8 juin 2021

My Beautiful Laundrette (1985) de Stephen Frears

My Beautiful Laundrette Omar, un jeune immigré pakistanais en Angleterre, cherche à exploiter une laverie automatique confiée par son oncle. Il demande de l’aide à un ami d’enfance, Johnny, un jeune paumé qui va quitter sa petite bande de skinheads racistes…
En 1985, Stephen Frears a créé l’évènement avec ce petit film tourné en 16mm. Initialement pour être diffusé sur Channel 4, il sortira en salles et rencontrera un grand succès. Le cinéaste anglais quarantenaire n’est alors pas un débutant : il s’agit de son troisième long métrage et il vient après de nombreuses réalisations pour la télévision. Le scénario, signé Hanif Kureishi, lui-même anglais de père pakistanais, met en relief la réalité de cette période, abordant chômage, violence et trafics, racisme et homosexualité. Il le fait sans démonstration ni misérabilisme. Presque documentaire, le film donne une grande impression de naturel. Il est en outre enrichi d’une bonne dose d’humour qui le rend sympathique. Les personnages sont tous assez complexes, souvent écartelés entre tradition et modernisme. Le film a également révélé Daniel Day-Lewis. Une belle réussite. Le cinéaste continuera dans la même veine avec Prick Up Your Ears (1987) et Sammy et Rosie s’envoient en l’air (1987).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Daniel Day-Lewis, Gordon Warnecke, Saeed Jaffrey, Derrick Branche
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Frears sur le site IMDB.

Voir les autres films de Stephen Frears chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Stephen Frears

My Beautiful LaundretteDaniel Day-Lewis et Gordon Warnecke, photo publicitaire pour My Beautiful Laundrette de Stephen Frears.

11 avril 2021

Falstaff (1965) de Orson Welles

Titre original : « Campanadas a medianoche »
Titre USA : « Chimes at midnight »

Falstaff (Campanadas a medianoche)Aux alentours de 1400, le prince Hal, fils du roi Henri IV d’Angleterre, passe la plupart de son temps à la taverne Boar’s Head, à boire et à s’amuser avec des prostituées, des voleurs et d’autres criminels sous l’influence patriarcale de Falstaff. Ce dernier insiste sur le fait que lui et Hal devraient se considérer comme des gentlemen, mais Hal avertit Falstaff qu’il rejettera un jour à la fois ce style de vie et Falstaff…
Falstaff est un film hispano-suisse d’Orson Welles, basé sur le personnage de Falstaff présent dans plusieurs pièces de William Shakespeare, notamment Henri IV et Les Joyeuses Commères de Windsor. Le personnage est un bon vivant, corpulent, grotesque, gros buveur, un bouffon en quelque sorte mais aussi pur et bon. Orson Welles lui donne de l’épaisseur et oppose sa philosophie de vie à la logique du pouvoir. Son amitié avec le fils du roi est solide mais ne résistera pas un seul instant lorsque que ce dernier sera appelé à tenir son rang. « Falstaff c’est moi » a affirmé Orson Welles et, sachant cela, la dernière partie où il se retrouve face à sa solitude est d’autant plus vibrante et émouvante. Welles s’est totalement investi dans son personnage et dans la réalisation. Sans budget important, il fait beaucoup de choses lui-même, peint les décors, coud les costumes, etc. Il fait montre de beaucoup d’inventivité pour tourner des plans audacieux. Les quelques quinze minutes de la Bataille de Shrewsbury sont étonnantes, avec une multitude de plans différents (il y en a 392).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Orson Welles, Jeanne Moreau, Margaret Rutherford, John Gielgud, Marina Vlady, Keith Baxter
Voir la fiche du film et la filmographie de Orson Welles sur le site IMDB.

Voir les autres films de Orson Welles chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Orson Welles

Falstaff (Campanadas a medianoche)Orson Welles dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)John Gielgud dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)Keith Baxter et Orson Welles dans Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.

