30 avril 2018

Sommaire Avril 2018

PsiconautasÀ double tourMinne, l'ingénue libertineÇa s'est passé en plein jourValérian et la Cité des Mille PlanètesRogue One: A Star Wars storyFalbalasRéveil dans la terreur

Psiconautas

(2015) de Pedro Rivero
et Alberto Vázquez

À double tour

(1959) de Claude Chabrol

Minne, l’ingénue libertine

(1950) de Jacqueline Audry

Ça s’est passé en plein jour

(1958) de Ladislao Vajda

Valérian et la Cité des Mille Planètes

(2017) de Luc Besson

Rogue One: A Star Wars story

(2016) de Gareth Edwards

Falbalas

(1945) de Jacques Becker

Réveil dans la terreur

(1971) de Ted Kotcheff

Le MilliardaireL'ÉvadéeGraine de violenceMacbethCirconstances atténuantesVera CruzParias de la gloireAux postes de combat

Le Milliardaire

(1960) de George Cukor

L’Évadée

(1946) de Arthur Ripley

Graine de violence

(1955) de Richard Brooks

Macbeth

(2015) de Justin Kurzel

Circonstances atténuantes

(1939) de Jean Boyer

Vera Cruz

(1954) de Robert Aldrich

Parias de la gloire

(1964) de Henri Decoin

Aux postes de combat

(1965) de James B. Harris

Nombre de billets : 16

29 avril 2018

Psiconautas (2015) de Pedro Rivero et Alberto Vázquez

Titre original : « Psiconautas, los niños olvidados »

PsiconautasSur une île ravagée par un désastre nucléaire, trois adolescents ont décidé de fuir avec l’aide du mythique Birdman qui symbolise l’espoir d’un monde meilleur… Adapté d’une bande dessinée d’Alberto Vázquez, Psiconautas est un dessin animé sombre et cauchemardesque qui met en avant de nombreuses angoisses de notre société. Le dessin est assez remarquable, épuré, poétique, très inspiré de Roland Topor et de La Planète Sauvage de René Laloux (1973). Un lieu très différent (qui symbolise l’espoir d’un monde meilleur en harmonie avec la nature) évoque quant à lui fortement Miyazaki. Les personnages sont, assez classiquement, des animaux anthropomorphes d’une grande candeur ; plus original, certains objets sont doués de parole. Sans nuance aucune, le propos n’est pas vraiment construit, abordant pêle-mêle les grandes questions vues des yeux d’un adolescent : la pression parentale, le refus de l’autorité, la drogue, la pollution et le saccage écologique de la planète, le chômage. Tout cela est très désordonné, de nombreuses séquences semblent là surtout pour faire des effets cauchemardesques. L’ensemble est très noir, Psiconautas n’est pas à montrer à de jeunes enfants…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Pedro Rivero et Alberto Vázquez sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Psiconautas
PsiconautasPsiconautas
Psiconautas de Pedro Rivero, Alberto Vázquez.

27 avril 2018

À double tour (1959) de Claude Chabrol

À double tourDans une grande maison entourée de vignes aux environs d’Aix-en-Provence, la famille Marcoux tente de garder une image respectable alors que le père a une liaison avec la jolie occupante de la villa voisine et que la fille a un fiancé particulièrement impertinent et sans-gêne…
Troisième long métrage de Claude Chabrol, À double tour est adapté d’un roman policier paru dans la Série Noire sous la plume de Stanley Ellin, l’un des auteurs majeurs de la littérature policière d’après-guerre. Mais visiblement, ce n’est pas l’intrigue qui a intéressé le jeune réalisateur mais plutôt la possibilité de dresser un portrait de la bourgeoisie où bienséance rime avec hypocrisie. Il le fait sans nuance, sans avoir peur de grossir le trait, parfois au-delà de la vraisemblance. Les personnages sont vraiment très typés. Claude Chabrol prend des libertés avec le déroulement de l’histoire, reprenant certaines scènes avec une vision différente. Il expérimente aussi sur la forme, adopte plusieurs angles de caméra sans parvenir à choisir, ignore parfois (volontairement ?) les raccords d’éclairage. Il soigne l’utilisation des couleurs et joue avec les ombres. Tous ces effets sont très appuyés, trop visibles sans aucun doute. À double tour fut très mal reçu par la critique et n’eut aucun succès auprès du public. Cela explique certainement que cette œuvre de jeunesse soit aujourd’hui si peu connue.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Madeleine Robinson, Antonella Lualdi, Jean-Paul Belmondo, Jacques Dacqmine, Jeanne Valérie, Bernadette Lafont, André Jocelyn, Mario David
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Claude Chabrol

