12 novembre 2024

Château en Suède (1963) de Roger Vadim

Château en SuèdeFrédéric, un jeune étudiant, arrive dans le château de la famille Falsen sur une île suédoise. Il se prend d’affection pour sa cousine Éléonore, qui est mariée avec l’hobereau Hugo et qui a une relation trouble avec son frère Sébastian…
Château en Suède est un film franco-italien réalisé par Roger Vadim d’après la pièce homonyme de Françoise Sagan (sa première pièce de théâtre, montée en 1960). Partant pourtant avec un préjugé plutôt défavorable, j’ai trouvé le film vraiment amusant. L’interprétation est excellente (bien que le jeu de Monica Vitti soit un peu gâché par le doublage) avec un bien beau plateau d’acteurs. Aucun ne surcharge son personnage ce qui eut été facile tant la famille est passablement excentrique. Seule Françoise Hardy, dont c’est la première apparition à l’écran, est nettement en deçà. La mise en scène de Vadim reste simple, sans aucun racolage. Belle photographie signée Armand Thirard, parmi les derniers films de sa belle filmographie. Le film est mal considéré (Vadim oblige) mais il n’en constitue pas moins un agréable divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Monica Vitti, Jean-Claude Brialy, Curd Jürgens, Suzanne Flon, Françoise Hardy, Jean-Louis Trintignant, Sylvie, Daniel Emilfork
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Monica Vitti et Jean-Claude Brialy et Jean-Louis Trintignant dans Château en Suède de Roger Vadim.

3 avril 2024

Faut que ça danse! (2007) de Noémie Lvovsky

Faut que ça danse!Dans la famille Bellinsky : il y a Salomon le père, 80 ans, débordant de vie. Il se bat pour ne pas être enterré trop vite, entre des cours de claquettes et la recherche d’une compagne. La mère, Geneviève, ne rêve que d’une chose : poursuivre tranquillement son infantilisation auprès de son aide ménager, protecteur et ange gardien, Mr Mootoousamy. Et Sarah, la fille qui a bien du mal à trouver sa place…
Faut que ça danse! est un film français coécrit et réalisé par Noémie Lvovsky. L’idée de départ est à priori prometteuse, sur la base d’un renversement des rôles : les personnages refusent de faire ce qu’on attend d’eux, jusqu’au saugrenu. Hélas, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes, l’humour ne fonctionne pas (ou trop rarement) malgré un plateau d’acteurs plutôt prestigieux. Il se dégage une impression de lourdeur et il est bien difficile d’aller au bout. La critique a apprécié le film mais le public beaucoup moins.
Elle: pas d'étoile
Lui : 1 étoile

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Valeria Bruni Tedeschi, Sabine Azéma, Bulle Ogier, Daniel Emilfork
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Jean-Pierre Marielle et Sabine Azéma dans Faut que ça danse! de Noémie Lvovsky.

8 août 2022

La Cité des enfants perdus (1995) de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet

La Cité des enfants perdusKrank, un étrange personnage vit entouré de clones et d’autres personnages encore plus étranges sur une plate-forme en mer perdue dans le brouillard. Pour ne pas vieillir trop vite, Krank, doit voler les rêves des enfants. C’est pour cela qu’il les enlève d’une proche cité portuaire…
La Cité des enfants perdus est un film français (en réalité une coproduction France, Allemagne, Espagne, Belgique et États-Unis) écrit et réalisé par Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet. Il est souvent classé dans le genre science-fiction mais il est plus exact de le décrire comme une uchronie, genre steampunk tendance glauque. L’atmosphère est très forte, morbide et angoissante, souvent dérangeante. Il y a beaucoup de trouvailles dans les objets et les personnages, la meilleure étant la machine-aquarium contenant le cerveau d’Irvin (à qui Jean-Louis Trintignant prête sa voix). Les décors sont inégalement réussis, trop souvent uniquement sinistres. Les costumes signés Jean-Paul Gaultier apportent une belle touche de couleur et une note très particulière. Le scénario est hélas confus et incompréhensible, bien que simple sur le fond. Caro et Jeunet ont visiblement privilégié le côté formel de leur film et, sur ce plan, il est réussi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ron Perlman, Daniel Emilfork, Judith Vittet, Dominique Pinon, Jean-Claude Dreyfus
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La Cité des enfants perdusDaniel Emilfork, Dominique Pinon et Dominique Pinon dans La Cité des enfants perdus de Marc Caro & Jean-Pierre Jeunet.

