Max, riche propriétaire d’un hôtel-restaurant, et sa femme Véro invitent chaque année leurs amis dans leur maison au Cap Ferret pour le début des vacances d’été. Mais cette année sera bien différente des précédentes… Les petits mouchoirs est une comédie dramatique française écrite et réalisée par Guillaume Canet, son troisième long métrage. S’il parvient parfaitement à créer une comédie, avec des dialogues relevés et un zeste de vulgarité bien contrôlée, il échoue totalement sur le plan dramatique. En voulant donner de l’épaisseur à son récit, il insère des scènes qui ne réussissent qu’à rajouter de la longueur (2h34). On peut sans risque sauter toute la fin (la pénible scène de l’enterrement). Le plateau d’acteurs est assez prestigieux avec de très bons acteurs qui semblent prendre du plaisir à jouer. Vu comme une comédie, Les Petits Mouchoirs est amusant mais nul doute que l’ambition de Guillaume Canet ne se limitait pas à cela… Elle: – Lui :
50 avant Jésus Christ. La fille unique de l’Impératrice de Chine, emprisonnée par un prince félon, vient demander de l’aide à Astérix et Obélix. Ils se mettent en route alors que César et sa puissante armée prennent eux aussi la direction de l’Empire du Milieu… Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu est un film français coécrit et réalisé par Guillaume Canet. Il s’agit du cinquième film en prise de vues réelles de la série Astérix et Obélix, adaptations des personnages créés par René Goscinny et Albert Uderzo. L’histoire n’est pas issue d’une bande dessinée. Le scénario est assez simple, Guillaume Canet a visiblement tenu à garder un côté enfantin pour créer un grand divertissement familial. Malgré les nombreuses allusions à notre société actuelle et les jeux de mots, l’humour ne fonctionne pas bien et se montre répétitif (Astérix est amoureux, Obélix est amoureux, César est amoureux, les personnages secondaires sont amoureux, … ). Astérix en dépressif chronique n’est pas très réussi. Certains personnages sont franchement ratés et pénibles. Le plateau d’acteurs connus est un peu trop fourni, cela ressemble à un défilé. Le budget fut bien entendu conséquent. Si le film n’est pas très bon, il ne méritait sans doute pas d’être vilipendé et attaqué comme il l’a été. Elle: – Lui :
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Adaptations en images réelles : 1. Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi (1999) 2. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat (2002) 3. Astérix aux Jeux olympiques de F. Forestier et T. Langmann (2008) 4. Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté de Laurent Tirard (2012) 5. Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet (2023)
Adaptations en animation : 1. Astérix le Gaulois de Ray Goossens (1967) 2. Astérix et Cléopâtre de René Goscinny et Albert Uderzo (1968) 3. Les Douze Travaux d’Astérix de René Goscinny et Albert Uderzo (1976) 4. Astérix et la Surprise de César de Gaëtan et Paul Brizzi (1985) 5. Astérix chez les Bretons de Pino Van Lamsweerde (1986) 6. Astérix et le Coup du menhir de Philippe Grimond (1989) 7. Astérix et les Indiens de Gerhard Hahn (1994) 8. Astérix et les Vikings de Stefan Fjeldmark et Jesper Møller (2006) 9. Astérix : Le Domaine des dieux d’Alexandre Astier et Louis Clichy (2014) 10. Astérix : Le Secret de la potion magique d’Alexandre Astier et Louis Clichy (2018)
La Tabac Force est un groupe de cinq justiciers. Pour renforcer la cohésion du groupe, leur chef les envoie en retraite pendant une semaine au bord d’un lac. Autour du feu ou d’un repas, ils se racontent des histoires qui font peur… Fumer fait tousser est un film français écrit et réalisé par Quentin Dupieux. Une fois de plus, le réalisateur (et musicien) nous livre un film à nul autre pareil, une comédie délirante et décomplexée aux accents horrifiques. Il y a plusieurs histoires dans l’histoire et l’ensemble est un peu inégal : le récit du « casque qui fait penser » est le plus réussi bien qu’il se termine de façon un peu trop gore à mon goût. Les choses les plus improbables et abracadabrantes sont amenées avec sérieux, comme s’il s’agissait de choses très naturelles, à commencer par les cinq personnages principaux dans leur combinaison type Bioman qu’ils ne quittent jamais. Beau plateau d’acteurs. Amusant mais un peu moins réussi que son précédent (Incroyable mais vrai). Elle: – Lui :
