9 décembre 2023

Couleurs de l’incendie (2022) de Clovis Cornillac

Couleurs de l'incendieEn 1929 se tiennent les obsèques du riche banquier Marcel Péricourt, auxquelles assiste le Tout-Paris. Sa fille Madeleine est la seule héritière. Pour prendre seule la tête des affaires de son père, elle va devoir faire face à de nombreux obstacles et à l’opposition des hommes dans une Europe où monte le totalitarisme…
Couleurs de l’incendie est un film franco-belge réalisé par Clovis Cornillac. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Pierre Lemaitre publié en 2018 et faisant suite au roman Au revoir là-haut (adapté au cinéma par Albert Dupontel en 2017). Pierre Lemaitre a lui-même écrit le scénario de l’adaptation. Située au début des années trente, l’histoire nous fait suivre le parcours d’une femme en butte à l’opposition et à la cupidité des hommes tout en brossant un portrait de la France de cette époque. Les personnages ont une belle profondeur et le récit est riche en situations. La reconstitution est soignée, la réalisation est sans défaut, l’ensemble est captivant. Clovis Cornillac s’affirme de plus en plus en tant que réalisateur.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Clovis Cornillac, Olivier Gourmet, Jérémy Lopez, Fanny Ardant
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Léa Drucker et Benoît Poelvoorde dans Couleurs de l’incendie de Clovis Cornillac.

13 octobre 2023

Les Volets verts (2022) de Jean Becker

Les volets vertsDans la France des années soixante-dix, Jules Maugin est un acteur renommé et adulé. Maintenant soixantenaire, il est fatigué et son médecin lui demande d’arrêter l’alcool. Il se sent seul et vit mal la séparation avec sa partenaire…
Les Volets verts est un film français réalisé par Jean Becker. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Georges Simenon publié en 1950. L’histoire semble taillée sur mesure pour Gérard Depardieu, c’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du projet en ayant conseillé aux producteurs du film de lire le roman. On retrouve les excès de l’acteur parvenu au sommet, qui est plus craint par son entourage qu’admiré, qui a perdu l’envie. Le roman est probablement beaucoup plus riche que le film qui n’offre pas vraiment une analyse de l’âme humaine mais plutôt le spectacle d’une sorte de monstre de foire. La mise en scène est très simple. L’ensemble se laisse regarder mais nous laisse indifférent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Fanny Ardant, Benoît Poelvoorde, Stéfi Celma, Anouk Grinberg, Fred Testot
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Fanny Ardent et Gérard Depardieu dans Les volets verts de Jean Becker.

4 septembre 2023

ADN (2020) de Maïwenn

ADNNeige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit désormais en maison de retraite. Elle adore et admire ce pilier de la famille, qui l’a élevée et surtout protégée de la toxicité de ses parents. La mort de ce grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige…
ADN est un film français réalisé par Maïwenn. Elle en a coécrit le scénario avec Matthieu Demy (fils d’Agnès Varda). Le réalisatrice précise que le personnage principal lui ressemble mais que le film n’est pas autobiographique. D’un sujet que l’on peut trouver à priori peu affriolant, Maïween a réussi à construire un récit très relevé, plein de vie et même d’humour, tout en conservant une indéniable profondeur. Son film a bien le défaut d’être centré sur elle-même mais elle parvient à nous faire comprendre, au moins partiellement, son besoin de renouer avec ses origines. Et elle le fait avec un indéniable talent.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maïwenn, Fanny Ardant, Louis Garrel, Dylan Robert, Marine Vacth, Henri-Noël Tabary
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Caroline Chaniolleau, Fanny Ardant, Louis Garrel et Maïwenn dans ADN de Maïwenn.
(debout : Henri-Noël Tabary et Fu’ad Aït Aattou)

