5 août 2024

La Mia signora (1964) de Mauro Bolognini, Tinto Brass et Luigi Comencini

La Mia signoraMa femme est une comédie italienne à sketches réalisée par Mauro Bolognini, Luigi Comencini et Tinto Brass. Les cinq segments sont joués par le même duo d’acteurs, Alberto Sordi et Silvana Mangano. Comme souvent dans les films à sketches, les segments sont de qualité inégale mais, hélas, sans jamais s’élever très haut malgré les signatures prestigieuses. Le plus notable est certainement le second, Eritrea de Luigi Comencini, qui sera repris par Sergio Corbucci dans son film Rimini Rimini (1987). Le plus amusant est à mes yeux le dernier, L’Automobile de Tinto Brass, très court (5 minutes). De Mauro Bolognini, qui a signé beaucoup de sketches de comédie entre 1964 et 1968, I Miei Cari est court et plutôt amer dans son humour alors que le long Luciana oscille entre drame et comédie sans parvenir à briller dans aucun de ces deux registres. Il est, lui aussi, finalement assez amer.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Silvana Mangano, Claudio Gora
Voir la fiche du film et la filmographie de Mauro Bolognini, Tinto Brass et Luigi Comencini sur le site IMDB.

Les sketches :
L’uccellino (Le Petit Oiseau) de Tinto Brass (7’) : Une femme nourrit une affection maniaque pour son canari et le gâte au-delà de toute limite. Son mari, se voyant totalement ignoré et exaspéré par cette situation, élabore un plan complexe pour supprimer l’oiseau.

Eritrea de Luigi Comencini (38’) : Le promoteur Sartoletti a besoin de faire valider un projet de construction d’hôtel. Il fait tout ce qu’il peut pour s’attirer les bonnes grâces du maire. Ce dernier l’ignore superbement jusqu’à ce qu’il change d’attitude lorsqu’il voit Eritrea (une prostituée que Sartoletti a rencontrée par hasard) qu’il prend pour la femme de Sartoletti.

I miei cari (Ma famille) de Mauro Bolognini (9’): Un homme cloué sur son lit d’hôpital voit sa femme, son fils et sa belle-mère lui reprocher de ne pas assumer ses responsabilités de père de famille.

Luciana de Mauro Bolognini (35’) : Giovanni et Luciana se rencontrent par hasard au restaurant de l’aéroport de Fiumicino : tous deux accompagnent leurs conjoints respectifs. Lorsqu’une grave panne est annoncée sur le train d’atterrissage de l’avion à bord duquel ils sont partis, ils constatent qu’ils sont dans la même situation : tous deux ont en effet contracté un mariage d’intérêt pour le regretter ensuite.

L’Automobile (L’Automobile) de Tinto Brass (7’) : Accompagné de sa femme, un homme se rend au commissariat pour signaler le vol de sa Jaguar, à laquelle il est obsessionnellement attaché. Sa femme doit témoigner des circonstances dans lesquelles le vol a eu lieu.

Alberto Sordi et Silvana Mangano dans le segment Luciana de Mauro Bolognini

24 juillet 2024

Maciste contre les hommes de pierre (1964) de Giacomo Gentilomo

Titre original : « Maciste e la regina di Samar »

