30 décembre 2017

Il boom (1963) de Vittorio De Sica

Il boomA Rome, Giovanni fréquente les milieux huppés avec sa femme Sylvia qu’il a habituée à un luxueux train de vie. Comme il dépense deux fois ce qu’il gagne, il est couvert de dettes. Ses amis ne voulant plus lui prêter de l’argent, il est au bord du gouffre. C’est alors que la femme d’un promoteur aisé va lui faire une proposition invraisemblable… Ecrit par Cesare Zavattini, Il boom est une comédie assez grinçante qui se moque de la course à l’argent dans l’Italie de la reconstruction. Il pousse l’axiome « tout s’achète » jusqu’aux pires extrémités, au point que l’on en soit un peu mal à l’aise. Alberto Sordi donne à cette vision mordante du miracle toute sa dimension car il sait rendre son personnage sympathique malgré tous ses défauts. Sa course désespérée à l’argent paraît d’autant plus vaine que la société dont il tient tant à faire partie est montrée futile et vide, où l’hypocrisie règne en maitre. L’ensemble manque sans doute un peu de richesse (!) et soufre de quelques répétitions.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Gianna Maria Canale
Voir la fiche du film et la filmographie de Vittorio De Sica sur le site IMDB.

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Il Boom
Alberto Sordi dans Il boom de Vittorio De Sica.

24 décembre 2017

Un coin de ciel bleu (1965) de Guy Green

Titre original : « A Patch of Blue »

Un coin de ciel bleuUne jeune fille aveugle, maintenue sans éducation et maltraitée par une mère et un grand-père alcooliques, fait la rencontre d’un homme qui va lui ouvrir de nouveaux horizons. Elle ignore que cet homme est noir…
Adapté d’un roman d’Elizabeth Kata, A Patch of Blue est un film sur lequel il est difficile de porter un jugement en faisant abstraction de son impact social. Ses intentions de combattre les à-priori sur la couleur de peau sont louables et il ne faut pas négliger que ce film est sorti dans le contexte très raciste des années soixante : les évènements sanglants du Bloody Sunday en Alabama et le Voting Rights Act interdisant les discriminations raciales dans le vote datent de la même année 1965. Il est donc difficile de dire du mal de ce film. Toutefois, on peut trouver ses ficelles assez grossières. Les personnages de la mère et du grand-père, qui sont les seuls à être ouvertement racistes, sont absolument abominables. Shelley Winters a avoué avoir été malade de jouer un tel rôle. On la comprend. Le personnage interprété par Sydney Poitier est, quant à lui, parfait sous tous rapports : intelligent, équilibré, attentionné. Malgré ces excès de typage, le film est émouvant, notamment lorsque l’apprentissage de la jeune fille devient un véritable éveil à la vie. Le film connut un grand succès.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sidney Poitier, Shelley Winters, Elizabeth Hartman, Wallace Ford
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A patch of blue
Sidney Poitier et Elizabeth Hartman dans Un coin de ciel bleu de Guy Green.

Remarques :
* Pour le rôle, Elizabeth Hartmann portait des lentilles opaques qui lui ôtaient effectivement la vue.
* Les scènes de baiser furent enlevées des copies destinées aux états du Sud des Etats-Unis où le mariage mixte était encore interdit par la loi.
* A Patch of Blue est le premier film d’Elizabeth Hartmann (21 ans) qui s’est retrouvée nominée aux Oscars pour le rôle. Cette lumineuse actrice n’a hélas pas fait une grande carrière par la suite. Dépressive, elle s’est donné la mort à l’âge de 43 ans.
* Excellent directeur de la photographie, oscarisé pour Les Grandes Espérances de David Lean (1946), l’anglais Guy Green est passé à la réalisation au milieu des années cinquante où sa carrière fut moins remarquable.

