8 novembre 2015

Gravity (2013) d’ Alfonso Cuarón

GravityPour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit… Regarder Gravity est une expérience unique, à la fois parce que l’univers qui nous est montré est pour nous hors d’atteinte, mais aussi parce que la simulation est si parfaite que nous y sommes totalement immergé au point de partager les frayeurs de son principal protagoniste. L’extraordinaire beauté des images et le caractère si inhospitalier de cet univers forment un cocktail qui génère en nous d’intenses sensations. On sort de la projection assez secoué. La vision, surtout sur grand écran, est à déconseiller aux personnes claustrophobes !  Le réalisateur mexicain Alfonso Cuarón a utilisé des solutions sophistiquées et inventives pour parvenir à une telle perfection dans la simulation. Le fait que toute cette technique et ces effets ne soient jamais trop présents est vraiment admirable : on a l’impression qu’ils ont « simplement » été filmer là-haut ! On ne peut qu’être d’accord avec James Cameron pour dire que Gravity est « le meilleur film sur l’espace jamais réalisé ».
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Sandra Bullock, George Clooney
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Gravity
GravitySandra Bullock dans Gravity de Alfonso Cuarón.

Remarque :
La voix de Houston est celle de Ed Harris, clin d’oeil au film Appolo 13 (1995) de Ron Howard, film dans lequel il occupait la même place.

5 novembre 2015

Blue Jasmine (2013) de Woody Allen

Blue JasmineJasmine est forcée de quitter Park Avenue après l’arrestation de son mari qui avait fait fortune grâce à des montages financiers frauduleux. Tout a été saisi par le fisc et, sans ressources, elle doit aller vivre chez sa soeur qui est caissière de supermarché à San Francisco… Il est toujours hasardeux de bâtir un film autour d’un personnage principal antipathique et Woody Allen n’en évite pas tous les écueils. Il est particulièrement cruel avec son héroïne qui est, sous sa plume, arrogante, futile et assez détestable. Que l’on n’éprouve aucune empathie envers le personnage ne serait pas très grave si le propos se révélait intéressant mais Woody Allen reste au niveau de la constatation du fossé qui la sépare de sa soeur et de la réalité. De plus, il utilise un procédé assez artificiel, celui de nous dévoiler son histoire que petit à petit et ne livre un élément-clef que dans les toutes dernières minutes. Il nous reste à admirer la performance d’actrice de Cate Blanchett qui a été, assez justement, louangée. Salué pour son caractère de coller à l’actualité (l’escroquerie Madoff), le film a été fort bien reçu, à la fois de la part de la critique et du public. Il n’est pas certain qu’il figurera parmi les grands Woody Allen que l’on voit et revoit avec grand plaisir…
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Cate Blanchett, Alec Baldwin, Sally Hawkins, Peter Sarsgaard, Bobby Cannavale
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Blue Jasmine
Cate Blanchett dans Blue Jasmine de Woody Allen.

 

15 octobre 2015

Star Trek: Into Darkness (2013) de J.J. Abrams

Titre original : « Star Trek Into Darkness »

Star Trek: Into Darkness2259. Starfleet, l’institution chargée de la défense de la Fédération des planètes unies, est menacée par un terroriste qui cherche à détruire la flotte. Le jeune capitaine Kirk est chargé d’aller le traquer là où il s’est caché, aux confins de la galaxie… Douzième film issu de l’univers de Star Trek, Star Trek Into Darkness est la suite directe du Star Trek de J.J. Abrams (2009), c’est-à-dire qu’il se situe chronologiquement avant que l’Enterprise ne commence ses missions d’exploration. Il se replace assez bien dans l’esprit original avec cet idéalisme légendaire face aux dilemmes moraux et aussi (chose plus rare dans la science-fiction aujourd’hui) une certaine part de rêve. Bien entendu, il s’agit d’une grosse production hollywoodienne et nous n’échappons donc pas aux scènes de combats, parfaitement inutiles mais, aujourd’hui, figures obligées du genre, et à l’insupportable musique grandiloquente. Mais l’ensemble est assez bien équilibré, avec une bonne dose d’humour et le film forme un beau space-opéra de la meilleure veine.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Chris Pine, Zachary Quinto, Zoe Saldana, Simon Pegg, Benedict Cumberbatch
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Star Trek into darkness
Zachary Quinto et Chris Pine dans Star Trek: Into Darkness de J.J. Abrams.

