5 décembre 2012

Bonjour (1959) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Ohayô »

BonjourDans un quartier récent de petites maisons serrées les unes contre les autres, deux jeunes garçons envient le poste de télévision d’un de leurs voisins. Face au refus catégorique de leurs parents d’en acheter une, ils entament une grève de la parole… Bonjour est une comédie qui met en scène la vie quotidienne dans un petit quartier moderne où règnent les commérages et les jalousies. Ozu met en relief l’illusion du modernisme, s’amuse avec nos habitudes de communication et nous montre le regard des enfants sur le monde des adultes. Le film est léger, avec beaucoup de fraîcheur et d’humour. Le parallèle a parfois été fait avec les films de Tati. On peut aussi lui trouver un certain caractère atemporel dans le sens où nous assistons aujourd’hui à une survalorisation assez similaire du matériel. Comparé aux autres films d’Ozu, Bonjour est certainement moins profond mais, en contrepartie, il pourra présenter l’avantage d’être facile d’accès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Keiji Sada, Yoshiko Kuga, Chishû Ryû, Kuniko Miyake, Haruko Sugimura
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Remarque :
Ozu avait tourné en 1932 un film sur un thème similaire : Gosses de Tokyo.

4 décembre 2012

Voyage à Tokyo (1953) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tôkyô monogatari »
Autre titre français : « Conte de Tokyo »

Conte de TokyoUn couple de provinciaux âgés vient à Tokyo rendre visite à leurs enfants. Leur fils, médecin de quartier très pris par son travail, et leur fille, commerçante grincheuse et égoïste, ne leur accordent que peu de temps et cherchent à s’en débarrasser en demander à leur belle-sœur de leur faire visiter la ville…
Pour beaucoup d’amateurs de cinéma, la découverte du cinéma de Yasujirô Ozu s’est faite avec Voyage à Tokyo qui fut son premier film à être distribué largement en France à la fin des années soixante-dix. Et ce fut un choc car son cinéma ne ressemblait à rien de ce que nous avions vu précédemment : plans fixes, caméra très basse (de ce fait les personnages, même accroupis, sont toujours vus en légère contre-plongée, ce qui les valorise sans toutefois que le spectateur en soit conscient), les champs-contrechamps à 180 degrés et les regards-caméra des acteurs (1)(ce qui nous met vraiment dans la peau des personnages), les très beaux plans (vides) de transition, la photographie épurée, les plans graphiques, le déroulement très placide du récit avec de vastes ellipses impromptues et surtout cette grande douceur et cette sensation d’harmonie et de sérénité qui se dégagent de ses images. Ozu nous immerge totalement, nous avons l’impression de partager étroitement la vie de ces êtres, le choc purement cinéphilique étant renforcé par le choc culturel. Le fond du propos de Voyage à Tokyo est la déliquescence des liens familiaux du fait de la modernisation de la société japonaise. Le contraste de l’égoïsme des enfants avec la grande pudeur du père ou l’altruisme de la belle-fille viennent appuyer le propos. Ozu n’a besoin d’aucun effet dramatique pour cela. Comme les meilleurs films d’Ozu, Voyage à Tokyo donne l’impression de nous traverser et transformer un petit quelque chose au fond de nous.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Chishû Ryû, Chieko Higashiyama, Setsuko Hara, Haruko Sugimura, Sô Yamamura, Kuniko Miyake, Kyôko Kagawa, Eijirô Tôno
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Remarques :
* Voyage à Tokyo a été écrit par Yasujirô Ozu et Kôgo Noda, son fidèle collaborateur avec lequel il a écrit pratiquement tous ses films des années cinquante et soixante.

* Chishû Ryû est particulièrement bien vieilli car l’acteur a moins de cinquante ans lors du tournage. Il fait une prestation remarquable.

* Voyage à Tokyo n’est sorti en France qu’en 1978 (Etats-Unis : 1964)

(1) Regard caméra = l’acteur regarde en direction de la caméra. Très tôt dans l’histoire du cinéma s’est établie la convention que l’acteur ne doit jamais regarder la caméra. A noter, toutefois, que techniquement parlant dans les films d’Ozu, ce n’est pas exactement un regard caméra, les acteurs regardant très légèrement au dessus ou à côté de la caméra, mais l’impression pour le spectateur est (presque) la même que le regard caméra.

