12 octobre 2016

Au-delà de nos rêves (1998) de Vincent Ward

Titre original : « What Dreams May Come »

Au-delà de nos rêvesAnnie et Chris forment un couple uni, avec le sentiment d’avoir un lien très fort qui les unit. La mort accidentelle de leurs deux enfants déstabilise le couple. Chris perd la vie dans un accident quatre ans plus tard. Il se retrouve au Paradis qui prend la forme des peintures de sa femme… Adapté d’un roman de Richard Matheson, Au-delà de nos rêves est avant tout une histoire d’amour, des personnages qui se cherchent, se trouvent, se perdent pour mieux se retrouver dans l’au-delà, une variation du mythe antique d’Orphée (l’idée d’un homme qui descend aux enfers pour retrouver l’être aimé et la ramener). C’est donc le thème de « l’amour plus fort que la mort » qui est exploité sur fond de notions religieuses chrétiennes du paradis et de l’enfer, l’idée métaphysique de la mort étant peu explorée. Le scénario utilise toute la panoplie des procédés mélodramatiques hollywoodiens, sans finesse ni subtilité. Si le film est, malgré cela, vraiment remarquable, et même assez unique en son genre, c’est par son traitement visuel et ses effets qui restent inégalés presque vingt ans après sa sortie : les images imitant la texture d’une peinture, les décors naturels grandioses, l’utilisation de la couleur (couleurs vives et saturées pour le Paradis, ternes et sombres pour l’Enfer), les scènes oniriques, tous ces éléments rendent le film assez inoubliable. Et finalement, il nous présente une représentation étonnante et plutôt convaincante du Paradis et de l’Enfer.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robin Williams, Cuba Gooding Jr., Annabella Sciorra, Max von Sydow
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincent Ward sur le site IMDB.

What dreams may come
Le Paradis de Au-delà de nos rêves de Vincent Ward.

what dreams may come

What dreams may come
Une des scènes de l’Enfer de Au-delà de nos rêves de Vincent Ward (scène qui fait furieusement penser à une scène de Metropolis de Fritz Lang).

Remarques :
* What Dreams May Come est l’un des rares films tourné sur pellicule Fuji Velvia, pellicule bien connue de tous les photographes pour ses couleurs saturées.

* Dans la scène de la mer de visages, l’homme que Robin Williams prend pour son père est joué par le réalisateur Werner Herzog. Il dit « attendre Klaus », il s’agit de Klaus Kinski mort en 1991 avec lequel Herzog a eu des relations étroites mais tumultueuses.

* Une fin alternative présente en bonus sur les éditions DVD est plus proche de celle du roman (pour expier le suicide, Annie renaît au Sri Lanka tandis que Chris renaît à Philadelphie).

* La phrase-titre What Dreams May Come est tirée du monologue d’Hamlet To be or not to be:
« To die, to sleep,
To sleep, perchance to Dream; aye, there’s the rub,
For in that sleep of death, What Dreams May Come,
When we have shuffled off this mortal coil »

(« Mourir… dormir.
Dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras.
Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort,
quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? »)

30 septembre 2013

L’Étoile des étoiles (1947) d’Alexander Hall

Titre original : « Down to Earth »

L'etoile des étoilesLorsque Danny Miller met en scène un show sur le thème de la mythologie grecque, cela ne plait guère aux vraies muses qui se trouvent représentées de façon trop vulgaire. Terpsichore, muse de la danse, obtient de pouvoir descendre sur la Terre, bien décidée à se faire engager comme danseuse afin de modifier le contenu de la pièce… Down to Earth est presque une suite de l’excellent Here comes Mr Jordan du même Alexander Hall : on y retrouve certains des personnages dans un contexte similaire (1). La forme est toutefois bien différente puisqu’il s’agit ici d’une comédie musicale ; la qualité aussi est différente car il faut bien avouer que l’ensemble est assez fade. Le scénario, pourtant original, n’est guère développé, la musique est sans originalité et même les chorégraphies de Jack Cole ne sont pas franchement remarquables (2). Il reste bien entendu le charme et la présence de Rita Hayworth, particulièrement rayonnante, qui sauve le film de l’oubli. Down to Earth eut beaucoup de succès à l’époque.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Larry Parks, Marc Platt, Roland Culver, James Gleason, Edward Everett Horton
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Hall sur le site IMDB.

Remarques :
* Quand elle chante, Rita Hayworth est doublée par Anita Ellis. Larry Parks est quant à lui doublé par Hal Derwin.
* Dans la filmographie de Rita Hayworth, Down to Earth s’inscrit juste entre Gilda et La Dame de Shanghai, probablement ses deux plus grands films. Nous ne sommes pas ici au même niveau, hélas…
* Clin d’oeil : l’objet que lance Kitty dans le miroir est la même boule à neige que laisse tomber Charles Forster Kane en mourant dans Citizen Kane. C’est un clin d’oeil à Orson Welles qui était alors le mari de Rita Hayworth.

(1) Du film Here comes Mr Jordan (1941), on retrouve le personnage de Mr Jordan, interprété non plus par Claude Rains mais par Roland Culver (physiquement assez proche). Son adjoint, le Messager 7013 est interprété dans les deux films par le même acteur, Edward Everett Morton, tout comme l’agent sportif/artistique, par James Gleason.

(2) Jack Cole deviendra plus célèbre par la suite pour ses chorégraphies (citons par exemple Les hommes préfèrent les blondes ).