4 juin 2021

Eté violent (1959) de Valerio Zurlini

Titre original : « Estate violenta »

Été violent (Estate violenta)Italie, ville côtière de Riccione (au sud-est de Bologne), durant l’été 1943. Sans se préoccuper de la guerre qui a épargné l’endroit jusqu’alors, des jeunes gens aisés mènent une vie insouciante. Carlo, l’un d’eux, se lie d’amitié avec une jeune veuve de guerre, Roberta. Bientôt, leur relation évolue vers une folle passion…
Été violent est le deuxième long métrage de Valerio Zurlini. Le scénario est signé Suso Cecchi d’Amico et Giorgio Prosperi sur une idée originale du réalisateur. Le récit se concentre sur la naissance du sentiment amoureux, sur les petits riens qui alimentent la naissance d’une passion. Zurlini filme doucement ces sentiments qui enflent, avec un sens aigu du cadrage mais aussi avec une délicatesse qui peut être ressentie comme une lenteur . En revanche, il se montre plus maladroit pour inscrire cette passion au sein d’une période historique dramatique avec une scène finale certes spectaculaire mais qui paraît artificiellement plaquée sur le récit. Été violent  est indéniablement moins remarquable que La Fille à la valise (La ragazza con la valigia) que Zurlini tournera en 1961 à nouveau sur la naissance du sentiment amoureux..
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Eleonora Rossi Drago, Jean-Louis Trintignant, Jacqueline Sassard, Lilla Brignone, Raf Mattioli
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Remarque :
L’histoire évoque quelque peu Le Jardin des Finzi-Contini (1970) de Vittorio De Sica adapté d’un roman de Giorgio Bassani paru en 1962, donc postérieur au film.

Été violent (Estate violenta)Jean-Louis Trintignant et Eleonora Rossi Drago dans Été violent (Estate violenta) de Valerio Zurlini.

31 mars 2021

L’Invasion secrète (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Secret Invasion »

L'invasion secrète (The Secret Invasion)Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets britanniques sélectionnent un groupe de cinq prisonniers dans les prisons du Caire. Encadrés par un officier, ils sont envoyés en Italie avec pour mission de faire évader un général italien prisonnier des allemands, un général antifasciste susceptible de retourner les soldats italiens contre les nazis…
Ecrit par R. Wright Campbell, le scénario de L’invasion secrète évoque celui de The Dirty Dozen (Les Douze Salopards, 1967) de Robert Aldrich. Pourtant il a été tourné trois ans plus tôt (1). Il s’agit en réalité du remake de Five Guns West (Cinq fusils à l’Ouest, 1955), le premier film que Roger Corman a signé en tant que réalisateur. Ce film d’action à petit budget repose sur une bonne histoire et bénéficie d’une belle distribution, probablement du fait que Roger Corman s’est allié avec une major, United Artists, ce qui est assez rare dans sa carrière. Le déroulement du scénario est solide et réserve quelques surprises. En outre, le réalisateur a introduit des petites notes gothiques dont il a le secret : par exemple, lorsque le commando doit creuser un tunnel, ils partent d’un cimetière et trouvent fatalement sur leur chemin…(je vous laisse deviner). Sans être vraiment remarquable, le film se révèle tout de même assez prenant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Raf Vallone, Mickey Rooney, Edd Byrnes, Henry Silva, William Campbell
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(1) La légende veut que Roger Corman ait eu vent du projet d’adaptation du livre de E.M. Matheson par Robert Aldrich. La MGM avait en effet annoncé dès 1963 son intérêt à acheter les droits de ce roman, qui ne parut qu’en 1965. Que Roger Corman ait cherché à griller la politesse à la MGM est toutefois invérifiable.

 L'invasion secrète (The Secret Invasion)William Campbell, Mickey Rooney, Stewart Granger, Edd Byrnes et Raf Vallone
dans L’invasion secrète (The Secret Invasion) de Roger Corman.

