11 novembre 2012

L’obsédé en plein jour (1966) de Nagisa Ôshima

Titre original : « Hakuchû no tôrima »

L'obsédé en plein jourShino est femme de ménage voit arriver Eisuke qu’elle a connu quelques années auparavant dans son village. Il l’agresse et la poursuit pour finalement violer et tuer la maîtresse de maison. Face à la police, Shino tait l’identité de l’agresseur et préfère écrire à sa femme Matsuko pour la prévenir que son mari est le violeur qui terrorise la région… Adapté d’un roman de Takeshi Tamura, lui-même basé sur un fait divers réel des années cinquante, L’obsédé en plein jour retrace la personnalité de ce violeur et nous fait remonter, par un subtil jeu de flashbacks, à la source de sa furie criminelle. L’histoire est assez extraordinaire et, si ce n’était basé sur une histoire vraie, on la trouverait certainement assez invraisemblable. C’est aussi une réflexion sur l’amour et l’absence de retour. Nagisa Ôshima développe les relations (complexes) entre les deux femmes, avec un certain partage de la culpabilité. On peut voir aussi une certaine allégorie de l’échec du socialisme au Japon (la ferme, le désespoir, l’absence de repères). Dans sa forme, le film est assez remarquable : par la structure du récit, par sa très belle photographie, par son montage très vif et rapide, par l’audace de certains plans (par exemple les champs contre-champs lors des dialogues entre Shino et Matsuko). L’obsédé en plein jour n’est sans doute pas un film facile, il déroute même par moments, il fait partie de ces films que l’on a envie de revoir à peine la dernière image projetée. C’est l’un des films très intéressants de Nagisa Ôshima, réalisateur plus connu pour L’empire des sens.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Saeda Kawaguchi, Akiko Koyama, Kei Satô, Rokko Toura
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29 octobre 2012

Goyokin, l’or du shogun (1969) de Hideo Gosha

Titre original : « Goyôkin »

GoyôkinDans le Japon de 1831, le Shogun des Tokugawa tire ses richesses des mines d’or de l’île de Sado. L’or est transporté par un bateau qui longe le territoire du clan des Sabai. Un jour, tous les habitants d’un village de pêcheurs disparaissent… Goyokin est un chanbara (film de samouraï) doté d’une belle personnalité. Il a souvent été comparé aux westerns européens de la même époque car il exprime la fin d’une époque, le désenchantement d’un samouraï qui voit disparaître les grandes valeurs qui ont guidé ses actes (1). On peut aussi trouver certains points communs dans la forme, le fait que ce soit le premier film japonais à utiliser les caméras Panavision, plus légères donc plus maniables, y contribue certainement. Ces nouvelles caméras étaient hélas également dotées d’objectif à focale variable (zoom) dont les utilisations, le plus souvent excessives comme ici, firent tant de dégâts. Goyokin est un film particulièrement bien dosé dans ses combats, intenses sans être trop démonstratifs, et Hideo Gosha fait une utilisation originale des éléments, l’eau, la neige, le feu. Belle interprétation, sobre et tendue.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tatsuya Nakadai, Tetsurô Tanba, Yôko Tsukasa, Ruriko Asaoka
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Remarque :
Goyokin a été refait en western : The Master Gunfighter de Frank Laughlin (1975)

(1) Il a souvent été rapproché du film de Sergio Corbucci Le grand silence (1968) qui se déroule également dans un environnement recouvert de neige et aussi par son propos désenchanté.)

3 octobre 2012

Porco Rosso (1992) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Kurenai no buta »

