Moussa est un homme doux et gentil, un père dévoué. Son frère Ryad, jugé égocentrique par ses proches, présente à la télévision une émission consacrée au football. Un soir, alors qu’il fête l’anniversaire d’une collègue, Moussa chute et se cogne violemment la tête. Les médecins diagnostiquent un traumatisme crânien. Sa personnalité change alors complètement… Les Miens est un film français écrit et réalisé par Rochdy Zem. Il en a écrit le scénario avec Maïween en s’inspirant de sa propre famille : il a réellement eu un frère qui est sorti très différent d’un accident cérébral. Il raconte : « La personnalité tout à coup sans filtre de mon frère, le bouleversement que ses réactions provoquent, sont tels que l’on passe sans cesse du drame à la comédie ». Rochdy Zem n’a pas voulu s’enfermer dans l’image habituelle d’une famille d’immigrés, il en a gommé toutes les connotations. Son récit est ainsi plus universel, sa famille est semblable à toute autre famille. A noter que l’acteur-réalisateur semble être clairvoyant sur ses (supposés) défauts personnels, il n’a pas cherché à enjoliver le personnage du frère. Comme il l’a voulu, son récit saute souvent du drame à la comédie. Une histoire assez surprenante et un film plutôt attachant. Elle: Lui :
Alors qu’il fait ses courses, Fabrice ne peut montrer sa carte de fidélité car il l’a oubliée « dans son autre pantalon » affirme-t-il. La caissière appelle un vigile. Fabrice parvient à s’enfuir en les menaçant avec un poireau. Commence alors une longue cavale. Les médias s’emparent de l’affaire, le pays est en émoi, il est devenu l’ennemi public numéro 1… Zaï Zaï Zaï Zaï est une comédie française réalisée par François Desagnat. Il s’agit d’une adaptation de la bande dessinée homonyme de Fabcaro (Fabrice Caro) qui est devenue un best-seller. Le cinéaste s’est allié à Jean-Luc Gaget pour en écrire l’adaptation. Ils en ont bien restitué l’humour absurde, proche du nonsense britannique. Le film montre une belle utilisation du détail et des arrière-plans, il y a d’excellentes trouvailles de gag et aucune lourdeur. De nombreux aspects de notre société moderne sont tournés en dérision. Une belle comédie loufoque avec du contenu qui n’a pas eu le succès qu’elle mérite. Elle: Lui :
Remarques : * La bande dessinée a été adaptée plusieurs fois sur les planches. * Caméos : Fabcaro est le dessinateur du portrait-robot. Jean-Luc Gaget joue le rôle d’un réalisateur. * Dans la bande dessinée, le délinquant était condamné par le tribunal à chanter en karaoké public la chanson Siffler sur la colline de Joe Dassin. D’où le titre… La chanson apparait aussi dans le film mais dans une situation différente (probablement pour éviter de terminer sur une scène insoutenable qui risquait de vider les salles de cinéma avant le générique de fin).
Le jeune Gascon fougueux D’Artagnan est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une femme d’un enlèvement. Une fois arrivé à Paris, il tente par tous les moyens de retrouver ses agresseurs, mais il ignore que sa quête le mènera au cœur d’une véritable guerre où se joue l’avenir de la France… Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan est un film français réalisé par Martin Bourboulon, première partie de l’adaptation du roman Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, déjà porté de multiples fois à l’écran. C’est une adaptation assez libre. En comparaison avec les versions précédentes, la modernisation du récit reflète vraiment l’humeur de notre société : on n’est plus là pour rire, l’atmosphère est sombre. La légèreté du récit, le panache des mousquetaires ont été écartés pour laisser la place à une histoire très noire où les combats sont âpres. Même si personnellement je regrette ce changement de ton un peu trop dans l’air du temps, l’ensemble est assez réussi. Le film a bénéficié d’un beau budget et les choix des acteurs pour les quatre mousquetaires est aussi judicieux que prestigieux. La distribution des seconds rôles est moins brillante mais elle est adéquate. Le film a connu un beau succès, y compris (et c’est le plus remarquable) à l’international. La seconde partie, Milady, a été tournée pour une sortie prochaine en salles. Elle: – Lui :
b) Versions du parlant : 1932: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 246 mn) avec Aimé Simon-Girard 1935: The Three Musketeers de Rowland V. Lee (USA) avec Walter Abel 1939: The Three Musketeers de Allan Dwan (USA) avec Don Ameche (comédie) 1942: Los tres mosqueteros de Miguel M. Delgado (Mexique) (parodie) 1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly 1953: Les Trois Mousquetaires de André Hunebelle (France) avec Georges Marchal et Bourvil 1954: I cavalieri della regina de Mauro Bolognini (Italie) 1957: Les Trois Mousquetaires et demi de Gilberto Martínez Solares (Mexique)(parodie) 1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot 1973: The Three Musketeers de Richard Lester (UK) avec Michael York et Raquel Welch 1974: The Four Musketeers de Richard Lester (UK) avec Michael York et Raquel Welch 1974: Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle (France) (parodie) 1993: The Three Musketeers de Stephen Herek (USA) avec Charlie Sheen et Chris O’Donnell 2001: The Musketeer de Peter Hyams (UK) avec Justin Chambers et Catherine Deneuve 2005: Les Trois Mousquetaires de Pierre Aknine (France) avec Vincent Elbaz et Emmanuelle Béart 2011: The Three Musketeers de Paul W.S. Anderson (USA) avec Logan Lerman, Juno Temple, Orlando Bloom et Milla Jovovich 2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon avec François Civil et d’innombrables versions TV… … et beaucoup d’autres films d’un univers proche (suites, filiations, etc.)
