25 août 2024

The Wandering Earth 2 (2023) de Frant Gwo

Titre original : « Liu lang di qiu 2 »

The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2)Pour sauver la Terre menacée par l’expansion subite du soleil, les humains sous l’égide de l’ONU ont construit d’énormes moteurs à la surface de la Terre pour la propulser hors du système solaire. Pour faciliter son départ, d’autres moteurs ont été prévus sur la Lune afin de l’éloigner et ainsi diminuer sa force d’attraction. Mais, alors que le temps est compté, des attaques terroristes viennent retarder l’achèvement du projet et certains pays commencent à douter…
The Wandering Earth 2 est un blockbuster chinois de science-fiction réalisé par Frant Gwo. C’est le préquel de The Wandering Earth (2019) du même réalisateur, adaptation de la nouvelle Terre errante de Liu Cixin (l’auteur de la fameuse trilogie du Problème à 3 corps), qui est en outre producteur du film. C’est une superproduction à grand spectacle de 3 heures qui traduit la volonté de la Chine de se mesurer aux plus grosses productions hollywoodiennes. Le résultat est assez impressionnant sur le plan du spectacle avec bien entendu beaucoup d’images créées par ordinateur. L’histoire est assez ahurissante dans son concept-même : déplacer la Terre pour la sauver d’une catastrophe… Lui Cixin est un auteur étonnant, capable de repousser les limites tout en se montrant crédible. On ne se sera pas étonné que, cette fois, ce sont les chinois qui vont sauver le monde : les américains sont montrés impulsifs et primaires, plus forts à gesticuler qu’à agir efficacement. Outre sa longueur excessive, le gros défaut du film est d’être très confus, les évènements s’enchaînent sans que l’on comprenne tout. En outre, le récit manque de personnage fort. On peut voir là une volonté de mettre en avant le collectif : il n’y a pas un héros mais plusieurs centaines (voire un peuple tout entier). Le succès a été colossal en Chine (500 millions de dollars en seize jours), la distribution internationale restant toutefois limitée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jing Wu, Andy Lau, Yi Sha, Yanmanzi Zhu, Xuejian Li, Andy Friend, Zhi Wang
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The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2) de Frant Gwo.
The Wandering Earth 2 (Liu lang di qiu 2) de Frant Gwo.
Jing Wu et Zhi Wang dans The Wandering Earth 2 de Frant Gwo.

25 juillet 2024

Acide (2023) de Just Philippot

AcideSelma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper…
Acide est un film français coécrit et réalisé par Just Philippot. Il avait déjà réalisé un court métrage du même nom en 2018. Le réalisateur n’a pas cherché à être crédible ou réaliste, il se veut « naturellement irrationnel » et refuse les « explications rationnelles ». Donc, puisque tout est permis, c’est de l’acide quasiment pur qui tombe du ciel. La pluie est capable de trouer les toitures (mais les voitures peuvent rouler… les fabricants de pneus vont être contents de voir leurs produits résister). Mais le plus gros défaut du film est plutôt du côté de la minceur du scénario qui tente de mêler maladroitement crise sociale et crise climatique. Aucun des personnages principaux n’est sympathique, tous trois survoltés, agressifs et insupportables. La relation compliquée père/fille n’engendre aucune émotion ni intérêt. J’avoue avoir regardé en accéléré une bonne partie de la seconde moitié du film. Même les critiques les plus indulgents semblent s’accorder à dire qu’Acide est beaucoup moins réussi que le premier long métrage de Just Philippot, La Nuée (2020) (que je n’ai pas vu).
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Guillaume Canet, Laetitia Dosch, Patience Munchenbach, Marie Jung
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Patience Munchenbach et Guillaume Canet dans Acide de Just Philippot.

10 septembre 2023

Le Visiteur du futur (2022) de François Descraques

Le Visiteur du futurDans un futur proche, une centrale nucléaire construite à bas prix par la firme chinoise Axomako est sur le point d’exploser. Alors que deux ingénieurs tentent d’éviter la catastrophe, un homme, qui déclare provenir du futur, apparaît près d’eux en se téléportant et leur dit d’appuyer sur le bon bouton pour éviter l’explosion. Mais alors qu’il s’explique, il est retrouvé par des agents de la Brigade Temporelle chargés de maintenir le cours du temps…
Le Visiteur du futur est un film de science-fiction français écrit et réalisé par François Descraques d’après sa web-série qui a connu un grand succès de 2009 à 2014 (que je n’ai pas vue). Le scénario est brillant, exploitant avec beaucoup d’humour les paradoxes du voyage dans le temps, sur une trame de type post-apocalyptique. Il y a bien quelques incohérences mais elles sont inhérentes au genre du voyage dans le temps. Avec peu de moyens, François Descraques a réussi à produire un film riche en situations et qui se montre bien différent des productions stéréotypées. Il se montre vraiment talentueux et l’on ne s’ennuie pas une seconde. Personnellement, j’aime beaucoup son humour, par petites touches, sans aucune lourdeur. Une brillante comédie de science-fiction.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Arnaud Ducret, Florent Dorin, Enya Baroux, Raphaël Descraques, Slimane-Baptiste Berhoun
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Remarque :
La web-série Le Visiteur du futur a connu 57 épisodes, de durée variable de 2 à 28 minutes, réparties sur 4 saisons.