Jérôme Varenne, qui vit à Shanghai depuis plus de dix ans, est de passage à Paris. Il est stupéfait d’apprendre que la maison de famille d’Ambray où il a grandi est au cœur d’un conflit local et familial. Il décide de se rendre sur place… Belles familles est un film français coécrit et réalisé par Jean-Paul Rappeneau qui n’a hélas réalisé que huit longs métrages en plus de cinquante ans de carrière. A 83 ans, il n’a rien perdu de son style très enlevé, de son goût pour les histoires aux personnages virevoltants et de son extraordinaire maitrise de l’art du montage. Le thème est actuel et courant, les difficultés des héritages suite à l’éclatement de couples, mais le grand art de Rappeneau est de parvenir à traiter ce sujet épineux en une comédie bondissante et légère sans rien enlever à sa gravité. Il a réuni un beau plateau d’acteurs qui doivent opter pour un jeu parfois exubérant mais sans excès. C’est toutefois un style qui semble ne pas plaire à tous, hélas car Belles familles est dans la meilleure veine des comédies françaises. Elle: Lui :
2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la brigade de terrain BAC Nord cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux… BAC Nord est un film français co-écrit et réalisé par Cédric Jimenez. Il met en scène une équipe de policiers sous pression maximale qui finissent par adopter les pratiques des délinquants pour mieux les traquer. Le film est solidement réalisé, nous immergeant au beau milieu de scènes intenses, d’une tension extrême. La réalisation est bien maitrisée et ce western urbain est emmené par un trio de comédiens très convaincants. Mais il paraît impossible de regarder le film en faisant abstraction de son contexte : comme on le sait, il fait référence à une affaire réelle aux répercutions politiques multiples, une affaire sur laquelle il est difficile d’avoir une opinion (du moins, autre que dogmatique). Le film a été diversement apprécié par la critique ; gros succès auprès du public. Elle: Lui :
Bertrand, dépressif, rejoint un petit groupe d’hommes qui s’entrainent à la natation synchronisée sous la direction d’une ex-championne alcoolique…
L’idée de départ de Le Grand Bain semble avoir été calquée sur celle de Full Monty de Peter Cattaneo (1997) : prendre l’activité normalement féminine la plus improbable pour des quarantenaires/cinquantenaires bedonnants. Le strip-tease est remplacé ici par la nage synchronisée en s’inspirant de l’histoire d’un club suédois réel. Gilles Lellouche passe derrière la caméra et réunit un plateau d’acteurs qu’il connait bien. Il en résulte une comédie sur le thème de la volonté (« oui, on peut faire entrer un rond dans un carré »). L’humour de ce feel-good movie a bien fonctionné puisque le film a connu un gros succès en salles, avec un marketing important il est vrai. On peut toutefois, comme ce fut notre cas, trouver les personnages et situations caricaturaux et trouver les deux heures de films interminables. Elle: Lui :
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Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Benoît Poelvoorde, Félix Moati, Mathieu Amalric, Balasingham Thamilchelvan, Alban Ivanov, Guillaume Canet, et (à l’arrière-plan) Leïla Bekhti dans Le Grand bain de Gilles Lellouche.
Remarque :
Un film anglais s’inspirant de la même histoire de ce club suédois est sorti quelques mois auparavant : Regarde les hommes nager (Swimming with Men) d’Oliver Parker (2018) avec un succès populaire qui semble bien moindre.
