11 avril 2013

Othello (1947) de George Cukor

Titre original : « A Double Life »

A Double LifeUn grand acteur de théâtre, qui vit intensément ses rôles, se prépare à interpréter Othello, le Maure de Venise. Peu à peu, il se laisse submerger par le personnage de Shakespeare au point de ne plus contrôler ses émotions… Ecrit par Garson Kanin et Ruth Gordon (1), le film développe une histoire de dédoublement de la personnalité. Le titre original A Double Life est donc plus représentatif que le titre français Othello qui laisse supposer que le film est une adaptation de la pièce de Shakespeare (2). La construction est assez habile, traduisant bien le glissement progressif de l’acteur. La mise en scène de Cukor est sobre, sans effet inutiles. Le film nous plonge de façon très réaliste dans le monde des acteurs de théâtre. Il a aussi un petit côté « film noir », non seulement dans le développement de l’histoire, mais aussi par la photographie des extérieurs, essentiellement nocturne. A Double Life est tout le contraire d’un film tape à l’oeil. Il a la simplicité et la limpidité des meilleurs films. Il montre aussi une certaine perfection aussi bien dans l’écriture que dans la mise en scène ou l’interprétation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ronald Colman, Signe Hasso, Edmond O’Brien, Shelley Winters
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(1) Garson Kanin et Ruth Gordon étaient mari et femme. C’est le premier des quatre scénarios que le couple écrira pour George Cukor. A noter également que A Double Life est produit par Michael Kanin, le frère de Garson. Michael est également scénariste (oscarisé en 1942 pour A Woman of the year). Son épouse, Fay Kanin, fait ici une petite apparition en tant qu’une des actrices de la pièce Othello.

(2) Pour une adaptation de la pièce de Shakespeare, on peut se tourner vers la version d’Orson Welles Othello (1952) ou celle de l’anglais Stuart Burge Othello (1965) avec Laurence Olivier.

10 avril 2013

Comment l’esprit vient aux femmes (1950) de George Cukor

Titre original : « Born Yesterday »

Comment l'esprit vient aux femmesUn magnat de la ferraille aux manières rustaudes arrive à Washington avec son avocat pour soudoyer un membre du Congrès. Il est accompagné de sa maitresse, une ancienne danseuse pas très futée qu’il utilise comme prête-nom dans ses « affaires ». Désireux de la voir faire bonne figure, il engage un journaliste pour lui faire un brin d’éducation… Born Yesterday était au départ une pièce de Garson Kanin (bien connu des cinéphiles pour ses livres sur Hollywod) qui eut un très grand succès à Broadway. Judy Holliday y tenait le rôle principal et le reprend ici brillamment à l’écran. Pour ce personnage de ravissante idiote, l’actrice a un jeu très expressif, parfois à la limite de surjouer mais sans jamais franchir la ligne. Ses expressions et intonations sont riches et démonstratives et sa gestuelle est parfaitement maitrisée (lors de la partie de gin rami, elle est stupéfiante). Face à elle, Broderick Crawford est merveilleux, un véritable bull-dog. Le scénario est assez brillant, très simple à la base mais richement développé avec de très bons dialogues. Born Yesterday est un beau spécimen de comédie américaine, dans ce qu’elle a de meilleur.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Judy Holliday, Broderick Crawford, William Holden
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Remarque :
Judy Holliday a été récompensée par l’Oscar 1951 de la meilleure actrice  pour sa prestation dans Born Yesterday.

Remake :
Quand l’esprit vient aux femmes (Born Yesterday) de Luis Mandoki (1993) avec Melanie Griffith et John Goodman, un remake aussi mauvais qu’inutile.

9 avril 2013

La blonde ou la rousse (1957) de George Sidney

Titre original : « Pal Joey »

La blonde ou la rousseUn crooner sans le sou, réputé pour ses nombreuses aventures, va hésiter entre deux femmes. L’une est jeune et ingénue, l’autre est richissime, délurée et exigeante… L’adaptation de ce musical de Broadway signé Roger & Hart avait déjà fait l’objet d’un projet en 1944 (1). Initialement prévu pour la danse, il est ici adapté et modifié pour mettre Frank Sinatra en valeur. La danse cède donc le pas aux morceaux chantés. Rita Hayworth, qui a alors près de quarante ans, n’est plus le sex-symbol qu’elle était en 1944 et laisse ce rôle à la jeune Kim Novak, étoile montante de la Columbia. L’histoire en elle-même n’est guère étoffée et l’ensemble paraît bien vide. Frank Sinatra fait son numéro de charme. Kim Novak est très belle.  La meilleure scène du film est celle où Sinatra chante The Lady is a Tramp à une Rita Hayworth faussement outrée. Pal Joey fut un énorme succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Frank Sinatra, Kim Novak
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(1) Après le grand succès de Cover Girl en 1944, Harry Cohn de la Columbia voulait refaire un film avec le tandem formé par son nouveau sex symbol, Rita Hayworth, et Gene Kelly. Dans ce but, Harry Cohn avait acheté les droits de la comédie musicale à succès Pal Joey où Gene Kelly avait tenu la vedette en 1941-42. Gene Kelly était sous contrat à la MGM et, du fait de la somme exorbitante que la MGM demandait pour prêter Gene Kelly une seconde fois, le projet fut abandonné. Il ne refit surface que treize ans plus tard.

