12 novembre 2024

Château en Suède (1963) de Roger Vadim

Château en SuèdeFrédéric, un jeune étudiant, arrive dans le château de la famille Falsen sur une île suédoise. Il se prend d’affection pour sa cousine Éléonore, qui est mariée avec l’hobereau Hugo et qui a une relation trouble avec son frère Sébastian…
Château en Suède est un film franco-italien réalisé par Roger Vadim d’après la pièce homonyme de Françoise Sagan (sa première pièce de théâtre, montée en 1960). Partant pourtant avec un préjugé plutôt défavorable, j’ai trouvé le film vraiment amusant. L’interprétation est excellente (bien que le jeu de Monica Vitti soit un peu gâché par le doublage) avec un bien beau plateau d’acteurs. Aucun ne surcharge son personnage ce qui eut été facile tant la famille est passablement excentrique. Seule Françoise Hardy, dont c’est la première apparition à l’écran, est nettement en deçà. La mise en scène de Vadim reste simple, sans aucun racolage. Belle photographie signée Armand Thirard, parmi les derniers films de sa belle filmographie. Le film est mal considéré (Vadim oblige) mais il n’en constitue pas moins un agréable divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Monica Vitti, Jean-Claude Brialy, Curd Jürgens, Suzanne Flon, Françoise Hardy, Jean-Louis Trintignant, Sylvie, Daniel Emilfork
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Vadim sur le site IMDB.

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Monica Vitti et Jean-Claude Brialy et Jean-Louis Trintignant dans Château en Suède de Roger Vadim.

27 septembre 2024

La Bataille d’Alger (1966) de Gillo Pontecorvo

Titre original : « La battaglia di Algeri »

La Bataille d'Alger (La battaglia di Algeri)Entre 1954 et 1957, dans la ville d’Alger, le nouvellement constitué FLN se lance dans une série d’attentats visant policiers et civils européens dans le but de créer un soulèvement populaire. La police est impuissante à démanteler l’organisation et un détachement de parachutistes de l’armée française est appelé en renfort…
La Bataille d’Alger est un film algéro-italien de Gillo Pontecorvo. Le scénario est l’œuvre de Franco Solinas d’après un livre de Yacef Saâdi, l’un des chefs militaires du FLN à Alger. Tourné avec des acteurs en grande majorité non-professionnels, le film a des allures de documentaire. Il fut d’abord interdit en France (comme la plupart des films sur la guerre d’Algérie) et il a fallu un certain recul pour le voir analysé sereinement. De façon assez surprenante, il est assez équilibré dans sa présentation, montrant plus les victimes des attentats aveugles du FLN que l’inverse, présentant le colonel parachutiste comme un soldat honorable qui a une mission difficile, et justifiant souvent les opérations policières. De l’autre côté, les membres du FLN sont très peu nombreux (le soulèvement ultérieur de la population n’intervient que dans les trois dernières minutes), d’une résolution sans faille et parvenant toujours à tromper la vigilance de l’armée. Le film est anticolonialiste, moins militant que l’on pourrait croire dans le sens où il n’édulcore rien ; on peut toutefois objecter qu’il justifie froidement le terrorisme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Brahim Hadjadj, Jean Martin
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Brahim Hadjadj (à droite) dans La Bataille d’Alger (La battaglia di Algeri) de Gillo Pontecorvo.

