28 décembre 2023

Les Aventuriers de l’arche perdue (1981) de Steven Spielberg

Titre original : « Raiders of the Lost Ark »

Les Aventuriers de l'arche perdue (Raiders of the Lost Ark)1936. L’aventurier et professeur d’archéologie Indiana Jones est mandaté par les services secrets pour tenter de retrouver l’Arche d’Alliance où Moïse conserva les Dix Commandements alors qu’Hitler mènent de fouilles de grande envergure pour s’en emparer…
Les Aventuriers de l’arche perdue est un film d’aventures américain réalisé par Steven Spielberg sur une histoire de par George Lucas, scénarisé par Lawrence Kasdan. Comme pour la Guerre des étoiles, Lucas a cherché à retrouver l’esprit des bandes dessinées d’aventures des années trente : de nombreuses péripéties extraordinaires où la vraisemblance n’est pas importante. Le film est une grande réussite. C’est effectivement une succession ininterrompue de rebondissements, de situations périlleuses et Steven Spielberg excelle à les rendre très crédibles. Il n’y a que très peu de scènes pour laisser le spectateur souffler. Même la scène d’ouverture (une introduction hors-histoire, à l’instar des James Bond) est un véritable bijou. L’humour est constant, venant équilibrer la tension permanente. Le succès fut immense et les tentatives de copie innombrables (sans jamais égaler l’original). C’est toujours un plaisir de revoir ce film devenu une référence du film d’aventures.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Karen Allen, Paul Freeman, Ronald Lacey, John Rhys-Davies, Denholm Elliott, Alfred Molina
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

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Harrison Ford dans la célèbre scène d’ouverture de
Les Aventuriers de l’arche perdue (Raiders of the Lost Ark) de Steven Spielberg.

Remarque :
À partir de l’an 2000, il est exploité sous le nom Indiana Jones et les Aventuriers de l’arche perdue (Indiana Jones and the Raiders of the Lost Ark).

3 réflexions sur « Les Aventuriers de l’arche perdue (1981) de Steven Spielberg »

  1. Même émerveillement et même plaisir à le revoir régulièrement.

    J’y ai ajouté un plaisir nouveau quand j’ai « remarqué » (plus qu’avant) une scène qui prend un sens incroyablement important aujourd’hui. Il se trouve en effet que j’avais revu pour la énième fois Les aventuriers de l’arche perdue à l’époque de « l’affaire Matzneff ».

    Rappel du contexte : l’écrivaine Vanessa Springora avait révélé dans un livre comment elle avait été sous l’emprise affective et sexuelle de Matzneff quand elle avait 14 ans (et qu’il en avait 50 !). Une dizaine d’autres victimes de ce prédateur pédophile avaient alors révélé avoir subie la même emprise et s’être retrouvée piégées dans la même relation sexuelle, avant de parvenir à s’en défaire difficilement et d’en garder des blessures irréparables. Tous les témoignages, aussi bien des victimes de Matzneff que d’autres victimes d’autres manipulateurs pédophiles (notamment des enseignants ayant séduit leurs étudiantes mineures en profitant de la dissymétrie totale de la relation), relevaient des points communs très net :
    — ce qui rend ces relations odieuses n’est pas seulement le délit pédophile, mais également le fait que l’homme abuse d’une situation « d’autorité » morale (enseignant, adulte, tuteur, supérieur hiérarchique, etc.),
    — au départ la jeune fille est séduite, réellement séduite, sincèrement séduite et amoureuse (c’est le but du séducteur, évidemment que ça marche !),
    — mais dès le départ, tout humain sensé et ayant un minimum de morale doit savoir que cette « séduction » n’en est pas une parce qu’elle est biaisée par la « position d’autorité », qu’elle est truquée par la dissymétrie de la relation,
    — toutes les victimes le disent : cette relation a détruit leur vie ; en particulier Vanessa Springora l’avait explicitement dit et redit.

    Qu’elles aient « été amoureuses au début » n’est certainement pas une excuse puisque c’est le résultat d’une manipulation dissymétrique par un adulte en position d’autorité. Et c’est justement parce qu’elles étaient trop jeunes pour gérer cette relation perverse et étouffante qu’elles en ont été « détruites ». Brisées. Broyées. C’est monstrueux.

