16 novembre 2018

La Firme (1993) de Sydney Pollack

Titre original : « The Firm »

La FirmeSur le point d’être diplômé de la faculté de droit d’Harvard, le brillant Mitch McDeere choisit l’offre d’embauche très avantageuse d’un cabinet d’avocats de Memphis qui fait tout pour faciliter son installation. Peu de temps après son arrivée, deux de ses collègues meurent dans l’explosion de leur bateau lors d’un séjour aux îles Caïman…
Pour se remettre en selle après l’échec de Havana (1990), Sydney Pollack choisit de signer un film plus conventionnel en adaptant le roman de John Grisham, La Firme. Ce thriller dans le monde des avocats fiscalistes nous tient en haleine durant plus de deux heures grâce à une mise en scène parfaitement maitrisée de bout en bout et une interprétation de choix. La musique de Dave Grusin est superbe. On peut bien entendu regretter que le film ne soit pas plus marqué par la personnalité du réalisateur qui n’a pas vraiment développé le thème de la corruption. La Firme fut un gros succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Jeanne Tripplehorn, Gene Hackman, Ed Harris, Holly Hunter, David Strathairn
Voir la fiche du film et la filmographie de Sydney Pollack sur le site IMDB.

Voir les autres films de Sydney Pollack chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Sydney Pollack

Remarque :
The Firm a été adapté en série TV en 2012 avec Josh Lucas dans le rôle tenu ici par Tom Cruise.

La Firme
Gene Hackman et Tom Cruise dans La Firme de Sydney Pollack.

23 juillet 2016

Apollo 13 (1995) de Ron Howard

Apollo 13Avril 1970. Un an après avoir été l’un des premiers hommes à faire le tour la lune (Apollo 8 en décembre 1968), Jim Lovell se prépare à nouvelle mission à la NASA : il sera le commandant de la treizième mission Apollo que beaucoup voient comme une mission de routine après le fantastique succès d’Apollo 11 qui a permit à l’homme de marcher sur la lune. Mais rien ne va se passer comme prévu et le pire va arriver… Loin de toute (science-)fiction, le film de Ron Howard relate de façon assez exacte le périlleux déroulement de la mission Apollo 13 qui a tenu en haleine le monde entier pendant plusieurs jours de 1970. Le récit est en grande partie basé sur le livre de Jim Lovell, paru peu avant la sortie du film. Les évènements réels sont si rocambolesques que les scénaristes n’ont eu que peu à rajouter, restant même très discrets sur l’angoisse des familles au sol. Il n’y a aucun excès de dramatisation. Le suspense est intense et l’épilogue (pourtant connu) est une  délivrance…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Bill Paxton, Kevin Bacon, Gary Sinise, Ed Harris, Kathleen Quinlan
Voir la fiche du film et la filmographie de Ron Howard sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ron Howard chroniqués sur ce blog…

Apollo 13
L’équipage : Bill Paxton, Kevin Bacon et Tom Hanks dans Apollo 13 de Ron Howard.

Remarques :
* Les scènes en apesanteur ont été filmées à bord d’un avion en vol parabolique. 600 paraboles ont été nécessaires, chacune permettant d’obtenir 20 à 25 secondes d’apesanteur (dont la moitié en apesanteur presque totale à 0,01 g). L’avion utilisé est celui de la NASA, un KC-135 qui sert à lentrainement des astronautes. L’avion fait couramment 30 à 40 paraboles par vol. Il est surnommé le « Vomit Comet ». Lire …

* Dans la scène finale, le vrai Jim Lovell apparaît en tant que capitaine de navire qui serre la main à Tom Hanks. La vraie Marilyn Lovell apparait dans les gradins au lancement. Le vrai Gene Kranz (le directeur de vol interprété par Ed Harris) apparaît en arrière plan dans la salle de contrôle juste avant la rentrée dans l’atmosphère.