Maciste contre les hommes de pierre (Maciste e la regina di Samar)La maléfique reine de Samar a passé un pacte avec les « hommes de pierre », des extra-terrestres venus de la Lune. Elle accepte de leur livrer en sacrifice des enfants de son peuple en échange de leur aide pour devenir toute puissante. Averti, Maciste ne peut rester sans intervenir…
Maciste contre les hommes de pierre est un péplum italo-français, réalisé par Giacomo Gentilomo. Il met en scène le personnage de Maciste, personnage populaire du cinéma italien (qui, à la différence d’Hercule, n’a pas d’origines divines). Le personnage a été inventé par Giovanni Pastrone pour Cabiria (1913), il fut ensuite très populaire dans les années 20 avant de retrouver une nouvelle jeunesse avec l’âge d’or des péplums italiens vers 1960. Ici, il doit affronter une séduisante reine vénéneuse et un sombre personnage qui contrôle des « hommes de pierre » fort bien représentés. Le film a été remarqué surtout pour cet effet spécial. Le reste est loin d’être aussi remarquable. L’histoire est très basique, elle ne cherche même pas à s’inscrire dans l’Antiquité et l’étirement du récit est assez visible : il y a par exemple une scène étonnamment longue vers la fin où les personnages errent inutilement pendant six bonnes minutes dans des éléments déchaînés, une scène très répétitive dont on a bien du mal à voir l’intérêt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sergio Ciani (alias Alan Steel), Jany Clair, Anna Maria Polani, Nando Tamberlani
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Remarque :
* Le personnage de Maciste n’étant pas assez connu du public américain, la version anglaise a pour titre Hercules Against the Moon Men.
* Les scènes à l’intérieur de la montagne ont été tournées en sépia plutôt qu’en couleurs, d’où la pompeuse mention « Cromoscope » sur l’affiche (« Cosmicolor » sur l’affiche anglaise).

Maciste contre les hommes de pierre (Maciste e la regina di Samar) de Giacomo Gentilomo.

2 juin 2024

La Victime (1961) de Basil Dearden

Titre original : « Victim »

La Victime (Victim)Grand avocat londonien et père de famille, Melville Farr est sur le point d’embrasser une carrière de juge. Lorsque Jack « Boy » Barrett, son ancien amant victime de chantage, l’appelle à l’aide, Farr refuse de l’écouter, craignant pour sa carrière. Peu de temps après, Barrett est retrouvé pendu dans sa cellule. Bouleversé par cette nouvelle, l’avocat décide alors de retrouver la trace des maîtres-chanteurs…
La Victime est un film britannique réalisé et coproduit par Basil Dearden. Le film a une indéniable valeur sociologique car il dresse un portrait de la situation de la pénalisation de l’homosexualité en Angleterre au début des années soixante : si après 1957, les homosexuels (alors passibles d’une peine de 10 ans de prison) étaient un peu moins poursuivis par la police, ils étaient couramment à la merci de maîtres-chanteurs sans scrupule. Le plus remarquable dans ce film est la façon dont il traite ce sujet très délicat à l’époque : le récit est très équilibré, sans militantisme, il met l’accent sur l’amour et sur l’attachement. Son succès relatif aurait joué un rôle déterminant dans la libéralisation des mentalités et de la loi britannique (1). C’est le premier film britannique qui utilise le terme « homosexualité ». Beaucoup d’acteurs ont refusé le rôle mais Dick Bogarde n’a pas hésité à prendre de gros risques : à l’instar de son personnage, il risquait d’y sacrifier sa carrière. Il était alors un acteur très connu, mais dans des rôles plutôt légers. Il montre ici une belle intensité. Ce film (et bien entendu, peu après, The Servant de Losey) sera finalement pour lui un tournant. L’accueil de la critique anglaise sera plutôt bonne… alors que, bizarrement, la critique française a méprisé le film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Sylvia Syms, Dennis Price, Anthony Nicholls, Peter McEnery, Donald Churchill, Derren Nesbitt
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(1) La dépénalisation des relations homosexuelles pour les plus de 21 ans se fera en 1967 (Angleterre et Pays de Galles), en 1980 (Ecosse) et en 1982 (Irlande du Nord). En 2000, la limite d’âge sera minorée à 16 ans.

Sylvia Syms et Dirk Bogarde dans La Victime (Victim) de Basil Dearden.

13 mai 2024

Des filles pour l’armée (1965) de Valerio Zurlini

Titre original : « Le soldatesse »