    Ce qui fut alors sidérant, c’est que de nombreux éditorialistes ont eu l’audace de prétendre que « à cette époque, personne n’était conscient de tout ça ».

    Ha ha (rire nerveux).

    Il faut que ces négationnistes et très laides personnes regardent Les aventuriers de l’arche perdue.

    Car en plein milieu de cette affaire et de négationnisme criminel (je pèse le mot) de ces éditorialistes et pseudo-philosophes, j’ai revu ce film. Et j’ai pris en pleine figure la scène au Népal où Indiana Jones retrouve Marion Ravenwood.

    —————

    Au début du film, nous apprenons qu’Indiana Jones était l’élève favori (le doctorant, probablement) du professeur Ravenwood, mais que leur amitié et complicité s’était brusquement brisée une dizaine d’années plus tôt. Lorsqu’il est question d’aller trouver la fille du professeur, Indiana évoque le fait qu’elle est impliquée dans leur brouille et qu’il redoute cette rencontre.
    Il y a de quoi.

    Lorsqu’Indiana retrouve Marion, elle entre dans une colère froide et, tout en lui jetant à la figure ce qui lui tombe sous la main, lui crie (de mémoire, mais les mots étaient tellement précis qu’ils m’ont marqué et doivent être très proches de ce que je transcris de mémoire) :

    — « Comment avais-tu osé ! J’avais 16 ans ! »

    — « Oui j’étais amoureuse de toi, vraiment amoureuse. Mais c’était toi l’adulte ! C’était à toi de ne pas m’encourager. »

    — « Tu as détruit ma vie ! »

    Dans cette scène, tous les schémas de l’emprise d’une mineure par un majeur, de la relation dissymétrique qui détruit une adolescente, de l’abus de position d’autorité (bien sûr qu’il était fascinant pour elle), tous sont clairement, très explicitement énumérés par Marion Ravenwood envers Indiana Jones.

    Alors OK, pour les besoins d’Hollywood et du spectacle d’aventure, leur relation reprend ensuite « entre adulte et sans dissymétrie », réparant les dégâts (?) et permettant un happy end.

    Il n’empêche que cette scène extraordinaire (par sa place dans un tel film, par sa description clinique de ce genre de crime, et par le fait qu’elle égratine sacrément l’image du « héros » qui se revèle un tantinet un salaud quand même) est une claque dans la figure de celleux qui prétendent que dans les années 1980 « on n’était pas conscients du problème ». Ce film date de 1981. Les scénaristes et dialoguistes étaient sacrément et clairement « conscients du problème ». Bien sûr que toutes les personnes honnêtes étaient « conscientes du problème », qui était identifié et dénoncé. CQFD.

    Merci au cinéma de pouvoir, au delà de la distraction (formidable avec ce film), servir également de témoin historique et anthropologique irréfutable.

  2. Par ailleurs, il est clair que L’homme de Rio (dont l’inspiration « tintinesque » est flagrante) a servi d’inspiration pour plusieurs scènes clefs des Aventuriers de l’arche perdue. Je crois que Spielberg le reconnaît, mais cela devrait être crédité au générique tant le second doit au premier.

    Et j’applaudis tout comme vous la scène d’ouverture, sorte de court-métrage isolé qui « donne le la » et présente le personnage d’Indiana Jones. Un bijou qui peut même se revoir indépendamment du film.
    Il est à noter que c’est un point commun avec l’autre excellent Indiana Jones (La dernière croisade). Tous les Indiana Jones s’ouvrent par une scène introductive séparée de l’intrigue principale, mais d’une part elles ne sont pas toujours si « séparées » que ça, et d’autre part seules ces deux-là sont vraiment des chef-d’œuvre en soi, existant par elles-mêmes.

  3. Merci pour vos commentaires. Cette scène où Marion reproche à Indiana Jones sa conduite passée est très rapide mais elle a bien le sens que vous lui donnez. A noter que Lawrence Kasdan avait 30 ans quand il a écrit le scénario et Georges Lucas en avait 35.

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