequel il avait fait fabriquer une gigantesque coupe) et aussi un arrêt sur image, la scène se transformant en photographie. Ce serait d’ailleurs le premier arrêt sur image de l’histoire du cinéma. Champagne n’est évidemment pas un grand film mais il reste très plaisant à regarder.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Betty Balfour, Jean Bradin, Ferdinand von Alten, Gordon Harker
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Conseil :
Si vous regardez le film sur le coffret DVD Alfred Hitchcock – Les premières oeuvres, veillez à ne pas regarder la présentation de Noël Simsolo avant de voir le film : il y raconte toute l’histoire du film, y compris le dénouement. Regardez-le plutôt après…

10 mai 2013

Violence sans raison (1969) de Kôji Wakamatsu

Titre original : « Gendai sei hanzai zekkyo hen: riyu naki boko »

Gendai sei hanzai zekkyo hen: riyu naki bokoTrois jeunes garçons de vingt ans habitent ensemble dans un minuscule appartement. L’un travaille, les deux autres se prétendent étudiants. Leur désoeuvrement n’a d’égal que leur frustration de ne pouvoir vivre des moments plus intenses… Dans ce Violence sans raison, Wakamatsu dépeint avant tout la frustration de ces trois grands adolescents, frustration sociale, sentimentale et sexuelle, frustration face à la vie qu’ils ne savent aborder. Le film a été tourné rapidement (Wakamatsu a sorti onze films en 1969), dans un style très Nouvelle Vague mais sans prendre le soin de développer les personnages ce qui génère un certain sentiment de vide. Wakamatsu a réservé sa traditionnelle séquence en couleurs à une expérimentation audacieuse : les garçons épient le couple de l’appartement voisin par un trou dans la cloison et l’on voit ce qu’ils voient, c’est-à-dire de minuscules bribes d’images mouvantes sur un écran noir. C’est étonnant (mais un peu monotone…) En dehors de quelques passages inventifs, ce Violence sans raison semble un peu trop marqué par la précipitation.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Yuko Ejima
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8 mai 2013

Passez muscade (1941) de Edward F. Cline

Titre original : « Never Give a Sucker an Even Break »

Never Give a Sucker an Even BreakFields est scénariste aux Esoteric Studios et tente de placer un scénario auprès d’un metteur en scène en lui racontant l’histoire : il s’agit d’un homme qui part au Mexique vendre des fausses noix de muscades en bois à une colonie d’immigrés russes… Never Give a Sucker an Even Break est à proprement parler le dernier film de W.C. Fields et ce n’est pas le plus sage ! Le fait de mettre une histoire dans l’histoire permet de s’affranchir de toute vraisemblance : les situations et évènements peuvent être totalement farfelus puisqu’ils proviennent de l’imagination d’un scénariste tout aussi farfelu. C’est in-racontable. W.C. Fields est en belle forme et nous abreuve de ces formules hilarantes dont il a le secret (1). Tout irait pour le mieux s’il n’avait pour co-star Gloria Jean, une chanteuse soprano de 15 ans alors populaire en tant que jeune prodige, dont le personnage ne sert strictement à rien si ce n’est qu’à lui permettre de pousser de pénibles vocalises et chansons à intervalles réguliers. Les scénaristes ont eu toutefois le bon goût de lui donner très peu de dialogues. Le film se termine par une course poursuite échevelée, tout aussi délirante que le reste du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Gloria Jean, Margaret Dumont, Franklin Pangborn
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Remarques :
* Dans la scène où W.C. Fields se rend dans un soda-shop pour commander un milk-shake, il se tourne vers la caméra pour dire : « Normalement, je devais aller dans un bar mais les censeurs ont coupé la scène. » Il disait la vérité !
* Aux Etats-Unis, l’expression « wooden nutmeg » (= noix de muscade en bois) désigne toute forme de fraude. Le terme vient d’une légende qui voudrait que certains commerçants peu scrupuleux du Connecticut vendaient des noix de muscade en bois. Cela a même valu au Connecticut son surnom de « Nutmeg State ».