9 mai 2023

Les Jeunes Amants (2021) de Carine Tardieu

Les jeunes amantsShauna, 70 ans, divorcée, libre et indépendante, a mis sa vie amoureuse de côté. Elle est cependant troublée par la présence de Pierre, cet homme de 45 ans qu’elle avait tout juste croisé des années plus tôt. Et contre toute attente, Pierre, marié et père de famille, ne voit pas en elle « une femme d’un certain âge », mais une femme, désirable, qu’il n’a pas peur d’aimer…
Les Jeunes Amants est un film français réalisé par Carine Tardieu. Le film aurait dû être tourné par Sólveig Anspach, décédée en août 2015. Il raconte l’histoire d’amour que la mère de Sólveig avait vécue tardivement avec un médecin bien plus jeune qu’elle. Deux jours avant sa mort, Sólveig a demandé à sa co-scénariste Agnès de Sacy de lui faire la promesse que ce projet voie le jour, et qu’il soit réalisé par une femme. Carine Tardieu a fait preuve de beaucoup de délicatesse dans sa mise en scène. Le choix des deux interprètes était important et Fanny Ardant était sans nul doute l’actrice idéale pour apporter tant de douceur, tout comme Melvil Poupaud dont le personnage peut paraître toutefois trop parfait, idéal sans défaut. C’est en tous cas une histoire surprenante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fanny Ardant, Melvil Poupaud, Cécile de France, Florence Loiret Caille, Sharif Andoura
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Les jeunes amantsMelvil Poupaud et Fanny Ardant dans Les jeunes amants de Carine Tardieu.

Les jeunes amantsCécile de France et Melvil Poupaud dans Les jeunes amants de Carine Tardieu.

29 novembre 2022

Le Paltoquet (1986) de Michel Deville

Le PaltoquetDans le bar français d’une ville portuaire coloniale, quatre hommes se retrouvent chaque jour pour jouer au bridge. Un soir, leur partie est interrompue par le commissaire de police ; il enquête sur le meurtre d’un voyageur inconnu dans un hôtel de passe voisin…
Le Paltoquet est un film français écrit et réalisé par Michel Deville. Il s’inspire du roman On a tué pendant l’escale de Franz-Rudolph Falk (pseudonyme de Philippe du Puy de Clinchamps). C’est un film qui nous surprend par sa forme, d’une grande abstraction, aux accents brechtiens, et nous séduit par la brillance de ses dialogues et de son interprétation. C’est un huis-clos, le bar est en fait un vaste hangar vide avec une unique table et un grand hamac, et Michel Deville parvient à insérer ponctuellement d’autres lieux avec une grande élégance de mouvements de caméra. Du grand art. La musique est utilisée pour ponctuer ou même annoncer l’arrivée d’un personnage. L’ensemble est stylisé, aérien. Les jeux de mots fusent. L’intrigue policière n’est pas le plus important mais joue avec le fait que chacun peut être coupable ou victime. Le fond du propos est plutôt sur l’obsession et le fantasme, avec un épilogue buñuellien. L’interprétation est parfaite, le plus remarquable de tous est certainement Michel Piccoli (Le Paltoquet, c’est lui) dans un personnage étrange aux multiples facettes. Un film surprenant, brillant et espiègle, qui pourra toutefois dérouter…
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michel Piccoli, Fanny Ardant, Claude Piéplu, Jean Yanne, Daniel Auteuil, Richard Bohringer, Philippe Léotard, Jeanne Moreau, Thuy An Luu
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Le PaltoquetJeanne Moreau, Michel Piccoli, Richard Bohringer, Jean Yanne, Fanny Ardant, Daniel Auteuil et Claude Piéplu dans Le Paltoquet de Michel Deville.

8 juin 2022

L’amour à mort (1984) de Alain Resnais

L'amour à mortElisabeth (Sabine Azéma) et Simon (Pierre Arditi) s’aiment profondément depuis quelques mois seulement. Soudainement, Simon meurt. La mort est constatée par un médecin. Pourtant il revient à la vie quelques minutes plus tard…
L’amour à mort est un film français réalisé par Alain Resnais d’après un scénario écrit par Jean Gruault. C’est un film particulièrement riche dans son propos. Le thème en est-il l’Amour, ou bien la mort, ou encore, comme le proposent certains analystes, la séparation ? De toute évidence, tout cela à la fois. Alain Resnais explore la confrontation du sentiment humain le plus fort, l’amour, avec la mort. Il propose plusieurs variations sur la façon dont nous envisageons ou conceptualisons la mort : Elisabeth et Simon, tous deux non-croyants, sont amis avec un couple de pasteurs (Fanny Ardant et André Dussolier) qui apportent des visions bien différentes. Quelques personnages secondaires l’abordent sous un angle encore différent. La forme du film est surprenante : Alain Resnais insère des plans musicaux non figuratifs, noirs avec quelques flocons épars. Polytonale et polyrythmique, la musique d’Hans Werner Henze sur ces plans démarre sur la note où le personnage du plan précédent a fini de parler. Ces plans laissent au spectateur le loisir d’imaginer ce que ne « diraient ni le dialogue, ni les gestes des personnages, ni les images » précise le cinéaste. Cela lui permet également de se libérer du carcan d’un déroulement classique du récit : il ne nous donne que l’essentiel (le « noir musical » peut survenir après un plan de quelques secondes seulement). Coté couleurs, le rouge symbolise l’amour et le noir la mort. Cette forme pourra toutefois rebuter certains spectateurs mais elle est très originale et personnelle, tout en étant au service de son contenu philosophique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Pierre Arditi, Fanny Ardant, André Dussollier, Jean Dasté
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Remarque :
* Jean Gruault était coscénariste avec François Truffaut pour La Chambre verte (1978) qui traitait également de la mort face à l’amour.

