16 septembre 2024

Les Seins de glace (1974) de Georges Lautner

Les Seins de glaceEn plein hiver, un écrivain (Claude Brasseur) cherche l’inspiration sur une plage de la Côte d’Azur. Il y rencontre une jeune femme mystérieuse (Mireille Darc) qui lui fait penser à l’héroïne de son roman. Il entreprend la conquête de cette jeune femme étrange qui semble protégée par un puissant avocat (Alain Delon)…
Les Seins de glace est un film français réalisé par Georges Lautner, directement inspiré du roman de Richard Matheson Someone Is Bleeding, paru en 1953 (ce fût le premier roman publié de l’auteur de Je suis une légende). Il s’agit d’un suspense policier, genre inhabituel pour le cinéaste. L’intrigue repose surtout sur le personnage impénétrable interprété par Mireille Darc, qui s’écartait ainsi des rôles légers auxquels elle était habituée. Alain Delon, ici également producteur, désirait apporter une nouvelle dimension à l’actrice. Claude Brasseur a le rôle principal masculin, il est de presque toutes les scènes alors que le personnage interprété par Alain Delon est au second plan mais rendu assez fort par un jeu très sobre. L’histoire est troublante sans n’être jamais ni angoissante ni magnétique. Le déroulement du scénario n’est pas parfait, nous dévoilant des indices beaucoup trop tôt. Le film manque de puissance mais se laisse regarder sans déplaisir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Mireille Darc, Claude Brasseur, Emilio Messina, André Falcon
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Lautner sur le site IMDB.

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Mireille Darc, Claude Brasseur et Alain Delon dans Les Seins de glace de Georges Lautner.
Alain Delon et Mireille Darc dans Les Seins de glace de Georges Lautner.

10 août 2020

Pouic-Pouic (1963) de Jean Girault

Pouic-PouicPour l’anniversaire de son mari, Cynthia Monestier pense avoir trouvé le cadeau idéal : une concession pétrolière sur les bords de l’Orénoque. Son mari découvre rapidement qu’elle a été dupée par un escroc. Pour se refaire de ce mauvais investissement, il espère que sa fille Patricia parviendra à convaincre le très riche Antoine, qui s’intéresse beaucoup à elle, de racheter la « fabuleuse » concession. Mais pour le plus grand malheur de son père, au même moment, Patricia a recruté un faux mari afin de se débarrasser de son fortuné soupirant…
Pouic-Pouic est le premier film vraiment construit autour de Louis de Funès et marque le départ de la seconde partie de sa carrière où sa popularité ne fléchira jamais. Au départ, Pouic-Pouic était une pièce de théâtre, titrée Sans cérémonie, écrite par le tandem Jean Girault et Jacques Vilfrid en 1952. Louis De Funès y tenait déjà un petit rôle, celui du maître d’hôtel. La pièce n’avait eu que peu de succès. Cette fois, l’acteur a le premier rôle et il l’occupe avec force mais sans excès. Jacqueline Maillan est même prête à lui voler la vedette par moments. L’histoire est dans la tradition française du théâtre de boulevard avec quiproquos et de nombreux rebondissements. Les seconds rôles sont bien tenus et hauts en couleur. Pouic-Pouic est un divertissement joyeux.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Louis de Funès, Mireille Darc, Roger Dumas, Jacqueline Maillan, Christian Marin, Philippe Nicaud, Guy Tréjan
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Remarques :
* Première collaboration entre Jean Girault et Louis de Funès qui feront ensemble 12 films entre 1963 et 1982.
* Caméo : Au début du film, à la bourse, on peut voir Jean Girault (le boursicoteur chauve) et Jacques Vilfrid.

Pouic-PouicMireille Darc, Roger Dumas, Philippe Nicaud et Louis de Funès dans Pouic-Pouic de Jean Girault.