3 décembre 2017

Boom (1968) de Joseph Losey

BoomChris Flanders, qui se dit poète et un peu gigolo, parvient à se rendre sur l’île que la milliardaire Flora Goforth possède au large de la Sardaigne. Il dit connaître cette femme excentrique et tyrannique, plusieurs fois divorcée. Entouré de ses domestiques et dictant ses mémoires, elle se sent actuellement sur le point de mourir… Boom est adapté d’une pièce de Tennessee Williams qui en a écrit lui-même l’adaptation. Le film est construit autour du couple formé par Elizabeth Taylor et Richard Burton alors que ni l’un ni l’autre n’ont vraiment l’âge requis : la femme est censée être bien plus âgée et l’homme plus bien plus jeune. Comme toujours chez Tennessee Williams, les caractères sont exacerbés pour mieux nous faire plonger au plus profond de la nature humaine. Comme on le sait, Elizabeth Taylor n’est pas une actrice qui donne dans la subtilité ; elle appuie le caractère tempétueux de son personnage mais peine à montrer sa vulnérabilité. Face à elle, Richard Burton a un jeu plus en retenue pour son personnage que Tennessee Williams a décrit comme étant « toujours à mi-chemin entre une sainteté presque sincère et une malhonnêteté également sincère ». En second rôle, Noël Coward fait une plaisante intervention. La photographie gorgée de soleil de Douglas Slocombe est très belle et on notera les petites notes d’influence indienne et orientale dans les décors et les costumes. Boom peut bloquer certains spectateurs du fait de l’outrance des personnages. Ce n’est pas un très grand film mais mérite notre intérêt. Ce fut un échec commercial.
Elle: 1 étoile
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Noël Coward, Joanna Shimkus
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Remarques :
* La pièce de Tennessee Williams « The Milk Train Doesn’t Stop Here Anymore » (1963) fut également un échec commercial à Broadway.
* Tennessee Williams a déclaré qu’il considérait que Boom était la meilleure adaptation cinématographique d’une de ses pièces.
* Boom est le 8e des 11 films du couple Elizabeth Taylor et Richard Burton.

Boom
Elizabeth Taylor et Richard Burton dans Boom de Joseph Losey.

Boom
Elizabeth Taylor et Noël Coward dans Boom de Joseph Losey.

2 décembre 2017

La Plus Grande Histoire jamais contée (1965) de George Stevens

Titre original : « The Greatest Story Ever Told »

La Plus grande histoire jamais contéeLa vie de Jésus Christ…
Produit et réalisé par George Stevens, La Plus Grande Histoire jamais contée a bénéficié d’un budget important (20 millions de dollars soit 160 millions de 2017), d’une longue préparation et d’un plateau abondamment fourni en stars. Le résultat est épouvantable. Obsédé par l’idée de donner de la grandeur à son film, George Stevens n’a réussi à lui donner que de la lourdeur. Il n’y a là aucun souffle, aucune flamme. On s’ennuie même. Beaucoup de scènes ne sont d’ailleurs pas montrées mais racontées par des personnages (« on dit qu’il a multiplié les pains », « on dit qu’il a marché sur l’eau » …), astuce normalement plutôt utilisée par les films à petit budget ! Le défilé d’acteurs connus est presque grotesque et que le tournage ait été fait dans l’Ouest américain saute aux yeux ; on s’attend à tomber sur John Wayne à tout moment (en fait, il faut attendre la fin du film pour qu’il apparaisse et dise son unique réplique). De toute évidence, George Stevens n’est pas Cecil B. DeMille! L’âge d’or des péplums étant, de plus, révolu, le film fut un flop commercial, l’un des plus grands flops de l’histoire du cinéma.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Max von Sydow, Charlton Heston, Martin Landau, José Ferrer, Carroll Baker, Van Heflin, Telly Savalas, John Wayne
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Remarques :
* Le tournage fut terminé en 1963 et George Stevens mit plus d’un an à le monter. La première version distribuée totalisait 225 minutes. Devant le peu de succès auprès du public, la durée fut rapidement réduite à 127 minutes. Le film est ressorti sur DVD dans une version de 191 minutes en 2001 (version visionnée ici).

* Non crédités au générique, David Lean a dirigé quelques scènes d’intérieur avec Claude Rains et José Ferrer alors que Jean Negulesco a dirigé la scène de la Nativité.

* Sur l’unique réplique de John Wayne « Truly, this man was the Son of God », une légende (certainement fausse mais amusante) circule depuis la sortie. Après plusieurs prises peu convaincantes, Stevens lui dit « Duke, il nous faut quelque chose de plus. Lève les yeux vers lui et donne-nous de la crainte. » (« Duke, what we need in this line is something more. Look up at the man and give us some awe. ») Wayne acquiesce et, à la prise suivante, lève les yeux vers la croix et dit : « Awww, truly this man was the Son of God. »
A noter que la version finale de cette réplique n’est guère plus brillante, on se demande vraiment comment un metteur en scène peut laisser une réplique si mal dite dans un film. Elle est tellement mauvaise qu’elle est sur Youtube

La Plus Grande Histoire jamais contée
Max von Sydow (dont c’est le premier film américain) dans La Plus Grande Histoire jamais contée de George Stevens.