L'amour à mortSabine Azéma et Pierre Arditi dans L’amour à mort de Alain Resnais.

L'amour à mortAndré Dussolier et Fanny Ardant dans L’amour à mort de Alain Resnais.

22 janvier 2021

La Belle Époque (2019) de Nicolas Bedos

La Belle époque (La Belle Époque)Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…
La Belle Époque est le second long métrage écrit et réalisé par Nicolas Bedos. Après avoir mis en scène son couple, il met en scène son milieu social, un milieu bourgeois aisé très parisien où il est de bon ton de paraître désabusé et revenu de tout. Ses personnages principaux sont tous odieux et les dialogues ne sont qu’une suite de répliques vachardes. S’il n’y en avait que quelques-unes, ce serait amusant mais, en suite ininterrompue, cela devient consternant. Et quand il abandonne le registre de la méchanceté, Nicolas Bedos tombe dans la mièvrerie la plus plate, la fin en est embarrassante. Il avait pourtant réuni un beau plateau d’acteurs qui sont loin toutefois de se montrer sous leur meilleur jour. Le film a été bien reçu par une partie de la critique et a fait un tabac à la cérémonie des César de 2020.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès
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La Belle époque (La Belle Époque)Doria Tillier et Daniel Auteuil dans La Belle époque (La Belle Époque) de Nicolas Bedos.

27 juin 2020

Perdrix (2019) de Erwan Le Duc

PerdrixDans un petit village des Vosges, Pierre Perdrix est un capitaine de gendarmerie de 37 ans installé dans une existence routinière. De passage dans la région, Juliette se fait voler sa voiture par une bande de nudistes révolutionnaires qui prônent le renoncement au superflu et sèment le trouble dans la région en dépouillant les gens. La jeune femme fantasque et fougueuse va bouleverser sa vie…
Erwan Le Duc a écrit et réalisé Perdrix, une comédie sentimentale fortement teintée d’humour qui est son premier long métrage. Il y mêle habilement le saugrenu et la mélancolie ; les petits questionnements existentiels arrivent de façon inattendue. L’humour s’appuie sur toute une galerie de personnages, tous montrant un caractère bien particulier. Le style a parfois été comparé aux films de Wes Anderson, à juste titre. Perdrix est une belle réussite, un film très original, surprenant et très amusant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant, Nicolas Maury
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PerdrixSwann Arlaud et Maud Wyler et Fanny Ardant dans Perdrix de Erwan Le Duc.

PerdrixLa famille Perdrix au grand complet :
Fanny Ardant, Nicolas Maury, Patience Munchenbach et Swann Arlaud dans Perdrix de Erwan Le Duc.

22 décembre 2019

Roman de gare (2007) de Claude Lelouch

Roman de gareUne romancière à succès en quête de personnages pour son nouveau roman, un tueur en série qui vient de s’évader, une coiffeuse qui se fait plaquer par son fiancé…
Tels sont les personnages qui ouvrent le quarantième film de Claude Lelouch qui se plaît à brouiller les pistes et à nous mener en bateau (pardon pour ce jeu de mots facile). Le réalisateur, dont les films précédents avaient plutôt déçu, semble avoir retrouvé toute sa verve et son brio pour filmer cette histoire de façon brillante et enlevée. La mise en place nous intrigue et le déroulé du récit nous captive. Fanny Ardant est en demi-teinte mais Dominique Pinon et Audrey Dana font une belle performance. Roman de gare a été bien accueilli par la critique qui l’a presque unanimement décrit comme le meilleur film de Claude Lelouch depuis de longues années.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dominique Pinon, Fanny Ardant, Audrey Dana, Michèle Bernier, Myriam Boyer, Zinedine Soualem
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Remarques :
* Après l’échec de son précédent film Le Courage d’aimer, s’estimant mal-aimé par la critique, Claude Lelouch a réalisé ce film sous un pseudonyme, celui d’Hervé Picard, afin de se dissimuler auprès des médias. Lorsque le festival de Cannes 2007 a décidé de lui rendre un hommage à l’occasion de ses 50 ans de cinéma, il s’est senti obligé de lever le secret. Le film a ainsi été présenté en sélection officielle hors compétition.

