Au début des années 1980, dans le Nord de la France, deux adolescents, Clotaire et Jackie, tombent éperdument amoureux et vivent une passion dévorante, malgré des différences de condition sociales et d’aspirations personnelles. Jackie, récemment orpheline de sa mère et proche de son père, rêve d’émancipation, tandis que Clotaire, perdu dans les difficultés du monde ouvrier, plonge peu à peu dans la délinquance… L’Amour ouf est un film français réalisé par Gilles Lellouche. L’acteur signe là son second long métrage en tant que réalisateur après Le Grand Bain (2018). Il en a écrit le scénario avec Ahmed Hamidi et l’écrivaine Audrey Diwan ; c’est l’adaptation d’un roman de l’irlandais Neville Thompson, publié en 2000. Le film mêle plusieurs genres : c’est une touchante histoire romantique mais aussi un film de voyous assez violent et même une comédie musicale (une scène de danse). Le plus surprenant est que Gilles Lellouche parvient bien à rendre cet assemblage homogène. Il puise de toute évidence son inspiration dans le cinéma américain, il cite Martin Scorsese, Coppola, West Side Story comme sources d’inspiration, mais sans tomber dans le mimétisme. Avec une réalisation enthousiaste, il parvient à créer une atmosphère et l’ensemble est indéniablement percutant. La musique est excellente et tient une grande place. Il a bénéficié d’un budget important, ce qui lui a permis d’assembler un beau plateau d’acteurs, tous parfaits. Malgré de mauvaises critiques, le succès public a été très important. Elle: Lui :
Le jeune Gascon fougueux D’Artagnan est laissé pour mort après avoir tenté de sauver une femme d’un enlèvement. Une fois arrivé à Paris, il tente par tous les moyens de retrouver ses agresseurs, mais il ignore que sa quête le mènera au cœur d’une véritable guerre où se joue l’avenir de la France… Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan est un film français réalisé par Martin Bourboulon, première partie de l’adaptation du roman Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, déjà porté de multiples fois à l’écran. C’est une adaptation assez libre. En comparaison avec les versions précédentes, la modernisation du récit reflète vraiment l’humeur de notre société : on n’est plus là pour rire, l’atmosphère est sombre. La légèreté du récit, le panache des mousquetaires ont été écartés pour laisser la place à une histoire très noire où les combats sont âpres. Même si personnellement je regrette ce changement de ton un peu trop dans l’air du temps, l’ensemble est assez réussi. Le film a bénéficié d’un beau budget et les choix des acteurs pour les quatre mousquetaires est aussi judicieux que prestigieux. La distribution des seconds rôles est moins brillante mais elle est adéquate. Le film a connu un beau succès, y compris (et c’est le plus remarquable) à l’international. La seconde partie, Milady, a été tournée pour une sortie prochaine en salles. Elle: – Lui :
b) Versions du parlant : 1932: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 246 mn) avec Aimé Simon-Girard 1935: The Three Musketeers de Rowland V. Lee (USA) avec Walter Abel 1939: The Three Musketeers de Allan Dwan (USA) avec Don Ameche (comédie) 1942: Los tres mosqueteros de Miguel M. Delgado (Mexique) (parodie) 1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly 1953: Les Trois Mousquetaires de André Hunebelle (France) avec Georges Marchal et Bourvil 1954: I cavalieri della regina de Mauro Bolognini (Italie) 1957: Les Trois Mousquetaires et demi de Gilberto Martínez Solares (Mexique)(parodie) 1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot 1973: The Three Musketeers de Richard Lester (UK) avec Michael York et Raquel Welch 1974: The Four Musketeers de Richard Lester (UK) avec Michael York et Raquel Welch 1974: Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle (France) (parodie) 1993: The Three Musketeers de Stephen Herek (USA) avec Charlie Sheen et Chris O’Donnell 2001: The Musketeer de Peter Hyams (UK) avec Justin Chambers et Catherine Deneuve 2005: Les Trois Mousquetaires de Pierre Aknine (France) avec Vincent Elbaz et Emmanuelle Béart 2011: The Three Musketeers de Paul W.S. Anderson (USA) avec Logan Lerman, Juno Temple, Orlando Bloom et Milla Jovovich 2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon avec François Civil et d’innombrables versions TV… … et beaucoup d’autres films d’un univers proche (suites, filiations, etc.)