Le Visiteur du futur
Enya Baroux dans Le Visiteur du futur de François Descraques.
Le Visiteur du futur
Florent Dorin et Raphaël Descraques dans Le Visiteur du futur de François Descraques.
Le Visiteur du futur
Arnaud Ducret dans Le Visiteur du futur de François Descraques.

21 juin 2023

Moonfall (2022) de Roland Emmerich

MoonfallUne force mystérieuse fait dévier la Lune de son orbite et l’envoie sur une trajectoire de collision avec la Terre, menaçant la vie telle que nous la connaissons…
Moonfall est un film de science-fiction américain co-écrit, co-produit et réalisé par Roland Emmerich. Il ne faut pas trop chercher le réalisme et la vraisemblance dans cette histoire, il s’agit surtout de créer un suspense et de permettre à Roland Emmerich de faire ce qu’il aime le plus : tout casser. Hélas, le suspense est très classique (les héros vont devoir sauver le monde tout en faisant face à de graves problèmes personnels et familiaux) et les scènes de destruction ne sont pas très spectaculaires. Comme souvent, la première moitié plus « psychologique », est assez ennuyeuse, l’action se montrant plus dans la seconde. Le visuel est un peu décevant. Tout cela se laisse regarder mais forme un ensemble vraiment abracadabrant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Halle Berry, Patrick Wilson, John Bradley, Charlie Plummer, Donald Sutherland
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MoonfallJohn Bradley, Patrick Wilson et Halle Berry dans Moonfall de Roland Emmerich.

Moonfall Moonfall de Roland Emmerich.

7 mars 2023

Notre-Dame brûle (2022) de Jean-Jacques Annaud

Notre-Dame brûleLe 15 avril 2019, un violent incendie accidentel se déclare dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des femmes et des hommes vont mettre leurs vies en péril dans un sauvetage difficile et héroïque…
Notre-Dame brûle est un film français réalisé par Jean-Jacques Annaud. Il retrace heure par heure tous les évènements de cette catastrophe et nous place aux côtés des pompiers qui eurent la mission impossible de sauver l’édifice en maitrisant le feu. Jean-Jacques Annaud a patiemment rassemblé de nombreux témoignages pour former son récit. La reconstitution est techniquement parfaite. Le réalisateur a su habilement utiliser les cathédrales présentant des similitudes (Bourges, Amiens, Sens) et insérer des images réelles du jour de la catastrophe  (notamment celles avec le Chef de l’État). Il a fait construire une réplique grandeur nature de l’intérieur de Notre-Dame avant de détruire ce décor par le feu. La scène de l’effondrement de la flèche fut selon lui la plus complexe, filmée en une seule prise par douze caméras placées dans des crash box. Le résultat est spectaculaire et ne laisse que peu de répit au spectateur. Les effets traditionnels des films-catastrophes (pour accentuer la dramatisation) sont ici très réduits, l’essentiel du film est dans l’action des pompiers et leurs difficiles prises de décision. Une réussite.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Samuel Labarthe, Jean-Paul Bordes, Mickaël Chirinian, Jules Sadoughi, Jérémie Laheurte
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Notre-Dame brûleNotre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud.