3 août 2020

Les Bons Vivants (1965) de Gilles Grangier et Georges Lautner

Un grand seigneur: Les bons vivantsLes Bons Vivants, alias Un grand seigneur, est un film en trois sketches :
1) La Fermeture (réal. Gilles Grangier) : Monsieur Charles et Madame Blanche sont bien tristes : leur maison close doit fermer, c’est la Loi. En guise d’adieu, ils offrent un cadeau à chacune des pensionnaires. L’une d’elle, Lucette, reçoit l’enseigne (une lanterne)…
2) Le Procès (réal. Gilles Grangier) : Quelques années plus tard, Lucette est devenue baronne. Deux petits truands ont dérobé chez elle des bijoux et la fameuse lanterne à laquelle elle tient beaucoup. Elle vient témoigner à leur procès…
3) Les Bons Vivants (réal. Georges Lautner) : Léon Haudepin, notable d’une petite ville et célibataire, rencontre Héloïse, ancienne pensionnaire de la maison close…
Le scénario de ces trois sketches est signé par Albert Simonin et Michel Audiard. Il s’agit de variations humoristiques sur le thème des maisons closes. Le sujet permet de montrer des jeunes filles en tenue légère, ce qui pouvait perturber les esprits les plus émotifs dans les années soixante. Aujourd’hui, cet effet un peu racoleur, ne fonctionne plus vraiment. Mais le film a été mal considéré et beaucoup l’ont qualifié de « vulgaire » ce qui paraît un peu injuste car, précisément, les scénaristes parviennent à éviter de tomber dans le « salace ». Non, l’humour repose essentiellement sur le fait de parler d’une maison close comme d’une activité respectable et de transformer en moral ce qui est habituellement considéré comme amoral. La seule chose que l’on puisse reprocher, c’est d’en offrir une vision idyllique et bon enfant, c’est une vision de « client » : la réalité des maisons closes était certainement loin d’être aussi joyeuse. Le premier sketch paraît un peu long, mais les deux autres sont plus enlevés, très amusants et même hilarants par moment. Les acteurs  s’en donnent à coeur joie et semblent aussi beaucoup s’amuser.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Louis de Funès, Bernard Blier, Mireille Darc, Andréa Parisy, Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Frank Villard, Pierre Bertin, Darry Cowl, Jean Carmet, Jean Richard
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Remarques :
* En avril 1946, la loi Marthe Richard a aboli le régime de la prostitution réglementée en France qui existait depuis 1804. Elle a imposé la fermeture des maisons closes (alias « maisons de tolérance »). La loi a pu bénéficier du climat ambiant, la plupart des tenanciers étant mouillés dans la collaboration.

* Dans son livre d’entretiens avec Bernard Bastide, Une vie de cinéma, Bernadette Lafont raconte quelques anecdotes sur  Louis de Funès, qui n’admettait pas que l’on fasse des gros plans sur d’autres acteurs que lui. Pour éviter qu’il reste à râler dans un coin, un assistant lui proposait de l’accompagner pour boire un verre à la buvette du studio. En revenant et comprenant le subterfuge, il faisait un signe avec ses doigts qui signifiait « on coupera au montage ! »

Un grand seigneur: Les bons vivantsBernard Blier décroche sa lanterne dans le 1er sketch de Les bons vivants de Gilles Grangier et Georges Lautner.

Un grand seigneur: Les bons vivantsMireille Darc, Louis de Funès et Bernadette Lafont dans le 3e sketch de Les bons vivants de Gilles Grangier et Georges Lautner.

19 octobre 2018

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! (1970) de Michel Audiard

Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!Germaine, femme de ménage curieuse, a trois employeurs. Ses bavardages vont entrainer une situation bien étrange…
L’idée de départ de chantages croisés est amusante, les dialogues sont souvent jubilatoires, l’interprétation excellente, et pourtant l’ensemble nous laisse sur une sensation de film bâclé, à la réalisation imprécise. Il y a toutefois des scènes assez mémorables. A sa sortie, le film fut souvent jugé vulgaire, le côté amoral des personnages heurtant alors certains esprits ;  pourtant (ou à cause de cela), le film connut un grand succès… Il permit à Annie Girardot d’avoir accès à des rôles très populaires.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Annie Girardot, Bernard Blier, Mireille Darc, Jean Le Poulain, Sim, Jean Carmet, Robert Dalban
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Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause!
Quand il joue au petit chimiste, Bernard Blier n’a pas que des bonnes intentions dans Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause! de Michel Audiard.