29 novembre 2017

L’Invitée (1969) de Vittorio De Seta

Titre original : « L’invitata »

L'invitéeAnne voit son mari rentrer d’une conférence à l’étranger avec une jeune femme suédoise qu’il dit vouloir héberger quelque temps pour l’aider à s’intégrer en France. Devant l’évidence d’une relation entre eux, Anne s’enfuit avec l’intention d’aller dans le sud de la France où sa famille possède une maison. Comprenant qu’elle est au bord de la dépression, François, son patron architecte, lui propose de l’emmener en voiture… Sur un scénario cosigné par Tonino Guerra (grand scénariste qui a écrit pour Antonioni, Fellini, Rosi, etc.), L’invitée est un film franco-italien qui se présente comme un road-movie : en chemin, Anne, ébranlée, et François, plutôt attentionné, vont apprendre à se connaitre. Ils se découvrent. La narration se déroule paisiblement dans un style qui se situe dans le prolongement de la Nouvelle Vague. Elle privilégie le point de vue de la femme et ses interrogations. Le fond est une réflexion sur la jalousie, la possession, la vulnérabilité. L’épisode du peintre met subtilement en relief certains aspects des relations humaines : sans que rien ne soit dit, l’attirance entre deux êtres est éclatante. L’épilogue est plus discutable et peut être vu, au mieux comme une ode à l’amour libre, au pire comme une célébration de la soumission de la femme… disons qu’il s’inscrit dans l’esprit de son époque.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Joanna Shimkus, Michel Piccoli, Paul Barge, Clotilde Joano, Jacques Perrin
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Remarque :
* Vittorio De Seta (qui est bien moins connu que son presque homonyme Vittorio De Sica) est un réalisateur italien, ancien documentariste, qui n’a que peu tourné pour le cinéma. L’invitée est son troisième long métrage.

L'invitée
Lorna Heilbron, Joanna Shimkus et Jacques Perrin dans L’invitée de Vittorio De Seta.

12 novembre 2017

Le Refroidisseur de dames (1968) de Jack Smight

Titre original : « No Way to Treat a Lady »

Le Refroidisseur de damesUn pasteur, paraissant d’humeur fort gaie, s’introduit chez une veuve sexagénaire. Après l’avoir mise en confiance, il l’étrangle et dépose le cadavre dans la salle de bains. Le détective Morris Brummell est chargé de l’affaire… Basé sur un roman de William Goldman, le scénario de No Way to Treat a Lady comporte certaines originalités, à la fois dans le mode opératoire de ce tueur en série et dans le jeu qu’il joue avec la police. Le moyen utilisé par la police pour le forcer à se dévoiler est aussi inattendu. Certes, ces originalités paraissent moins criantes après un demi-siècle supplémentaire de thrillers mais on peut se demander pourquoi, avec ces atouts, le résultat paraît si fade. Ce n’est pas la faute de Rod Steiger qui fait une belle prestation dans ses multiples déguisements, donnant de la puissance à son personnage, sans aucun excès. Non, les raisons sont plutôt à chercher du côté de la mise en scène de Jack Smight qui a bien du mal à trouver la difficile symbiose recherchée entre le film noir et la comédie. L’assemblage est au moins inattendu mais l’ensemble montre une certaine mollesse. Le film nous laisse sur une vague impression qu’il aurait pu être beaucoup mieux…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rod Steiger, Lee Remick, George Segal
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Le refroidisseur de dames
Rod Steiger dans l’un de ses multiples déguisements de Le Refroidisseur de dames de Jack Smight.

Le refroidisseur de dames
Lee Remick et George Segal dans Le Refroidisseur de dames de Jack Smight.

30 octobre 2017

La Grande Combine (1966) de Billy Wilder

Titre original : « The Fortune Cookie »

La Grande combineLors d’un match de football américain, le caméraman Harry Hinkle est violemment heurté par le joueur Boom Boom Jackson. Le beau-frère d’Harry, un avocat peu scrupuleux, lui conseille de simuler la paralysie pour toucher l’assurance… Après le scandale de Kiss Me Stupid, Billy Wilder et I.A.L. Diamond se retrouvent comme « les parents d’un enfant à deux têtes qui n’osent plus avoir de rapports sexuels ». Les deux compères mettent finalement un terme à leur abstinence en écrivant cette comédie qui fustige cette fois, non plus la luxure, mais la cupidité. Dans ce portrait au vitriol, la vénalité est omniprésente, seul un personnage est épargné : le footballeur noir, dont la naïveté est toutefois trop excessive pour être crédible. L’équilibre entre la satire mordante et l’humour se révèle un peu délicat mais le film regorge de ces one-liners typiques de Wilder, le plus souvent de la bouche de Walter Matthau qui est vraiment le pilier de l’ensemble. L’acteur fut d’ailleurs récompensé par un Oscar. The Fortune Cookie n’est sans doute pas un grand Billy Wilder mais n’en est pas moins plus que plaisant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Walter Matthau, Ron Rich, Judi West, Cliff Osmond
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Fortune Cookie
Ron Rich, Jack Lemmon et Walter Matthau dans La Grande Combine de Billy Wilder.