Falstaff (Campanadas a medianoche)Etonnante photo du tournage Falstaff (Campanadas a medianoche) de Orson Welles.
Et voilà le genre de plan qu’Orson Welles cherchait à obtenir (ci-dessous).
Falstaff (Campanadas a medianoche)

16 mars 2021

L’habit fait le moine (1958) de Charles Crichton

Titre original : « Law and Disorder »

L'habit fait le moine (Law and Disorder)Un arnaqueur britannique ment à son fils à propos de ses fréquents séjours en prison en inventant des voyages lointains. Mais les choses vont se compliquer lorsque son fils grandit et souhaite devenir assistant d’un juge…
Le scénario de Law and Disorder a été écrit par T.E.B. Clarke sur la base du roman Smuggler’s Circuit de Denys Roberts. Le film se place dans le pur style des comédies britanniques des années cinquante. Ce n’est certainement pas le meilleur ni le plus connu des films de Charles Crichton mais il se regarde sans déplaisir grâce à des situations originales et inattendues, une écriture assez brillante et une interprétation pleine d’entrain mais aussi de retenue. L’humour y est constant, distillé par petites touches.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, Robert Morley, Ronald Squire, Elizabeth Sellars, Joan Hickson, Lionel Jeffries
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Crichton sur le site IMDB.

Voir les autres films de Charles Crichton chroniqués sur ce blog…

L'habit fait le moine (Law and Disorder)Joan Hickson et Michael Redgrave dans L’habit fait le moine (Law and Disorder) de Charles Crichton.

20 février 2021

Sorry We Missed You (2019) de Ken Loach

Sorry We Missed YouRicky, Abby et leurs deux enfants vivent à Newcastle. Une réelle opportunité semble leur être offerte par la révolution numérique : Abby vend alors sa voiture pour que Ricky puisse acheter une camionnette afin de devenir chauffeur-livreur en travailleur indépendant pour le compte d’une messagerie locale…
Avec Sorry We Missed You, Ken Loach montre les dérives possibles de l’ubérisation du monde du travail, où salariés deviennent de prétendus indépendants. Pris dans ce système, le travailleur peut devenir son propre bourreau. Pour sa démonstration, Ken Loach s’appuie plus sur l’augmentation du temps de travail qui poussera l’homme à négliger sa famille que sur le détournement du statut (les livreurs n’ont ici aucune autonomie réelle et devraient donc être des employés). Si on ne peut qu’être d’accord sur le fond, on peut trouver que la forme est ici moins convaincante. Les personnages montrent moins de profondeur qu’habituellement et celui du fils semble tout simplement mal écrit. L’interprétation reste néanmoins très juste. Quoiqu’il en soit, Sorry We Missed You est un film salutaire parce qu’il dénonce les dérives (possibles/actuelles) de notre société.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kris Hitchen, Debbie Honeywood, Rhys Stone, Katie Proctor, Ross Brewster
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Loach sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Ken Loach chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Ken Loach

Sorry We Missed YouKatie Proctor et Kris Hitchen dans Sorry We Missed You de Ken Loach.

16 février 2021

The Nest (2020) de Sean Durkin

The NestDans les années 1980, Rory, courtier ambitieux, retourne dans son Angleterre natale pour profiter d’une opportunité dans son travail. Sortant de leur confort américain pour s’installer dans un manoir anglais, la famille va plonger dans une nouvelle vie où Rory est persuadé de faire fortune rapidement…
The Nest est un film américano-british-canadien écrit et réalisé par Sean Durkin. Si l’on est frappé dès le début par la qualité de la réalisation de ce « thriller dramatique » et par sa belle photographie, le scénario déçoit rapidement par la faiblesse de son développement. Le portrait de ce hâbleur en quête d’une réussite qu’il peine lui-même à définir est particulièrement convenu, sans surprise et trop appuyé. On attend le moment où le récit prendra vraiment corps. En vain. Assez étonnamment, le film a été couvert de prix au Festival du cinéma américain de Deauville 2020 et a été très bien reçu par la critique dont l’enthousiasme est bien difficile à partager.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jude Law, Carrie Coon
Voir la fiche du film et la filmographie de Sean Durkin sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

The NestCarrie Coon et Jude Law dans The Nest de Sean Durkin.