A double tourJeanne Valérie, Jean-Paul Belmondo, Jacques Dacqmine, Madeleine Robinson et André Jocelyn
dans À double tour de Claude Chabrol.

Remarques :
* L’adaptation a été écrite par Paul Guégauff.
* Le rôle du trublion était initialement dévolu à Jean-Claude Brialy qui, blessé sur le tournage du Beau Serge, a suggéré le nom de Jean-Paul Belmondo pour le remplacer. L’acteur n’avait alors tenu que des tout petits rôles. Ce choix ne fut pas du goût des producteurs. Les frères Hakim hurlèrent à Chabrol une phrase qui est restée dans l’Histoire du cinéma : « Comment voulez-vous qu’on veuille bien filmer quelqu’un d’aussi moche ! Qui peut imaginer qu’il va serrer dans ses bras une aussi jolie femme qu’Antonella Lualdi et qu’elle lui dise qu’elle l’aime ! ».

A Double TourMadeleine Robinson et (dans le miroir) Bernadette Lafont dans À double tour de Claude Chabrol.

A Double TourOn ne pourra pas dire que Chabrol n’a pas cherché des cadrages originaux et esthétiques…
Antonella Lualdi et André Jocelyn dans À double tour de Claude Chabrol.

25 avril 2018

Minne, l’ingénue libertine (1950) de Jacqueline Audry

Minne, l'ingénue libertineParis, 1900. Minne est une jeune fille qui rêve d’aventures intenses et de grandes passions romantiques. Pressée par sa famille, elle épouse sans joie son cousin et ami d’enfance Antoine, très amoureux d’elle. Mais dès la nuit de noces, cette relation ne lui procure qu’insatisfaction et déception…
Reflétant parfaitement le roman de Colette dont il est l’adaptation, Minne, l’ingénue libertine est un film au propos très audacieux pour son époque, questionnant directement la place de la femme dans notre société. On peut bien entendu trouver la jeune héroïne éponyme, naïve et immature, mais comment pourrait-on lui reprocher d’aspirer à autre chose qu’une vie auprès d’un homme, certes gentil mais si terne ? Elle aimerait prendre son destin en main mais ne sait comment faire. Il n’est guère étonnant que trouver une femme derrière la caméra : Jacqueline Audry, l’une des très rares réalisatrices françaises d’avant les années soixante-dix. L’adaptation est toutefois l’œuvre d’un homme, Pierre Laroche (connu pour Les Visiteurs du soir) qui a déjà travaillé avec la réalisatrice pour Les Malheurs de Sophie (1945) et Gigi (1949). La fin, vraiment conventionnelle, vient toutefois amoindrir le propos très moderne du film.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Danièle Delorme, Frank Villard, Roland Armontel, Claude Nicot, Jean Tissier
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacqueline Audry sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacqueline Audry chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Jacqueline Audry

Minne l'ingénue libertineFrank Villard et Danièle Delorme dans Minne, l’ingénue libertine de Jacqueline Audry.

Précédente adaptation :
Minne (1916) réalisé et interprété par Musidora, sur une adaptation de Jacques de Baroncelli qui en est également le producteur. La réalisation est souvent attribuée à André Hugon, mais les informations contenues dans la biographie de Musidora par Hélène Tranchant (Musidora, la première vamp, éditions Télémaque, 2014) indiquent le contraire. A noter, que Colette et Musidora se connaissaient bien. Le film ne fut hélas pas diffusé, le laboratoire ayant bloqué le négatif car Jacques de Baroncelli eut de gros problèmes financiers et ne payait plus les fournisseurs. Toujours est-il qu’avec ce film, sa première réalisation, Musidora devient la troisième cinéaste femme du cinéma français (après Alice Guy et Germaine Dulac).

Minne L'ingénue libertineDanièle Delorme et Mag-Avril dans Minne, l’ingénue libertine de Jacqueline Audry.

23 avril 2018

Ça s’est passé en plein jour (1958) de Ladislao Vajda

Titre original : « Es geschah am hellichten Tag »

Ça s'est passé en plein jourDans le canton de Zurich en Suisse, un colporteur découvre le cadavre d’une fillette. Il est immédiatement soupçonné d’être coupable du meurtre mais tel n’est pas l’avis de l’officier de police Matthäi. Hélas, celui-ci doit partir le lendemain pour un poste lointain de fin de carrière… Es geschah am hellichten Tag est un film helvetico-hispano-allemand assez rare, réalisé par Ladislao Vajda, cinéaste d’origine austro-hongroise qui fit sa carrière dans plusieurs pays dont l’Espagne franquiste. Ce film semble être l’un des plus remarquables de sa filmographie. Il réunit un bon plateau d’acteurs avec Heinz Rühmann, alors l’un des acteurs les plus connus outre-Rhin, et Michel Simon qui joue non-doublé en allemand. La prestation la plus étonnante est toutefois celle de Gert Fröbe, acteur alors habitué aux seconds rôles, qui crée un personnage vraiment inquiétant. L’histoire peut paraître assez classique à nos yeux modernes mais le récit s’attache à décrire tout le processus de raisonnement du policier : nous « savons » dès le début que le colporteur n’est pas le coupable, celui-ci nous est clairement désigné par la suite bien avant que l’inspecteur ne le trouve. Le suspense réside donc dans la façon de  le débusquer. A noter que, pour ce faire, le policier n’hésite pas à employer des méthodes peu orthodoxes. La réalisation est sans doute un peu terne mais le film vaut la peine d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Heinz Rühmann, Siegfried Lowitz, Michel Simon, Gert Fröbe
Voir la fiche du film et la filmographie de Ladislao Vajda sur le site IMDB.

Ca s'est passé en plein jour
Sigfrit Steiner, Heinz Rühmann, Michel Simon et Siegfried Lowitz dans Ça s’est passé en plein jour de Ladislao Vajda.

Ca s'est passé en plein jour
María Rosa Salgado et Heinz Rühmann dans Ça s’est passé en plein jour de Ladislao Vajda.

Remarques :
* L’histoire est un scénario original écrit par Friedrich Dürrenmatt, Hans Jacoby et Ladislao Vajda.
Friedrich Dürrenmatt en tirera un roman policier La Promesse après la sortie du film. Ce roman policier sera adapté au cinéma presqu’un demi-siècle plus tard :
The Pledge (2001) de Sean Penn avec Jack Nicholson.

* C’est en voyant Gert Fröbe dans Es geschah am hellichten Tag que les producteurs de la série James Bond eurent l’idée de le faire jouer le rôle du vilain dans Goldfinger (1964). Gert Fröbe sera également particulièrement remarquable dans le film de Fritz Lang Le Diabolique docteur Mabuse (1960).

Ca s'est passé en plein jour
Gert Fröbe dans Ça s’est passé en plein jour de Ladislao Vajda.

21 avril 2018

Valérian et la Cité des Mille Planètes (2017) de Luc Besson

Titre original : « Valerian and the City of a Thousand Planets »

Valérian et la Cité des Mille PlanètesEn 2740, l’immense station spatiale Alpha, lointaine descendante de la station spatiale internationale terrestre, dérive lentement dans l’espace intersidéral et abrite 17 millions d’êtres vivants de toutes les races. Valérian et Laureline sont des agents du Service Spatio-temporel de Galaxity, mégapole terrienne et capitale d’un empire galactique. Cette fois, ils sont chargés de récupérer un réplicateur qui se trouve dans de mauvaises mains au marché noir…
Superproduction européenne, Valérian et la Cité des Mille Planètes est une adaptation de l’univers de la série de bande dessinée française Valérian et Laureline, dessinée par Jean-Claude Mézières et scénarisée par Pierre Christin. C’est une bande dessinée qui a marqué toute une génération de jeunes amateurs de science-fiction par la féerie de ses nombreux univers et la magie qui s’en dégageait. Luc Besson en fait partie et il a écrit, produit et réalisé ce projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps. Une première vision du film peut laisser sur une légère déconvenue, du fait de la profusion des effets visuels à la limite de la surenchère, l’ensemble paraissant même un peu disparate. Une seconde vision permet de mieux se laisser submerger par la magie de ces mondes et des créatures qui les habitent. Comme dans tous ses films, Besson a soigné son héroïne : Laureline est charmante, intelligente, vive et maline et très bien interprétée par Cara Delevingne. Face à elle, Valérian paraît doté d’un QI d’huître et passe son temps à demander sa compagne en mariage avec une agaçante insistance. En outre, l’acteur Dane DeHaan n’a pas une grande présence à l’écran. Mais hormis cela, Valérian et la Cité des Mille Planètes est finalement une adaptation assez fidèle de la bande dessinée dont l’esprit est bien respecté. Tout au plus aurait-on aimé une plus grande part de rêve…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen, Rihanna, Ethan Hawke, Alain Chabat
Voir la fiche du film et la filmographie de Luc Besson sur le site IMDB.
Voir les autres films de Luc Besson chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Luc Besson

Valérian et la Cité des Mille Planètes
Dane DeHaan et Cara Delevingne dans Valérian et la Cité des Mille Planètes de Luc Besson.

Valerian et Laureline
… et leurs modèles.

Remarques :
* Le titre du film fait référence au deuxième album, L’Empire des mille planètes, paru en 1971, mais le scénario reprend principalement la trame du sixième album, L’Ambassadeur des Ombres, paru en 1975.
* Le ministre de la Défense qui apparaît dans l’intercom est interprété par Herbie Hancock !

Valérian et la Cité des Mille Planètes
Dane DeHaan et Cara Delevingne (déguisés en touristes) dans Valérian et la Cité des Mille Planètes de Luc Besson.

Valérian et la Cité des Mille Planètes
Les habitants de la planète Mül dans Valérian et la Cité des Mille Planètes de Luc Besson.

Valérian et la Cité des Mille Planètes
La station Alpha dans Valérian et la Cité des Mille Planètes de Luc Besson.

19 avril 2018

Rogue One: A Star Wars story (2016) de Gareth Edwards

Titre original : « Rogue One »

Rogue One: A Star Wars storyUn scientifique est enrôlé de force par l’Empire pour concevoir l’Etoile noire, une arme capable de détruire une planète. Il a cependant réussi à mettre à l’abri sa fillette qui se retrouve deux décennies plus tard aux côtés des rebelles qui vont tenter de voler les plans de cette arme suprême…
Rogue One est le huitième film créé dans la série Star Wars. Chronologiquement, il se situe juste avant le tout premier film, c’est-à-dire entre La Revanche des Sith (2005) et La Guerre des étoiles (alias Episode 4 : A new Hope, 1977). On retrouve le thème de l’état totalitaire (L’Empire) auquel s’oppose un petit groupe hétéroclite de défenseurs de la liberté (la Rébellion). Les scénaristes n’ont pas pris de risques et ont empruntés des chemins bien balisés. L’ensemble donne une petite impression de déjà-vu. En outre, il ne faut pas compter frémir pour les héros : la façon dont les méchants se font très facilement rosser par les gentils a un petit côté infantile amusant. La réalisation est très correcte et le rythme assez enlevé : Rogue One se regarde sans ennui mais sans enthousiasme non plus. Finalement, la plus grande originalité de cette production est d’avoir opté pour un réalisateur anglais, Gareth Edwards connu pour son Godzilla (2014), et pour une actrice anglaise  dans le rôle principal.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Forest Whitaker, Mads Mikkelsen, Wen Jiang
Voir la fiche du film et la filmographie de Gareth Edwards sur le site IMDB.