25 septembre 2024

La Ligne de démarcation (1966) de Claude Chabrol

La Ligne de démarcationPendant la Seconde Guerre mondiale, sous l’occupation allemande, la ligne de démarcation coupe en deux un village du Jura. La résistance s’organise, obligeant les habitants à prendre position et à se dévoiler…
La Ligne de démarcation est un film français de Claude Chabrol, adapté du roman homonyme de Gilbert Renault, alias colonel Rémy, personnage majeur de la Résistance (1). Le récit met en valeur les passeurs qui aidaient les résistants à traverser la ligne de démarcation pour rejoindre la zone libre. Le récit est prenant et met en scène les différents comportements face à l’occupant. On pourra bien entendu trouver les personnages stéréotypés mais c’est un peu inévitable dans ce genre de récit condensé. Le film est ainsi plutôt méprisé par les critiques qui le considèrent trop classique, le qualifie de film de commande (ce qu’il est probablement) et trop peu Chabrolien. Seul le long plan-séquence montrant une patrouille allemande arrivant du fond de l’écran, escortant une famille juive dénoncée par un profiteur, trouve grâce à leurs yeux. Le film est toutefois réussi et reste aujourd’hui un témoignage sur cette époque noire.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Seberg, Maurice Ronet, Daniel Gélin, Jacques Perrin, Stéphane Audran, Reinhard Kolldehoff, Roger Dumas, Mario David, Jean Yanne, Jean-Louis Maury, Noël Roquevert
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(1) Outre ses écrits sur la Résistance, Gilbert Renault est l’auteur de la série de romans policiers Le Monocle noir adaptée en trois films de Georges Lautner (1960-1964).

Jean Seberg et Maurice Ronet dans La Ligne de démarcation de Claude Chabrol.

3 septembre 2024

Cléopâtre une reine pour César (1962) de Piero Pierotti et Viktor Tourjansky

Titre original : « Una regina per Cesare »

Cléopâtre une reine pour César (Una regina per Cesare)Cléopâtre VII et Ptolémée XIII montent sur le trône d’Egypte que leur père leur a légué. Ils se combattent pour régner seul. Ptolémée réussit à emprisonner sa sœur mais le chef des gardes, Achillas, la sauve et tous deux s’enfuient. Dès lors, Cléopâtre est bien décidée à regagner le trône qu’elle a perdu…
Cléopâtre une reine pour César est un péplum italien de Piero Pierotti et Viktor Tourjanski. Alors que les déboires de l’interminable tournage du Cléopâtre de Mankiewicz alimentait la presse, un producteur italien eut l’idée d’exploiter cette publicité gratuite et de tourner rapidement son petit Cléopâtre. L’histoire se concentre sur sa lutte avec son frère pour accéder au trône et se termine là où d’autres films commencent, avec la scène du tapis face à Jules César (qui n’apparaît donc que très peu). Si les décors, la pauvreté des dialogues, l’absence d’acteurs de premier plan montrent bien qu’il s’agit d’une série B, quelques scènes de foules surprennent par leur ampleur (même si le décor forestier de la grande bataille finale n’évoque pas vraiment l’Egypte). Cléopâtre est interprétée par la française Pascale Petit qui assez crédible dans son rôle. Assez bien réalisé mais pas vraiment passionnant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pascale Petit, George Ardisson, Akim Tamiroff, Gordon Scott
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Pascale Petit et Corrado Pani dans Cléopâtre une reine pour César (Una regina per Cesare) de Piero Pierotti & Viktor Tourjansky.

Remarques :
• 20th Century Fox (producteur du Cléopâtre de Mankiewicz) a acheté les droits sur le film afin d’en limiter la distribution.
• Sur certaines affiches, seul le nom de P. E. Stanley (pseudonyme de Piero Pierotti) apparaît comme réalisateur. Sur d’autres, seul le nom de Viktor Tourjansky (ou W. Tourjansky) est mentionné.
• Ultime réalisation de Viktor Tourjansky (dont les premières réalisations datent de 1914).

Gordon Scott, Pascale Petit et Franco Volpi dans Cléopâtre une reine pour César (Una regina per Cesare)
de Piero Pierotti & Viktor Tourjansky.
Il existerait une version alternative de la scène finale du tapis où Cléopâtre apparait nue devant César. Cette photo semble en témoigner, à moins que ce soit juste une « photo promotionnelle »
(Cléopâtre est normalement habillée dans cette scène).

