6 décembre 2023

Empire of Light (2022) de Sam Mendes

Empire of LightDans les années 1980, Hilary est responsable d’un cinéma dans une ville balnéaire anglaise et tente de préserver sa santé mentale fragile. Stephen est un nouvel employé qui n’aspire qu’à quitter cette petite ville de province où chaque jour peut vite se transformer en épreuve du fait de sa couleur de peau. En se rapprochant l’un de l’autre, ils vont apprendre à soigner leurs blessures…
Empire of Light est un film britannico-américain écrit et réalisé par Sam Mendes, qui s’est inspiré de ses propres souvenirs. Le récit prend une coloration particulière par le lieu où il se déroule, un superbe cinéma face à la mer qui existe réellement (mais qui est fermé) à Margate à la pointe orientale du Kent. Ce lieu imprime sa marque sur le récit. Outre le cheminement l’un vers l’autre des deux personnages principaux, Sam Mendes dresse un portrait de l’Angleterre des années 80 avec une forte montée du racisme. Il donne ainsi de l’ampleur à son histoire. De belles scènes parsèment le film, un bel empire de lumières.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Olivia Colman, Micheal Ward, Colin Firth, Toby Jones, Tom Brooke
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Mendes sur le site IMDB.
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Micheal Ward Olivia Colman dans Empire of Light de Sam Mendes.
Empire of Light de Sam Mendes.
Colin Firth dans Empire of Light de Sam Mendes.

25 septembre 2020

Sous le plus petit chapiteau du monde (1957) de Basil Dearden

Titre original : « The Smallest Show on Earth »

Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth) Matt Spenser, petit écrivain sans le sou, hérite d’un cinéma nommé le « Bijou ». Matt et sa femme découvrent que le cinéma est à l’abandon et en état de délabrement. Le propriétaire du rutilant cinéma concurrent ne leur offre qu’une somme dérisoire pour racheter le « Bijou » et en faire un parking. Pour faire monter le prix, Matt et sa femme n’ont qu’une solution : rouvrir le « Bijou »…
Réalisé par Basil Dearden, The Smallest Show on Earth est tout à fait dans l’esprit des comédies anglaises des années 1950 : une bonne dose d’humour et d’ironie, un peu de nonsense et beaucoup de tendresse pour des personnages un peu pitoyables (ici, trois vieux employés) mais très attendrissants. Peter Sellers et Margaret Rutherford s’en donnent à cœur joie pour rendre leur personnage haut en couleur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Virginia McKenna, Bill Travers, Margaret Rutherford, Peter Sellers, Bernard Miles, Leslie Phillips
Voir la fiche du film et la filmographie de Basil Dearden sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le titre fait bien entendu référence au film de Cecil B. DeMille : Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth, 1957) avec James Stewart, Charlton Heston, Betty Hutton et Gloria Grahame qui se déroulait dans le monde du cirque.

* Le film muet que se projettent les trois employés est Comin’ Thro’ the Rye de l’anglais Cecil M. Hepworth (1923) avec Shayle Gardner et Alma Taylor. Cette dernière a d’ailleurs un petit rôle de figuration ici, une spectatrice dans la salle de l’autre cinéma, juste derrière Bill Travers et Viginia McKenna.

* Les autres films montrés (Killer Riders of Wyoming, The Mystery of Hell Valley, Devil Riders of Parched Point) sont fictifs et ont certainement été tournés pour ce film.

 Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth)Margaret Rutherford, Bill Travers et Virginia McKenna dans Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth) de Basil Dearden.

 Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth)Bernard Miles, Peter Sellers et Margaret Rutherford
dans Sous le plus petit chapiteau du monde (The Smallest Show on Earth) de Basil Dearden.

16 mars 2016

Au fil du temps (1976) de Wim Wenders

Titre original : « Im Lauf der Zeit »

Au fil du tempsRéparateur de projecteurs de cinéma, Bruno sillonne la région frontalière entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est à bord de son camion dans lequel il vit. Il ne voit que des salles de cinéma en décrépitude. Il fait la rencontre de Robert, un intellectuel qui vient de quitter sa femme, alors qu’il tente de se suicider en voiture. Il le prend avec lui… Avec Au fil du temps, Wenders clôt sa trilogie sur le voyage commencée avec Alice dans les villes et Faux mouvement. Il est plus exact de parler d’errance que de voyage, puisque ces deux êtres sont en quête d’identité. Nous saurons peu de choses sur eux, ils ne parlent guère, ne font rien de spectaculaire, rien de « racontable ». Il s’établit entre eux une relation boiteuse, sans gaité, qui aura au moins le mérite de créer en eux le besoin de « changer » (mais on ne saura pas vers quoi). La forme est plus enthousiasmante que le fond avec notamment une superbe photographie. Wenders (qui rappelons-le est aussi photographe) a dit avoir été influencé par Walker Evans (1), probablement plus pour les personnages et les intérieurs. Les plaines d’Allemagne ressemblent aux grandes étendues désertiques de l’Ouest américain. Wenders montre là aussi sa fascination pour les Etats-Unis. L’ensemble est très lent, ce qui n’est pas forcément gênant, mais peut paraître un peu vide, ce qui l’est plus. J’avais auparavant beaucoup apprécié ce film. Au fil de temps serait-il un film générationnel ?
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rüdiger Vogler, Hanns Zischler
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(1) Walker Evans (1903 -) est un photographe américain, surtout connu pour ses clichés réalisés pour la FSA (Farm Security Administration) dans les années trente.

Au fil du temps
Hanns Zischler et Rüdiger Vogler dans Au fil du temps de Wim Wenders.