5 janvier 2020

Les Innocentes (2016) de Anne Fontaine

Les innocentesEn Pologne, en 1945, Mathilde est jeune médecin de la Croix Rouge française. Suppliée par une religieuse, elle se rend au couvent de bénédictines voisin pour découvrir que l’une des soeurs va accoucher. Neuf mois auparavant, des soldats soviétiques avaient envahi le couvent et violé les religieuses pendant deux jours. Plusieurs sont enceintes et sur le point d’accoucher mais nul ne doit savoir…
Le scénario est de Les Innocentes tiré du récit authentique de Madeleine Pauliac. Ce jeune médecin à l’Hôpital français de Varsovie a laissé derrière elle son journal intime, aujourd’hui en possession de son neveu. Cette histoire est une série de rencontres où la jeune femme va devoir gagner la confiance de ces religieuses. Anne Fontaine a su la mettre en images avec délicatesse et en exprimer toute la force, tout en laissant poindre le questionnement métaphysique qui traverse son personnage. Le récit monte lentement en intensité et capte toute notre attention. Le jeu des comédiens le rend très authentique, Lou de Laâge est assez remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lou de Laâge, Agata Buzek, Agata Kulesza, Vincent Macaigne, Joanna Kulig
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Remarque :
* Madeleine Pauliac a trouvé la mort en 1946 en percutant un arbre sur une route verglacée de Pologne en février 1946. Elle était âgée de 33 ans. Elle a activement participé, huit mois durant dans une Pologne ravagée et dangereuse, au sauvetage et au rapatriement des Français blessés retenus sur le territoire envahi par l’armée soviétique. Lire sa fiche sur Wikipédia…  et une interview de Philippe Maynial, son neveu…

Les innocentesAgata Buzek et Lou de Laâge dans Les innocentes de Anne Fontaine.

13 décembre 2019

L’Héritage des 500 000 (1963) de Toshirô Mifune

Titre original : « Gojuman-nin no isan »

L'héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan)Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’ex-commandant Matsuo est contacté par un riche homme d’affaires pour partir à la recherche d’un trésor de milliers de pièces d’or qu’il avait enterré dans une île des Philippines pendant la guerre…
Si l’on connaît Toshirô Mifune en tant que l’un des plus grands acteurs japonais, notamment dans les films de Kurosawa, on connaît moins son unique réalisation : L’héritage des 500 000. Il s’est entouré d’habituels collaborateurs de Kurosawa, ce dernier ayant même aidé au montage. L’histoire écrite par Ryûzô Kikushima s’inspire d’un fait authentique pour former un film d’aventures qui aborde les thèmes de la mémoire (les 500 000 du titre sont les soldats japonais morts lors des combats sur les îles) et de la lutte entre cupidité et humanité. Le récit acquiert ainsi une certaine profondeur. Sans être remarquable, l’ensemble est de bonne facture. Le film fut un succès au Japon mais n’a jamais été distribué en Europe avant que Carlotta ne l’édite en DVD en 2019.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Tatsuya Mihashi, Tsutomu Yamazaki, Tatsuya Nakadai
Voir la fiche du film et la filmographie de Toshirô Mifune sur le site IMDB.

L'héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan)Tatsuya Mihashi et Toshirô Mifune dans L’héritage des 500 000 (Gojuman-nin no isan) de Toshirô Mifune.

14 octobre 2019

Le Désert de la peur (1958) de J. Lee Thompson

Titre original : « Ice Cold in Alex »