4 février 2021

Becket (1964) de Peter Glenville

BecketAu XIIe siècle, Thomas Becket est le chancelier du royaume et l’ami d’Henri II d’Angleterre. Celui-ci doit le promouvoir archevêque de Canterbury à la mort de ce dernier. Becket se sent alors investi par toutes les tâches qui lui incombent, mais ses activités font bientôt de lui un rival pour le roi…
Becket est un film britannico-américain. Il s’agit de la reprise à l’écran de la pièce de théâtre Becket ou l’Honneur de Dieu de Jean Anouilh créée en 1959. Metteur en scène de théâtre, l’anglais Peter Glenville a toujours montré son intérêt à adapter des pièces au grand écran. Il a réuni ici deux grands acteurs, Peter O’Toole et Richard Burton, dont la confrontation ne déçoit pas. Tout l’intérêt du film est dans son interprétation car, hélas, la mise en scène se montre peu imaginative et paraît empreint d’une certaine lourdeur. Le récit met beaucoup d’insistance à transformer la proximité entre le roi Henry II et Thomas Becket en attirance homosexuelle inavouée. L’ensemble est bien trop long et un peu ennuyeux, hélas.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Richard Burton, Peter O’Toole, John Gielgud, Gino Cervi
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Glenville sur le site IMDB.

Voir les autres films de Peter Glenville chroniqués sur ce blog…

BecketRichard Burton et Peter O’Toole dans Becket de Peter Glenville.

26 août 2020

Music of my Life (2019) de Gurinder Chadha

Titre original : « Blinded by the Light »

Music of my Life (Blinded by the Light)Dans l’Angleterre de la fin des années 1980, Javed, adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas au difficile climat social de l’époque Tatcher. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui. Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen…
Music of my Life est inspiré du livre autobiographique Greetings from Bury Park du journaliste Sarfraz Manzoor. Ce Britannique d’origine pakistanaise y évoque son enfance, son rêve de devenir écrivain, ses rapports complexes avec son père et sa passion pour la musique de Bruce Springsteen. La réalisatrice Gurinder Chadha réalise un film dans l’esprit de son Joue-la comme Beckham (2002) et met en évidence les tiraillements d’une jeunesse anglo-indienne écartelée entre traditions et modernisme. La musique de Bruce Springsteen, et surtout ses paroles qui prônent l’émancipation face au déterminisme social, vont jouer le rôle de déclencheur et permettre à l’adolescent d’écouter ses aspirations. Le ton général est léger avec des scènes joyeuses et enlevées ; c’est un  feel-good movie. C’est aussi un bel hommage aux textes de Bruce Springsteen.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Viveik Kalra, Kulvinder Ghir, Dean-Charles Chapman, Nell Williams, Hayley Atwell
Voir la fiche du film et la filmographie de Gurinder Chadha sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Gurinder Chadha chroniqués sur ce blog…

Music of my Life (Blinded by the Light)Viveik Kalra dans Music of my Life (Blinded by the Light) de Gurinder Chadha.

24 juillet 2020

Charlie Chan in London (1934) de Eugene Forde

Charlie Chan in LondonReconnu coupable d’assassinat, un jeune homme anglais est condamné à la pendaison. Sa sœur demande au détective Charlie Chan d’enquêter pour trouver le véritable assassin et ainsi sauver son frère. Afin de résoudre le mystère, il doit se rendre dans le somptueux manoir où le crime a eu lieu…

Charlie Chan in London fait partie des tous premiers Charlie Chan avec Warner Oland, c’est le sixième d’entre eux mais le deuxième à ne pas être perdu. L’intrigue est bien ficelée et l’atmosphère évoque celle des romans d’Agatha Christie. Le détective chinois a déjà une personnalité marquée, une façon placide d’aborder son enquête mais le personnage n’est pas encore pleinement développé. Les proverbes sont par exemple moins nombreux que dans les films ultérieurs. On se laisse volontiers captiver…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Drue Leyton, Ray Milland, Mona Barrie
Voir la fiche du film et la filmographie de Eugene Forde sur le site IMDB.