30 août 2024

Butch Cassidy et le Kid (1969) de George Roy Hill

Titre original : « Butch Cassidy and the Sundance Kid »

Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid)Au début du XXe siècle, Butch Cassidy et son acolyte, Sundance Kid, sont des pilleurs de banques et de trains. La compagnie Union Pacific finit par engager l’agence de détectives Pinkerton pour mettre fin à leurs agissements. Débute alors une longue traque…
Butch Cassidy et le Kid est un western américain de George Roy Hill. Il décrit le parcours de deux bandits légendaires en retard sur leur temps. Ils travaillent à l’ancienne alors que le monde a évolué et devront s’expatrier en Bolivie pour garder leur mode de vie. Butch Cassidy et le Kid est un western atypique, le ton est à la comédie de caractères. Le film fonctionne pleinement grâce au charme de ses deux interprètes principaux et leurs chamailleries fournissent de savoureux dialogues. Si Paul Newman était déjà une star, le film propulsera Robert Redford (11 ans plus jeune que son compère) sur le devant de la scène. L’humour est constamment présent, l’ensemble est léger. Malgré de très mauvaises critiques à sa sortie, le film fut un énorme succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Robert Redford, Katharine Ross
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Remarque :
* La chanson « Raindrops Keep Fallin’ on my Head », composée par Burt Bacharach, connut un succès planétaire (elle fut reprise en français par Sacha Distel : « Toute la pluie tombe sur moi »). C’est George Roy Hill qui insista pour l’insérer malgré de nombreux avis négatifs à commencer par Robert Redford qui la trouvait inappropriée à l’histoire.

* Grace au succès du film, Robert Redford pût acheter une vaste propriété en Utah qu’il a baptisée Sundance. Il utilisera également le surnom de son personnage pour fonder le Sundance Institute en 1981, structure qui soutient les artistes et parraine le Festival du film de Sundance.

Robert Redford et Paul Newman dans Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid) de George Roy Hill.
« Raindrops keep fallin’ on my head… »

5 août 2024

La Mia signora (1964) de Mauro Bolognini, Tinto Brass et Luigi Comencini

La Mia signoraMa femme est une comédie italienne à sketches réalisée par Mauro Bolognini, Luigi Comencini et Tinto Brass. Les cinq segments sont joués par le même duo d’acteurs, Alberto Sordi et Silvana Mangano. Comme souvent dans les films à sketches, les segments sont de qualité inégale mais, hélas, sans jamais s’élever très haut malgré les signatures prestigieuses. Le plus notable est certainement le second, Eritrea de Luigi Comencini, qui sera repris par Sergio Corbucci dans son film Rimini Rimini (1987). Le plus amusant est à mes yeux le dernier, L’Automobile de Tinto Brass, très court (5 minutes). De Mauro Bolognini, qui a signé beaucoup de sketches de comédie entre 1964 et 1968, I Miei Cari est court et plutôt amer dans son humour alors que le long Luciana oscille entre drame et comédie sans parvenir à briller dans aucun de ces deux registres. Il est, lui aussi, finalement assez amer.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Silvana Mangano, Claudio Gora
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Les sketches :
L’uccellino (Le Petit Oiseau) de Tinto Brass (7’) : Une femme nourrit une affection maniaque pour son canari et le gâte au-delà de toute limite. Son mari, se voyant totalement ignoré et exaspéré par cette situation, élabore un plan complexe pour supprimer l’oiseau.

Eritrea de Luigi Comencini (38’) : Le promoteur Sartoletti a besoin de faire valider un projet de construction d’hôtel. Il fait tout ce qu’il peut pour s’attirer les bonnes grâces du maire. Ce dernier l’ignore superbement jusqu’à ce qu’il change d’attitude lorsqu’il voit Eritrea (une prostituée que Sartoletti a rencontrée par hasard) qu’il prend pour la femme de Sartoletti.

I miei cari (Ma famille) de Mauro Bolognini (9’): Un homme cloué sur son lit d’hôpital voit sa femme, son fils et sa belle-mère lui reprocher de ne pas assumer ses responsabilités de père de famille.

Luciana de Mauro Bolognini (35’) : Giovanni et Luciana se rencontrent par hasard au restaurant de l’aéroport de Fiumicino : tous deux accompagnent leurs conjoints respectifs. Lorsqu’une grave panne est annoncée sur le train d’atterrissage de l’avion à bord duquel ils sont partis, ils constatent qu’ils sont dans la même situation : tous deux ont en effet contracté un mariage d’intérêt pour le regretter ensuite.

L’Automobile (L’Automobile) de Tinto Brass (7’) : Accompagné de sa femme, un homme se rend au commissariat pour signaler le vol de sa Jaguar, à laquelle il est obsessionnellement attaché. Sa femme doit témoigner des circonstances dans lesquelles le vol a eu lieu.