* Le livre de Jim Lovell, co-écrit avec le journaliste scientifique Jeffrey Kluger, est paru en 1994 : Lost Moon: The Perilous Voyage of Apollo 13 (Apollo 13 : Perdus dans l’espace pour l’édition française). On trouve un récit plus court (20 pages) mais très précis dans le chapitre consacré à Apollo 13 du livre Apollo expeditions to the moon, édité par la NASA en 1975 (pas d’édition française, à ma connaissance). Ce récit est visible presque intégralement (seuls quelques graphiques manquent) sur le site de la NASA (on peut y voir notamment la photo prise au moment de la séparation du module de propulsion endommagé).

* La célèbre phrase « Houston, nous avons un problème » n’est pas tout à fait exacte. Prononcée par Swigert puis répétée par Lovell, elle fut en réalité « Houston, nous avons eu un problème » (« Houston, we’ve had a problem »). Il est vrai que la suite a montré que l’emploi du passé n’était pas approprié…

Apollo 13
Tom Hanks et Gary Sinise dans Apollo 13 de Ron Howard.

Apollo 13
La salle de contrôle de la NASA fidèlement reconstituée dans Apollo 13 de Ron Howard.

1 octobre 2015

Snowpiercer – le Transperceneige (2013) de Bong Joon-ho

Titre original : « Snowpiercer »

Snowpiercer - le transperceneigeEn répandant un gaz pour stopper le réchauffement climatique, l’homme a provoqué un nouvel âge glaciaire qui a éradiqué toute vie sur Terre. Seuls subsistent un petit millier de personnes dans un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans s’arrêter, et dans lequel une hiérarchie de classes s’est formée : alors qu’à l’avant, une minorité vit dans l’aisance, des centaines de gens sont entassés à l’arrière dans une misère extrême… Snowpiercer est l’adaptation de la bande dessinée française Le Transperceneige de Jean-Marc Rochette, Benjamin Legrand et Jacques Lob, parue en 1984. Il ne faut surtout pas chercher de vraisemblance dans cette histoire post-apocalyptique, les incohérences sont légion. Il faut plutôt la prendre comme une fable : le lieu restreint permet de créer un microcosme où les différences entre classes sociales sont poussées à l’extrême et où une révolte offre de nombreuses possibilités de scènes d’action (car le film regorge d’action et le sang coule abondamment). La métaphore reste assez grossière, le meilleur se situe certainement dans les décors : les extérieurs avec les villes saisis par le froid sont hélas trop rares mais à l’intérieur, chaque wagon traversé révèle un décor totalement différent et certains (l’aquarium par exemple) sont féériques. Le réalisateur coréen Joon-ho Bong n’a pas cherché à rendre les décors vraisemblables, il a gardé un esprit « bande dessinée ». Ce parti-pris lui permet également d’avoir une entière liberté dans les scènes : si la plupart des wagons sont simplement traversés et que d’autres ne sont que le théâtre d’interminables scènes d’action, quelques-uns offrent une scène inattendue : celle de l’école est une petite merveille. Malgré une diffusion plutôt limitée, Snowpiercer a été généralement très bien accueilli par la critique et le public. Il a le mérite d’être particulièrement original.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Chris Evans, Song Kang-ho, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell
Voir la fiche du film et la filmographie de Bong Joon-ho sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Bong Joon-ho chroniqués sur ce blog…

Snowpiercer
Chris Evans et Song Kang-ho dans Snowpiercer – le Transperceneige de Bong Joon Ho.

14 juillet 2015

The Truman Show (1998) de Peter Weir

The Truman ShowTruman Burbank est un vendeur d’assurances dans une petite ville calme située sur une île. Il mène une vie tranquille mais il a parfois la sensation d’être observé… Même si c’est probablement plus difficile aujourd’hui qu’à sa sortie, regarder The Truman Show sans rien savoir du fond de l’histoire est une expérience unique car Peter Weir ne dévoile que peu à peu ses cartes et la surprise est de taille. Donc, si vous avez l’intention de voir le film et ne connaissez pas le fond du propos, arrêtez la lecture la lecture de commentaire ici et ne lisez rien d’autre (car une seule phrase suffit pour le déflorer)………. Heureusement, The Truman Show garde tout son intérêt quand on en connaît déjà le thème. Le scénario d’Andrew Niccol est particulièrement brillant et le déroulement d’une perfection rare. Le film est souvent présenté comme une critique de la télé-réalité et du pouvoir de l’image. Il l’est, bien entendu, mais ce n’est pas l’essentiel car le propos va beaucoup plus loin que cela. Version moderne du mythe de la caverne de Platon, il explore les concepts philosophiques de réalité et d’existence : ce que nous percevons comme étant la réalité est-elle la même pour tous ? La réalité existe-t-elle en dehors de la conscience que nous en avons ? Quelle relation entre réalité et perception ? La réalité n’est-elle qu’une illusion ? Les personnes que nous rencontrons partagent-elles « notre réalité » lorsqu’elles sont hors de notre champ de perception ? Etc. Dans le cas de Truman, répondre à ces questions nous emmène très loin ! Et en prime, le film aborde la notion de constitution d’une existence, la relation entre sécurité et emprisonnement (on peut penser à Huxley) et même la notion de Dieu (le réalisateur). Beaucoup de réflexions en gestation… Mais The Truman Show peut se regarder aussi s’apprécier plus directement : parfaitement réalisé, il présente un bel équilibre, il nous amuse et nous intrigue. S’écartant quelque peu de son image foldingue, Jim Carrey fait une très belle prestation.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Laura Linney, Noah Emmerich, Natascha McElhone, Ed Harris
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Weir sur le site IMDB.

Voir les autres films de Peter Weir chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Peter Weir

The Truman Show
Jim Carrey dans The Truman Show de Peter Weir (photo publicitaire).
La devise sur la double arche « Unus pro omnibus, omnes pro uno » est celle du show, traduction en latin du « Un pour tous, tous pour un » des Trois Mousquetaires.

The Truman Show
La ville de Seaheaven Island dans The Truman Show de Peter Weir (en réalité, c’est la ville de Seaside en Floride : voir la maison de Truman dans Google Street)

Remarques :
* Le musicien que l’on voit jouer en direct au clavier dans le studio n’est autre que Philip Glass.
* Les scènes face au miroir ont été improvisées par Jim Carrey.
* Andrew Niccol s’est certainement inspiré de la littérature de science-fiction qui a exploré le thème des réalités-illusion. Citons par exemple Le Temps désarticulé (1959) de Philip K. Dick mais aussi Simulacres (1964) toujours de Dick ou encore Simulacon 3 (1964) de Daniel F. Galouye (livre qui a inspiré Matrix, film qui a en commun avec The Truman Show l’exploration du concept de réalité).

21 juillet 2012

Les chemins de la liberté (2010) de Peter Weir

Titre original : « The way back »

Les chemins de la libertéEn 1941, un petit groupe de prisonniers s’évadent d’un goulag en Sibérie et parcourent des milliers de kilomètres à pied, traversant la Mongolie et la Chine pour parvenir jusqu’en Inde… Les chemins de la liberté est inspiré du roman « À marche forcée » de Slavomir Rawicz, publié en 1956. Pour raconter cet incroyable périple de 10 000 kilomètres, Peter Weir a opté pour un certain classicisme et une indéniable sobriété. Plus que les techniques de survie, ce sont les rapports humains qui l’ont intéressé, un groupe totalement disparate qui va se transformer sous nos yeux. La partie se déroulant le goulag paraît très authentique (Peter Weir s’est largement documenté auprès d’anciens détenus), cet univers assez terrifiant est, notons-le, très rarement montré au cinéma. Le film peut paraître manquer de scènes d’action (ou même de suspense puisque l’on connait l’issue dès le départ) et pourtant il sait nous captiver d’un bout à l’autre. En outre, Peter Weir réussit quelques très beaux plans de nature sauvage et désertique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Sturgess, Ed Harris, Colin Farrell, Mark Strong, Saoirse Ronan, Gustaf Skarsgård
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Weir sur le site IMDB.

Voir les autres films de Peter Weir chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Ne pas confondre ce film avec Le chemin de la liberté de Phillip Noyce (2002) sur le périple de trois jeunes filles échappées d’un centre d’éducation forcée en Australie.