Charlie Chan in LondonWarner Oland, Ray Milland et Drue Leyton dans Charlie Chan in London de Eugene Forde.

 

Tous les films « Charlie Chan » :

Les trois premiers Charlie Chan :
The house without a key (1926) de Spencer Bennet (Pathé, film perdu)
The chinese parrot (1927) de Paul Leni (Universal, film perdu)
Behind that curtain (1929) de Irving Cummings avec E.L. Park (et Boris Karloff) (Fox)

Films interprétés par Warner Oland (20th Century Fox)
Charlie Chan carries on (1931) de Hamilton MacFadden (film perdu)
The black camel (1931) de Hamilton MacFadden
Charlie Chan’s chance (1932) de John Blystone (film perdu)
Charlie Chan’s greatest case (1933) de Hamilton MacFadden (film perdu)
Charlie Chan’s courage (1934) de Eugene Forde et George Hadden (film perdu)
Charlie Chan in London (1934) de Eugene Forde
Charlie Chan in Paris (1935) de Lewis Seiler
Charlie Chan in Egypt (1935) de Louis King
Charlie Chan in Shanghai (1935) de James Tinling
Charlie Chan’s secret (1936) de Gordon Wiles
Charlie Chan at the circus (1936) de Harry Lachman
Charlie Chan at the race track (1936) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan at the opera (1936) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan at the olympics (1937) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan on Broadway (1937) de Eugene Forde
Charlie Chan at Monte Carlo (1938) de Eugene Forde

Films interprétés par Sidney Toler
(20th Century Fox jusqu’en 1942, ensuite Monogram)
Charlie Chan in Honolulu (1938) de H. Bruce Humberstone
Charlie Chan in Reno (1939) de Norman Foster
Charlie Chan at Treasure Island (1939)  de Norman Foster
Charlie Chan in city in darkness (1939) de Herbert I. Leeds
Charlie Chan’s murder cruise (1940) de Eugene Forde
Charlie Chan at the Wax Museum (1940) de Lynn Shores
Charlie Chan in Panama (1940)  de Norman Foster
Murder over New York (1940) de Harry Lachman
Dead men tell (1941) de Harry Lachman
Charlie Chan in Rio (1941) de Harry Lachman
Castle in the desert (1942) de Harry Lachman
Charlie Chan in the Secret Service (1944) de Phil Rosen
Charlie Chan in The chinese cat (1944) de Phil Rosen
Black Magic (Meeting at midnight) (1944) dePhil Rosen
The Red Dragon (1945) de Phil Rosen
The scarlet clue (1945) de Phil Rosen
The jade mask (1945) de Phil Rosen
The Shanghai cobra (1945) de Phil Karlson
Shadows over Chinatown (1946) de Terry O. Morse
Dangerous money (1946)  de Terry O. Morse
Dark alibi (1946) de Phil Karlson
The trap (Murder at Malibu Beach) (1946) de Howard Bretherton

Films interprétés par Roland Winters (Monogram)
The chinese ring (1947) de William Beaudine
Docks of New Orleans (1948) de Derwin Abrahams
Shanghai chest (1948) de William Beaudine
The golden eye (1948) de William Beaudine
The feathered serpent (1948) de William Beaudine
The sky dragon (1949) de Lesley Selander

Film interprété par Peter Ustinov
Charlie Chan and the Curse of the Dragon Queen (1981) de Clive Donner