13 février 2022

Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) de Jean Yanne

Deux heures moins le quart avant Jésus-ChristAu temps de l’Empire romain, un modeste fabricant de chars, Ben-Hur Marcel, se retrouve victime d’une machination politique visant Jules César alors que Cléopâtre arrive en visite à Rome…
Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ est un film français écrit et réalisé par Jean Yanne. A sa sortie, cette superproduction comique a été méprisée par la critique et les cinéphiles (moi le premier, je l’avoue) tout en remportant un grand succès en salles. Pourtant, le film est assez réussi et amusant. Comparé à La Vie de Brian des Monty Python sorti trois ans plus tôt, il est bien entendu beaucoup moins subtil et moins bien dosé dans son humour. Jean Yanne appuie toujours très fort sur la pédale. Ici, il multiplie les anachronismes, à tel point qu’ils perdent parfois de leur efficacité. Le film apparaît comme une suite d’anachronismes. D’autre part, il était certainement un peu facile de faire jouer à Michel Serrault un Jules César homosexuel pour surfer sur le succès de La Cage aux folles 1 et 2 (1978 et 1980)… Heureusement les acteurs sont excellents et participent joyeusement au délire. Seul le personnage de Cléopâtre est pénible à voir (enfin, surtout à entendre), interprété par Mimi Coutelier, la compagne de Jean Yanne qui a également fait les (innombrables) costumes… mais qui n’est manifestement pas actrice. L’ensemble fait passer un bon moment. Ce sixième long métrage réalisé par Jean Yanne sera son plus grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Coluche, Michel Serrault, Jean Yanne, Françoise Fabian, Michel Auclair, Darry Cowl, Paul Préboist, Daniel Emilfork, André Pousse
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Remarques :
* Tout en moquant de la publicité, Jean Yanne parvient à faire un nombre de placements de produits ahurissant. Souvent, les noms sont romanisés. Parfois, c’est inséré très grossièrement (par exemple, le paquet de cigarettes montré en gros plan).
* Le premier montage durait deux heures. Suite au refus de Jean Yanne de réduire cette durée, le producteur fit enlever une bobine entière de 20 minutes (procédé passablement radical évitant un nouveau montage). Cette partie coupée montrait les tractations avant les jeux du cirque.

Deux heures moins le quart avant Jésus-ChristColuche dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne.

9 avril 2016

L’Inconnu de Shandigor (1967) de Jean-Louis Roy

L'inconnu de ShandigorUn savant fou a inventé un appareil qui rend inopérantes les armes atomiques. Il veut s’en servir pour dominer le Monde. Tous les services secrets ont chargé leurs agents de s’emparer des plans… Réalisé par le suisse Jean-Louis Roy, membre du Groupe des 5, L’Inconnu de Shandigor est une variation parodique sur le thème des films d’espionnage et plus particulièrement les James Bond. Le scénario n’est pas très développé mais, bien entendu, rien n’est sérieux, même si on peut regretter que l’humour n’aille pas plus loin. Le réalisateur a surtout travaillé sur le baroque, l’inattendu. Il utilise à merveille les décors du Parc Güell de Barcelone et la cathédrale de Gaudi et joue aussi très souvent avec l’architecture pseudo-futuriste de lieux très géométriques ou répétitifs. Les dialogues sont minimalistes, le jeu des acteurs est outré. Serge Gainsbourg dirige un petit gang de cinq agents secrets chauves (et nous gratifie d’un morceau joué à l’orgue) et Jacques Dufilho est un chef de l’espionnage russe haut en couleur. La musique d’Alphonse Roy, le père du cinéaste, est un peu trop présente. Original et surprenant, L’Inconnu de Shandigor est une curiosité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marie-France Boyer, Ben Carruthers, Jacques Dufilho, Daniel Emilfork, Serge Gainsbourg
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L'Inconnu de Shandigor
Marie-France Boyer dans L’inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy.

L'Inconnu de Shandigor
Daniel Emilfork, l’inquiétant savant fou de L’inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy.

L'Inconnu de Shandigor
Serge Gainsbourg (dessinant le plan d’intervention à ses agents secrets…)  dans L’inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy.