30 mars 2022

Le Célibataire (1955) de Antonio Pietrangeli

Titre original : « Lo scapolo »

Le Célibataire (Lo scapolo)Paolo Anselmi est célibataire et il entend bien le rester. Il court les femmes et voudrait multiplier les aventures. Mais la vie de Paolo est solitaire et toutes ses tentatives de séduction ne sont pas couronnées de succès…
Le Célibataire est un film italien réalisé par Antonio Pietrangeli. Il en a coécrit le scénario avec Ruggero Maccari et Ettore Scola. Alberto Sordi était déjà assez connu et commençait à enchaîner les tournages. Ici, son personnage est celui qu’il interprétera si souvent, un « italien moyen » un peu lâche et plutôt pitoyable. Le propos fustige le machisme ambiant, le refus du mariage reposant sur la crainte de perdre une liberté fantasmée, nourrie par les affabulations et récits d’aventures. Si le thème général paraît bien classique, il faut garder à l’esprit que nous sommes en 1955, donc au tout début de la grande époque de la comédie italienne. Le scénario est assez libre dans les enchainements de scènes, l’ensemble manque parfois un peu de liant ; ce sont des tranches de vie. Le film peine à s’envoler et reste assez mineur, mais sa date de sortie pousse à une certaine indulgence.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Sandra Milo, Nino Manfredi, Madeleine Fischer
Voir la fiche du film et la filmographie de Antonio Pietrangeli sur le site IMDB.

Voir les autres films de Antonio Pietrangeli chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Antonio Pietrangeli

Remarque :
* Alberto Sordi est resté célibataire toute sa vie.

Le Célibataire (Lo scapolo)Alberto Sordi dans Le Célibataire (Lo scapolo) de Antonio Pietrangeli.

22 mars 2022

Meurtre à l’italienne (1959) de Pietro Germi

Titre original : « Un maledetto imbroglio »

Meurtre à l'italienne (Un maledetto imbroglio)Un vol de bijoux a été commis dans un immeuble bourgeois de Rome. Le commissaire Ingravallo porte d’abord ses soupçons sur le fiancé d’Assuntina, la domestique de Liliana Banducci, qui vit dans l’appartement d’en face. Mais l’affaire se révèle plus complexe que prévu quand, quelques jours plus tard, on retrouve Liliana Banducci assassinée…
Meurtre à l’italienne est un film italien réalisé par Pietro Germi. Il est adapté du roman connu en français sous les deux titres L’Affreuse Embrouille de via Merulana ou L’Affreux Pastis de la rue des Merles (Quer pasticciaccio brutto de via Merulana) de Carlo Emilio Gadda, paru en 1957. Il s’agit d’une enquête policière où le réalisateur Pietro Germi s’est octroyé le rôle principal, un inspecteur plutôt désagréable et aigri qui se targue de savoir lire les personnalités, accoutumé qu’il est aux travers de l’âme humaine. Comme le titre original l’indique, l’intrigue est particulièrement embrouillée. Trop de points semblent incohérents. Il ne nous reste alors qu’à profiter des petites touches de peinture sociale, de la bourgeoisie romaine aux milieux populaires. L’ensemble se regarde sans réel déplaisir mais sans enthousiasme non plus. Il manque probablement d’éléments un tant soit peu attractifs (personnages ou situations). Claudia Cardinale, ici dans l’un des ses premiers films, n’a qu’un petit rôle. Meurtre à l’italienne est incontestablement un film mineur dans la filmographie de Pietro Germi.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pietro Germi, Claudia Cardinale, Franco Fabrizi, Cristina Gaioni, Claudio Gora, Eleonora Rossi Drago
Voir la fiche du film et la filmographie de Pietro Germi sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pietro Germi chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* L’immeuble est situé Piazza Farnese, en face du Palais Farnèse qui abrite l’ambassade de France à Rome.

Meurtre à l'italienne (Un maledetto imbroglio)Pietro Germi, Claudia Cardinale et Eleonora Rossi Drago dans Meurtre à l’italienne (Un maledetto imbroglio) de Pietro Germi.