6 avril 2013

Circus Today (1926) de Lloyd Bacon et Del Lord

Billy BevanGus et Slim travaillent dans un cirque. Le directeur force Gus à remplacer au pied levé un voltigeur. Il finit par s’enfuir à toute allure avec une charrette qui transporte la cage des lions. Lorsque l’attelage fait une sortie de route, la cage se brise et les lions s’échappent… Circus Today est une production Mack Sennett qui met en vedette Billy Bevan, acteur comique d’origine australienne. Mack Sennett l’a découvert et l’a fait tourner dans de nombreux courts métrages de 1919 à 1929. L’acteur a eu ensuite une longue carrière de petits rôles. L’humour est ici tout à fait dans le style de Sennett. Le film enchaîne un maximum de gags toujours assez simples, pas toujours très travaillés et sans prendre le temps de bien les amener. Le jeu du lion est assez étonnant, la frayeur de l’actrice Madeline Hurlock lorsqu’il se couche sur elle n’est visiblement pas entièrement feinte ! (Muet, 20 min)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Billy Bevan, Andy Clyde
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Anecdote :
Circus TodayLe lion de Circus Today est le même lion qui apparaitra dans The Circus de Chaplin. Il s’agit d’un lion nommé Numa fourni par Charles et Muriel Gay. Ces deux français qui avaient ouvert en 1914 un petit parc d’attraction à Los Angeles, Gay’s Lion Farm, fournirent des animaux pour de nombreux films. Notons que ce lion s’appelait Numa comme le lion dans les livres de Tarzan. [Détails fournis par Anthony Balducci dans son livre The Funny Parts (McFarland, 2012) ]

4 avril 2013

Radio Days (1987) de Woody Allen

Radio DaysAu tout début des années quarante, la radio tient une grande place dans la vie de la famille du petit Joe … Woody Allen a puisé dans ses souvenirs personnels (1) et les a extrapolés quelque peu pour former ce Radio Days qui évoque, avec une nostalgie évidente, l’âge d’or de la radio. Le film ne raconte pas une histoire à proprement parler, c’est plutôt une succession d’anecdotes habilement ordonnées (2), avec des retours sur certains personnages. Le film est toutefois centré sur cette famille haute en couleur de Rockaway Beach (près de Brooklyn), famille qui présente certaines similitudes avec celle du cinéaste. Il met bien en relief le contraste entre un certain idéal de vie distillé par la radio et la vie réelle des auditeurs, la radio apportant une bonne part de rêve et d’évasion. Woody Allen place bien entendu beaucoup d’humour dans toutes ces scènes et utilise très largement la musique (3). Radio Days est un petit délice.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dianne Wiest, Mia Farrow, Seth Green, Julie Kavner
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Remarque :
Le tournage de Radio Days a fait l’objet d’un livre étonnant de Thierry de Navacelle qui l’a suivi jour après jour, pendant plusieurs mois. Il nous le raconte avec grande précision, rapportant heure après heure tout ce qui se passe sur le plateau. Même le nombre de prises est indiqué. C’est un document assez unique car il nous permet d’assister au travail d’un grand metteur en scène. Ce livre de quelque 400 pages n’est hélas plus édité aujourd’hui mais on peut le trouver facilement en occasion : Woody Allen Action ! par Thierry de Navacelle (Editions Sylvie Messinger, 1987) ou en édition originale : Woody Allen on location (William Morrow ed., 1987).

(1) Etant né en 1935, Woody Allen avait presque 7 ans au moment de Pearl Harbour, ce qui est assez proche de l’âge supposé de Joe, le petit garçon de Radio Days (l’acteur Seth Green avait 11 ans au moment du tournage). Woody Allen était toutefois trop jeune pour avoir écouté La Guerre des Mondes de Welles (diffusé le 30 octobre 1938). L’autre évènement majeur hors période est le fait divers de la petite fille tombée dans un puits qui s’inspire de l’accident de Kathy Fiscus qui a ému l’Amérique toute entière en 1949 (à une époque où la télévision commençait à émerger).

(2) Sur ce plan de l’absence de fil narratif suivi et de la juxtaposition d’anecdotes, on peut rapprocher Radio Days de l’Amarcord de Fellini.