Des filles pour l'armée (Le soldatesse)Grèce, 1941. Les italiens occupent le pays gagné par les allemands. Un lieutenant a pour mission d’escorter un groupe de douze prostituées qui doivent être réparties dans divers campements de soldats. Ces filles ont accepté pour survivre et échapper à la faim…
Des filles pour l’armée est un film italien réalisé par Valerio Zurlini, adapté d’un roman de Ugo Pirro paru en 1956. C’est une sorte de road-movie, un voyage en camion constamment en butte à des évènements contraires pendant lequel nous voyons évoluer le regard de ce lieutenant sur ces femmes qu’il comprend de mieux en mieux. Son caractère intègre contraste avec ceux des deux autres militaires, plus opportunistes, qui l’accompagnent. Le portrait de trois ou quatre femmes acquiert peu à peu une belle profondeur. Zurlini est le cinéaste des sentiments et il le prouve une fois encore par son approche délicate. Mais si le film assez unique en son genre, c’est aussi parce qu’il ne cache rien de l’histoire de l’Italie, d’abord sur les circonstances de l’invasion de la Grèce (une bravade inutile de Mussolini) et surtout sur les exactions des forces italiennes d’occupation (sans chercher à se défausser sur les soldats allemands). Le film ne fut pas bien considéré par la critique qui, assez bizarrement, considérait que la charge contre le fascisme n’était pas assez forte (ce sont des soldats italiens ordinaires qui commettent ces exactions et non les chemises noires ouvertement fascistes). Des filles pour l’armée est cependant un film très complet, étonnamment féministe, parfaitement équilibré. L’interprétation est en outre excellente.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tomas Milian, Mario Adorf, Anna Karina, Marie Laforêt, Lea Massari
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Tomas Milian et Marie Laforêt dans Des filles pour l’armée (Le soldatesse) de Valerio Zurlini.

26 avril 2024

Comment voler un million de dollars (1966) de William Wyler

Titre original : « How to Steal a Million »

Comment voler un million de dollars (How to Steal a Million)Le directeur d’un grand musée parisien demande à un collectionneur français réputé, Charles Bonnet, de lui prêter une œuvre, la statuette Vénus du célèbre sculpteur Cellini. Le collectionneur la confie au musée au grand dam de sa fille Nicole, car c’est un faux, jadis exécuté par son grand-père. Elle est seule à savoir que son farfelu de père est, comme son grand-père, un faussaire de génie. Lorsqu’elle apprend que la statue doit être expertisée, elle décide de la voler au musée avec l’aide d’un cambrioleur qu’elle a surpris chez elle en train de voler un Van Gogh, œuvre de son père…
Comment voler un million de dollars est un film américain réalisé par William Wyler, adaptation d’une nouvelle de George Bradshaw, Venus Rising. Il s’agit d’une amusante comédie romantique construite autour d’Audrey Hepburn. C’est le troisième et dernier film de William Wyler avec l’actrice qui l’avait révélée treize ans auparavant avec Vacances romaines (Roman Holiday, 1953). C’est très plaisant, il y a de bonnes trouvailles dans les situations et l’humour est omniprésent. L’histoire est bien entendu totalement improbable. Les décors sont d’Alexandre Trauner. Délicieux, un peu anodin sans doute, mais bien amusant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, Peter O’Toole, Eli Wallach, Hugh Griffith, Charles Boyer, Fernand Gravey, Marcel Dalio, Jacques Marin
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Fernand Gravey, Peter O’Toole et Audrey Hepburn dans Comment voler un million de dollars (How to Steal a Million) de William Wyler.

13 mars 2024

Don Camillo en Russie (1965) de Luigi Comencini

Titre original : « Il compagno Don Camillo »

Don Camillo en Russie (Il compagno Don Camillo)Rien ne va plus entre Don Camillo et Peppone qui a décidé de jumeler le petit village avec une commune soviétique. Don Camillo réussit à trouver une solution à ce problème en obligeant Peppone à l’emmener avec lui en Russie, déguisé en camarade communiste…
Don Camillo en Russie est un film italien réalisé par Luigi Comencini. Il s’agit du cinquième film de la série des Don Camillo et le dernier tourné avec Fernandel (1). Ce n’est pas vraiment une suite du précédent opus puisque Don Camillo et Peppone sont redevenus respectivement simple curé et maire (alors qu’ils avaient été précédemment promus monseigneur et sénateur). Assez curieusement, si l’idée de les envoyer tous deux en Russie semble prometteuse, elle n’est que très peu exploitée. Il faut attendre la moitié du film pour les voir enfin partir en Russie et il ne s’y passe finalement pas grand-chose : pas de pittoresque anticommunisme primaire à l’horizon, assez peu d’humour. Un seul bon gag (très court) sur les portraits qui disparaissent en une nuit (le remplacement de Khrouchtchev par Brejnev a eu lieu fin 1964). De toute évidence, le filon semble bien épuisé…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Gianni Garko, Graziella Granata, Paul Muller
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(1) En 1970, Fernandel ne pourra achever Don Camillo et ses contestataires sous la direction de Christian-Jaque en raison de sa maladie. L’acteur décédera en février 1971. Le personnage sera repris par Gastone Moschin et le film sortira sous le titre Don Camillo et les contestataires (Don Camillo e i giovani d’oggi) en 1972, réalisé par Mario Camerini.