11 octobre 2018

Les distractions (1960) de Jacques Dupont

Les distractionsReporter-photographe, Paul Frapier vient en aide à son ancien ami Laurent recherché pour meurtre. Ils furent tous deux parachutistes en Algérie et restent liés par une indéfectible amitié…
Adapté d’un roman de Jean Bassan, Les distractions a été tourné quelques mois seulement après A bout de souffle et force est de constater qu’il présente bien des similitudes avec le film de Godard qui a manifestement servi de modèle. Jean-Paul Belmondo y interprète de nouveau un jeune type amoral et blasé, très égocentrique dans ses rapports avec les personnes qui l’entourent, notamment les femmes. Le film est centré sur ce portrait, l’intrigue policière passant au second plan ce qui ne laisse à Claude Brasseur que bien peu de place. Jacques Dupont, se laissant porter par la Nouvelle Vague, ne montre pas une grande originalité dans sa réalisation et se perd un peu dans les méandres des misères sentimentales que son personnage occasionne. On retrouve toutefois avec plaisir l’atmosphère du Paris de 1960 avec quelques images nocturnes du meilleur effet.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Alexandra Stewart, Sylva Koscina, Claude Brasseur, Mireille Darc
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Remarque :
* Les Distractions est le second (et ultime) long métrage de Jacques Dupont, auparavant spécialisé dans les courts métrages ethnographiques sur l’Afrique.

Les distractions
Jean-Paul Belmondo et Alexandra Stewart dans Les distractions de Jacques Dupont.

Les distractions
Alexandra Stewart et Mireille Darc (son premier rôle au cinéma) dans Les distractions de Jacques Dupont.

20 septembre 2017

Le grand blond avec une chaussure noire (1972) de Yves Robert

Le Grand blond avec une chaussure noirePour faire tomber son adjoint qui l’a compromis dans une affaire d’agent double, le chef des services secrets français met en place un piège : il utilise un inconnu choisi au hasard à une descente d’avion et fait croire qu’il s’agit d’un agent venu pour « régler » l’affaire de l’agent double. Bien entendu, le malheureux inconnu en question ignore tout du rôle qu’on lui fait jouer…
Ecrit par Francis Veber et Yves Robert, Le grand blond avec une chaussure noire a été tourné en 1972 mais il s’inscrirait plutôt dans la veine des parodies de films d’espionnage des années soixante. Il a certes perdu un peu de son piment, son caractère osé (la robe de Mireille Darc, l’évocation du désir sexuel) s’étant fatalement émoussé, mais l’équilibre général et son absence de vulgarité lui permettent de résister au temps. Pierre Richard n’a pas ici un rôle moteur dans l’humour qui aurait certainement profité de dialogues plus affutés. L’ensemble reste très amusant aujourd’hui et fait passer un bon moment.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Richard, Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Jean Carmet
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Suite (sans originalité)  :
Le Retour du grand blond (1974) d’Yves Robert
Remake américain :
L’Homme à la chaussure rouge (The Man with One Red Shoe) (1985) de Stan Dragoti avec Tom Hanks et Dabney Coleman.

Le grand blond avec une chaussure noire
Pierre Richard et Mireille Darc dans Le Grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert.
Pierre Richard, nous dit-on, n’était pas prévenu du décolleté de la robe afin d’avoir un authentique effet de surprise. La robe créée par le couturier Guy Laroche est aujourd’hui au Louvre.