Élise est une talentueuse danseuse de ballet âgée de 26 ans. Après une grave chute durant un spectacle, on lui apprend qu’elle ne pourra peut-être plus jamais danser. Dès lors sa vie va être bouleversée, Elise va devoir apprendre à se réparer. Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre… En corps est un film franco-belge réalisé par Cédric Klapisch. Il en a écrit le scénario avec l’écrivain (et cinéaste) Santiago Amigorena. Cedric Klapisch est passionné depuis toujours par la danse contemporaine. Il nous offre une histoire intelligemment écrite et mise en scène ; elle met en valeur la danseuse Marion Barbeau, dont on découvre les talents de comédienne, et le chorégraphe israélien Hofesh Shechter, qui interprète son propre rôle. L’équilibre est parfait entre la dramatisation (légère), la comédie et bien entendu la danse. A noter que, contrairement à des films comme Black Swan qui mettent l’accent sur la souffrance des danseurs, En corps met en avant la passion. Les seconds rôles apportent tous quelque chose à l’histoire et sont remarquablement bien tenus. Une réussite. Elle: Lui :
2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la brigade de terrain BAC Nord cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux… BAC Nord est un film français co-écrit et réalisé par Cédric Jimenez. Il met en scène une équipe de policiers sous pression maximale qui finissent par adopter les pratiques des délinquants pour mieux les traquer. Le film est solidement réalisé, nous immergeant au beau milieu de scènes intenses, d’une tension extrême. La réalisation est bien maitrisée et ce western urbain est emmené par un trio de comédiens très convaincants. Mais il paraît impossible de regarder le film en faisant abstraction de son contexte : comme on le sait, il fait référence à une affaire réelle aux répercutions politiques multiples, une affaire sur laquelle il est difficile d’avoir une opinion (du moins, autre que dogmatique). Le film a été diversement apprécié par la critique ; gros succès auprès du public. Elle: Lui :
Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. Apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. Les trois enfants vont devoir réinventer leur fraternité face au problème des droits de succession qui les oblige à vendre une partie du domaine… Ce qui nous lie est réalisé par Cédric Klapisch qui en a co-écrit le scénario avec Santiago Amigorena, son collaborateur de longue date. Le cinéaste dit bien connaitre le monde du vin auquel il a été initié à son père qui ne buvait que du bourgogne. Effectivement, sur ce plan, le récit est bien documenté, la vie d’un domaine viticole est montrée de façon juste. De plus, il souligne le problème des droits de succession qui réduisent les domaines familiaux. Mais le sujet principal, ce sont les relations humaines, au sein de la fratrie mais aussi au sein des couples ou encore avec les beaux-parents et voisins. Certains personnages (le beau-père notamment) sont caricaturaux et les sentiments sont parfois exprimés de façon excessive. Les flashbacks donnent une impression de lourdeur, l’ensemble manque un peu de subtilité. Et c’est aussi trop long. En revanche, la nature et les paysages de Bourgogne sont bien en valeur. Côté interprétation, c’est indéniablement Ana Girardot qui apporte le plus d’émotions. Plutôt plaisant à regarder, Ce qui nous lie manque toutefois de corps pour être mémorable. Elle: – Lui :
Voir les autres films de Cédric Klapisch chroniqués sur ce blog…
Remarque :
* Une partie a été tournée au Domaine Jean-Marc Roulot (dont les vins sont très recherchés). Le même Jean-Marc Roulot tient le rôle du bras droit d’Ana Girardot (ce n’est pas son premier rôle, loin de là, IMDB met 58 films à son actif… voir la liste…)
Ana Girardot dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.