 

1 octobre 2015

Snowpiercer – le Transperceneige (2013) de Bong Joon-ho

Titre original : « Snowpiercer »

Snowpiercer - le transperceneigeEn répandant un gaz pour stopper le réchauffement climatique, l’homme a provoqué un nouvel âge glaciaire qui a éradiqué toute vie sur Terre. Seuls subsistent un petit millier de personnes dans un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans s’arrêter, et dans lequel une hiérarchie de classes s’est formée : alors qu’à l’avant, une minorité vit dans l’aisance, des centaines de gens sont entassés à l’arrière dans une misère extrême… Snowpiercer est l’adaptation de la bande dessinée française Le Transperceneige de Jean-Marc Rochette, Benjamin Legrand et Jacques Lob, parue en 1984. Il ne faut surtout pas chercher de vraisemblance dans cette histoire post-apocalyptique, les incohérences sont légion. Il faut plutôt la prendre comme une fable : le lieu restreint permet de créer un microcosme où les différences entre classes sociales sont poussées à l’extrême et où une révolte offre de nombreuses possibilités de scènes d’action (car le film regorge d’action et le sang coule abondamment). La métaphore reste assez grossière, le meilleur se situe certainement dans les décors : les extérieurs avec les villes saisis par le froid sont hélas trop rares mais à l’intérieur, chaque wagon traversé révèle un décor totalement différent et certains (l’aquarium par exemple) sont féériques. Le réalisateur coréen Joon-ho Bong n’a pas cherché à rendre les décors vraisemblables, il a gardé un esprit « bande dessinée ». Ce parti-pris lui permet également d’avoir une entière liberté dans les scènes : si la plupart des wagons sont simplement traversés et que d’autres ne sont que le théâtre d’interminables scènes d’action, quelques-uns offrent une scène inattendue : celle de l’école est une petite merveille. Malgré une diffusion plutôt limitée, Snowpiercer a été généralement très bien accueilli par la critique et le public. Il a le mérite d’être particulièrement original.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Chris Evans, Song Kang-ho, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell
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Snowpiercer
Chris Evans et Song Kang-ho dans Snowpiercer – le Transperceneige de Bong Joon Ho.

2 septembre 2015

Oblivion (2013) de Joseph Kosinski

Oblivion2077 : La terre a été évacuée vers Titan après avoir subi une attaque d’extra-terrestres. Les terriens ont gagné mais les radiations résiduelles des armes atomiques ont rendu la terre inhabitable. Jack Harper et une assistante sont restés en charge de la réparation des drones qui assurent la sécurité d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources. Quelques aliens survivants continuent en effet d’attaquer sporadiquement les installations…
Joseph Kosinski est un réalisateur d’à peine quarante ans qui vient du monde de l’infographie et des jeux vidéo. Il a écrit un scénario assez solide dans la veine post-apocalyptique et a su le mettre en scène en dosant parfaitement ses éléments : action et effets spéciaux sont bien entendu présents mais une bonne place a été laissée à la création, aussi bien d’objets que d’environnement, ce qui donne une atmosphère assez magique au récit. Joseph Kosinski n’hésite pas à montrer ses influences (2001, Star Wars, etc.) L’image est superbe (le tournage s’est effectué en grande partie en Islande). Côté acteurs, le problème des films avec Tom Cruise est qu’il prend toute la place et c’est une nouvelle fois le cas, ses deux partenaires féminines sont charmantes mais un peu fades. Cette omniprésence convient toutefois assez bien au scénario qui n’a que très peu de personnages. Oblivion se révèle être finalement un beau, et plutôt créatif, film de science-fiction.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Morgan Freeman, Olga Kurylenko, Andrea Riseborough
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Oblivion
La maison de Jack Harper dans Oblivion de Joseph Kosinski (la piscine transparente est, comment dire, assez unique!)