Alberto Sordi et Silvana Mangano dans le segment Luciana de Mauro Bolognini

24 juillet 2024

Maciste contre les hommes de pierre (1964) de Giacomo Gentilomo

Titre original : « Maciste e la regina di Samar »

Maciste contre les hommes de pierre (Maciste e la regina di Samar)La maléfique reine de Samar a passé un pacte avec les « hommes de pierre », des extra-terrestres venus de la Lune. Elle accepte de leur livrer en sacrifice des enfants de son peuple en échange de leur aide pour devenir toute puissante. Averti, Maciste ne peut rester sans intervenir…
Maciste contre les hommes de pierre est un péplum italo-français, réalisé par Giacomo Gentilomo. Il met en scène le personnage de Maciste, personnage populaire du cinéma italien (qui, à la différence d’Hercule, n’a pas d’origines divines). Le personnage a été inventé par Giovanni Pastrone pour Cabiria (1913), il fut ensuite très populaire dans les années 20 avant de retrouver une nouvelle jeunesse avec l’âge d’or des péplums italiens vers 1960. Ici, il doit affronter une séduisante reine vénéneuse et un sombre personnage qui contrôle des « hommes de pierre » fort bien représentés. Le film a été remarqué surtout pour cet effet spécial. Le reste est loin d’être aussi remarquable. L’histoire est très basique, elle ne cherche même pas à s’inscrire dans l’Antiquité et l’étirement du récit est assez visible : il y a par exemple une scène étonnamment longue vers la fin où les personnages errent inutilement pendant six bonnes minutes dans des éléments déchaînés, une scène très répétitive dont on a bien du mal à voir l’intérêt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sergio Ciani (alias Alan Steel), Jany Clair, Anna Maria Polani, Nando Tamberlani
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Remarque :
* Le personnage de Maciste n’étant pas assez connu du public américain, la version anglaise a pour titre Hercules Against the Moon Men.
* Les scènes à l’intérieur de la montagne ont été tournées en sépia plutôt qu’en couleurs, d’où la pompeuse mention « Cromoscope » sur l’affiche (« Cosmicolor » sur l’affiche anglaise).

Maciste contre les hommes de pierre (Maciste e la regina di Samar) de Giacomo Gentilomo.

2 juin 2024

La Victime (1961) de Basil Dearden

Titre original : « Victim »

La Victime (Victim)Grand avocat londonien et père de famille, Melville Farr est sur le point d’embrasser une carrière de juge. Lorsque Jack « Boy » Barrett, son ancien amant victime de chantage, l’appelle à l’aide, Farr refuse de l’écouter, craignant pour sa carrière. Peu de temps après, Barrett est retrouvé pendu dans sa cellule. Bouleversé par cette nouvelle, l’avocat décide alors de retrouver la trace des maîtres-chanteurs…
La Victime est un film britannique réalisé et coproduit par Basil Dearden. Le film a une indéniable valeur sociologique car il dresse un portrait de la situation de la pénalisation de l’homosexualité en Angleterre au début des années soixante : si après 1957, les homosexuels (alors passibles d’une peine de 10 ans de prison) étaient un peu moins poursuivis par la police, ils étaient couramment à la merci de maîtres-chanteurs sans scrupule. Le plus remarquable dans ce film est la façon dont il traite ce sujet très délicat à l’époque : le récit est très équilibré, sans militantisme, il met l’accent sur l’amour et sur l’attachement. Son succès relatif aurait joué un rôle déterminant dans la libéralisation des mentalités et de la loi britannique (1). C’est le premier film britannique qui utilise le terme « homosexualité ». Beaucoup d’acteurs ont refusé le rôle mais Dick Bogarde n’a pas hésité à prendre de gros risques : à l’instar de son personnage, il risquait d’y sacrifier sa carrière. Il était alors un acteur très connu, mais dans des rôles plutôt légers. Il montre ici une belle intensité. Ce film (et bien entendu, peu après, The Servant de Losey) sera finalement pour lui un tournant. L’accueil de la critique anglaise sera plutôt bonne… alors que, bizarrement, la critique française a méprisé le film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Sylvia Syms, Dennis Price, Anthony Nicholls, Peter McEnery, Donald Churchill, Derren Nesbitt
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(1) La dépénalisation des relations homosexuelles pour les plus de 21 ans se fera en 1967 (Angleterre et Pays de Galles), en 1980 (Ecosse) et en 1982 (Irlande du Nord). En 2000, la limite d’âge sera minorée à 16 ans.