Porco RossoAncien pilote de la guerre 14-18, Porco est devenu chasseur de primes et combat les pirates dans l’Adriatique à bord de son hydravion entièrement peint de rouge. Noble au grand cœur, il a le visage d’un cochon, à la suite, pense-t-on d’un sort qui lui a été jeté. Pendant ce temps, le fascisme s’installe… C’est avec Porco Rosso que l’on a découvert Hayao Miyazaki en Europe et ce fut un véritable choc. Ce film présentait en effet un niveau de qualité que l’on n’avait jamais vu dans un dessin animé. La beauté des images, la simplicité et la pureté du graphisme, le soin apporté dans les décors jusque dans les petits détails, le naturel des personnages, le découpage très cinématographique, la profondeur de l’histoire, sa dimension romantique, tous ces éléments concourent à donner cette impression de perfection et d’être en présence d’un véritable créateur. Passionné d’aviation et de Saint-Exupéry, Hayao Miyazaki a écrit lui-même cette histoire empreinte d’une grande noblesse de caractère où pointent une certaine nostalgie et une indéniable poésie. Même si Miyazaki nous a depuis offert de grands films, Porco Rosso reste parmi ses tous meilleurs.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Shûichirô Moriyama, Tokiko Katô, Sanshi Katsura
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Remarques :
* Porco Rosso était au départ un projet de moyen métrage (45 minutes) prévu pour être diffusé dans les avions de la Japan Airlines qui a produit le film.
* Un comic-book en 4 volumes reprenant le découpage exact du film a été publié au Japon (Tokuma Shoten Publishing, 1992) ; il a été traduit et édité en France (Glénat, 1995).
* Présenté et primé au Festival d’Annecy en 1993, le film n’est sorti en France qu’en juin 1995. C’est Jean Reno qui prête sa voix à Porco Rosso dans la version française. Le film n’a pas connu immédiatement le succès en France, les critiques restant souvent méfiants.

1 octobre 2012

Double suicide à Amijima (1969) de Masahiro Shinoda

Titre original : « Shinjû: Ten no amijima »

Shinjû: Ten no amijimaLe marchand Jihei entretient une relation avec une courtisane à qui il promet de la racheter sans pouvoir tenir sa promesse… Après avoir fondé sa propre maison de production, Masahiro Shinoda, libre de toute contrainte, met en scène un film qui bouscule les codes du cinéma. Double suicide à Amijima est l’adaptation d’une pièce de Monzaemon Chikamatsu écrite pour le bunraku (théâtre de marionnettes traditionnel) et c’est dans la forme que son film est expérimental : Shinoda va au-delà du théâtre filmé puisqu’il conserve les kurokos (manipulateurs au visage voilé de noir) qui évoluent silencieusement autour des acteurs comme pour les guider ou pour veiller à l’accomplissement de leur destin. Shinoda est l’un deux puisqu’il se met en scène en début de film où, après avoir discuté au téléphone avec un scénariste de la scène finale, il enfile son voile noir. Il conserve aussi le noyau de l’intrigue, sans chercher à l’adapter au cinéma, une trame très classique. Double suicide à Amijima est un film en dehors des normes, assez déstabilisant pour un spectateur occidental peu coutumier du bunraku.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kichiemon Nakamura, Shima Iwashita
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14 septembre 2012

La ballade de l’impossible (2010) de Tran Anh Hung

Titre original : « Noruwei no mori »

La ballade de l'impossibleA Tokyo, à la fin des années soixante, le meilleur ami de Watanabe se suicide. Quelques mois plus tard, il retrouve Naoko, la petite amie de son ami disparu. Elle est fragile et repliée sur elle-même mais accepte de voir Watanabe… Noruwei no mori (1) est un roman d’Haruki Murakami qui a été vendu à plus de dix millions d’exemplaires rien qu’au Japon. C’est le réalisateur français d’origine vietnamienne Tran Anh Hung qui le porte à l’écran, tournant le film en japonais bien que ce ne soit pas sa langue. C’est une histoire très délicate et mélancolique sur la naissance de l’amour, la perte, le remord, le passage à l’âge adulte. Le film paraît assez inégal car il a des moments très intenses mais aussi de longues scènes où le réalisateur tente d’exprimer ce sentiment de langueur de ses personnages par un lyrisme trop appliqué. Il sait toutefois rendre ses personnages attachants. Très belle musique de Jonny Greenwood.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ken’ichi Matsuyama, Rinko Kikuchi, Kiko Mizuhara, Reika Kirishima
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(1) Noruwei no mori est la traduction en japonais de Norwegian Wood, titre d’une chanson des Beatles, écrite par John Lennon en 1965 et qui figure sur l’album Rubber Soul. « I once had a girl / Or should I say she once had me / She showed me her room / Isn’t it good Norwegian wood? » Le pin norvégien en question est celui des meubles du chalet où Lennon (en vacances en Suisse) rencontre son amie, tout comme les meubles du chalet de Naoko dans le film, dont c’est la chanson préférée. A noter que la chanson parle aussi d’un amour qui ne peut aboutir (en réalité, Lennon ne voulait être trop explicite puisqu’il était marié quand il l’a écrite).