1 décembre 2014

La Chasse à l’homme (1964) de Edouard Molinaro

La chasse à l'hommeAntoine Monteil doit se rendre à son mariage au grand dam de son ami qui essaie de l’en dissuader… « Le mariage est un piège », tel semble être le leitmotiv de cette comédie à sketches d’Edouard Molinaro. Ici, les jeunes filles en fleurs n’ont qu’une idée en tête : mettre le grappin sur un homme. Cette attaque gentiment subversive (du moins pour l’époque) contre l’institution du mariage se fait sans misogynie excessive, l’histoire de base a d’ailleurs été écrite par une femme, France Roche. Les dialogues sont de Michel Audiard. Le premier sketch avec Jean-Paul Belmondo en voyou rangé mis au pas par Marie Dubois n’est que moyennement réussi. Le second en revanche (avec Micheline Presle, Catherine Deneuve, Bernard Blier) l’est beaucoup plus et les dialogues d’Audiard y sont riches en répliques brillantes. Le meilleur du film est là. La suite est plaisante avec Françoise Dorléac qui joue la fofolle, façon L’Homme de Rio avec toutefois un peu moins de réussite. Comme beaucoup de films à sketches, La chasse à l’homme est un peu inégal mais reste divertissant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Claude Brialy, Françoise Dorléac, Claude Rich, Jean-Paul Belmondo, Marie Laforêt, Catherine Deneuve, Marie Dubois, Micheline Presle, Francis Blanche, Bernard Blier
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La Chasse à l'homme d'Edouard Molinaro
Françoise Dorléac et Jean-Claude Brialy

Homonyme :
Chasse à l’homme (Man Hunt) de Fritz Lang (1941)

6 juin 2014

Ne nous fâchons pas (1966) de Georges Lautner

Ne nous fâchons pasAncien truand retiré des « affaires », Antoine Beretto dirige paisiblement sa petite entreprise de location de bateaux lorsque son passé ressurgit sous la forme de deux anciens comparses qui lui demandent son aide : il s’agit de récupérer une certaine somme auprès d’un petit escroc minable, Michalon. Cela va l’entraîner beaucoup plus loin qu’il ne le souhaitait… Réalisé deux ans après Les Tontons Flingueurs et Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas joue sur le même registre de l’humour avec une partie de la même équipe. Malgré le titre, on se doute que Lino Ventura va avoir beaucoup de mal à garder son calme et le premier à en faire les frais sera Michalon / Jean Lefebvre qui, entre deux claques, prend son air de chien battu qui lui va si bien. Les dialogues sont de Michel Audiard qui distille ses belles réparties tout au long du film. Sans être aussi réussis que les deux films précités, Ne nous fâchons pas est un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Mireille Darc, Jean Lefebvre, Michel Constantin
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Remarques :
* A la fin du film, le morceau qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Gloria des Them (à ce niveau de ressemblance, on peut parler de plagiat) est chanté par… Graeme Allright !* La scène incroyable du pont a été tournée au viaduc de Malvan, détruit pendant un bombardement en 1944 et dont seul le pilier central avait résisté. Ce pilier fut détruit par le génie civil au printemps 1966, permettant à Lautner de mettre dans la boîte une scène assez unique en son genre.

2 juin 2012

Les Barbouzes (1964) de Georges Lautner

Les BarbouzesLa jeune veuve d’un trafiquant d’armes hérite de documents et de brevets assez dangereux. Quatre agents secrets, un français, un suisse, un allemand et un russe, rivalisent pour mettre la main sur les documents… Un an après Les Tontons Flingueurs, Georges Lautner poursuit dans la satire des films d’espionnage avec Les Barbouzes. Il va encore plus loin dans la loufoquerie, laissant de côté toute vraisemblance pour exploiter à fond le potentiel comique des situations. L’humour est ici tout à fait dans l’esprit du cinéma muet (l’humour slapstick) ou des dessins animés : on prend beaucoup de coups et on en donne beaucoup mais on se relève toujours (du moins quand on a un premier rôle car les seconds rôles ont une espérance de vie plus limitée). L’ensemble reste bon enfant. Michel Audiard signe une fois de plus les dialogues, alimentant le film en répliques savoureuses (pas toujours bien mises en valeur, hélas). Côté interprétation, nous avons ici un Lino Ventura au mieux de sa forme et Mireille Darc apporte une note de charme, parfois assez tapageur : ses décolletés jusqu’au bas du dos électrisaient les spectateurs des années soixante. Par rapport à son aîné d’un an, Les Barbouzes est plus centré sur l’action, il est aussi plus débridé. Son humour est toujours aussi délectable aujourd’hui.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Mireille Darc, Jess Hahn, André Weber, Charles Millot, Noël Roquevert
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Relire certaines bonnes répliques

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