Le Désert de la peur (Ice Cold in Alex)1941. Durant la Guerre du Désert en Afrique du Nord, le capitaine Anson est chargé de transporter deux infirmières jusqu’à Alexandrie. Accompagné du sergent Hugh, ils partent en ambulance pour traverser le désert. Au premier arrêt, un officier sud-africain isolé, le capitaine Van der Poel, leur demande de pouvoir les accompagner…
Basé sur le roman du même nom de l’anglais Christopher Landon, Ice Cold in Alex est un film britannique peu courant. Le film peut être décrit comme un huis clos en plein air, doté d’un suspense assez puissant. Les personnages sont décrits avec profondeur et les situations extrêmes font ressortir les traits de caractère et les qualités humaines. Le propos prône la réconciliation entre les peuples puisqu’il montre la nécessité de s’allier pour surmonter l’insurmontable. Tourné majoritairement dans le désert libyen, le film n’a pas bénéficié d’un gros budget mais se révèle terriblement efficace. Le film a connu un franc succès au Royaume-Uni à sa sortie mais est devenu plus rare par la suite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Mills, Sylvia Syms, Anthony Quayle, Harry Andrews
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Remarques :
* Aux Etats-Unis, le film a été distribué dans une version raccourcie de 76 minutes (au lieu de 130!) sous le titre Desert Attack : le film était devenu presque incompréhensible et a donc eu de forts mauvaises critiques..
* La scène finale a été utilisée pour des publicités de bière à la télévision britannique dans les années 80, successivement par deux marques concurrentes avec la fameuse phrase « Worth waiting for… » (Voir sur Youtube) A noter que dans cette scène, de la vraie bière fut utilisée pour faire plus vrai, John Mills est sorti quelque peu éméché des multiples prises. Des quatre acteurs, il était le seul à être capable de boire un verre d’un trait.

Le Désert de la peur (Ice Cold in Alex)John Mills, Anthony Quayle, Harry Andrews et Sylvia Syms dans Le Désert de la peur (Ice Cold in Alex) de J. Lee Thompson.

Le Désert de la peur (Ice Cold in Alex)Le Désert de la peur (Ice Cold in Alex) de J. Lee Thompson.

* Ne pas confondre avec :
Le Désert de la peur alias Une corde pour te pendre (Along the Great Divide) de Raoul Walsh (1951) avec Kirk Douglas et Virginia Mayo.

5 octobre 2019

Dunkerque (2017) de Christopher Nolan

Titre original : « Dunkirk »

Dunkerque (Dunkirk)Mai 1940. Un jeune soldat anglais isolé arrive sur la plage de Dunkerque et utilise divers stratagèmes pour se faire embarquer au plus vite. Parallèlement, une flottille de petits bateaux anglais est réquisitionnée en catastrophe pour traverser la Manche et aider au rapatriement…
Le film de Christopher Nolan fait revivre l’Opération Dynamo, mise en place pour évacuer le Corps Expéditionnaire britannique vers l’Angleterre alors que 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvaient encerclés par les troupes allemandes dans la poche de Dunkerque. Son film n’est pas à proprement parler un film historique : c’est un film qui nous immerge dans l’action et, sur ce point, il se montre terriblement efficace, au point d’être très stressant. Par un montage alterné rapide, il nous fait suivre plusieurs actions et ne laisse aucun répit au spectateur. En revanche, rien n’est dit sur le contexte de cette évacuation titanesque, ni sur le sort et le rôle des soldats autres qu’anglais. Le réalisateur a choisi de limiter l’usage des images de synthèse ce qui crée des anachronismes (assumés par la production). Ce film d’action a connu un très grand succès en salles et a remporté trois Oscars.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fionn Whitehead, Kenneth Branagh, Mark Rylance, Tom Hardy
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Remarques :
* L’un des principaux reproches faits au film (surtout en France), a été de ne rien dire sur les quelque 40 000 soldats français laissés seuls pour contenir l’avancée de l’armée allemande afin de permettre l’évacuation. Ils se sont battus jusqu’à la fin contre un ennemi en surnombre et les survivants seront faits prisonniers et envoyés en Allemagne à coups de marches forcées. Les autres sujets de polémique sont mentionnés sur la page Wikipédia très complète sur le film.
* Le film nous fait suivre trois avions anglais qui semblent isolés. Dans la réalité, la RAF a fait plus de 4 000 sorties pendant les quelques jours de l’évacuation.
* Au début du film, les bâtiments et habitations en front de mer paraissent bien trop modernes. La production assume cet anachronisme en affirmant avoir voulu donner une connotation plus actuelle au récit. Le film comporte d’autres anachronismes du même ordre.

Dunkerque (Dunkirk)Fionn Whitehead dans Dunkerque (Dunkirk) de Christopher Nolan.