Chronologie :
1. La Menace fantôme (1999)
2. L’Attaque des clones (2002)
3. La Revanche des Sith (2005)
4. Rogue One (2016)
5. La Guerre des étoiles (1977)
6. L’Empire contre-attaque (1980)
7. Le Retour du Jedi (1983)
8. Le Réveil de la Force (2015)
9. Les Derniers Jedi (2017)

Rogue one
Felicity Jones dans Rogue One: A Star Wars story de Gareth Edwards.

Rogue One

17 avril 2018

Falbalas (1945) de Jacques Becker

FalbalasCouturier parisien en vue, Philippe Clarence (Raymond Rouleau) multiplie les aventures avec les femmes pour maintenir son inspiration créatrice. Lorsque son fournisseur et ami lui présente Micheline (Micheline Presle), une jeune provinciale qui a accepté de l’épouser, il est instantanément séduit et en tombe amoureux… Tourné non sans difficultés dans les derniers mois de l’Occupation, Falbalas met en scène une histoire qui paraît loin des préoccupations de cette époque. Jacques Becker a puisé dans ses propres souvenirs puisque sa mère avait dirigé une maison de couture. On peut aussi y voir une métaphore du monde du cinéma, le couturier étant comme le cinéaste un créateur oscillant entre enthousiasme et abattement. L’ensemble n’est pas dénué d’élégance. Le déroulement du scénario est assez subtil : d’une part, Becker nous montre dès le début un dénouement tragique et d’autre part, les personnages ne montrent leur sentiments que très progressivement, avec des allers-retours permanents, laissant le spectateur toujours dans l’expectative. Cette construction subtile rend Falbalas vraiment remarquable mais a dérouté les spectateurs à sa sortie, qui eut lieu juste après la Libération ; en outre, son dénouement assez sombre est sans doute en décalage avec cette période d’euphorie. Toujours est-il que Falbalas n’eut aucun succès, ni critique ni public. Assez injustement.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Raymond Rouleau, Micheline Presle, Jean Chevrier, Gabrielle Dorziat, Jeanne Fusier-Gir, Françoise Lugagne
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Becker sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Becker chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Jacques Becker

Remarques :
* Initialement prévu pour 1943, le tournage a dû être reporté de plusieurs mois à cause des restrictions d’électricité. Le tournage s’est déroulé finalement à partir de mars 1944, le plus souvent de nuit à cause des coupures électriques.
* Toutes les robes sont du couturier Marcel Rochas.

Falbalas
Raymond Rouleau dans Falbalas de Jacques Becker.

Falbalas
Micheline Presle dans Falbalas de Jacques Becker.

Falbalas
Françoise Lugagne et Raymond Rouleau dans Falbalas de Jacques Becker.

14 avril 2018

Réveil dans la terreur (1971) de Ted Kotcheff

Titre original : « Wake in Fright »
Titre lors de sa sortie : « Outback »

Réveil dans la terreurJeune instituteur dans un petit village isolé de l’outback australien, poste qu’il a été obligé d’accepter par contrat, John décide de rentrer à Sydney pour les vacances. Il fait une halte dans la ville minière de Bundanyabba, que les locaux nomment « The Yabba »…
Basé sur un bestseller du même nom signé Kenneth Cook, Wake in Fright est un film australien qui a avait disparu après sa présentation au Festival de Cannes 1971. La redécouverte récente d’un négatif original lui a permis de ressusciter. C’est un film vraiment étonnant et inhabituel, un film que l’on peut voir comme un précurseur de cette Nouvelle Vague australienne à laquelle Peter Weir et George Miller donneront ses lettres de noblesse. Mais Ted Kotcheff (futur réalisateur de Rambo) est en réalité canadien et ses deux acteurs principaux sont anglais. Wake in Fright est une véritable descente aux enfers, sorte de Las Vegas Parano au pays des kangourous et de la bière ingurgitée par tombereaux. La vision qu’il nous donne des ces villes minières de l’arrière-pays australien est assez terrifiante. On aimerait croire que cette vision est outrancière mais rien n’est moins sûr. Le déroulement de cette histoire assez glauque est néanmoins admirable car on a l’impression de s’enfoncer toujours plus. Cela témoigne d’une belle maitrise du réalisateur qui nous gratifie, en outre, de plusieurs très beaux plans.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Donald Pleasence, Gary Bond, Chips Rafferty, Sylvia Kay, Jack Thompson
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Kotcheff sur le site IMDB.

