La pittoresque famille Addams est en émoi lorsque débarque l’oncle Fester disparu vingt-cinq ans plus tôt. Ne serait-il pas un usurpateur qui cherche à les tromper pour faire main basse sur leur trésor caché ?… La Famille Addams est un film humoristique américain réalisé par Barry Sonnenfeld. Il s’agit d’une adaptation cinématographique des personnages de bandes dessinées créés par Charles Addams et popularisés par la série télévisée du même nom de 1964. La famille Addams est une inversion satirique de la famille américaine idéale : un clan aristocratique riche et étrange qui se délecte du macabre et ne se soucie pas que les autres les trouvent bizarres ou effrayants. Ainsi, l’humour est constitué par l’inversion de scènes familières (par exemple, à table, la mère dit a sa fille « n’oublie pas de jouer avec la nourriture avant de la manger »). C’est le plus souvent de l’humour noir et même macabre. La mère, Morticia Addams (ici interprétée par Anjelica Houston), fut l’un des premiers personnages gothiques dans les années soixante. Le rythme est très enlevé, l’humour ne faiblit jamais, les personnages sont hauts en couleur. Le film n’a pas vieilli et nous amuse toujours autant. Elle: – Lui :
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Raul Julia et Christopher Lloyd dans La Famille Addams (The Addams Family) de Barry Sonnenfeld.Christina Ricci et Anjelica Huston dans La Famille Addams (The Addams Family) de Barry Sonnenfeld.
Titre original : « Kingdom of the Planet of the Apes »
Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains ont régressé à l’état sauvage et vivent en retrait. Alors qu’un nouveau chef tyrannique construit peu à peu son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l’amènera à questionner tout ce qu’il sait du passé… La Planète des singes : Le Nouveau Royaume est un film de science-fiction américain réalisé par Wes Ball. Il s’agit de la suite de La Planète des singes : Suprématie (2017), devenant ainsi le quatrième film du redémarrage (reboot) de la série cinématographique adaptée du roman de Pierre Boulle. L’action se situe 300 ans après l’opus précédent (mais toujours bien avant l’époque du premier film de 1968). Le scénario a de sérieux problèmes de cohérence et, sur ce plan, toute la seconde partie n’est pas vraiment remarquable. L’épilogue, chargé d’ouvrir la voie vers une suite, est bâclé. Malgré ces faiblesses de scénario et une certaine lenteur du récit, on ne s’ennuie pas une seconde grâce à deux personnages forts : le singe Noa, qui offre un beau mélange d’intelligence et de candeur, très humain dans ses expressions, et la jeune fille intrépide Nova qui, bien que très formatée, est attachante. De façon sous-jacente, les thèmes du racisme et de la difficulté du vivre ensemble sont une fois de plus abordés. Celui de la religion l’est également mais les scénaristes ont été plus frileux de s’aventurer très loin sur ce terrain. Bonne réalisation, sans excès d’effets et qui utilise bien les beaux paysages de l’Australie où le film a été tourné. L’ensemble est réussi. La critique a fait la fine bouche mais le film a connu un succès en salles. Elle: – Lui :
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Owen Teague dans La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of the Apes) de Wes Ball.Freya Allan dans La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of the Apes) de Wes Ball.La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of the Apes) de Wes Ball.
L’adolescent Ulzii vit avec sa mère, son frère et sa sœur dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Elève brillant, il a l’opportunité de participer à un concours de physique qui lui permettrait d’obtenir une bourse et de quitter son milieu défavorisé. Mais comment réussir quand il doit subvenir aux besoins de sa famille en plein cœur de l’hiver alors que sa mère est repartie à la campagne pour trouver un travail ? Si seulement je pouvais hiberner est un film mongol, le premier long métrage de la réalisatrice Zoljargal Purevdash. C’est un récit assez touchant qui évite tout effet de misérabilisme tout en montrant un visage de la Mongolie d’aujourd’hui, très inégale dans son développement (la moitié de la population vit dans des yourtes). La réalisatrice inscrit son film dans la tradition néoréaliste et cite Le Voleur de Bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) comme inspiration. L’histoire reste positive : malgré les conditions de vie rendues plus épouvantables par la rigueur du climat, le récit ouvre un avenir certainement meilleur à son personnage principal. La réalisatrice montre une belle maitrise dans la réalisation. Un film plein d’intérêt mais hélas peu distribué. Elle: Lui :
Pologne, 1943. Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin et piscine juste à côté du camp… La Zone d’intérêt est un film britannico-polono-américain écrit et réalisé par le britannique Jonathan Glazer, librement adapté du roman du même nom de Martin Amis paru en 2014. Ce récit une approche inédite (et surprenante) de la Shoah puisqu’il nous montre la vie de famille de ce commandant et la ténacité de sa femme d’offrir à sa famille un cadre idéal à l’épanouissement. Le regard porté est presque clinique : comment l’humain et l’inhumain peuvent ainsi se retrouver dans la même personne ? La caméra ne pénètre à aucun moment dans le camp, nous assistons juste brièvement à deux ou trois réunions de travail à la recherche de l’efficacité dans l’extermination. L’abominable est invisible mais il est très présent, ne serait-ce que par le son, des cris, des coups de feu et le grondement permanent des fours crématoires. La scène finale (où Höss cherche à se faire vomir sans y parvenir) reste un peu ambigüe, à l’image toutefois de la réalité et de l’attitude de Höss durant le procès de Nuremberg. Elle: Lui :
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Remarque : * L’expression « zone d’intérêt » était utilisée par les nazis pour décrire le périmètre de 40 kilomètres carrés entourant le camp de concentration d’Auschwitz. Dans cette zone protégée vivaient les militaires allemands.
La Zone d’intérêt (The Zone of Interest) de Jonathan Glazer.La Zone d’intérêt (The Zone of Interest) de Jonathan Glazer.
Durant l’hiver 1943, un groupe de résistants dont le chef est « l’ingénieur » réussit à faire exploser une charge à la Kommandantur de Venise. La réussite de l’opération est toute relative et les Allemands arrêtent quarante otages. Les représentants des cinq partis clandestins d’opposition se réunissent en secret ; ils sont très divisés sur la conduite à tenir à propos de ces attentats… Le Terroriste est un film italien écrit et réalisé par Gianfranco De Bosio qui s’appuie sur son expérience dans la Résistance en Vénétie. Il s’agit de la seule réalisation notable de ce réalisateur. Ce n’est pas un film d’action mais une réflexion idéologique sur l’enchaînement de la violence. De longues discussions et échanges entre les cinq représentants de partis constituent l’essentiel du récit. Les questions morales sont très présentes sans que le réalisateur place franchement le débat sur ce point. On notera qu’il présente ses personnages sous un jour très humain. Le film a été remarqué à sa sortie car il ébranlait le mythe de l’unité de la Résistance italienne. Sur le plan cinématographique, la mise en scène est très réaliste par sa simplicité et la ville de Venise offre un environnement inattendu à ce type de récit. Elle: – Lui :
Dans un village sans histoire, une maison de rêve en pleine nature est à vendre. Pour Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, c’est l’occasion idéale de faire le grand saut et de quitter l’enfer de la ville. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs si sympathiques voisins utilisent leur jardin comme terrain de chasse… Chasse gardée est un film français réalisé par Antonin Fourlon et Frédéric Forestier. Le premier des deux a écrit cette comédie pendant le confinement qu’il a passé avec ses deux enfants en bas âge, dans soixante mètres carrés à Paris. Il a réussi à trouver un bon équilibre dans l’humour, sachant dépasser la simple opposition Paris/province. Malgré les personnages caricaturés à outrance et un humour plutôt corrosif, il n’y a aucune méchanceté dans l’humour. Les dialogues sont souvent brillants et certaines scènes (le banquet !) sont mémorables. Bonnes prestations d’acteurs, Camille Lou est remarquable. Très amusant. Elle: – Lui :
Durant la guerre de Sécession, Charlie Anderson (James Stewart) est un fermier veuf qui vit en Virginie avec ses six fils et sa fille. Il espère maintenir sa famille en dehors du conflit, estimant que « ce n’est pas sa guerre » car,bien que sudiste, il s’oppose à l’esclavage. Mais, lorsque son plus jeune fils est fait prisonnier, il doit partir à sa recherche… Shenandoah (on peut oublier le titre français qui n’a rien à voir avec le film) est un film américain réalisé par Andrew V. McLaglen. S’il est à classer dans le genre western, il n’est pas typique du genre. Sorti à une époque où les Etats-Unis commençaient à s’impliquer massivement dans la guerre du Viet Nam, le film a été très remarqué pour son propos humaniste et anti-guerre. Mais le héros de cette histoire est surtout un grand individualiste, un de ces personnages à la John Ford envers lequel McLaglen voue une grande admiration. D’une grande rigueur, il a une autorité quasi dictatoriale sur sa famille et ses voisins. Sur ce plan, le film est presque dérangeant. Techniquement, la réalisation est parfaite. La photographie est signée William H. Clothier qui a, entre autres, travaillé pour John Ford. Un film atypique. Elle: – Lui :
Priscilla n’a que 14 ans lorsqu’elle fait la connaissance d’Elvis Presley alors qu’il fait son service militaire en Allemagne mais ce ne sera que trois ans plus tard qu’il la rappellera pour l’inviter chez lui à Graceland… Priscilla est un film américain écrit et réalisé par Sofia Coppola. Il s’agit d’un biopic sur Priscilla Presley, épouse d’Elvis Presley, basé sur ses mémoires parues en 1985, Elvis and Me. Le film est sorti quelques mois après Elvis de Baz Luhrmann (qui présentait le King comme une victime de son manager). Le film de Sofia Coppola est totalement différent et s’attache à présenter Priscilla Presley comme une victime d’un mari manipulateur (et un peu crétin). Ce n’est pas vraiment un portrait de jeune femme car finalement on ne saura que peu de choses d’elle. A mes yeux, le film manque de substance et j’avoue avoir sauté de nombreux passages. Bonne interprétation. Très bon accueil de la critique. Elle: – Lui :
Remarque : • La différence (un peu grotesque) de tailles entre les deux acteurs (1m96 vs 1m55) est un choix de la réalisatrice et ne correspond pas à la réalité.