Fernandel, Gino Cervi et Aldo Vasco
dans Don Camillo en Russie (Il compagno Don Camillo) de Luigi Comencini.

26 février 2024

Le Père Noël a les yeux bleus (1966) de Jean Eustache

Le Père Noël a les yeux bleusNarbonne, aux environs de Noël. Désoeuvré, Daniel rêve de s’offrir un de ces duffel-coats à la mode qui lui donnerait le courage nécessaire pour aborder les filles. Il accepte la proposition d’un photographe : se déguiser en père Noël pour poser dans la rue avec les passants…
Le Père Noël a les yeux bleus est un film français écrit et réalisé par Jean Eustache, qui avait tout juste 27 ans. Il a pu récupérer les pellicules non-utilisées sur le tournage de Masculin féminin de Jean-Luc Godard qui lui en a fait don. Il réalise ainsi son second moyen métrage mettant en scène un personnage très probablement inspiré de lui-même (il a passé toute son adolescence à Narbonne). Sous une forme bien entendu très Nouvelle vague, il exprime un certain malaise, le sentiment d’être rejeté, avant que son personnage découvre que le regard des autres sur lui change totalement grâce à son déguisement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Léaud, Gérard Zimmermann, Henri Martinez, René Gilson
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Jean-Pierre Léaud dans Le Père Noël a les yeux bleus de Jean Eustache.

24 février 2024

Don Camillo… Monseigneur! (1961) de Carmine Gallone

Titre original : « Don Camillo monsignore… ma non troppo »

Don Camillo... Monseigneur! (Don Camillo monsignore... ma non troppo)Près de dix ans ont passé. Don Camillo et Peppone sont devenus respectivement Monsignore (*) et sénateur à Rome. Les anciennes querelles sont oubliées et le climat est officiellement à la « détente ». Toutefois, la perspective d’un nouveau conflit dans leur village opposant la mairie à l’Eglise va les faire revenir à Brescello…
Don Camillo Monseigneur est un film italien réalisé par Carmine Gallone. Il s’agit du quatrième opus de la série des Don Camillo basée sur les personnages créés par l’écrivain Giovannino Guareschi. Les scénaristes jouent bien entendu sur la rivalité entre Peppone et Don Camillo, utilisant des mécanismes maintenant bien rodés mais qui fonctionnent toujours. L’humour est prévisible mais sans exagération, il se déguste comme une madeleine. Comme toujours, l’humour est souvent au détriment des communistes mais c’est sans méchanceté. Fernandel et Gino Cervi ont un jeu un plus calme mais tiennent bien leur rôle. Je dois avouer avoir trouvé le film bien plus plaisant que dans mon souvenir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Gina Rovere, Valeria Ciangottini
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(*) Monsignore = Prélat, haut dignitaire de la cour papale.

Fernandel et Gino Cervi dans Don Camillo… Monseigneur! (Don Camillo monsignore… ma non troppo) de Carmine Gallone.

Remarque :
• A plusieurs reprises, on aperçoit cet étonnant pont provisoire sur le Pô, long de plus de 400 mètres, fait de dizaines de barques alignées sur lesquelles repose la route. Nous sommes pourtant 16 ans après la fin de la guerre.

Scène de Don Camillo… Monseigneur! (Don Camillo monsignore… ma non troppo) de Carmine Gallone.