22 novembre 2021

Exodus: Gods and Kings (2014) de Ridley Scott

Exodus: Gods and KingsDans l’Égypte antique, deux princes, Ramsès et Moïse, sont élevés comme des frères. Tandis que Ramsès devient pharaon d’Égypte, Moïse apprend son appartenance au peuple hébreu, réduit en esclavage depuis plusieurs siècles…
Après avoir dépoussiéré le péplum romain avec Gladiator en 2000, Ridley Scott s’attaque au péplum biblique. Exodus: Gods and Kings est presque un remake du film Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille (1923 et 1956). Comparé à ce dernier, les images sont bien entendu un peu plus spectaculaires : le nombre moindre de figurants est largement compensé par l’utilisation des images de synthèse qui rend les scènes de foule plus vastes encore. L’ordinateur fait aussi des merveilles pour créer des images exceptionnelles dans les survols de la ville égyptienne de Memphis et dans la représentation des dix plaies d’Egypte. L’histoire se concentre sur la lutte entre Ramsès et Moïse et préfère faire l’impasse sur les suites de l’exode (Moïse est un prophète commun à plusieurs religions, les récits divergeant après l’exode). Le choix probablement le plus discutable a été de faire apparaître Dieu à Moïse sous la forme d’un garçon de dix ans (qui ne manque pas de paraître capricieux quand il est en colère). Le film a été très mal reçu par la critique qui l’a même parfois ridiculisé. En outre, il a suscité diverses polémiques. Personnellement, comme tout péplum, je pense qu’il faut le voir avant tout comme un beau et grand spectacle.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro, Ben Mendelsohn, María Valverde, Sigourney Weaver, Ben Kingsley, Golshifteh Farahani
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 Exodus: Gods and KingsChristian Bale (Moïse) dans Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott.

 Exodus: Gods and KingsGolshifteh Farahani (Nefertari) et Joel Edgerton (Ramsès II) dans Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott.

Remarque :
* L’existence d’un esclavage en Égypte antique fait l’objet de débats parmi les égyptologues, aussi bien dans sa définition que dans son application. Les spécialistes s’accordent pour dire que l’esclavage, tel qu’il se pratiqua dans la Grèce antique, n’a pas existé en Égypte avant la période ptolémaïque (soit à partir de 323 av. J.C., un millénaire après Ramsès II), même si des formes de servitude ont pu exister. (Extrait de Wikipédia)

 Exodus: Gods and KingsExodus: Gods and Kings de Ridley Scott.

4 décembre 2019

Tunnel (2016) de Kim Seong-hun

Titre original : « Teo-neol »

Tunnel (Teo-neol)Alors qu’il rentre retrouver sa famille, un homme est accidentellement enseveli sous un tunnel, au volant de sa voiture. Il parvient à joindre les secours mais l’opération de sauvetage s’annonce difficile car tout un pan de montagne s’est effondré…
Adaptation d’un roman écrit par So Jae-won, Tunnel est un film catastrophe qui s’écarte des clichés hollywoodiens du genre. Le sud-coréen Kim Seong-hun s’est surtout concentré sur les conséquences du désastre et questionne sur l’importance d’une vie humaine. Le cinéaste critique également les institutions de son pays et fustige l’incompétence. Il dresse en outre un portrait peu flatteur des media-vautours. Les scènes sous les gravats sont très réalistes et l’acharnement du naufragé à survivre est remarquablement mis en scène. Tunnel a connu un très grand succès en Corée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ha Jung-woo, Doona Bae, Oh Dal-su
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Tunnel (Teo-neol)Ha Jung-woo dans Tunnel (Teo-neol) de Kim Seong-hun.

Tunnel (Teo-neol)Oh Dal-su dans Tunnel (Teo-neol) de Kim Seong-hun.

4 novembre 2019

Quand la terre s’entrouvrira (1965) de Andrew Marton

Titre original : « Crack in the World »

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)Dans une région rocailleuse et désertique d’Afrique, une base internationale de scientifiques tente de creuser profondément la terre jusqu’au magma, dans le but de l’utiliser comme une source inépuisable de métaux rares. Bloqué à grande profondeur par une couche très dense, ils envisagent d’utiliser une bombe atomique au fond du trou pour traverser cette barrière…
Sur un scénario écrit par Jon Manchip White, Crack in the World est un film-catastrophe de science-fiction peu connu. La base de l’histoire est assez originale. Elle était certainement plus crédible dans les années soixante. Vu aujourd’hui, le film peut paraître un peu farfelu sur le plan scientifique (la fin notamment fait sourire) mais on peut lui trouver une certaine candeur assez sympathique. Hélas, il aurait gagné à avoir un scénario plus développé et pâtit du manque de moyens de sa réalisation. Dana Andrews ne semble pas très concerné par cette histoire (à noter que l’acteur a joué dans huit films en 1965) mais les autres rôles principaux sont bien tenus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Janette Scott, Kieron Moore, Alexander Knox
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Ajout/correction : J’avais d’abord cru à une première tentative de géothermie. Comme me le fait remarquer un lecteur (voir son commentaire ci-dessous), le film est à replacer dans son époque où l’on fondait beaucoup d’espoirs dans le nucléaire civil. Il nous met donc en garde contre les excès d’optimisme et les projets aventureux (ici, aller récupérer les métaux fondus au centre de la Terre).

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World) de Andrew Marton.

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)Kieron Moore et Janette Scott dans Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World) de Andrew Marton.

Quand la terre s'entrouvrira (Crack in the World)(de g. à d.) Jim Gillen, Gary Lasdun, Janette Scott et Kieron Moore
dans Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World) de Andrew Marton.