Roman de gareDominique Pinon et Fanny Ardant dans Roman de gare de Claude Lelouch.

20 juillet 2019

Il divo (2008) de Paolo Sorrentino

Titre original : « Il divo – La spettacolare vita di Giulio Andreotti »

Il divoRome, avril 1991. Le président du Conseil Giulio Andreotti forme son septième gouvernement. Mais il va devoir faire face à des défections dans son propre camp et rendre des comptes sur les nombreux soupçons qui pèsent sur lui, notamment sur ses liens supposés avec la Mafia…
Il divo (littéralement « le Divin ») est l’un des surnoms donnés à Giulio Andreotti, personnalité influente de la Démocratie chrétienne qui fut au centre de la vie politique italienne pendant quatre décennies. Paolo Sorrentino nous retrace les toutes dernières années de sa gouvernance avec une évidente envie de virtuosité : il use et abuse d’effets de cadrages, de montage et d’effets sonores qui ne semblent pas convenir au sujet et lassent très rapidement. Le rythme est très enlevé mais cela devient un problème : à moins d’être très au fait de la politique italienne, le spectateur est submergé sous un torrent d’informations. La consultation en catastrophe de la fiche Wikipédia sur Andreotti (une fiche au demeurant un peu chargée) n’a rien arrangé : il y a trop de noms et d’affaires à mémoriser, on est rapidement perdu. Il ne nous reste qu’à admirer la belle prestation de Toni Servillo, totalement impénétrable et renfermé sur lui-même, mais, là encore, sans connaitre l’homme politique, il est difficile de savoir si cette personnification est outrancière ou pas. Paolo Sorrentino n’enquête pas, il rapporte seulement mais il le fait de façon si satirique que son film ne peut être vu que comme une dénonciation de la corruption des hommes politiques. Malgré ses aspects tape-à-l’œil, le film a été plutôt louangé par la critique à sa sortie. Moins par le public…
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Toni Servillo, Flavio Bucci, Carlo Buccirosso, Giorgio Colangeli, Fanny Ardant
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Il divo
Paolo Sorrentino (entre les deux drapeaux) règle la scène de la rencontre Andreotti-Gorbatchev. Toni Servillo (à gauche) sur le tournage de Il divo de Paolo Sorrentino.

Remarque :
Finalement, nous aurions dû lire le dossier de presse avant de voir le film car il donne des informations qu’il est préférable de connaitre auparavant. Je le reproduis donc ci-dessous (pris sur Allociné) :

« A Rome, à l’aube, quand tout le monde dort, il y a un homme qui ne dort pas. Cet homme s’appelle Giulio Andreotti. Il ne dort pas, car il doit travailler, écrire des livres, mener une vie mondaine et en dernière analyse, prier. Calme, sournois, impénétrable, Andreotti est le pouvoir en Italie depuis quatre décennies. Au début des années quatre-vingt-dix, sans arrogance et sans humilité, immobile et susurrant, ambigu et rassurant, il avance inexorablement vers son septième mandat de Président du Conseil.
A bientôt 70 ans, Andreotti est un gérontocrate qui, à l’instar de Dieu, ne craint personne et ne sait pas ce qu’est la crainte obséquieuse. Habitué comme il l’est à voir cette crainte peinte sur le visage de tous ses interlocuteurs. Sa satisfaction est froide et impalpable. Sa satisfaction, c’est le pouvoir. Avec lequel il vit en symbiose. Un pouvoir comme il l’aime, figé et immuable depuis toujours. Où tout, les batailles électorales, les attentats terroristes, les accusations infamantes, glisse sur lui au fil des ans sans laisser de trace.
Il reste insensible et égal à lui-même face à tout. Jusqu’à ce que le contre-pouvoir le plus fort de ce pays, la Mafia, décide de lui déclarer la guerre. Alors, les choses changent. Peut-être même aussi pour l’inoxydable et énigmatique Andreotti. Mais, et c’est là la question, les choses changent ou n’est-ce qu’une apparence ? Une chose est certaine : il est difficile d’égratigner Andreotti, l’homme qui mieux que nous tous, sait se mouvoir dans le monde. »