Wake in fright
Chips Rafferty (vrai australien et grand buveur de bière) et Gary Bond  dans Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

Remarques :
* Les scènes de chasse aux kangourous ont suscité une polémique. Il faut préciser à ce sujet que Ted Kotcheff est un végétarien convaincu et l’avertissement final, affirmant que ces scènes ont été tournées avec des chasseurs professionnels, est là pour nous alerter (et non pour justifier). Il est vrai qu’il y a là de quoi devenir végétarien… D’après les récits du directeur de la photographie, l’anglais Brian West, le tournage de la scène dura plusieurs heures et les chasseurs, de plus en plus alcoolisés, tiraient de plus en plus mal. L’équipe de tournage, écœurée par le carnage, a fini par provoquer une panne d’électricité pour tout arrêter.
* La ville est en réalité Broken Hill où le réalisateur a séjourné plusieurs mois.
* Wake in Fright a été adapté de nouveau en 2017 pour une série TV australienne.

Wake in Fright
Le superbe plan d’ouverture de Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

Wake in Fright
Donald Pleasence et Gary Bond dans Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

Wake in Fright
Autre plan remarquable : la salle de jeu de Réveil dans la terreur de Ted Kotcheff.

12 avril 2018

Le Milliardaire (1960) de George Cukor

Titre original : « Let’s Make Love »

Le MilliardaireDescendant d’une famille française qui a construit une fortune colossale depuis deux siècles, Jean-Marc Clément est un milliardaire qui multiplie les conquêtes féminines. Apprenant qu’une revue off-Broadway va se moquer de lui, il décide d’aller assister à l’une des répétitions. Il est pris pour un acteur venu auditionner pour le rôle…
Le début de Let’s Make Love a de quoi nous réjouir avec le superbe My Heart Belongs to Daddy (de Cole Porter) dansé et chanté par une Marilyn Monroe pleine de naturel et de sensualité. Il fait partie de ces numéros qui ont construit le mythe Marilyn. Hélas, le reste n’est pas aussi enthousiasmant. Malgré tout le potentiel de la situation de départ, l’histoire paraît bien poussive et Yves Montand s’y montre vraiment sans éclat. Malgré l’idylle entre les deux acteurs, rien ne passe à l’écran entre eux. La piètre performance d’Yves Montand serait-elle due au fait que l’acteur serait rétif à l’américanisation (1), américanisation qui est, somme toute, le sujet-même du film ? Rien ne fonctionne. George Cukor, en grand spécialiste des portraits de femme, a pourtant eu une approche intéressante, celle de prendre à contrepied l’image de son actrice : Marilyn n’a rien de vénale ou de frivole, elle est juste une jeune femme simple et désintéressée. Mais finalement, ce sont ses numéros et chansons qui sont les seuls points d’intérêt : outre le morceau précité, Marilyn Monroe interprète Let’s Make Love, Incurably Romantic et Specialization.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marilyn Monroe, Yves Montand, Tony Randall, Wilfrid Hyde-White
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Cukor chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur George Cukor

Lire un avis plus enthousiaste sur le site DVDClassik

Let's Make Love
Marilyn Monroe,  Yves Montand et Tony Randall dans Le Milliardaire de George Cukor.

Let's Make Love
My Heart Belongs to Daddy : Marilyn Monroe dans Le Milliardaire de George Cukor.

Remarques :
* George Cukor a réalisé quatre films sur le monde du spectacle dans la décennie des années 50 :
Une étoile est née (A Star is Born) avec Judy Garland en 1954
Les Girls (Girls) avec Gene Kelly en 1957
La diablesse en collant rose (Heller in Pink Tights) avec Sophia Loren en 1960
Le Milliardaire (Let’s Make Love) en 1960

* Arthur Miller serait intervenu dans l’écriture du script pour étoffer le rôle de sa femme Marilyn.

(1) La formule est de Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier dans 50 ans de cinéma américain.

Let's Make Love
Arthur Miller, Simone Signoret, Yves Montand et Marilyn Monroe lors d’une conférence de presse pour Le Milliardaire de George Cukor.