Remarques :
* Comme pour plusieurs de ses films des années soixante (The ApartmentOne, Two, ThreeKiss me Stupid), Billy Wilder reste fidèle au Cinémascope noir et blanc.
* Le tournage a du s’interrompre plusieurs semaines à la suite d’une crise cardiaque de Walter Matthau. Lorsqu’il fut en état de reprendre le tournage, l’acteur dut porter un gros manteau et autres rembourrages pour cacher sa perte de poids.
* Le premier de douze films avec le tandem Jack Lemmon / Walter Matthau.
* Aux Etats-Unis, on appelle « Fortune Cookie » le petit gâteau, servi à la fin du repas dans les restaurants chinois, dans lequel on trouve un morceau de papier où est écrit une maxime, une citation ou un « proverbe chinois ».
* Le film fut distribué au Royaume-Uni sous le titre Meet Whiplash Willie.
* 200 000 dollars de 1966 sont équivalents à 1 500 000 dollars d’aujourd’hui.

The Fortune Cookie
Jack Lemmon et Walter Matthau dans La Grande Combine de Billy Wilder (photo publicitaire).

The Fortune Cookie
Judi West, Jack Lemmon et Cliff Osmond dans La Grande Combine de Billy Wilder (photo publicitaire).

14 octobre 2017

L’île mystérieuse (1961) de Cy Endfield

Titre original : « Mysterious Island »

L'île mystérieuseDurant la guerre civile américaine, des soldats prisonniers profitent d’une tempête pour s’évader à bord d’un ballon. Ils partent à la dérive vers l’ouest, ballotés par les vents violents et finissent par s’échouer sur une île qui semble déserte… Ce film est l’adaptation la plus connue du roman de Jules Verne L’île mystérieuse qui fait suite à son roman 20 mille lieues sous les mers. Les producteurs craignant qu’une transposition fidèle soit ennuyeuse, des animaux géants et deux personnages féminins ont été ajoutés à l’histoire. Ces animaux géants sont animés en stop-motion par le maitre en la matière, Ray Harryhausen. Bien entendu, les incrustations paraissent voyantes à nos yeux modernes mais n’en sont pas moins remarquables pour l’époque. Une fois de plus, c’est le compositeur Bernard Herrmann (le compositeur attitré d’Alfred Hitchcock) qui donne à ces animations toute leur puissance. L’ensemble est de bonne facture, assez prenant et se regarde aujourd’hui sans déplaisir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Craig, Joan Greenwood, Michael Callan, Gary Merrill, Herbert Lom
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Remarque :
* Les extérieurs sur l’île ont été tournés en Espagne.

Adaptations du roman de Jules Verne :
L’île mystérieuse (The Mysterious Island) (1929) de Lucien Hubbard avec Lionel Barrymore (muet sonorisé)
Tainstvennyy ostrov (1941) du russe Eduard Pentslin
Mysterious Island (1951) de Spencer Gordon Bennet avec Richard Crane
L’île mystérieuse (Mysterious Island) (1961) de Cy Endfield
L’île mystérieuse (La isla misteriosa) (1973) de Juan Antonio Bardem et Henri Colpi avec Omar Sharif (également décliné en série TV).
L’île mystérieuse (Mysterious Island) de Russell Mulcahy (2005, TV) avec Kyle MacLachlan et Patrick Stewart
Voyage au centre de la Terre 2: L’île mystérieuse (Journey 2: The Mysterious Island) de Brad Peyton (2012) avec Dwayne Johnson et Michael Caine
Jules Verne’s the Mysterious Island (2012) de Mark Sheppard

L'île mystérieuse
Dan Jackson, Michael Callan, Gary Merrill, Michael Craig et Percy Herbert dans L’île mystérieuse de Cy Endfield.

L'île mystérieuse
Gary Merrill, Beth Rogan et Joan Greenwood dans L’île mystérieuse de Cy Endfield.