François Civil, Pio Marmaï et María Valverde dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.
Claire est une femme divorcée de cinquante ans et professeur de son métier. Son amant, bien plus jeune qu’elle, refusant ses appels, elle crée un faux profil sur Facebook sous l’apparence d’une jeune femme de vingt-quatre ans pour entrer en contact avec son meilleur ami Alex. L’appât fonctionne bien, trop bien même…
Le scénario de Celle que vous croyez a été écrit par Safy Nebbou et Julie Peyr, d’après le roman homonyme de Camille Laurens paru en 2016. En outre, le réalisateur affirme qu’une telle aventure (se faire berner par un faux profil plus jeune) lui est arrivée pendant l’écriture. Le récit semble prévisible pendant les deux premiers tiers du film, un peu consternant aussi et à la limite du crédible tant son héroïne s’applique à s’enfoncer dans des impasses. Le dernier tiers est plus fort avec des rebondissements inattendus. Juliette Binoche fait une belle interprétation, elle donne de l’étoffe à son personnage. Sans une telle prestation, le film aurait certainement paru très anodin. Celle que vous croyez a été bien accueilli par la critique. Elle: Lui :
Sans se connaître, deux trentenaires, Rémy et Mélanie, vivent dans le même quartier à Paris dans deux immeubles mitoyens, au même étage. Ils tentent de faire des rencontres sans succès…
Vingt trois ans après Chacun cherche son chat, Cédric Klaspisch reprend le thème de la solitude des grandes villes pour voir si l’avènement des réseaux sociaux avait changé la donne. En réalité, cet aspect n’est qu’effleuré, l’essentiel de ce double portrait se concentrant plutôt sur la fragilité et le manque de confiance en soi. Relevé de quelques notes d’humour, l’ensemble est un peu terne, les deux personnages étant sans doute un peu trop lisses, et le volet psychanalytique pourra paraître nourri de poncifs.
Chanteraide est l’une des « oreilles d’or » de la Marine nationale, les spécialistes de la guerre acoustique. A bord d’un sous-marin nucléaire d’attaque, en mission secrète au large des côtes syriennes, il repère un son douteux qu’il ne parvient pas à identifier. Quelques minutes plus tard, le sous-marin est attaqué par un hélicoptère ennemi…
Antonin Baudry est un ex-diplomate que l’on connaissait déjà pour avoir signé le scénario de la bande dessinée Quai d’Orsay, adaptée au cinéma par Bertrand Tavernier en 2013. Il passe à la réalisation avec Le Chant du loup sur un scénario de géopolitique-fiction qu’il a lui-même écrit. Pour un premier long métrage, c’est une grande réussite. La tension s’installe dès les premières secondes et devient ensuite omniprésente au point de nous faire oublier les quelques invraisemblances. Par rapport aux standards du film d’action hollywoodien, Le Chant du loup affirme sa personnalité en donnant plus d’importance à l’humain (y compris dans un environnement rigide et codifié comme peut l’être le haut commandement militaire), en limitant les élans de patriotisme et en refusant l’obligation du happy-end. L’interprétation est excellente, avec cette petite rigidité qui convient au monde militaire. Pourtant Antonin Baudry a fait des choix audacieux dans la distribution des rôles : à priori, on ne pense pas en premier à Omar Sy pour interpréter un commandant de sous-marin… La très petite famille des grands films de sous-marins, celle de Das Boot ou d’À la poursuite d’Octobre Rouge, compte maintenant un nouveau membre. Elle: – Lui :
(de g. à d.) François Civil, (?), Omar Sy et Reda Kateb dans Le Chant du loup de Antonin Baudry.
Mathieu Kassovitz dans Le Chant du loup de Antonin Baudry.
Homonyme : Le chant du loup (The Wolf Song ) de victor Fleming (1929) avec Gary Cooper et Lupe Velez (western, film muet avec des séquences chantées sonorisées)