11 mars 2022

Les adolescentes (1960) de Alberto Lattuada

Titre original : « Dolci inganni »

Les adolescentes (Dolci inganni)Francesca, adolescente de dix-sept ans, issue d’un milieu aisé, se réveille un matin après un rêve sensuel qui la trouble. Au lieu de se rendre au lycée comme habituellement, elle fait une visite impromptue chez Enrico, un séduisant architecte, ami de la famille mais de vingt ans son aîné, car il était dans son rêve…
Les adolescentes (Dolci inganni = douces déceptions) est un film franco-italien, co-écrit et réalisé par Alberto Lattuada. Cet éclectique réalisateur italien a touché à tous les genres au cours de sa carrière. Ici, il s’agit d’un portrait de jeune fille dans ligne de son Guendalina (1957). Mais alors que ce dernier était de facture classique, Les adolescentes est plus libre de forme, montrant une certaine inspiration de la Nouvelle Vague. Les jeunes filles de Lattuada sont sérieuses : si leur principal sujet de préoccupation est l’amour, elles restent réfléchies et s’interrogent sur l’amour physique. En 1960, le sujet était tabou et le film fut malmené par la censure (toute la scène qui ouvre le film a longtemps été coupée), d’autant plus que la jeune fille côtoie des personnes aux mœurs très libres. En outre, Lattuada se plait à souligner la sensualité et la féminité des adolescentes. Il parvient parfaitement toutefois à restituer la complexité de l’adolescence et du passage à l’âge adulte qui peut s’avérer, comme le titre original l’indique, être décevant. Le film connut le succès. Il a révélé Catherine Spaak, alors âgée de 15 ans.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Christian Marquand, Catherine Spaak, Jean Sorel, Milly
Voir la fiche du film et la filmographie de Alberto Lattuada sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alberto Lattuada chroniqués sur ce blog…

Les adolescentes (Dolci inganni)Catherine Spaak et Christian Marquand dans Les adolescentes (Dolci inganni) de Alberto Lattuada.

26 février 2022

La Vengeance d’Hercule (1960) de Vittorio Cottafavi

Titre original : « La vendetta di Ercole »

La Vengeance d'Hercule (La vendetta di Ercole)Hercule accomplit le dernier de ses douze travaux qui consiste à tuer Cerbère, le chien à trois têtes gardien de la porte des Enfers. Libéré de la malédiction des dieux, il peut enfin rentrer chez lui à Thèbes pour retrouver sa femme Déjanire et son fils Illo. Conseillé par la sibylle, il s’oppose au mariage de son fils avec Théa, fille adoptive d’Eurytos, roi usurpateur d’Écalia. Euritos, pour se débarrasser d’Hercule, se sert d’une esclave, la belle Alsinoé, pour faire croire à Illo que son père aime aussi Théa…
La Vengeance d’Hercule est un film franco-italien réalisé par Vittorio Cottafavi qui signe là son troisième péplum. L’idée était de donner une suite au film d’une société concurrente, Les Travaux d’Hercule (Le fatiche di Ercole, 1958) de Pietro Francisci, qui avait connu un très grand succès. La popularité de l’acteur et bodybuilder Steve Reeves a poussé les producteurs à lui chercher un équivalent. Ce sera Mark Forest, un ancien de la troupe de Mae West, sans expérience d’acteur. L’histoire est une suite de traitrises où chacun s’emploie d’essayer de tuer son voisin pour les beaux yeux d’une belle. Ce sont toutefois les démonstrations de force d’Hercule qui font le spectacle. Même si les effets spéciaux ne sont pas toujours des plus réussis, le film ne laisse regarder sans déplaisir. Il ne figure pas toutefois parmi les meilleurs du genre. Il connut un beau succès à sa sortie et Mark Forrest continuera sa carrière d’acteur quelques années, notamment dans la série des Maciste.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Mark Forest, Broderick Crawford, Gaby André, Renato Terra, Sandro Moretti
Voir la fiche du film et la filmographie de Vittorio Cottafavi sur le site IMDB.

Voir les autres films de Vittorio Cottafavi chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Vittorio Cottafavi

Remarque :
* Comme Universal détenait les droits sur le personnage d’Hercule, la version américaine (produite par American Interntional Picture) a eu pour titre « Goliath and the Dragon » pour créer une suite au film « Goliath and the Barbarians » de Carlo Campogalliani (1959). Le nom du héros est changé pour Emilius et une scène de combat contre un dragon en stop-motion est ajoutée.

La Vengeance d'Hercule (La vendetta di Ercole)Mark Forest dans La Vengeance d’Hercule (La vendetta di Ercole) de Vittorio Cottafavi.