Tout juste diplômée de Sciences Po, Madeleine part préparer les oraux de l’ENA en Corse avec Antoine, son amoureux avec qui elle partage des convictions politiques très à gauche. Elle vient d’un milieu très modeste tandis que lui est le fils d’un riche avocat. Mais une altercation avec un automobiliste violent sur une petite route tourne au drame et va sceller leur destin… De grandes espérances est un film français coécrit et réalisé par Sylvain Desclous. Le film n’a aucun lien avec le roman de Charles Dickens dont le réalisateur s’est, sans vergogne, approprié le titre. Il s’agit d’un thriller sur la réussite personnelle dans le domaine de la politique et sur la confrontation de l’idéalisme avec la réalité. Après une belle mise en place, la tension se maintient tout au long du récit. L’interprétation est de bonne facture. Si le film est convaincant dans sa forme, il y aurait beaucoup à redire sur le fond. Le réalisateur justifie le manque d’éthique de ses deux jeunes personnages principaux et leur individualisme en déclarant : « Je considère qu’en matière politique, la justesse d’une cause justifie les moyens mis en œuvre pour que celle-ci triomphe ». Brrr… Elle: Lui :
Éric Caravaca part à la recherche de sa sœur Christine morte à l’âge de trois ans, bien avant qu’il ne naisse, et dont il n’a appris l’existence que tardivement. Il ne reste aucune trace de la vie de Christine, pas même une photo. Tout juste sait-on qu’elle repose dans le carré 35 du cimetière français de Casablanca… Carré 35 est un long métrage documentaire français réalisé par Éric Caravaca. Il nous plonge dans l’histoire intime de sa famille, il nous fait suivre l’enquête qu’il a menée pour lever le voile sur un lourd secret. Il part de maigres éléments, utilisant des documents officiels pour retracer un parcours, interrogeant ses parents qui lui cachent une partie de la vérité. Le récit est troublant et émouvant, avec une mise en scène pleine de retenue qui donne une grande authenticité à l’ensemble. Ceci dit, on peut s’interroger sur le désir de rendre public ce qui relève d’une sphère très privée. Le but est évidemment de montrer que déni de la réalité n’est jamais effacement, mais il parait bien délicat de juger l’attitude des parents. Et le simple fait de rendre public est en soi un jugement, un jugement dur et sévère. La mère d’Éric Caravaca a refusé de voir ce film et je la comprends aisément. Mon opinion ne semble pas majoritaire toutefois car le film a été bien accueilli. Elle: – Lui :
Dédale est un inventeur travaillant au service du roi de Crète, Minos. Son fils Icare est son apprenti. Un jour, en allant livrer au palais une pelote de fil à la princesse Ariane, Icare tombe dans une pièce secrète en ruines. Là vit une créature moitié garçon, moitié taureau nommée Astérion… Icare est un long-métrage d’animation franco-belge-luxembourgeois réalisé par le luxembourgeois Carlo Vogele en 2022. Il s’inspire librement de la mythologie grecque, plus particulièrement des mythes d’Icare, du Minotaure, d’Ariane et de Thésée. Sa plus grande liberté est de montrer le Minotaure comme une créature sage et pacifique. Le personnage d’Icare n’étant que peu développé dans les mythes grecs, seulement le vol et la chute, les deux scénaristes (Carlo Vogele et Isabelle Andrivet) avaient le champ libre pour le développer afin d’en faire le personnage principal de cette histoire. La technique d’animation est particulière : les personnages sont en 3D plaqués sur des décors en 2D. Le résultat est esthétiquement réussi et évoque la bande dessinée. Voilà une belle façon de moderniser la mythologie grecque. A partir de 8 ans. Elle: – Lui :
Dans la France révolutionnaire, en 1793, François Athanase Charette de La Contrie se voit rappeler par des paysans en colère pour prendre le commandement de l’insurrection vendéenne. Sous le nom de Charrette, il devient alors un chef de guerre charismatique, défiant la République avec son armée de paysans… Vaincre ou mourir est un film historique français produit par le parc Le Puy du Fou de Philippe de Villiers. Inévitablement, il est donc fortement teinté de propagande, ce qui lui enlève une bonne partie de sa pertinence historique. Mais ce n’est pas son idéologie sous-jacente qui dérange le plus, ce qui frappe dès les premières minutes est plutôt du côté de la forme : tout sonne faux dans cette copie maladroite de films hollywoodiens. Le jeu des acteurs est épouvantable, la musique prête à sourire, les dialogues sont très pauvres avec une voix-off explicative insistante, le montage sert surtout à masquer les faiblesses des scènes d’action. J’avoue avoir sauté de nombreux passages. Elle: – Lui :
Remarque : Sur le site Allociné, la note des spectateurs est très suspecte : beaucoup trop de notes maximales par des comptes qui n’ont publié aucune autre critique. Wikipédia rapporte que « le jour de la sortie du film, dès sept heures du matin, la page du film sur Allociné était déjà inondée de plusieurs centaines d’avis favorables. » Visiblement, le site Allociné n’a pas mis en place de garde-fous contre ce type de manipulation.