Dunkerque (Dunkirk)1500 figurants ont été recrutés, dont cet étudiant en médecine lillois scrutant le ciel qui s’est retrouvé sur d’innombrables affiches et même sur la couverture du magazine Time.

Autres films ayant mis en scène l’Opération Dynamo :
Dunkerque de l’anglais Leslie Norman (1958) avec Richard Attenborough et John Mills.
Week-end à Zuydcoote d’Henri Verneuil (1964) avec Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle.

27 septembre 2019

Dans un recoin de ce monde (2016) de Sunao Katabuchi

Titre original : « Kono sekai no katasumi ni »

Dans un recoin de ce mondeAprès avoir grandi dans l’Hiroshima des années 30, la jeune Suzu doit quitter sa famille pour aller dans la ville proche de Kure pour épouser un homme qu’elle ne connaît pas. Nous sommes alors en 1944 et la ville qui abrite un port militaire va avoir à subir des bombardements répétés…
Dans un recoin de ce monde est adapté d’un manga de Fumiyo Kôno sorti en 2008. Son histoire se déroule en un lieu où s’est écrite l’Histoire mais, si la guerre est bien dramatiquement présente, le récit laisse une grande place aux scènes du quotidien. La jeune Suzu se retrouve dans un recoin de ce monde pour y passer un temps très précieux. Les thèmes abordés n’en ont pas moins de force : la place de la femme soumise aux mariages forcés et surtout le fléau de la guerre. En fait, le récit embrasse tout un monde, du plus anodin au plus grave. Visuellement, l’animation est un peu sommaire mais le dessin est remarquable, très beau, souvent proche de l’aquarelle, avec un merveilleux sens du détail. L’atmosphère est légèrement onirique, enchanteresse, d’une quiétude qui contraste fortement avec la guerre. Dans un recoin de ce monde est un film très attachant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Dans un recoin de ce mondeDans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi.

Dans un recoin de ce mondeHiroshima dans les années 30 dans Dans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi.

Dans un recoin de ce mondeDans un recoin de ce monde de Sunao Katabuchi.

18 juin 2019

Tora! Tora! Tora! (1970) de Richard Fleischer, Kinji Fukasaku et Toshio Masuda

Tora! Tora! Tora!Après l’immense succès de son Jour le plus long, Darryl F. Zanuck voulut poursuivre les grandes reconstitutions de la Seconde Guerre mondiale avec l’attaque de Pearl Harbor. Le budget fut encore plus important (1) et la production demanda trois années de préparation et presque un an de tournage.
De façon assez surprenante, Zanuck finit par adopter un point de vue très équilibré qui traite convenablement chacun des deux parties en présence. Il met en évidence la léthargie de l’état-major américain et laisse une belle place à la préparation de l’attaque, vue du côté japonais.
Kurosawa était initialement pressenti pour tourner toutes les scènes japonaises mais le réalisateur fut remercié peu après le début du tournage pour être remplacé par les moins expérimentés Kinji Fukasaku (scènes d’action) et Toshio Masuda (autres scènes japonaises). Si aucune des scènes tournées par Kurosawa ne figurent dans la version finale, le scénario reste co-signé par son scénariste habituel, Ryûzô Kikushima. L’absence totale de navires japonais de l’époque en état de naviguer et d’avions japonais en état de voler ne facilita guère la production. Le récit est globalement proche de la réalité historique et l’attaque en elle-même est assez spectaculaire. Le film connut un grand succès au Japon mais l’accueil aux Etats Unis (et en Europe) fut bien plus mitigé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Martin Balsam, Sô Yamamura, Jason Robards, Joseph Cotten, Tatsuya Mihashi, E.G. Marshall, Takahiro Tamura, James Whitmore, Eijirô Tôno, Wesley Addy
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site IMDB.

Tora! Tora! Tora!
Sô Yamamura dans Tora! Tora! Tora! de Richard Fleischer, Kinji Fukasaku et Toshio Masuda.

Tora! Tora! Tora!
George Macready et Joseph Cotten dans Tora! Tora! Tora! de Richard Fleischer, Kinji Fukasaku et Toshio Masuda.

Tora! Tora! Tora!