3 décembre 2012

Crépuscule à Tokyo (1957) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tôkyô boshoku »

Crépuscule à TokyoUn père vit seul avec ses deux filles depuis que sa femme l’a quitté vingt-cinq ans auparavant. L’aînée est mariée mais revient vivre chez son père avec son enfant après s’être disputé avec son mari. La plus jeune, toujours étudiante, est tombée amoureuse d’un garçon qui s’éloigne d’elle… Crépuscule à Tokyo voit Ozu faire une excursion dans le mélodrame. Nous retrouvons ici certains de ses thèmes récurrents, les conséquences du mariage arrangé, la place de la femme ou encore la difficulté de dialogues entre les générations, mais ils sont cette fois au service d’effets mélodramatiques que l’on peut juger trop appuyés ; c’est particulièrement manifeste lors du dénouement. Nous ne retrouvons pas ici cette profondeur dans les personnages à laquelle Ozu nous a habitués. L’ensemble est aussi inhabituellement noir. Beaucoup de commentateurs ont cru voir une réflexion sur la jeunesse mais cela parait difficilement être le cas. Toutefois, même s’il souffre de la comparaison avec ses autres films, Crépuscule à Tokyo ne manque de qualités, notamment dans sa forme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Ineko Arima, Chishû Ryû, Isuzu Yamada, Teiji Takahashi, Haruko Sugimura
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2 décembre 2012

Printemps précoce (1956) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Sôshun »

Printemps précoceTrentenaire, Shoji est employé de bureau dans une grande entreprise de Tokyo. Il mène une vie plutôt désenchantée entre ses amis et sa femme avec laquelle il parle peu… Printemps précoce s’inscrit dans la lignée de Le goût du riz au thé vert dans le sens où il nous montre un couple en crise mais cette fois c’est le fond social qui prend le plus d’importance. Ozu nous dresse le portrait d’une certaine classe de population, les petites mains du redressement économique du Japon de l’après-guerre, ces employés de bureau qui remplissent les trains de banlieue du matin. Ozu nous montre des employés las, désillusionnés, sans aspiration. Cette lassitude s’étend à la vie du couple de Shoji, une vie sans joie que seule une jeune femme plus libérée que les autres vient illuminer. C’est une société toujours très patriarcale où les femmes ont bien du mal à se faire une place. Printemps précoce n’est toutefois pas un film triste. Ozu a su faire un film assez vivant en assemblant des scènes de vie, le montage pouvant surprendre. Comme toujours, il a réalisé de très belles images, tels ces départs massifs vers la gare d’employés tous habillés de façon identique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ryô Ikebe, Chikage Awashima, Teiji Takahashi, Keiko Kishi, Chishû Ryû, Sô Yamamura
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Remarque :
Printemps précoce comporte le dernier traveling de Yasujirô Ozu. Il n’y avait pas beaucoup de travelings jusqu’ici dans ses films mais, après celui-ci, il n’y en aura plus un seul : il ne tournera qu’en plans fixes.

Homonyme :
Printemps précoce (Zao Chun Er Yue) du chinois Xie Tieli (1963)

28 novembre 2012

Le goût du riz au thé vert (1952) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Ochazuke no aji »

Le goût du riz au thé vertMariés depuis plusieurs années, Mokichi et Taeko n’ont plus grand-chose à se dire. Leur nièce Setsuko est en âge de se marier mais refuse le mariage arrangé qui lui est proposé… Film un peu moins connu d’Ozu, Le goût du riz au thé vert nous plonge au sein d’un couple en pleine crise. La jeune fille sur le point de se marier n’est pas ici au centre de l’histoire, elle n’en est que le détonateur par son refus. Une fois de plus, Ozu ne ménage pas ses attaques contre le mariage arrangé, le qualifiant de système féodal. La jeune fille le refuse au grand dam de la génération précédente qui, bien qu’elle en subisse les conséquences dans leurs couples, cherche à le perpétuer. Le couple formé par Mokichi et Taeko est l’un de ces couples, gangréné par l’ennui et l’indifférence, au bord de la rupture. Comme toujours chez Ozu, les caractères sont remarquablement définis, profonds et très proches de nous. Dans Le goût du riz au thé vert, Ozu porte aussi un certain regard sur l’évolution de son pays dont l’occidentalisation se manifeste par petites touches (le base-ball, les courses cyclistes, Jean Marais) alors que les traditions sont toujours vivaces et parfois pesantes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Shin Saburi, Michiyo Kogure, Keiko Tsushima, Koji Tsuruta, Chikage Awashima, Eijirô Yanagi, Kuniko Miyake, Chishû Ryû
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27 novembre 2012

Eté précoce (1951) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Bakushû »
Autre titre français : « Début d’été »