(1) Exemple : En parlant d’une de ses ex-femmes : « Elle m’a poussé à boire, c’est la seule chose pour laquelle je lui suis redevable. »

6 mai 2013

Hugo Cabret (2011) de Martin Scorsese

Titre original : « « Hugo » »

Hugo CabretDans le Paris de 1930, Hugo Cabret est un garçon qui vit dans les greniers de la gare Montparnasse où il doit remonter régulièrement les grandes horloges. Passionné par les mécanismes, il tente de réparer un automate, seul souvenir de son père décédé. Dans la gare, il fait la rencontre d’un marchand de jouets… Adaptation d’un roman de Brian Selznick, Hugo Cabret nous fait revivre le moment de la redécouverte de George Méliès, à une époque où il était tombé dans l’oubli (1). Martin Scorsese (qui n’avait pas fait de film « tous publics » depuis près de vingt ans) recrée ce moment sous la forme d’un conte pour enfants avec force images de synthèse. A un siècle d’intervalle, il crée autant de magie que Méliès pouvait en créer ; les trucages, rudimentaires mais ingénieux, de Méliès ont aujourd’hui cédé la place aux ordinateurs. Pour un amateur de cinéma, c’est surtout à la partir de la mi-film que cela devient le plus intéressant, avec des extraits habilement insérés et surtout la reconstitution, devant nos yeux émerveillés, de certains tournages de Méliès dans son studio tout en verre. C’est assez magique et ces scènes à elles seules, justifient la vision du film. D’un budget pharaonique, Hugo Cabret utilise beaucoup d’effets et multiplie les plans spectaculaires et vertigineux. Le film est finalement un bel hommage à ce grand pionnier du cinéma.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen, Asa Butterfield, Chloë Grace Moretz, Emily Mortimer, Christopher Lee, Michael Stuhlbarg, Jude Law
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(1) Le dernier film de George Méliès date de 1913. Criblé de dettes, il a ensuite monté de petits spectacles. En 1925, il retrouve son actrice fétiche, Jeanne d’Alcy, qui tient une petite échoppe de jouets dans la gare Montparnasse. Il l’épouse et l’aide à tenir la petite boutique. C’est là qu’il fut redécouvert en 1929 par le directeur de Ciné-Journal.

5 mai 2013

Le Havre (2011) de Aki Kaurismäki

Le HavreUn ex-écrivain bohème s’est volontairement exilé au Havre où il est cireur de chaussures. Il vit dans un petit quartier avec sa femme. Il trouve sur son chemin un jeune garçon, immigré clandestin d’Afrique Noire recherché par la police… Le Havre est le premier film qu’Aki Kaurismäki tourne en français. C’est une histoire assez universelle et atemporelle qui met en valeur l’humanité et la solidarité. Aki Kaurismäki insuffle beaucoup d’humour dans son récit, ne serait-ce que par le jeu des acteurs, avec des intonations très policées qui donnent une certaine noblesse (et même une certaine grandeur) aux personnages. C’est un style qui peut bien évidemment surprendre mais il suffit de se laisser gagner par l’atmosphère, finalement assez proche d’un conte. Ce style permet d’ailleurs de s’écarter du réalisme qui n’est pas ici recherché. L’histoire étant atemporelle, Kaurismäki mêle les époques, modernisme et nostalgie des années soixante se côtoient. Et l’image est superbe, Kaurismäki n’a pas son pareil pour créer une palette de couleurs subtile, un brin désuète, et dont les grandes masses de couleur peuvent évoquer l’univers de la bande dessinée style ligne claire. Le résultat lui est propre, assez unique et très beau. Sur le fond, Le Havre n’a pas de solution toute faite à donner, il met seulement en valeur les notions humaines d’humanisme et de liberté.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: André Wilms, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin
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Remarques :
* Originaire du Havre, Little Bob interprète son propre rôle, ainsi qu’un morceau avec son groupe.
* On remarquera la présence de Pierre Etaix, en improbable docteur, et de Jean-Pierre Léaud en voisin dénonciateur.