Un nouveau-né est confié à l’adoption le jour de sa naissance par sa mère biologique qui refuse de donner son identité. Il est déclaré « né sous X ». De son côté, Alice attend depuis dix ans de devenir mère adoptante. Pupille raconte le processus qui va permettre leur rencontre. Le film de Jeanne Henry a d’indéniables qualités de documentaire : il nous fait découvrir tout un monde que nous, du moins la plupart d’entre nous, ne connaissons pas ; nous participons à toutes étapes de l’adoption et percevons bien tous les questionnements et problématiques qui se posent. Tout l’art de Jeanne Henry est de rendre tout cela passionnant. Elle a su s’entourer d’excellents interprètes qui jouent tous très juste et donnent au récit une certaine intensité. Pupille n’a rien d’un film rébarbatif, larmoyant, ou tout autre défaut que l’on peut craindre sur un tel sujet. Il est surtout humain… Le film connu un succès en salles. Elle: Lui :
Sandrine Kiberlain et Élodie Bouchez dans Pupille de Jeanne Herry.
* Jeanne Herry est la fille de Miou-Miou et de Julien Clerc. Pupille est sa deuxième réalisation après Elle l’adore en 2014 avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte.
Sandrine Kiberlain et Gilles Lellouche dans Pupille de Jeanne Herry.
En vacances aux Etats-Unis avec son mari, Romy décide de mettre fin à leur relation branlante et de reprendre sa vie en main… Sky est le troisième long métrage de la française Fabienne Berthaud. On ne peut qu’admirer la belle performance de Diane Kruger, actrice fétiche de la réalisatrice : elle apporte une présence lumineuse à ce portrait de femme blessée qui cherche à se reconstruire. Malgré cela, il paraît très difficile d’éprouver de l’empathie pour le personnage tant ses choix surprennent et déroutent, et tant le scénario est finalement très mince. Sky est une ode à la liberté et Fabienne Berthaud met en avant les chemins de traverse, mais son film manque d’épaisseur pour vraiment convaincre ou, simplement, nous toucher. Elle: – Lui :
1975. Pierre Michel, jeune magistrat, est nommé à Marseille juge du grand banditisme. Il est bien décidé à s’attaquer à la French Connection, une organisation mafieuse qui exporte l’héroïne vers les Etats Unis. Il part en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain réputé intouchable… Sur le même thème que le film bien connu de William Friedkin, French Connection, Cédric Jimenez réalise un film d’un beau classicisme offrant une bonne profondeur des personnages. L’histoire est basée sur les faits réels et les deux acteurs principaux ressemblent même physiquement aux personnages qu’ils incarnent. La production a bénéficié d’un important budget et la reconstitution de l’atmosphère de la fin des années soixante-dix est complète. L’interprétation est parfaite. Ne serait-ce que par le dosage entre action et psychologie, le film ne cherche pas à singer le cinéma hollywoodien. Pour beaucoup, La French a ainsi démontré que le cinéma français sait toujours engendrer des productions de qualité d’une certaine ampleur. Elle: – Lui :
Dans les Landes, dans les années vingt, la jeune Thérèse épouse son voisin Bernard Desqueyroux sous l’oeil bienveillant des deux familles : les deux propriétés réunies forment ainsi le plus grand domaine du département. Mais Thérèse a d’autres aspirations que rester la femme d’intérieur conformément à la norme sociale… Thérèse Desqueyroux est un roman que François Mauriac a écrit en 1927 en s’inspirant d’une affaire réelle datant du début du siècle. Il a déjà été porté à l’écran en 1962 par Georges Franju, une adaptation superbe qu’il est bien difficile de surpasser même quand on s’appelle Claude Miller. Audrey Tautou manque d’étoffe et peine à exprimer le tourment de cette jeune femme qui se débat en prenant conscience de la vie étriquée qui l’attend. Gilles Lellouche fait une meilleure prestation mais son personnage assez monolithique est, il est vrai, bien moins complexe. Il n’y a pas de tension, on ressent moins cet immobilisme de la bourgeoisie terrienne de province qui sous-tend toute cette histoire. L’approche de Claude Miller a été sans doute trop délicate, avec des images un peu trop belles. C’est hélas le dernier film du réalisateur qui était très malade lors du tournage. On aurait tant aimé pouvoir en dire du bien mais cette nouvelle version parait bien faible en comparaison de son aînée. Elle: Lui :