23 juillet 2019

Dans la brume (2018) de Daniel Roby

Dans la brumeDans un futur très proche, Mathieu et Anna ont installé une bulle géante stérile dans leur appartement parisien pour leur fille, atteinte d’une maladie génétique. Soudain un tremblement de terre secoue l’immeuble et l’électricité se coupe. Quelques minutes plus tard, une brume toxique sort des bouches de métro et envahit rues et habitations…
Le franco-québécois Dans la brume est un film catastrophe, genre peu exploré par le cinéma français. La mise en place est excellente, elle nous intrigue et met tous nos sens en éveil. Hélas, notre intérêt s’émousse par la suite car nous restons focalisés sur les simples problèmes de ce couple et le scénario ne fait pas évoluer la situation globale qu’il a créée. Par ailleurs, la vraisemblance ne semble pas avoir été un impératif, la fin (presque un gag) en est le meilleur exemple. La réalisation du québécois Daniel Roby est de bonne facture et Romain Duris fait une belle prestation, assez physique. Les (rares) images de Paris embrumé vues de haut sont assez belles. Dommage que l’ensemble soit plutôt ennuyeux. Le film a été un échec commercial.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Olga Kurylenko, Fantine Harduin, Michel Robin
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Dans la brumeRomain Duris, Olga Kurylenko, Michel Robin et Anna Gaylor dans Dans la brume de Daniel Roby.

Homonyme (sans autre lien que le titre) :
Dans la brume (V tumane), film russe écrit et réalisé par Sergei Loznitsa (2012).

22 décembre 2017

Les Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg

Titre original : « Jaws »

Les dents de la merSur la plage de l’île d’Amity au large de la côte Est, une jeune étudiante est retrouvée rejetée par la mer, le corps déchiqueté. Le chef de la police pense à une attaque de requin et veut immédiatement fermer la plage. Mais le maire et les commerçants refusent de peur de voir la saison touristique compromise… Malgré l’échec de son premier long métrage (Sugarland Express), Steven Spielberg réussit à réunir un bon budget pour tourner Jaws, adaptation d’un bestseller dont il ne gardera que ce qui l’intéresse : le combat contre un ennemi invisible. Rien ne se passera comme prévu lors du tournage mais la ténacité du jeune réalisateur de 27 ans finira par l’emporter, certains revers se transformant même en atout : le naufrage de Bruce, le requin à manivelle, dès la première prise força Spielberg à aller encore plus loin dans sa décision de ne pas trop le montrer (il a fallu un mois pour le réparer). Un ennemi invisible, juste suggéré par le passage d’un aileron ou d’un vague corps massif, est bien plus terrifiant : on retrouve ainsi dans la seconde partie, la plus soignée, le même type d’angoisse que dans Duel (1971). La tension est alors très forte, la musique de John Williams venant l’accentuer encore,  le film est indéniablement prenant. Spielberg est bien un magicien quand il s’agit de manier les images. Comme on le sait, le succès fut immense : le film battit tous les records de recettes et fut largement copié, plus souvent pour le pire que pour le meilleur, à commencer par Universal qui produira trois suites… sans Spielberg.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss
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Jaws

Remarques :
* Jaws est l’un des tous premiers films où les studios utilisèrent une technique commerciale aujourd’hui largement répandue. Auparavant, les films sortaient dans quelques villes et, si les retours étaient positifs, on montait en puissance. Pour Jaws, Universal a tout de suite fait dupliquer un très grand nombre de copies et l’a sorti simultanément dans des centaines de salles tout autour du pays afin de créer une onde de choc massive. De plus, le film est de plus sorti en plein été, devenant ainsi le premier blockbuster de l’été (habituellement, les grosses sorties se faisaient en décembre mais le film eut du retard). Du fait du sujet, le même film sorti dans les froideurs de décembre aurait probablement eu moins d’impact.
* Jaws s’inscrit dans la vogue des films-catastrophe des années 70 (La Tour infernale est sorti l’année précédente).

* Une scène est restée célèbre : lorsque Roy Scheider est témoin de la première attaque sur la plage, Steven Spielberg fait sur son visage un effet de « traveling contrarié » (Dolly zoom en anglais), effet qui consiste à faire un traveling avant ou arrière en le compensant par un zoom inverse. Résultat : la tête du personnage reste à la même dimension mais le décor derrière lui change de taille. Cet effet a été utilisé pour la première fois par Hitchcock dans Vertigo, puis dans Psychose et Marnie.

Jaws
La face cachée de Bruce le Requin qui sème la terreur dans Les dents de la mer de Steven Spielberg (on remarque à l’arrière-plan à gauche, une barge pleine de monde qui semble être l’équipe de tournage).