Jacob Elordi et Cailee Spaeny dans Priscilla de Sofia Coppola.
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo… Le Comte de Monte-Cristo est un film français écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (tous deux scénaristes des Trois Mousquetaires en 2023). Le roman d’Alexandre Dumas avait déjà été porté à l’écran, grand et petit, de nombreuses fois, mais la dernière version cinématographique vraiment notable remontait à 70 ans. La richesse du roman oblige à tailler à la serpe pour en faire un film de trois heures et, sur ce plan, le travail des scénaristes-réalisateurs est assez remarquable : ils ont beaucoup enlevé et modifié, certes, mais sans dénaturer l’histoire. Il manque toutefois un certain panache, Pierre Niney manque de présence et ses manœuvres paraissent souvent plus laborieuses que brillantes. De même, certains personnages (telle Haydée) sont bien plus fades que dans le roman mais les seconds rôles sont généralement bien tenus. La réalisation a bénéficié d’un budget conséquent et les réalisateurs ont fait preuve d’une indéniable maitrise pour créer un grand spectacle. En revanche, la musique (style « épique ») est horrible, lourde et ridicule. Gros succès en salles. Elle: – Lui :
Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte.
Adaptations les plus notables; les plus remarquées étant les deux versions de Robert Vernay de 1943 et 1954 (pour une liste complète voir ici): * 1915-1917 :Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures. * 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert. * 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties). * 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties) * 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties). * 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan. * 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge. * 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber * 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu * 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.
Texte d’introduction : « L’Homme créa les Cylons. Ils furent créés pour faciliter la vie dans les Douze Colonies. Puis le jour vint où les Cylons décidèrent de tuer leurs maîtres. Après une longue lutte sanglante, un armistice fut déclaré. Les Cylons partirent pour un autre monde qui leur appartiendrait. Une station spatiale éloignée fut construite où Cylons et Humains pourraient entretenir des relations diplomatiques. Chaque année, les Coloniaux envoient un officier. Les Cylons n’envoient personne. Personne n’a plus aucune nouvelle d’eux depuis 40 ans. » Battlestar Galactica (miniseries) est une série TV américaine de science-fiction de 2 x 90 minutes qui a ensuite été remontée en un film de 3 heures pour servir de pilote à la série homonyme (4 saisons, 2005-2008). Cette réinvention du film et de la série Battlestar Galactica (1978-1979) a été écrite par Glen A. Larson, créateur de la série originale, et Ronald D. Moore, scénariste de nombreux épisodes de Star Trek . L’histoire est la même mais elle a été largement dépoussiérée et enrichie. Deux personnages-clés (Starbuck et Boomer) ont été redistribués pour devenir des rôles féminins et tous les personnages ont acquis une indéniable profondeur ; chacun a ses démons intérieurs. L’atmosphère générale est moins détendue, plus sérieuse et plus militaire. Ce film-pilote et la série qui suivra illustrent bien le traumatisme post 11-septembre que l’on retrouve dans de si nombreuses productions hollywoodiennes de la première décennie du XXIe siècle. Bien entendu, le visuel est bien plus spectaculaire avec des effets spéciaux convaincants et bien utilisés. La qualité d’écriture et de réalisation est indéniable. Cette miniseries remporta un tel succès qu’une série hebdomadaire fut aussitôt mise en chantier. Elle durera quatre saisons. Elle: – Lui :
Edward James Olmos (Adama), Mary McDonnell, Jamie Bamber (Apollo), Katee Sackhoff (Starbuck), Tricia Helfer, James Callis (Baltar) et Grace Park (Boomer). Photo promotionnelle de la série Battlestar Galactica (2004-2007)