Début d'étéDans une banlieue calme de Tokyo, trois générations de la famille Mamiya vivent sous le même toit. A 28 ans, Noriko est en âge de se marier. Le patron de la jeune femme propose de lui présenter un de ses amis, un beau parti. L’idée séduit la famille et tout particulièrement le frère de Noriko… Tourné deux ans après Printemps tardif, Été précoce se situe au même moment charnière de la vie d’une famille, le mariage de la fille. La situation est toutefois totalement différente car nous sommes ici face à une famille complète (1) qui ne repose pas sur une seule liaison forte (la relation père/fille de Printemps tardif) mais sur un entrelacs de liaisons entre les différents membres de la famille. Ceci permet à Ozu d’introduire de petites histoires qui, toutes ensemble, forgent l’histoire de cette famille. Le nœud central reste toutefois le mariage de la fille et Ozu oppose le mariage arrangé sans amour au mariage désiré. Une fois de plus, son héroïne est une jeune femme qui a une approche plutôt moderne, capable de résister à la pression familiale. Début d'été Sans bousculer les traditions, elle cherche à conserver son libre arbitre et à faire ses choix de vie. Un autre élément fort (et récurrent) introduit par Ozu est cette notion que le bonheur est tout près de nous et qu’il faut avoir la sagesse de savoir le voir. Sur le plan de la forme, on retrouve dans Été précoce tous les éléments qui font le style et le charme des films d’Ozu : régularité du tempo, plan fixes très graphiques, camera au ras du sol, harmonie et douceur.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Chishû Ryû, Chikage Awashima, Kuniko Miyake, Ichirô Sugai, Chieko Higashiyama, Haruko Sugimura, Shûji Sano, Seiji Miyaguchi
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(1) Il faut toutefois noter la mention d’un troisième enfant qui n’est pas revenu de la guerre. Il est porté disparu, l’espoir d’un retour n’existe plus que très faiblement dans l’esprit de la mère. Si cet enfant manquant n’est que brièvement mentionné, Ozu introduit là un élément de fragilité : nous ne somme pas face à une famille idéale et solide mais une famille qui a déjà connu une déchirure, ce qui la rend plus proche de nous.

26 novembre 2012

Printemps tardif (1949) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Banshun »
Autre titre français : « La fin du printemps »

La fin du printempsDepuis le décès prématuré de sa mère, la jeune Noriko vit seule avec son père. Elle est heureuse ainsi et n’a aucune envie de se marier, ce qui commence à inquiéter son père et sa tante… Printemps tardif est le premier film de la période la plus célèbre Yasujirô Ozu, période pendant laquelle il tournera plusieurs variantes et plusieurs points de vue d’un même moment de vie, celui de la nécessaire rupture d’une jeune fille avec sa famille lors d’un mariage. Ici, Ozu la met en scène dans sa forme la plus simple, du moins en apparence, celle d’une relation père-fille forte, sans élément extérieur perturbateur. On trouve déjà dans Printemps tardif tous les éléments constitutifs du style d’Ozu que l’on retrouvera dans ses films ultérieurs : longs plans fixe, caméra proche du sol, sobriété du décor et importance des objets, champs-contrechamps rapides. L’histoire est épurée, empreinte d’une grande quiétude et de douceur ; elle se concentre sur les sentiments. Avec son tempo calme et régulier, le cinéma d’Ozu nous offre une certaine définition de la vie et ainsi nous affecte tous. Par leur profondeur et leur équilibre parfait, ses films forment un ensemble harmonieux dans lequel nous avons envie de plonger et de nous immerger. Printemps tardif en est l’un des plus beaux exemples.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Chishû Ryû, Setsuko Hara, Yumeji Tsukioka, Haruko Sugimura
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Remarque :
Le jardin zen que contemplent le père et son ami Onodera est le jardin de pierres du monastère zen Ryōan-ji situé dans le Nord-Ouest de Kyōto, construit au XVe siècle et inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Remake :
Fin d’Automne (1960) de Yasujirô Ozu.

11 novembre 2012

L’obsédé en plein jour (1966) de Nagisa Ôshima

Titre original : « Hakuchû no tôrima »