7 septembre 2012

La guerre des espions (1965) de Masahiro Shinoda

Titre original : « Ibun Sarutobi Sasuke »

Ibun Sarutobi SasukeQuatorze années après la grande bataille de Sekigahara de l’an 1600, la guerre entre les clans Toyotomi et Tokugawa est toujours active, menée par des tueurs ninja et des espions. Samouraï du seigneur Sanada qui se maintient dans une neutralité attentiste, Sarutobi Sasuke va se retrouver au cœur de cette guerre froide… Basé sur un roman historique signé Koji Nakada, Ibun Sarutobi Sasuke est un film de sabre à la trame assez complexe, avec beaucoup de personnages qui évoluent dans un monde de complots et de trahisons. Comme pour Ansatsu tourné un an auparavant, Masahiro Shinoda revient ici vers un certain classicisme et le déroulement est cette fois linéaire mais bien enlevé. Les combats pourront décevoir certains amateurs d’action : le film est surtout intéressant par la complexité de son scénario, de belles scènes de dialogues et de réflexion, et aussi par l’utilisation assez moderne de la caméra avec des plans parfois surprenants et une très belle photographie. Au final, Ibun Sarutobi Sasuke est donc un film assez original et empreint d’une belle atmosphère.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kôji Takahashi, Tetsurô Tanba, Seiji Miyaguchi, Eiji Okada, Eitarô Ozawa, Misako Watanabe
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Remarque :
Masahiro Shinoda a lui-même précisé que l’histoire de Ibun Sarutobi Sasuke était aussi une allégorie de la situation du Japon dans les années 1960, le pays ne sachant vers qui se tourner dans cette Guerre Froide entre l’URSS et les Etats-Unis où chacun des camps a des motivations légitimes, où il n’y a ni bon ni mauvais à proprement parler.

29 août 2012

Detective Dee: Le mystère de la flamme fantôme (2010) de Hark Tsui

Titre original : « Di Renjie zhi tongtian diguo »

Detective Dee: Le mystère de la flamme fantômeEn l’an 690, époque de la dynastie Tang, le couronnement imminent la première impératrice réveille les guerres de clans. Le juge Dee va enquêter sur une série de morts bien mystérieuses… Detective Dee: Le mystère de la flamme fantôme est un subtil mélange de film d’aventures à l’ancienne et de film d’arts martiaux. Tsui Hark fait preuve d’une belle maitrise et d’un certain perfectionnisme que ce soit dans la photographie et les couleurs ou dans la chorégraphie des combats. C’est un spectacle somptueux et divertissant mais on peut ressentir une certaine lassitude après un certain moment du fait de la répétition des combats. Certains critiques y ont vu une fable politique mais cela ne saute pas vraiment aux yeux.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Andy Lau, Tony Leung Ka Fai, Chao Deng, Carina Lau, Bingbing Li
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13 août 2012

Rashômon (1950) de Akira Kurosawa

RashômonDans le Japon médiéval, trois hommes se sont abrités de la pluie battante dans les ruines d’une ancienne porte de la ville de Kyoto. Deux ont témoigné dans un procès qu’ils racontent au troisième, une affaire étrange de meurtre où chacun des protagonistes raconte une version différente des faits…
Rapporté du Japon presque clandestinement en 1951 par une admiratrice italienne, Rashômon fit sensation au Festival de Venise. La puissance du récit et la perfection de la forme furent un choc pour les occidentaux qui découvraient alors le cinéma japonais. Le récit est à la fois simple et complexe. L’important n’est pas tant de savoir où est la vérité (nous ne le saurons d’ailleurs pas) que d’observer comment chacun modèle son récit, non pas pour se disculper mais pour préserver son honneur ; « nous avons tous de bonnes raisons pour être égoïstes ». Kurosawa clôt tout de même ce portrait assez pessimiste de la nature humaine sur une petite note d’espoir. Sur le plan de forme, Rashômon avait également de quoi surprendre : avec peu de moyens, un bout de forêt et une ruine en pleine nature, Kurosawa réussit à atteindre un esthétisme au caractère très naturel.  Il utilise superbement la lumière et les ombres projetées par le soleil à travers les arbres. Sur ce plan, Rashômon se rapproche des grands films muets. Et c’est aussi un film très physique, nous sommes presque au contact des personnages dont il se dégage une fougue et une ardeur parfois maladroite qui rend l’ensemble très authentique. Le succès de Rashômon en occident permettra à Kurosawa d’être considéré à sa juste valeur dans son pays et ainsi d’obtenir de bonnes conditions pour tourner ses films suivants.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Machiko Kyô, Masayuki Mori, Takashi Shimura
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Remarque :
Rashômon est adapté de deux nouvelles d’Akutagawa Ryunosuke, « Dans le fourré » et « Rashômon », elles-mêmes inspirées de légendes médiévales nipponnes. Rashômon est le nom d’une porte de Kyoto : « La porte du dieu Rashô ».