3 mai 2020

The Party (2017) de Sally Potter

The PartyA Londres, Janet (Kristin Scott Thomas) vient d’être nommée ministre de la santé, l’aboutissement de toute une carrière. Elle réunit avec son époux Bill quelques amis proches. Mais la soirée va prendre un tournant inattendu…
Ecrit et réalisée par Sally Potter, The Party est une comédie grinçante où la politique tient une place d’importance. La politique a, directement ou indirectement, modelé la vie des personnages à des degrés divers et également leurs relations entre eux. Très ancrés dans leurs convictions, ils ont souvent accordé moins d’importance à leurs vies personnelles qui vont remonter brutalement à la surface. La situation ne cesse d’empirer au cours de la soirée, personne ne sortira indemne. Très british dans son esprit, l’humour est particulièrement mordant. Au passage, Sally Potter se livre à une critique acide de l’Angleterre travailliste (sauf un, tous ses personnages se situent très à gauche). L’image est en noir et blanc pour se placer dans l’héritage du cinéma britannique des années 1960. L’ensemble est enlevé, court (71 minutes) et très amusant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Timothy Spall, Kristin Scott Thomas, Patricia Clarkson, Bruno Ganz, Cherry Jones, Emily Mortimer, Cillian Murphy
Voir la fiche du film et la filmographie de Sally Potter sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

The PartyDès la première image (qui nous montre l’épilogue), nous savons que tout cela va mal se terminer…
Kristin Scott Thomas dans The Party de Sally Potter.

The PartyTimothy Spall, Cillian Murphy, Emily Mortimer et Patricia Clarkson dans The Party de Sally Potter.

The PartyBruno Ganz dans The Party de Sally Potter.

Remarque :
* Hormis le titre, le film n’a rien en commun avec le film de Blake Edwards de 1968.

4 avril 2020

La Favorite (2018) de Yorgos Lanthimos

Titre original : « The Favourite »

La Favorite (The Favourite)Angleterre, début du XVIIIème siècle. La reine Anne (1), à la santé fragile et au caractère instable, est secondée par son amie Lady Sarah Churchill qui prend de nombreuses décisions à sa place. Lorsqu’une nouvelle servante, Abigail Hill, arrive à la cour, Lady Sarah la prend sous son aile, pensant qu’elle pourrait être une alliée. Mais Abigail a d’autres ambitions et va tout faire pour renouer avec ses racines aristocratiques…
Ce récit s’appuie sur des personnages historiques : cette lutte féroce pour le pouvoir a réellement existé mais certains de ses aspects ont bien entendu été amplifiés. Il y a chez le grec Yorgos Lanthimos une volonté affirmée de faire un film historique non conventionnel. Le récit n’évite pas les anachronismes, il les cultive ; les personnages ont parfois des réactions très actuelles. La forme est, elle-aussi, assez originale : le film a été tourné en lumière naturelle, avec une large utilisation d’objectifs grand angle (10 mm) et même très grand angle (6 mm sans correction des déformations) et de brillants mouvements de caméra. L’ensemble est particulièrement relevé et même leste, satirique et truculent. Des trois actrices principales, Olivia Colman est la plus remarquable, quelque peu enlaidie, dans un rôle ingrat, parvenant à exprimer toute une palette de sentiments contradictoires. Plaisant et brillant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Olivia Colman, Rachel Weisz, Emma Stone
Voir la fiche du film et la filmographie de Yorgos Lanthimos sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Yorgos Lanthimos chroniqués sur ce blog…

(1) Anne est la dernière reine de la dynastie des Stuart : reine d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande de 1702 à 1707, puis reine de Grande-Bretagne et d’Irlande de 1707 à 1714 (à partir de 1707, l’Angleterre et l’Écosse forment un royaume unique, la Grande-Bretagne, dont Anne est la première reine jusqu’à sa mort.)

 La Favorite (The Favourite)Emma Stone et Olivia Colman dans La Favorite (The Favourite) de Yorgos Lanthimos.

 La Favorite (The Favourite)Emma Stone et Rachel Weisz dans La Favorite (The Favourite) de Yorgos Lanthimos.