L'obsédé en plein jourShino est femme de ménage voit arriver Eisuke qu’elle a connu quelques années auparavant dans son village. Il l’agresse et la poursuit pour finalement violer et tuer la maîtresse de maison. Face à la police, Shino tait l’identité de l’agresseur et préfère écrire à sa femme Matsuko pour la prévenir que son mari est le violeur qui terrorise la région… Adapté d’un roman de Takeshi Tamura, lui-même basé sur un fait divers réel des années cinquante, L’obsédé en plein jour retrace la personnalité de ce violeur et nous fait remonter, par un subtil jeu de flashbacks, à la source de sa furie criminelle. L’histoire est assez extraordinaire et, si ce n’était basé sur une histoire vraie, on la trouverait certainement assez invraisemblable. C’est aussi une réflexion sur l’amour et l’absence de retour. Nagisa Ôshima développe les relations (complexes) entre les deux femmes, avec un certain partage de la culpabilité. On peut voir aussi une certaine allégorie de l’échec du socialisme au Japon (la ferme, le désespoir, l’absence de repères). Dans sa forme, le film est assez remarquable : par la structure du récit, par sa très belle photographie, par son montage très vif et rapide, par l’audace de certains plans (par exemple les champs contre-champs lors des dialogues entre Shino et Matsuko). L’obsédé en plein jour n’est sans doute pas un film facile, il déroute même par moments, il fait partie de ces films que l’on a envie de revoir à peine la dernière image projetée. C’est l’un des films très intéressants de Nagisa Ôshima, réalisateur plus connu pour L’empire des sens.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Saeda Kawaguchi, Akiko Koyama, Kei Satô, Rokko Toura
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29 octobre 2012

Goyokin, l’or du shogun (1969) de Hideo Gosha

Titre original : « Goyôkin »

GoyôkinDans le Japon de 1831, le Shogun des Tokugawa tire ses richesses des mines d’or de l’île de Sado. L’or est transporté par un bateau qui longe le territoire du clan des Sabai. Un jour, tous les habitants d’un village de pêcheurs disparaissent… Goyokin est un chanbara (film de samouraï) doté d’une belle personnalité. Il a souvent été comparé aux westerns européens de la même époque car il exprime la fin d’une époque, le désenchantement d’un samouraï qui voit disparaître les grandes valeurs qui ont guidé ses actes (1). On peut aussi trouver certains points communs dans la forme, le fait que ce soit le premier film japonais à utiliser les caméras Panavision, plus légères donc plus maniables, y contribue certainement. Ces nouvelles caméras étaient hélas également dotées d’objectif à focale variable (zoom) dont les utilisations, le plus souvent excessives comme ici, firent tant de dégâts. Goyokin est un film particulièrement bien dosé dans ses combats, intenses sans être trop démonstratifs, et Hideo Gosha fait une utilisation originale des éléments, l’eau, la neige, le feu. Belle interprétation, sobre et tendue.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Tetsurô Tanba, Yôko Tsukasa, Ruriko Asaoka
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Remarque :
Goyokin a été refait en western : The Master Gunfighter de Frank Laughlin (1975)

(1) Il a souvent été rapproché du film de Sergio Corbucci Le grand silence (1968) qui se déroule également dans un environnement recouvert de neige et aussi par son propos désenchanté.)

3 octobre 2012

Porco Rosso (1992) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Kurenai no buta »

Porco RossoAncien pilote de la guerre 14-18, Porco est devenu chasseur de primes et combat les pirates dans l’Adriatique à bord de son hydravion entièrement peint de rouge. Noble au grand cœur, il a le visage d’un cochon, à la suite, pense-t-on d’un sort qui lui a été jeté. Pendant ce temps, le fascisme s’installe… C’est avec Porco Rosso que l’on a découvert Hayao Miyazaki en Europe et ce fut un véritable choc. Ce film présentait en effet un niveau de qualité que l’on n’avait jamais vu dans un dessin animé. La beauté des images, la simplicité et la pureté du graphisme, le soin apporté dans les décors jusque dans les petits détails, le naturel des personnages, le découpage très cinématographique, la profondeur de l’histoire, sa dimension romantique, tous ces éléments concourent à donner cette impression de perfection et d’être en présence d’un véritable créateur. Passionné d’aviation et de Saint-Exupéry, Hayao Miyazaki a écrit lui-même cette histoire empreinte d’une grande noblesse de caractère où pointent une certaine nostalgie et une indéniable poésie. Même si Miyazaki nous a depuis offert de grands films, Porco Rosso reste parmi ses tous meilleurs.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Shûichirô Moriyama, Tokiko Katô, Sanshi Katsura
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Remarques :
* Porco Rosso était au départ un projet de moyen métrage (45 minutes) prévu pour être diffusé dans les avions de la Japan Airlines qui a produit le film.
* Un comic-book en 4 volumes reprenant le découpage exact du film a été publié au Japon (Tokuma Shoten Publishing, 1992) ; il a été traduit et édité en France (Glénat, 1995).
* Présenté et primé au Festival d’Annecy en 1993, le film n’est sorti en France qu’en juin 1995. C’est Jean Reno qui prête sa voix à Porco Rosso dans la version française. Le film n’a pas connu immédiatement le succès en France, les critiques restant souvent méfiants.