Sylvia Syms et Dirk Bogarde dans La Victime (Victim) de Basil Dearden.

13 mai 2024

Des filles pour l’armée (1965) de Valerio Zurlini

Titre original : « Le soldatesse »

Des filles pour l'armée (Le soldatesse)Grèce, 1941. Les italiens occupent le pays gagné par les allemands. Un lieutenant a pour mission d’escorter un groupe de douze prostituées qui doivent être réparties dans divers campements de soldats. Ces filles ont accepté pour survivre et échapper à la faim…
Des filles pour l’armée est un film italien réalisé par Valerio Zurlini, adapté d’un roman de Ugo Pirro paru en 1956. C’est une sorte de road-movie, un voyage en camion constamment en butte à des évènements contraires pendant lequel nous voyons évoluer le regard de ce lieutenant sur ces femmes qu’il comprend de mieux en mieux. Son caractère intègre contraste avec ceux des deux autres militaires, plus opportunistes, qui l’accompagnent. Le portrait de trois ou quatre femmes acquiert peu à peu une belle profondeur. Zurlini est le cinéaste des sentiments et il le prouve une fois encore par son approche délicate. Mais si le film assez unique en son genre, c’est aussi parce qu’il ne cache rien de l’histoire de l’Italie, d’abord sur les circonstances de l’invasion de la Grèce (une bravade inutile de Mussolini) et surtout sur les exactions des forces italiennes d’occupation (sans chercher à se défausser sur les soldats allemands). Le film ne fut pas bien considéré par la critique qui, assez bizarrement, considérait que la charge contre le fascisme n’était pas assez forte (ce sont des soldats italiens ordinaires qui commettent ces exactions et non les chemises noires ouvertement fascistes). Des filles pour l’armée est cependant un film très complet, étonnamment féministe, parfaitement équilibré. L’interprétation est en outre excellente.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tomas Milian, Mario Adorf, Anna Karina, Marie Laforêt, Lea Massari
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Tomas Milian et Marie Laforêt dans Des filles pour l’armée (Le soldatesse) de Valerio Zurlini.

26 avril 2024

Comment voler un million de dollars (1966) de William Wyler

Titre original : « How to Steal a Million »

Comment voler un million de dollars (How to Steal a Million)Le directeur d’un grand musée parisien demande à un collectionneur français réputé, Charles Bonnet, de lui prêter une œuvre, la statuette Vénus du célèbre sculpteur Cellini. Le collectionneur la confie au musée au grand dam de sa fille Nicole, car c’est un faux, jadis exécuté par son grand-père. Elle est seule à savoir que son farfelu de père est, comme son grand-père, un faussaire de génie. Lorsqu’elle apprend que la statue doit être expertisée, elle décide de la voler au musée avec l’aide d’un cambrioleur qu’elle a surpris chez elle en train de voler un Van Gogh, œuvre de son père…
Comment voler un million de dollars est un film américain réalisé par William Wyler, adaptation d’une nouvelle de George Bradshaw, Venus Rising. Il s’agit d’une amusante comédie romantique construite autour d’Audrey Hepburn. C’est le troisième et dernier film de William Wyler avec l’actrice qui l’avait révélée treize ans auparavant avec Vacances romaines (Roman Holiday, 1953). C’est très plaisant, il y a de bonnes trouvailles dans les situations et l’humour est omniprésent. L’histoire est bien entendu totalement improbable. Les décors sont d’Alexandre Trauner. Délicieux, un peu anodin sans doute, mais bien amusant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, Peter O’Toole, Eli Wallach, Hugh Griffith, Charles Boyer, Fernand Gravey, Marcel Dalio, Jacques Marin
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Fernand Gravey, Peter O’Toole et Audrey Hepburn dans Comment voler un million de dollars (How to Steal a Million) de William Wyler.