 

(1) Tora! Tora! Tora! fut la deuxième plus coûteuse production américaine des années soixante juste après Cléopâtre (1963), à égalité avec Hello Dolly (1969).

12 mai 2019

1 homme de trop (1967) de Costa-Gavras

1 homme de tropEn 1943, un commando de résistants d’un maquis des Cévennes prend d’assaut une prison gardée par les allemands dans le but de libérer douze condamnés à mort. L’opération est une réussite mais, dans leur fuite, les maquisards réalisent qu’ils ont libéré treize prisonniers au lieu de douze. Ils se demandent s’il ne s’agirait pas d’un mouchard…
Adapté du roman homonyme et autobiographique de Jean-Pierre Chabrol, 1 homme de trop est le deuxième long métrage de Costa-Gavras. Sans avoir l’efficacité de ses réalisations ultérieures, le film est assez percutant par sa profusion de scènes d’action très réalistes sur les actions des maquisards. Costra-Gavras l’a décrit comme un « western dans le maquis ».  C’est un film sur un groupe, plus que sur des individualités, mais le réalisateur parvient à donner une certaine épaisseur à tous ses personnages. Il est aidé, il est vrai, par un beau plateau d’acteurs. Pas vraiment de contenu politique même sous-jacent, si ce n’est une réflexion sur l’absurdité de la guerre. L’ensemble est très prenant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charles Vanel, Bruno Cremer, Jean-Claude Brialy, Michel Piccoli, Gérard Blain, Claude Brasseur, Jacques Perrin, François Périer, Pierre Clémenti
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Remarques :
* Le producteur est le canadien Harry Saltzmann, le producteur des premiers James Bond,  car le premier film de Costa-Gavras, Compartiment tueurs, avait très bien marché aux Etats-Unis.
* Le film n’eut que peu de succès à l’époque. Le réalisateur pense aujourd’hui que le refus de s’engager du personnage joué par Piccoli a beaucoup gêné en France parce que le mythe d’une France entière soutenant la Résistance était encore très présent dans les esprits.
* Dans la réalité, l’auteur, Jean-Pierre Chabrol (aucun lien avec le cinéaste), était le treizième homme. Il était beaucoup plus jeune (19 ans) que Piccoli. Il s’est finalement engagé dans la Résistance, dans la brigade du Languedoc formée de soldats issus des maquis du sud, ce qui l’a conduit jusqu’à Berlin.

1 homme de trop
Michel Piccoli, Bruno Cremer et Jean-Claude Brialy dans 1 homme de trop de Costa-Gavras.

18 novembre 2018

La Pagode en flammes (1942) de Henry Hathaway

Titre original : « China Girl »

La Pagode en flammes1941. Dans la Chine envahie par les japonais, un journaliste américain, retenu prisonnier par les militaires japonais, parvient à s’échapper avec l’aide de deux de ses compatriotes. Ils se rendent en Birmanie qui sert de base pour des raids contre l’occupant…
Sur un scénario de Ben Hecht et Darryl F. Zanuck, China Girl a été tourné après l’attaque de Pearl Harbour et se révèle donc être un film très manichéen : les japonais sont fourbes et cruels tandis que les chinois sont aidés par des américains volontaires et bienveillants, l’escadrille Flying Tigers (qui a réellement existé). L’intrigue est toutefois assez élaborée, surtout comparée à celle des films de propagande de la même période, mais l’on remarque l’introduction de plusieurs éléments qui ne sont pas exploités (par exemple, le carnet). L’atmosphère est bien restituée, trouble avec des beaux jeux de lumières dans le grand hôtel. Parmi les premiers films de Gene Tierney, China Girl n’est pas le plus connu et cité. L’actrice y interprète une fois de plus le rôle d’une chinoise. Il émane une grande douceur de son jeu. Lynn Bari est, elle aussi, assez remarquable. Ces deux actrices rendent le film intéressant à découvrir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, George Montgomery, Lynn Bari, Victor McLaglen
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Remarque :
* Bizarrement, les soldats japonais portent des casques allemands…

China Girl
Gene Tierney et George Montgomery dans La Pagode en flammes de Henry Hathaway.