18 octobre 2006

Closer, entre adultes consentants (2004) de Mike Nichols

Titre original : « Closer »

Closer Elle :
(pas vu)

Lui :
Alors que je m’attendais à voir un film facile et insignifiant, j’ai été vraiment frappé par la force de ce film. « Closer » est en effet étonnant. Il est étonnant tout d’abord par sa forme puisqu’il n’y a en tout que quatre personnages et que toutes les scènes sont des longs dialogues entre deux de ces personnages ; il serait d’ailleurs plus juste de parler de confrontations… Il est aussi étonnant par sa construction, avec des ellipses brutales que l’on ne perçoit pas immédiatement. Il est étonnant enfin (et surtout) par la force de ses dialogues et du jeu des acteurs, une force qui est plutôt coutumière du théâtre que du cinéma (il s’agit d’ailleurs de l’adaptation d’une pièce de Patrick Marber). La base est simple : un chassé-croisé permanent entre deux couples qui se font et se défont plusieurs fois. L’habileté de Mike Nichols est d’avoir filmé cela très sobrement et sans austérité aucune : cette série de huis clos sait rester facile à regarder, avec même quelques notes d’humour. Tout au plus pourra t-on reprocher au scénario de ne pas s’enfoncer très profondément dans les personnages mais l’ensemble est vraiment convaincant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jude Law, Julia Roberts, Natalie Portman, Clive Owen
Voir la fiche du film et la filmographie de Mike Nichols sur le site imdb.com.

3 réflexions sur « Closer, entre adultes consentants (2004) de Mike Nichols »

  1. J’ai été déçu comme un fou, un bon metteur en scène, une bande d’acteurs sexys, jeunes et talentueux, résultat un film mou, des histoires de couples, d’amour, d’infidélité qui sonnent faux, trop théatral, téléphoné, et un peu trop chicos, bavard, même pas sexy mais vulgaire.

  2. Pas d’accord du tout avec le commentaire précédent. J’ai trouvé ce film magnifiquement bien tourné (dans tous les sens du terme) et pour tout vous dire, j’ai commencé à le regarder vers 2h du mat, en pensant m’endormir devant, mais j’ai été littéralement « scotché ». Ce film m’a pour ainsi dire « mis une claque » et j’en ai même eu du mal à trouver le sommeil après. Moi qui m’attendait à un film un peu mou, pour ne pas dire niais, quel bonne surprise! Il est rentré directement dans mon top « three », juste derrière eternal sunshine of the spotless mind de GONDRY et Rockers un film méconnu du grand public.
    Voila ce sera tout!

  3. Oh.

    Pour une fois, ma perception d’un film est diamétralement opposée à la vôtre.

    J’ai trouvé la mise en scène médiocre (quelques effets lourds, le reste insignifiant), le scénario creux.

    Mais surtout : ce chassé-croisé est désincarné (vous dites élégamment que « le scénario ne s’enfonce pas profondément dans les personnages », je dirai plus sèchement qu’aucun des personnages n’a la moindre épaisseur crédible) et les deux mecs sont des très sales cons.

    Je suis obligé d’être cru, car du début à la fin (sauf la scène de la rencontre entre Jude Law et Natalie Portman, où Jude Law est normal et potentiellement sympa) les deux personnages masculins sont clairement des manipulateurs, des égoïstes, des « mâles obsédés par leur masculinité ». L’un plutôt sous le versant « prédateur vulgaire » (Clive Owen), l’autre sous le versant « chantage émotionnel » (Jude Law), tous deux malsains et dangereux (et même le plus « faible » finit par gifler sa compagne, ce qui est symptomatique).

    Les relations amoureuses sont peu crédibles puisque aucun des personnages, masculins comme féminins, n’a d’épaisseur, ce qui empêche de « croire » à aucune des relations qui se croisent. Il y a une seule chose dans ces relations qui reflète une réalité un peu tangible : l’immonde masculinisme pervers des deux hommes. Chacun manipule ses compagnes, notamment par du chantage affectif ou pire (et il faut le dire : la scène où Clive Owen fait du chantage sexuel à son ex pour signer l’acte de divorce s’appelle, très rigoureusement, un viol, et c’est précisément le genre de situation qu’une société évoluée devrait vomir au lieu de présenter dans un film comme une simple péripétie). Chacun est obsédé par les relations sexuelles que sa compagne a pu avoir avec l’autre (punaise, mais quel sommet de masculinité malsaine !).

    Je n’ai pas accroché au rythme et à la mise en scène du début, mais j’ai pensé que l’histoire devait valoir la peine. J’ai eu tort : j’aurais mieux fait de me fier à ma première impression, car l’histoire est encore pire.

    Erk.

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