22 juillet 2012

Fleur pâle (1964) de Masahiro Shinoda

Titre original : « Kawaita hana »

Fleur pâleA sa sortie de prison, un yakuza (1) s’aperçoit que le monde a changé, son propre clan ayant été contraint de s’allier avec leurs ennemis d’hier. Dans un cercle de jeu clandestin, il rencontre une jeune femme d’apparence douce qui mise de grosses sommes. Il se sent tout de suite attirée vers elle… Simultanément à l’émergence d’un ton nouveau dans le cinéma français, le cinéma japonais a lui aussi connu une Nouvelle Vague au début des années soixante et Masahiro Shinoda en est l’un des meilleurs représentants. Fleur pâle n’a ainsi rien d’un film traditionnel, l’histoire en elle-même n’étant que très peu fournie. C’est surtout un film d’atmosphère et de sensation avec une recherche esthétique évidente, une nouvelle approche du cinéma. Les deux personnages centraux ne correspondent pas aux standards du Japon moderne, ils sont plutôt en marge : le yakuza est déjà un hors-la-loi par nature, il refuse l’amour étouffant d’une ancienne petite amie, il a perdu ses repères. Le personnage de la jeune femme est encore plus en dehors des codes, flambant d’énormes sommes d’argent au jeu, elle reste totalement énigmatique, une fleur pâle, belle et presque irréelle. Cette association de deux caractères très différents qui n’ont en commun qu’un certain mal-être, ou plutôt un décalage avec le monde qui les entoure, est le point fort du film (on peut trouver des points communs avec les couples Belmondo/Seberg et Belmondo/Karina chez Godard). Fleur pâle n’est pas sans défaut, principalement dans le rythme qui manque parfois de cohérence, mais l’ensemble reste admirable. L’esthétisme des plans n’est la moindre de ses qualités, l’image est très travaillée avec souvent une certaine pureté dans les formes et les mouvements. Fleur pâle connut un grand succès au Japon. Il reste aujourd’hui un très beau film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ryô Ikebe, Mariko Kaga, Eijirô Tôno, Seiji Miyaguchi
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Remarques :
* Le film est adapté d’un roman de Shintaro Ishihara, écrivain, scénariste et également réalisateur du segment japonais du film à sketches L’amour à vingt ans (1962).
* A l’époque de sa sortie, les jeux d’argent étaient interdits au Japon et le film eut de sérieux démêlés avec la censure du fait des nombreuses scènes décrivant ces jeux avec force détails.

(1) Yakusa = membre d’un clan mafieux au Japon.

17 juillet 2012

Poetry (2010) de Lee Chang-dong

Titre original : « Shi »

PoetryMija est une sexagénaire coréenne qui vit avec son petit-fils, adolescent. Elle décide de suivre un cours pour apprendre à écrire de la poésie. Grâce à cela, elle devient attentive au monde qui l’entoure et absorbe les évènements défavorables de la vie… Le film Poetry du sud-coréen Lee Chang-dong est un film attachant. Il repose beaucoup sur son actrice principale Yun Jeong-hie qui parvient à faire passer beaucoup d’émotion avec son personnage de femme dont la sensibilité artistique se réveille. Lee Chang-dong la filme avec délicatesse et même une certaine pudeur. Le propos est à la fois la place de l’art dans notre société pas toujours reluisante mais aussi la recherche de la beauté dans le cadre d’une réflexion plus existentielle sur le sens à donner à la dernière partie de sa vie. Lee Chang-dong signe là probablement son film le plus abouti.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yun Jeong-hie, Lee Da-wit, Kim Hira, Ahn Nae-sang
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