(3) A noter que, peu avant la fin du film, c’est réellement Diane Keaton qui chante le très beau You’d Be So Nice to Come Home To de Cole Porter.

3 avril 2013

1941 (1979) de Steven Spielberg

1941Quelques jours après l’attaque japonaise sur Pearl Harbour, l’Amérique craint une attaque surprise de sous-marins japonais visant cette fois directement le sol des Etats Unis. A Los Angeles, la mise en place d’une surveillance des côtes et les préparatifs de défense tourne à l’hystérie collective parmi la population et les militaires ne sont pas en reste… Robert Zemeckis et Bob Gale (futurs auteurs de la série Retour vers le futur) sont partis de faits réels pour créer un film totalement délirant. L’histoire de 1941 assemble un très grand nombre de personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, formant un ensemble qui semble partir dans tous les sens et qui exprime parfaitement la confusion et l’hystérie du moment. La linéarité et la cohérence n’ont pas lieu d’être, le seul objectif à atteindre étant visiblement l’humour, un humour débridé, appuyé et irrespectueux. Le film comporte de nombreuses scènes d’anthologie. Le patriotisme et l’armée sont particulièrement malmenés (1) et on peut penser que la mauvaise cote du film auprès du public est en partie dû à cet irrespect. Steven Spielberg a réussi à assembler un beau plateau d’acteurs, certains comme John Belushi ayant été un peu difficiles à contrôler, mais l’ensemble reste parfaitement maitrisé avec une mise en scène assez spectaculaire. 1941 est un film assez unique, l’un des plus loufoques et des plus irrespectueux qui soient sortis d’Hollywood.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Ned Beatty, John Belushi, Lorraine Gary, Murray Hamilton, Christopher Lee, Tim Matheson, Toshirô Mifune, Warren Oates, Robert Stack, Treat Williams, Nancy Allen, John Candy
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Remarques :
* La durée du film 1941 est de 146 minutes mais Columbia et Universal réduisirent sa longueur de la version commerciale à 118 minutes. C’est la version longue qui a été vue ici.
* Bien que souvent présenté ainsi, 1941 ne fut pas à proprement parler un échec commercial : l’exploitation a couvert très largement les frais. Mais ce ne fut pas un succès comparable aux autres films de Spielberg et surtout, 1941 est un film profondément malaimé.

(1) Pressenti pour le rôle du général, John Wayne aurait non seulement refusé mais aussi tenté de convaincre Spielberg d’abandonner le projet qu’il jugeait antipatriotique. Charlton Heston aurait refusé le rôle pour les mêmes raisons.

2 avril 2013

Quelque part dans la nuit (1946) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Somewhere in the Night »

Somewhere in the NightGeorge Taylor se réveille sur un lit d’hôpital militaire, gravement blessé. Il ne se rappelle de rien mais préfère cacher son amnésie. Revenu à Los Angeles, il tombe sur la lettre d’un ami et se met à sa recherche. Rapidement, il découvre qu’il a été mêlé à une affaire très louche… Quelque part dans la nuit est le deuxième film de Joseph Mankiewicz, un film noir adapté d’une histoire de Marvin Borowsky. Il ne comporte pas d’acteurs de premier plan mais jouit d’un excellent scénario dont Mankiewicz tire bien parti. Il crée une atmosphère assez déroutante, nous mettant ainsi dans la peau du personnage principal qui est totalement perdu et sans repères. Il appuie ce côté étrange en employant quelques acteurs européens comme l’allemand Fritz Kortner (1). L’actrice principale est la jeune Nancy Guild (21 ans) Somewhere in the Night que le producteur Darryl Zanuck désirait lancer avec ce film. Elle cherche à jouer sur un registre énigmatique, paraissant sûre d’elle-même, un jeu qui n’est pas sans rappeler Lauren Bacall (2). Les scènes nocturnes sont réussies et, point remarquable, Mankiewicz utilise brièvement la caméra subjective au début de son film, ce qui accélère notre identification avec le héro. S’il n’est pas aussi parfait que certains des films ultérieurs de Mankiewicz, Quelque part dans la nuit est un film sans défaut et prenant. Un excellent film noir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Hodiak, Nancy Guild, Lloyd Nolan, Richard Conte, Fritz Kortner
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(1) Fritz Kortner est un acteur allemand dont la longue filmographie débute en 1915. L’un de ses rôles les plus connus des cinéphiles est celui qu’il tient dans Loulou de G.W. Pabst (1929) avec Louise Brooks.
(2)
La carrière de Nancy Guild sera cependant bien plus courte que celle de Lauren Bacall, puisqu’elle ne jouera que dans huit films.