Oblivion
La même vue de l’autre côté avec, au premier plan, le Techopter (qui a été dessiné par Joseph Kosinski lui-même).

Oblivion
Tom Cruise est Jack Harper dans Oblivion de Joseph Kosinski

Homonyme :
Oblivion de Sam Irvin (1994), film qui n’a aucun lien avec celui-ci : c’est apparemment un mélange bizarre de film de cow-boys et de film d’aliens.

12 juillet 2015

Qu’il est étrange de s’appeler Federico (2013) de Ettore Scola

Titre original : « Che strano chiamarsi Federico »

Qu'il est étrange de s'appeler FedericoÀ l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Federico Fellini, Ettore Scola le fait revivre en nous racontant leur amitié qui a débuté au lendemain de la guerre au sein du journal satirique Marc’Aurelio. Heureusement, il ne s’agit nullement d’un documentaire classique. Si, dans une première partie, il recrée avec des acteurs l’atmosphère des comités de rédaction du journal satirique, Ettore Scola cherche ensuite à approcher l’esprit du Maestro, par exemple en nous faisant revivre certaines des discussions qu’ils avaient ensemble lors de leurs sorties nocturnes en voiture. Il y a là des propos intéressants. Tourné en partie en noir et blanc et en couleurs, entièrement avec des acteurs (et un narrateur) qui évoluent parfois en transparence sur des décors, le film introduit certains personnages felliniens et mêle parfois des images d’archives. Qu’il est étrange de s’appeler Federico est un bel hommage d’un cinéaste envers un autre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tommaso Lazotti, Maurizio De Santis, Giacomo Lazotti
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Qu'il est étrange de s'appeler Federico
Tommaso Lazotti interprète le jeune Federico Fellini dans Qu’il est étrange de s’appeler Federico de Ettore Scola.

1 juillet 2015

Pacific Rim (2013) de Guillermo del Toro

Pacific RimPour combattre des créatures monstrueuses extraterrestres surgies du fond du Pacifique, les humains ont mis au point des gigantesques robots contrôlés simultanément par deux pilotes mis en symbiose parfaite par une connexion neuronale. Mais les créatures semblent adapter leurs attaques et l’apocalypse semble imminente… Guillermo del Toro est un réalisateur-scénariste dont on a pu apprécier le talent pour mettre en scène le fantastique dans des films comme L’échine du Diable ou Le Labyrinthe de Pan. Il a aussi fait des films d’action plus simples et Pacific Rim fait indéniablement partie de cette catégorie. Le film se situe dans la droite ligne des films fantastiques japonais où des créatures géantes venaient écrabouiller les villes laissant les minuscules humains désemparés. Le scénario est peu développé et accumule les clichés. Mais ce n’est pas par la profondeur de ses personnages que le film cherche à attirer les foules, c’est par ses combats titanesques et spectaculaires. J’avoue ne pas être un grand amateur de ces combats que je trouve un peu confus et répétitifs et il était donc fatal que le film m’ennuie plutôt. Le budget a été aussi titanesque que ses créatures et le film a connu un succès suffisant pour qu’une suite soit prévue pour 2017.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Charlie Hunnam, Diego Klattenhoff, Idris Elba, Rinko Kikuchi
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Pacific Rim