6 octobre 2017

L’inquiétante dame en noir (1962) de Richard Quine

Titre original : « The Notorious Landlady »

L'inquiétante dame en noirUn jeune diplomate américain (Jack Lemmon) muté à Londres postule pour louer un appartement auprès d’une ravissante jeune femme (Kim Novak). Il ignore qu’elle est suspectée d’avoir assassiné son mari qui a disparu sans que l’on ait jamais retrouvé le corps… Blake Edwards a co-écrit le scénario de ce Notorious Landlady, une comédie qui rassemble Kim Novak et Jack Lemmon pour la troisième fois (après Phffft en 1954 et Bell, Book and Candle en 1958). Fred Astaire est le troisième larron sur l’affiche, ici dans un rôle non dansant qui apporte une petite touche de classicisme à l’ensemble. Jack Lemmon joue avec sa nonchalance habituelle et assure à lui seul tout l’humour. Le film peut être décrit comme une parodie des films de suspense à la Hitchcock. Cette amusante comédie n’eut bizarrement que peu de succès à sa sortie et c’est sans doute pour cette raison qu’il est très rarement cité dans les filmographies. Assez injustement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kim Novak, Jack Lemmon, Fred Astaire, Lionel Jeffries
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Quine sur le site IMDB.

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The Notorious Landlady
Jack Lemmon et Kim Novak (qui n’est à aucun moment habillée en noir) dans L’inquiétante dame en noir de Richard Quine.

The Notorious Landlady
Lionel Jeffries, Fred Astaire et Jack Lemmon dans L’inquiétante dame en noir de Richard Quine.

The Notorious Landlady
Jack Lemmon, Richard Quine et Kim Novak sur le tournage de L’inquiétante dame en noir de Richard Quine.

Remarque :
* A cette époque, Jack Lemmon aidait son père dont le cancer était dans un stade très avancé. John Uhler Lemmon II a un petit rôle de figuration. Lors du concert en plein air à la fin du film, il est l’un des hommes âgés en chaise roulante, on le voit dans un rapide gros plan. Il décèdera quelques semaines plus tard.

8 septembre 2017

Alamo (1960) de John Wayne

Titre original : « The Alamo »

Alamo1836. Le Texas, alors mexicain, lutte pour son indépendance. Le général Sam Houston demande au colonel Travis de tenir coûte que coûte le Fort Alamo vers lequel se dirigent les troupes du dictateur mexicain Santa Anna. Il recevra l’aide de Davy Crockett… A côté de sa carrière d’acteur, John Wayne a également réalisé deux longs métrages. Alamo est le premier d’entre eux (1), écrit sur mesure par James Edward Grant. L’acteur n’est pas réputé pour ses idées progressistes mais, miraculeusement, il abandonne beaucoup de ses partis-pris dès qu’il s’agit de western. Tout en prenant des libertés avec la réalité historique, Alamo prône les valeurs républicaines et met en valeur l’héroïsme de ceux qui sont morts pour elles. Le film a certains atouts mais il paraît interminable (2h40 dans sa version courte) et la bataille tant annoncée se fait quelque peu attendre. Le propos reste basique et les dialogues sont assez pesants. En revanche, les scènes de combat sont réussies avec une impressionnante figuration de 7000 hommes et 1500 chevaux. A noter que les mexicains sont décrits, eux-aussi, comme courageux (2). La photographie est assez belle, ce qui n’est guère étonnant quand on sait qu’elle est l’œuvre de William Clothier qui a si souvent travaillé pour John Ford. Le film a connu un certain succès populaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John Wayne, Richard Widmark, Laurence Harvey, Frankie Avalon, Patrick Wayne, Linda Cristal
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Pour lire une présentation (très) enthousiaste : DVDClassik

Remarques :
* John Ford a dirigé certaines scènes mais il est difficile de savoir exactement combien car les témoignages sont contradictoires sur ce point. Cliff Lyons a également réalisé avec une seconde équipe.
* La durée d’Alamo fut réduite de 40 minutes quelques semaines après sa sortie. D’abord considérée comme perdue, la version complète (200 minutes) a refait surface dans les années 80.

(1) Le second sera Les Bérets verts (1968), film réactionnaire et raciste sur la Guerre du Vietnam, et formellement très en deçà d’Alamo.
(2) Rappelons que les deux premières épouses de John Wayne étaient mexicaines (la troisième était péruvienne).

Alamo
Richard Widmark et John Wayne dans Alamo de John Wayne.

Alamo
Un des plus beaux plans d’Alamo : David Crockett et sa troupe émergeant d’une colline où se tiennent ses deux éclaireurs. C’est beau comme du John Ford!