30 mars 2013

Marin malgré lui (1921) de Fred C. Newmeyer

Titre original : « A Sailor-Made Man »

A Sailor-Made Man(Muet, 47 min) Un jeune homme oisif et lunaire demande en mariage la fille d’un magnat de l’acier. Le père refuse et le met au défi de prouver sa valeur en trouvant un vrai travail. Passant devant un bureau de recrutement, le jeune homme décide de s’enrôler dans la marine… A Sailor-Made Man est le premier film d’Harold Lloyd d’une durée supérieure à 2 bobines (env. 25 min), la durée habituelle des films burlesques à l’époque. Ce ne fut pas intentionnel : c’est en visionnant l’ensemble de ce qui avait été tourné (l’équivalent de 4 bobines) Marin malgré lui et en le testant auprès d’un public test qu’Harold Lloyd décida de ne pas faire les coupes prévues pour le ramener à 2 bobines. Et il  a eu raison car A Sailor-Made Man est fort bien construit, sans aucun temps mort et les gags sont particulièrement variés et très bien amenés. Le fait de placer une bonne partie de l’action en Inde (en réalité, filmé sur la côte au nord de Malibu) permet d’introduire des gags nouveaux et la poursuite avec le Radjah et ses sbires est particulièrement réussie. A Sailor-Made Man est un film burlesque de très bon niveau.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Noah Young, Dick Sutherland
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A Sailor-Made Man (Russie)
Curiosité :

Affiche russe de A Sailor-Made Man d’Harold Lloyd.

28 mars 2013

Take Shelter (2011) de Jeff Nichols

Take ShelterCurtis vit paisiblement avec sa femme et sa fille de cinq ans sourde et muette dans l’Ohio. Peu à peu, il devient obsédé par la menace d’un cataclysme et voit des menaces de tempête dans le ciel. Il veut se préparer pour pouvoir mettre sa famille à l’abri… Take Shelter est le second métrage de Jeff Nichols qui en a écrit lui-même le scénario. Avec cette histoire d’homme gagné par la schizophrénie, il a voulu dresser le portrait de son époque, une époque où l’on se génère des angoisses, des terreurs, où on se laisse gagner par la peur de son environnement. Pour appuyer son propos, il parvient à créer une atmosphère troublante et même angoissante, sur un rythme lent mais particulièrement insidieux car son caractère paisible est trompeur. La photographie est assez belle, contribuant à apporter une douceur (elle aussi trompeuse) à l’ensemble. Seule la fin paraît plus faible : Jeff Nichols la laisse ambigüe et ouverte à différentes interprétations, ce qui paraît bien inutile.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michael Shannon, Jessica Chastain, Shea Whigham
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Remarque sur la fin :
(Ne lisez pas ce paragraphe si vous n’avez pas vu le film)
Si la scène finale de Take Shelter était réelle (ce qui détruirait tout le propos et ferait tomber le film dans le paranormal), le réalisateur aurait placé d’autres personnages dans la scène, des affolements, des cris, pour bien montrer sa réalité… Cela pourrait être un rêve, mais placer un rêve de plus en dernière scène n’apporterait rien… Non, le sens de cette scène finale est, à mes yeux, plus large que cela : Curtis a réussi à communiquer ses angoisses et ses phobies à sa famille et maintenant, au lieu d’être seul à avoir ces visions d’apocalypse, ils sont deux (voire trois avec la fillette). Une manière de souligner le caractère contagieux de l’angoisse.

24 mars 2013

Pour le pire et pour le meilleur (1997) de James L. Brooks

Titre original : « As Good as It Gets »

Pour le pire et pour le meilleurMelvin est un écrivain new yorkais, solitaire, souffrant de troubles obsessionnels compulsifs. Sa vie va être bouleversée par son voisin, un artiste homosexuel, et par la serveuse du restaurant où il a ses habitudes… Pour le pire et pour le meilleur est surtout un film d’acteur : Jack Nicholson y est magnifique, toujours proche du cabotinage mais sans jamais franchir la ligne jaune. Il crée ainsi un personnage totalement hors du commun, à la limite de l’asociabilité, difficile à cerner. C’est du grand art et quand les dialogues sont à la hauteur, comme c’est le cas dans la première moitié du film, le résultat est un régal. Face à lui, Helen Hunt est assez remarquable, parvenant par moment à faire jeu égal avec Nicholson. Hélas, comme c’est souvent le cas avec les films qui reposent sur des numéros d’acteurs, il est difficile de tenir la longueur : la première heure passée, le film s’enlise dans le conventionnel, devient très long et même ennuyeux.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Helen Hunt, Greg Kinnear, Cuba Gooding Jr, Skeet Ulrich, Shirley Knight
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Remarque :
Jack Nicholson et Helen Hunt ont reçu tous deux un Oscar pour leur rôle dans As Good as It Gets.