14 janvier 2022

Le Témoin à abattre (1973) de Enzo G. Castellari

Titre original : « La polizia incrimina la legge assolve »

Le Témoin à abattre (La polizia incrimina la legge assolve)A Gênes, l’impétueux commissaire Belli tente de remonter la filière du trafic de drogue pour atteindre ceux qui en sont à la tête. Face à une organisation tentaculaire, et aux prises avec un système administratif verrouillé, son enquête va vite tourner au cauchemar…
Le Témoin à abattre est un film italien réalisé par Enzo G. Castellari, réalisateur de nombreux westerns-spaghetti. Mais ici, c’est d’un poliziottesco dont il s’agit, c’est-à-dire un de ces films italiens de série B des années soixante-dix donnant une bonne part à la violence (on parle aussi de « polar-spaghetti »). Ici, l’histoire met en relief la corruption des notables de la ville qui bénéficient de protection politique. Le film débute par une longue course-poursuite automobile dans la ville de Gênes, assez spectaculaire et intense, parfaitement réglée par Rémy Julienne. Le scénario se déroule ensuite avec une indéniable maitrise et les scènes d’action sont assez réussies. La violence reste (visuellement) très modérée par rapport aux standards actuels. Enzo G. Castellari utilise fréquemment le ralenti et aussi, années soixante-dix oblige, le zoom. Franco Nero a un jeu plutôt excessif, notamment lorsqu’il s’emporte (ce qui est souvent le cas). Le réalisateur dit avoir été influencé par Bullitt mais, en réalité, le film évoque fortement The French Connection de William Friedkin (1971) et la présence de Fernando Rey accentue cette impression. Quoiqu’il en soit, l’ensemble est de bonne facture. Gros succès à sa sortie. (Vu dans sa version internationale, doublé en anglais)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Franco Nero, James Whitmore, Delia Boccardo, Fernando Rey, Duilio Del Prete
Voir la fiche du film et la filmographie de Enzo G. Castellari sur le site IMDB.

Le Témoin à abattre (La polizia incrimina la legge assolve)Franco Nero dans Le Témoin à abattre (La polizia incrimina la legge assolve) de Enzo G. Castellari.

28 décembre 2021

Nous nous sommes tant aimés! (1974) de Ettore Scola

Titre original : « C’eravamo tanto amati »

Nous nous sommes tant aimés! (C'eravamo tanto amati)Italie, 1944. Gianni, Nicola et Antonio se lient d’amitié alors qu’ils ont pris le maquis pour combattre les Allemands. Lorsque sonne l’heure de la libération, un monde nouveau s’offre à eux. Militants fervents, pleins de rêves et d’illusions, les voici prêts à faire la révolution. Mais ils vont avoir des parcours très différents…
Nous nous sommes tant aimés! est un film italien réalisé par Ettore Scola. Il en a écrit le scénario, particulièrement brillant, avec le fameux duo Age et Scarpelli. Il s’agit du constat amer de l’échec des idéaux d’une génération : « Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés ! » se lamente Nicola. Le récit est habilement construit autour de trois personnages qui symbolisent trois attitudes différentes (l’intellectuel égocentrique, l’arriviste compromis, l’homme simple qui subit mais ne renonce pas). Un personnage féminin, également en perte d’illusions, les relie entre eux. Le propos de Scola est terriblement pessimiste puisque le seul des trois qui s’en tire assez bien est très candide, même un peu simplet. Tous les trois (quatre avec la femme) ont le sentiment d’avoir gâché leur vie. Malgré cette noirceur de propos, le film est amusant, mêlant comédie, engagement politique et drame comme seul le cinéma italien parvient à le faire. Sur ce plan, Nous nous sommes tant aimés! est proche de la perfection. De plus, Ettore Scola s’amuse avec de petits effets visuels ou narratifs, pas toujours parfaitement intégrés au récit mais qui renforcent l’aspect comédie. Le film nous offre aussi une mise en abyme du cinéma avec, en prime, une scène reconstituée du tournage de La Dolce Vita avec Fellini et Mastroianni apparaissant dans leur propre rôle. Cette scène, presque irréelle, symbolise la part de rêve qu’apporte le cinéma. L’interprétation est de tout premier ordre, y compris dans les seconds rôles (Aldo Fabrizi campe un industriel sans scrupule de façon  remarquable). Le film connut un grand succès.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Stefania Sandrelli, Stefano Satta Flores, Giovanna Ralli, Aldo Fabrizi
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ettore Scola chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Ettore Scola

 Nous nous sommes tant aimés! (C'eravamo tanto amati)Stefano Satta Flores, Vittorio Gassman et Nino Manfredi
dans Nous nous sommes tant aimés! (C’eravamo tanto amati) de Ettore Scola.

Remarques :
* Le film est dédié à Vittorio de Sica qui est décédé alors que le film était en cours de montage. Il en avait toutefois vu une copie de travail. La scène où il apparaît dans le film est un document enregistré par Ettore Scola lors d’une manifestation où De Sica s’exprimait face à des enfants.
* Le premier projet de scénario ne comportait qu’un personnage qui s’enthousiasmait pour Le Voleur de bicyclette et dont l’obsession était de rencontrer De Sica pour le suivre. De Sica jouait son propre rôle et trouvait toujours en face de lui ce grillon bavard qui le suivait, le réprimandait, le persécutait…
(Propos rapportés par Jean A. Gili dans Le Cinéma italien tome 1, éd. 10/18, 1978 et repris dans son merveilleux ouvrage Le Cinéma italien, éd. de la Martinière, 2011)

22 décembre 2021

La Belle de Rome (1955) de Luigi Comencini

Titre original : « La bella di Roma »

La Belle de Rome (La bella di Roma)À Rome, Nannina est fiancée à Mario, un boxeur emprisonné après une bagarre avec un policier. Elle est alors embauchée comme caissière au bistrot d’Oreste, un veuf qui la courtise bientôt. Gracco, un voisin d’Oreste, lui fait également des avances, bien que marié à Ines…
Les films que Luigi Comencini a signés dans les années cinquante sont essentiellement commerciaux, ils n’ont pas les qualités de ses réalisations ultérieures. La Belle de Rome en est un bel exemple : c’est comédie plaisante sans être vraiment remarquable. L’histoire est assez classique : deux hommes tentent de profiter du désarroi d’une jeune femme qui rêve d’ouvrir une trattoria. L’un est assez sincère mais bien trop âgé pour elle, l’autre est hypocrite et marié. Le machisme du mâle italien est donc la cible principale de l’ironie et il faut souligner que le réalisateur ne joue pas trop avec le pouvoir d’attraction de Silvana Pampanini. L’autre cible est la bigoterie mêlée de superstition des personnages, ce qui permet d’introduire un ressort amusant de comédie. La musique est signée Nino Rota. Film peu courant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Silvana Pampanini, Paolo Stoppa, Antonio Cifariello
Voir la fiche du film et la filmographie de Luigi Comencini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Luigi Comencini chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Luigi Comencini

La Belle de Rome (La bella di Roma)Silvana Pampanini et Alberto Sordi dans La Belle de Rome (La bella di Roma) de Luigi Comencini.

29 novembre 2021

Heureux comme Lazzaro (2018) de Alice Rohrwacher

Titre original : « Lazzaro felice »

Heureux comme Lazzaro (Lazzaro felice)Dans un hameau agricole du Latium resté à l’écart du monde et du modernisme, la marquise Alfonsina de Luna impose à une cinquantaine de paysans, hommes, femmes et enfants, un servage de type médiéval à la technologie rudimentaire. Lazzaro, un jeune paysan naïf et plein de bonté, aussi exploité par ses pairs, travaille dur sans jamais protester…
Heureux comme Lazzaro est un film italien écrit et réalisé par Alice Rohrwacher. La réalisatrice est partie d’un fait réel pour bâtir une histoire particulièrement originale. Avec un petit brin de surnaturel, elle fait accéder son personnage à un niveau proche de la sainteté. L’art de la cinéaste est de nous faire accepter cette élévation sans que cela paraisse ridicule à aucun instant. Personnage particulièrement attachant, Lazzaro est naturellement désintéressé, il aide constamment ceux qui vivent autour de lui sans même y réfléchir. Sur le fond, le propos souligne le passage d’une civilisation paysanne à la migration vers les villes. Sur ce plan, la cinéaste dresse un tableau plutôt pessimiste car son groupe de personnages, une fois émancipés, n’y gagne rien : ils passent d’un « Moyen Âge matériel à un Moyen Âge humain ». Les paysages rocailleux et montagneux sont très bien utilisés, même avec une image techniquement perfectible (16mm). Heureux comme Lazzaro est au final une fable assez attachante et vraiment originale.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Adriano Tardiolo, Alba Rohrwacher, Luca Chikovani, Tommaso Ragno, Sergi López, Nicoletta Braschi
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Rohrwacher sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Heureux comme Lazzaro (Lazzaro felice)Adriano Tardiolo dans Heureux comme Lazzaro (Lazzaro felice) de Alice Rohrwacher.

18 novembre 2021

L’Homme du labyrinthe (2019) de Donato Carrisi

Titre original : « L’uomo del labirinto »

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Kidnappée 15 ans plus tôt, une jeune femme, Samantha, est retrouvée nue et blessée dans une forêt. Amnésique, en état de choc et traumatisée, elle est rapidement prise en charge par le docteur Green, un criminologue déterminé à l’aider à retrouver la mémoire afin de démasquer son ravisseur. Peu à peu, elle parvient à se souvenir d’un labyrinthe sans issue dans lequel son kidnappeur l’a forcée à résoudre des énigmes sans fin…
L’Homme du labyrinthe est un film italien réalisé par Donato Carrisi d’après son roman L’Égarée (L’uomo del labirinto) publié en 2017. C’est la seconde fois que cet auteur italien de best-sellers mondiaux passe derrière la caméra pour s’adapter lui-même, après La Fille dans le brouillard en 2017. Il s’agit d’une histoire particulièrement étrange que l’on peut placer dans la tradition des giallo italiens. Le climat créé nous intrigue, un peu inquiétant par son étrangeté, à la limite du surnaturel. Dans les meilleurs moments, cette atmosphère peut rappeler celle de certains films de David Lynch, sans en avoir la perfection toutefois car la réalisation est assez simple. L’intrigue est alambiquée. Le dénouement oblige à se repasser mentalement tout le film. Quelques points restent nébuleux, volontairement sans doute. L’ensemble apparaît finalement un peu mince, les romans sont certainement plus étoffés. Le film parvient néanmoins à nous captiver, à nous emmener « ailleurs » pendant deux heures.  Belle prestation de Tony Servillo. Comme le film précédent de Donato Carrisi, L’Homme du labyrinthe n’est pas sorti en salles en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Toni Servillo, Valentina Bellè
Voir la fiche du film et la filmographie de Donato Carrisi sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* Le Sergio Leone qui interprète Bunny n’a aucun lien avec le réalisateur Sergio Leone.

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Valentina Bellè et Dustin Hoffman dans L’homme du labyrinthe (L’uomo del labirinto) de Donato Carrisi.

14 novembre 2021

Le Général de la Rovere (1959) de Roberto Rossellini

Titre original : « Il generale Della Rovere »

Le Général de la Rovere (Il generale Della Rovere)À Gênes en 1943, l’escroc Emanuele Bardone, qui a ses entrées à la Kommandantur, extorque de l’argent aux familles de prisonniers incarcérés par les Allemands en promettant une libération. Dénoncé et capturé, il accepte de collaborer avec l’occupant. Il se fait passer pour un général de la Résistance emprisonné afin d’en démasquer les membres…
Le Général Della Rovere est un film franco-italien réalisé par Roberto Rossellini qui, après les échecs de ses films précédents, a accepté cette commande. Il s’agit de l’adaptation d’un livre d’Indro Montanelli, publié en 1959 et basé sur une histoire vraie. Le film associe deux noms qui ont marqué le néo-réalisme dans la décennie précédente : Roberto Rossellini qui réalise et Vittorio De Sica qui tient le rôle principal. L’histoire en elle-même est assez forte. Rossellini place le récit dans une optique chrétienne en mettant bien en avant les notions de bienveillance, d’acceptation du mal et surtout de la possibilité de rachat et de salut. Sa mise en scène est dénuée de tout artifice et ne conserve que l’essentiel. De Sica fait une prestation remarquable. Le film a été récompensé par un Lion d’Or à la vingtième Mostra de Venise (et par le Prix de l’Office Catholique International du Cinéma).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vittorio De Sica, Hannes Messemer, Vittorio Caprioli, Sandra Milo, Giovanna Ralli, Anne Vernon
Voir la fiche du film et la filmographie de Roberto Rossellini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roberto Rossellini chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Roberto Rossellini

Le Général de la Rovere (Il generale Della Rovere)Hannes Messemer et Vittorio De Sica dans Le Général de la Rovere (Il generale Della Rovere) de Roberto Rossellini.
L’homme en arrière-plan est Roberto Rossellini, qui fait un petit caméo à la manière d’Hitchcock.