1 juin 2015

Le Passé (2013) de Asghar Farhadi

Le PasséAprès plusieurs années de séparation, Ahmad revient à Paris à la demande de son épouse française qui lui demande à la fois de faire les formalités du divorce et de l’aider à renouer avec sa fille, Lucie… Après son très beau film Une séparation, l’iranien Asghar Farhadi est venu en France tourner Le passé dont il a écrit le scénario. Public et critiques ont été de manière générale assez enthousiasmés par le film et l’actrice  Bérénice Bejo a reçu le prix d’interprétation féminine à Cannes. Les personnages d’Asghar Farhadi sont en proie à d’intenses conflits, générés par des unions multiples et des enfants déboussolés. Le cinéaste sait décrire les fêlures de chacun mais étrangement son histoire dérive ensuite pour se centrer finalement, après quelques rebondissements artificiels, sur un personnage secondaire présenté comme la clef de toutes les tensions. Le climat est lourd, constamment tendu, à l’image de la vie chaotique de son personnage principal. La mise en scène d’Asghar Farhadi est précise, il soigne son image (en revanche, le son est plus problématique, les acteurs sont difficiles à comprendre). L’intensité de l’interprétation contribue à donner au film toute sa dimension.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bérénice Bejo, Ali Mosaffa, Tahar Rahim, Pauline Burlet
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Le Passé
Ali Mosaffa, Tahar Rahim et Bérénice Bejo dans Le Passé de Asghar Farhadi

11 mai 2015

Zero Dark Thirty (2012) de Kathryn Bigelow

Zero Dark ThirtyAu lendemain du 11 septembre 2001, une jeune recrue de la CIA est envoyée au Pakistan et participe à la traque de Ben Laden… Kathryn Bigelow fait le récit de cette traque qui a duré dix ans et de son aboutissement en plaçant une jeune femme sur le devant de la scène dont la ténacité et même l’obstination serait le principal artisan de la réussite de toute l’opération. Kathryn Bigelow a su éviter tout sensationnalisme et s’est bien gardée de créer un spectacle à partir de ces faits. Elle n’a pas éludé le problème de la torture. On pourrait dire qu’elle n’en fait ni l’apologie ni la condamne, qu’elle la montre avant tout comme ayant été pratiquée. Il est toutefois difficile de ne pas reconnaître qu’elle la justifie puisque, dans son récit, des informations importantes ont été ainsi obtenues. Cette révélation dérangeante (et sa discutable justification) a causé une certaine polémique aux Etats-Unis autour du film. Pour le reste, Zero Dark Thirty passe pour être bien documenté mais l’authenticité en pareil cas est bien entendu difficile à vérifier. La mise en scène de Kathryn Bigelow est nerveuse, très bien maitrisée.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jessica Chastain, Jason Clarke
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Zero Dark Thirty
Jessica Chastain dans Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow.

Remarque :
* Le terme Zero Dark Thirty dans le langage militaire désigne les trente minutes qui suivent minuit, ce sont les plus sombres de la nuit. Le titre fait ainsi référence à l’assaut final, mené une nuit sans lune, mais aussi au grand secret qui a entouré toute la traque de dix ans.

 

8 mai 2015

Journal de France (2012) de Claudine Nougaret et Raymond Depardon

Journal de FranceA l’occasion de l’achèvement du vaste projet photographique de Raymond Depardon, Journal de France, ce film nous propose une vision sur la carrière de ce cinéaste-photographe qui a couvert de nombreux grands sujets d’actualité de l’histoire du monde de ces cinquante dernières années. Quelques scènes de son récent périple en camping-car dans la France profonde sont entrecoupées par des extraits de ses grands reportages et de ses longs métrages. C’est son épouse, Claudine Nougaret, qui semble avoir été le principal architecte de Journal de France, le film, et elle en assure le commentaire en voix off. L’ensemble peut paraître un peu décousu mais il est intéressant de voir Raymond Depardon travailler avec ses chambres grand format (1). Le film a eu l’avantage de faire connaître son parcours et ses films à certaines personnes qui ne le connaissaient pas mais on peut trouver qu’il aurait mérité une « rétrospective » plus travaillée et aboutie. On ne voit notamment aucun de ses clichés.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Raymond Depardon sur le site imdb.com.

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(1) Raymond Depardon a commencé sa vaste série sur la France en 2004 (donc, à une époque où la plupart des professionnels considéraient que le numérique resterait longtemps inférieur à l’argentique) et a opté pour deux chambres 20×25 (pouces). Pour garder une unité dans la série, il devait donc terminer son projet avec ce matériel. A noter que l’utilisation de l’argentique s’est arrêté à la prise de vue : les photographies réalisées à la chambre ont ensuite été scannées…

Journal de France
Journal de France de Raymond Depardon et Claudine Nougaret