19 février 2024

L’art d’être aimé (1963) de Wojciech Has

Titre original : « Jak byc kochana »

L'art d'être aimé (Jak byc kochana)Le temps d’un voyage en avion, une célèbre actrice de radio se remémore un amour douloureux pendant l’Occupation. Tout en travaillant comme serveuse pour survivre, elle avait caché un de ses collègues-acteurs dont elle était amoureuse et qui était accusé d’avoir tué un collaborateur. Elle est allé jusqu’à accepter de jouer dans un théâtre allemand pour le protéger…
L’art d’être aimée est un film polonais écrit par Kazimierz Brandys et réalisé par Wojciech Jerzy Has. Si le film se montre d’abord un peu hermétique, il se révèle de plus en puissant par la suite. C’est une histoire vraiment tragique, sur deux plans, celui d’un grand amour non partagé et celui d’une victime de la guerre, une de ces victimes invisibles non seulement pendant l’Occupation mais aussi à la Libération puisque cette femme se laissera accuser de collaboration pour préserver l’homme qu’elle aime. C’est assez terrible car, de toutes ces souffrances, elle ne retirera rien, sinon des désillusions et des espoirs déçus. L’histoire est très forte. Dans sa forme, si le film ne montre pas la perfection esthétique des films suivants du réalisateur, on ne peut que remarquer certains très beaux plans, dûs à sa façon de placer la caméra. Barbara Krafftówna fait une remarquable prestation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Krafftówna, Zbigniew Cybulski, Artur Mlodnicki, Wienczyslaw Glinski
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Barbara Krafftówna et Zbigniew Cybulski dans L’art d’être aimé (Jak byc kochana) de Wojciech Has.

Film visible sur le site de Cinémathèque polonaise (sous-titres en anglais ou en polonais uniquement)

1 janvier 2024

Angélique, marquise des anges (1964) de Bernard Borderie

Angélique, marquise des angesXVIIe siècle. Fille du baron de Sancé de Monteloup, élevée très librement, Angélique assiste à la fomentation d’un complot entre plusieurs grands du royaume, visant à empoisonner le futur Louis XIV. Afin de la protéger de cette dangereuse découverte, elle est envoyée dans un couvent pour y faire ses études. Les années passent, et quand son père l’en fait sortir prématurément, c’est pour lui apprendre qu’elle est promise au richissime comte de Peyrac qu’on dit boiteux et défiguré par une cicatrice…
Angélique, marquise des anges est un film d’aventure français réalisé par Bernard Borderie. Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme d’Anne et Serge Golon. La réputation de cette série littéraire est d’être des romans de gare à l’eau de rose, mais ils auraient des qualités. Cette mauvaise réputation est certainement due en bonne partie aux films de Bernard Borderie, qui sont effectivement des films faciles, mêlant aventures et mise en péril d’une charmante personne, avec un petit zeste d’érotisme (pour l’époque). Ce rôle marqua définitivement la carrière de Michèle Mercier en l’enfermant dans des rôles de sex-symbol, façon Brigitte Bardot (qui était d’ailleurs le premier choix des producteurs). Cela se laisse regarder mais sans générer d’enthousiasme. Cet immense succès populaire eut de nombreuses suites.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michèle Mercier, Robert Hossein, Jean Rochefort, Claude Giraud, Giuliano Gemma
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Remarque :
• Pour l’héroïne, les auteurs des romans se sont inspirés de la marquise du Plessis-Bellière (1617-1705) qui marqua son époque par son esprit et son courage. (lire sur Wikipédia)

Michèle Mercier dans Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.
Robert Hossein et Michèle Mercier dans Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.
Jean Rochefort dans Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie.

La série Angélique au cinéma:
Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie (1964) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie (1965) avec Michèle Mercier, Claude Giraud
Angélique et le Roy de Bernard Borderie (1966) avec Michèle Mercier, Jean Rochefort
Indomptable Angélique de Bernard Borderie (1967) avec Michèle Mercier, Robert Hossein
Angélique et le Sultan de Bernard Borderie (1968) avec Michèle Mercier, Robert Hossein

Remake :
Angélique d’Ariel Zeitoun (2013) avec Nora Arnezeder, Gérard Lanvin et Tomer Sisley