15 octobre 2016

La Vie de Brian (1979) de Terry Jones

Titre original : « Life of Brian »

La Vie de BrianBrian nait un 25 décembre en terre de Galilée. Sa mère est très étonnée de voir arriver trois rois mages. Elle veut les mettre dehors mais se ravise à la vue des cadeaux qu’ils apportent. Ils viendront les lui reprendre sans ménagement quand ils réaliseront qu’ils se sont trompés d’étable… Après l’arrêt de leur série TV Monty Python’s Flying Circus en 1974, les Monty Python se sont lancés dans les longs métrages. La Vie de Brian est le deuxième d’entre eux et le plus homogène, celui où les sketches s’enchainent parfaitement grâce à la présence d’un fil narratif directeur. L’humour est bien celui des Monty Python, pas de déconvenue de ce côté, un humour débridé où le nonsense et le saugrenu tiennent la plus grande part. Tout est de très bon niveau, il n’y a ni faiblesse, ni temps mort. Les six membres de l’équipe tiennent tous les rôles principaux, soit une demi-douzaine chacun. La cible de l’humour n’est pas tant la religion mais plutôt le fanatisme sous toutes ses formes, y compris politique (les groupuscules ne sont pas à la fête), et la bêtise qu’il engendre. Bien que le personnage de Jésus n’apparaisse que quelques secondes (et sans aucune moquerie), le film scandalisa certains spectateurs et fut même parfois interdit.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Terry Jones, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Terry Jones sur le site IMDB.

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Voir les livres sur les Monty Python

La Vie de Brian
(De g. à d.) Michael Palin, John Cleese, Graham Chapman, Eric Idle, Terry Gilliam et Terry Jones sur le tournage de La Vie de Brian de Terry Jones.

Remarques :
* L’idée de départ vient d’une boutade : lassé de se voir poser la question par les journalistes « quel sera le titre de votre prochain film ? », Eric Idle a répondu pour les faire taire « Jésus-Christ, Lust of Glory » (« Jésus Christ ou la soif de gloire »). Cela eut l’effet escompté de les calmer mais aussi permit à l’idée de germer. Mais plutôt que de se centrer sur le personnage de Jésus, ils choisirent de se moquer du fanatisme en prenant un personnage né à la même époque.

* La chanson « Always Look on the Bright Side of Life » a été composée par Eric Idle.

* L’un des producteurs n’est autre que l’ex-Beatles George Harrison. Grand fan des Monty Python, il a mis sa maison londonienne en gage pour venir à la rescousse lorsqu’EMI s’est brutalement retiré une semaine avant le début du tournage. La phrase « Bernie, I said, they’ll never make their money back » à la toute fin est une pique destinée à Bernard Delfont qui était alors à la tête d’EMI Ltd.

* La Vie de Brian fut interdit pendant huit ans en Irlande, et pendant un an en Norvège (la publicité en Suède annonça : « un film tellement drôle que les Norvégiens ont dû l’interdire »). Le film ne fut pas distribué en Italie avant 1990, onze ans après sa sortie.

La Vie de Brian
(De g. à d.) Eric Idle, John Cleese, Michael Palin et Sue Jones-Davies complotent au sein du People’s Front of Judea dans La Vie de Brian de Terry Jones. (Anecdote : lorsque Sue Jones-Davies est devenue maire de la ville universitaire de Aberystwyth au Pays de Galles en 2008, l’une de ses premières actions a été de lever l’interdiction de projection de ce film qui durait depuis 30 ans !)

La Vie de Brian
(De g. à d.) John Cleese, Michael Palin et Graham Chapman dans La Vie de Brian de Terry Jones. A noter que Graham Chapman est celui qui a le moins de rôles différents puisqu’il interprète Brian qui est de presque toutes les scènes. A part Brian, il interprète un roi mage et le zozotant Biggus Dickus (ci-dessus).

2 réflexions sur « La Vie de Brian (1979) de Terry Jones »

  1. Tiens, étonnant de voir que ce chef-d’œuvre n’a appelé pour l’instant aucun commentaire de vos lecteurs et lectrices ! Il faut réparer ça…

    Il y aurait beaucoup à dire sur cette farce sublime.

    D’abord, je soulignerai que l’action ne faiblit jamais, l’enchaînement des séquences étant rapide et enlevé (je préfère parler ici de « séquences » plutôt que de « sketchs » car, comme vous le notez, le scénario est cohérent et continu, contrairement à Sacré Graal qui était quand même parfois un peu trop décousu à la manière des succesions de sketchs de l’émission initiale du Monty Python’s Flying Circus). Ce rythme permet d’oublier rapidement les séquences moins brillantes (il y en a forcément) et d’avoir l’impression d’un enchaînement d’idées de génie — et les séquences géniales sont innombrables.

    Ensuite, même si le film est censé parler d’un autre personnage que Jésus, le parallèle est important, ce qui explique les censures (mais ne les excuse évidemment pas !). D’ailleurs, pendant un temps les Monty Python avaient commencé à travailler sur un film centré effectivement sur Jésus, avant de décider que ce serait de mauvais goût et qu’il valait mieux focaliser sur un avatar et sur une critique de la crédulité plutôt que des religions elles-mêmes.

    On oublie souvent de prêter attention à la qualité d’acteurs de la troupe du Monty Python, mais elle est flagrante ici, je trouve ; chacun se déchaîne avec souvent un peu d’outrance mais aussi et surtout une justesse dans l’ironie et la caricature qui impressionne. Ils sont « à l’aise » dans leurs rôles, chacun avec ses particularités ; sans doute le résultat de leur longue série télé qui les a habitués à tout tenter et à roder leurs tempéraments.

    Pour l’anecdote, nous pouvons noter que l’affiche du film s’inspire de celle de péplum comme Ben-Hur ou Le roi des rois de Nicholas Ray ; ce dernier film narrant également la vie de Jésus, il en est sans doute la référence, d’autant que le film de Nicholas Ray insiste sur l’état pré-insurrectionnel de la Judée à l’époque de Jésus, ressort qui est également (mais d’une autre manière) au centre du film des Monty Python.

    [Et merci pour les anecdote du billet, notamment l’info sur le rôle crucial de Georges Harrison dans le financement du film !]

    Je ne peux pas terminer sans citer la scène qui est pour moi la plus formidable (et il en a pourtant un paquet dans ce film) : la leçon de latin. Le début de la scène est une parfaite parodie (ou archétype maîtrisé) de thriller, la suite est… fabuleuse.

    https://www.youtube.com/watch?v=p0oremW6dsc

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