Rama, jeune romancière d’origine sénégalaise, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France… Saint Omer est un film français réalisé par Alice Diop. Il s’agit de la première fiction de la réalisatrice, auparavant autrice de plusieurs documentaires. C’est le récit du procès réel de Fabienne Kabou, une mère sénégalaise qui, en 2013, avait laissé sa fille de 15 mois sur une plage de Berck-sur-Mer à la marée montante. Alice Diop s’était rendue sur place pour assister au procès après avoir vu une simple photo de la jeune femme et s’être identifiée à elle. Son récit est presque documentaire, l’essentiel du film se déroule dans une petite salle d’audience. La réalisatrice a semé quelques références, soit pour justifier sa démarche (Marguerite Duras et la Tondue de Nevers de Hiroshima Mon Amour), soit pour donner de l’ampleur (le mythe de Médée). Quelques scènes additionnelles (que l’on suppose liées à l’histoire personnelle de la romancière) sont insérées. On peut être touché par cette histoire ou trouver que tout cela manque de sens et ne débouche sur rien. Bon accueil critique. César 2023 du Meilleur premier film. Elle: Lui :
En 1935, à Paris, une jeune actrice se rend à un rendez-vous avec un producteur de théâtre qui tente d’abuser d’elle. Le soir même, elle reçoit la visite d’un policier qui lui apprend que l’homme a été assassiné. Elle est soupçonnée et c’est sa co-locataire et amie, une jeune avocate en manque de clients, qui va prendre sa défense… Mon crime est un film français réalisé par François Ozon. Il s’agit d’une adaptation de la pièce Mon crime !… écrite par Georges Berr et Louis Verneuil en 1934. Le film est une pétillante comédie bien ancrée dans les années trente, qui semble s’inspirer du théâtre de Sacha Guitry et des comédies d’Ernst Lubitsch. La critique a voulu absolument y voir un film féministe dans le sillage du mouvement #MeToo mais, si effectivement tous les hommes de cette histoire sont des imbéciles, les femmes utilisent leur intelligence pour la roublardise et la tromperie, ce qui n’est guère glorieux. Il faut plutôt voir là une amusante variation sur la guerre des sexes, tout au plus une tentative de rééquilibrage. L’ensemble est farfelu, léger, bien rythmé, avec des dialogues assez brillants et un humour constant. La distribution des seconds rôles est prestigieuse et tous ces acteurs semblent prendre plaisir à nous amuser. Le film a été bien accueilli par la presse et le public. Un joli divertissement. Elle: – Lui :
Dans la France des années soixante-dix, Jules Maugin est un acteur renommé et adulé. Maintenant soixantenaire, il est fatigué et son médecin lui demande d’arrêter l’alcool. Il se sent seul et vit mal la séparation avec sa partenaire… Les Volets verts est un film français réalisé par Jean Becker. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Georges Simenon publié en 1950. L’histoire semble taillée sur mesure pour Gérard Depardieu, c’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du projet en ayant conseillé aux producteurs du film de lire le roman. On retrouve les excès de l’acteur parvenu au sommet, qui est plus craint par son entourage qu’admiré, qui a perdu l’envie. Le roman est probablement beaucoup plus riche que le film qui n’offre pas vraiment une analyse de l’âme humaine mais plutôt le spectacle d’une sorte de monstre de foire. La mise en scène est très simple. L’ensemble se laisse regarder mais nous laisse indifférent. Elle: – Lui :