5 novembre 2021

Un homme pour l’éternité (1966) de Fred Zinnemann

Titre original : « A Man for All Seasons »

Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons)Angleterre, 1529. Chancelier d’Henri VIII, Thomas More refuse d’intervenir auprès du pape pour faire annuler le mariage du roi avec Catherine d’Aragon qui ne lui a pas donné de fils. Le roi veut épouser sa maitresse Anne Boleyn…
Un homme pour l’éternité est un film britannique produit et réalisé par l’américain Fred Zinnemann. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce de Robert Bolt qui avait triomphé des deux côtés de l’Atlantique. L’acteur shakespearien Paul Scofield reprend le rôle principal qu’il tenait sur les planches. Ce récit historique met en scène la lutte d’une conscience (Thomas More) contre le pouvoir absolu (Henri VIII et son bras armé Thomas Cromwell) avec, en fond, la question de la suprématie du pouvoir royal sur le pouvoir spirituel (1). L’interprétation est de qualité, la distribution est essentiellement anglaise. Très hollywoodien, le film reste toutefois très marqué par ses origines théâtrales et donne une impression de lourdeur. Il est aussi trop long. Un homme pour l’éternité a connu un grand succès à sa sortie, un succès salué par six Oscars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Paul Scofield, Wendy Hiller, Leo McKern, Robert Shaw, Orson Welles, Susannah York, Nigel Davenport, John Hurt, Colin Blakely
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Zinnemann sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fred Zinnemann chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* A noter la (courte) présence de Vanessa Redgrave qui interprète Anne Boleyn. Dans le remake, l’actrice tiendra le rôle de la femme de Thomas More.

Remake TV :
Un homme pour l’éternité (A Man for All Seasons) de Charlton Heston (TV 1988) avec Charlton Heston et John Gielgud.

(1) Cet épisode du divorce sera à l’origine de la création de la doctrine anglicane. En effet, Henri VIII va rompre avec le pape en 1534 en promulguant l’Acte de Suprématie qui donne au roi et à ses successeurs le titre de « chef unique et suprême de l’Église d’Angleterre ». Cette loi fonde l’Église anglicane.

Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons)Robert Shaw et Paul Scofield dans Un homme pour l’éternité (A Man for All Seasons) de Fred Zinnemann.

11 août 2018

La Déesse des sables (1968) de Cliff Owen

Titre original : « The Vengeance of She »

La Déesse des sablesCarol, une jeune femme, est attirée par une mystérieuse force mentale vers la cité perdue de Kuma. Elle monte à bord d’un yacht de milliardaire qui se dirige vers l’Afrique du Nord. Dans ses rêves, elle entend une voix qui l’appelle Ayesha…
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, The Vengeance of She n’a pratiquement rien en commun avec le roman Ayesha: The Return of She écrit par H. Rider Haggard en 1905. Ce film de la Hammer est plutôt une variation, appelons cela une suite, du film She avec Ursula Andress et Peter Cushing qui avait connu un grand succès en 1965. Les scénaristes n’ont visiblement pas cherché l’originalité et ont appliqué les mêmes recettes. Il était prévu qu’Ursula Andress ait de nouveau le rôle principal mais, son contrat ayant expiré avant même que la production commence, l’actrice refusa d’apparaitre dans une suite de She. C’est l’actrice d’origine thèque Olga Schoberová qui fut choisie, une actrice d’une très grande beauté, parfois décrite comme évoquant à la fois de Brigitte Bardot et Ursula Andress. Elle accapare tous les regards. Le reste de la distribution est sans relief, aucun acteur n’étant de la trempe de Peter Cushing. Malgré une affiche assez racoleuse (qui, soit dit en passant, ne correspond à aucune scène du film), le film fut un échec commercial et reste rarement cité de nos jours.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John Richardson, Olga Schoberová, Edward Judd, Colin Blakely
Voir la fiche du film et la filmographie de Cliff Owen sur le site IMDB.

Voir les livres sur la Hammer

La Déesse des sables
John Richardson et Olga Schoberová dans La Déesse des sables de Cliff Owen. La production a changé le nom de l’actrice en Olinka Berova.

La déesse des sables

20 septembre 2013

La Vie privée de Sherlock Holmes (1970) de Billy Wilder

Titre original : « The Private Life of Sherlock Holmes »

La vie privée de Sherlock HolmesCinquante ans après la mort du Docteur Watson, certains de ses documents restés secrets sont dévoilés. Ils promettent de nous faire connaitre la vraie nature de Sherlock Holmes. Nous les suivons dans deux aventures… Face à l’échec commercial de ses deux derniers films (1) et au puritanisme de la critique américaine, Billy Wilder décide de tourner son film suivant en Europe. Avec La Vie privée de Sherlock Holmes, il s’attaque à un mythe très britannique. Toutefois, en grand amateur des écrits de Conan Doyle, il retourne le mythe de Sherlock Holmes mais ne le détruit pas. Certes, le détective est devenu prisonnier de son image publique par la popularité des récits du Docteur Watson, certes il est trop souvent dominé par les évènements, mais le personnage est suffisamment humain et humaniste pour rester attachant. Largement amputé par les studios (sur les quatre aventures, seules deux seront conservées dans la version commercialisée), le film n’en est pas moins remarquable, d’une mise en scène parfaite de simplicité et d’une réalisation sans faille. L’humour est toujours présent, souvent en petites touches, parfois plus truculent (comme cette scène où Watson se retrouve à danser avec des danseurs russes au lieu de danseuses !) Les parties coupées semblent hélas être perdues à jamais. On se prend à rêver qu’elles puissent être un jour retrouvées afin de voir, enfin, la version complète de La Vie privée de Sherlock Holmes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Stephens, Colin Blakely, Geneviève Page, Christopher Lee
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.

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Remarques :
* La première aventure coupée prenait place dans un bateau qui ramenait Holmes et Watson d’Istanbul où ils avaient enquêté dans un harem. Fatigué, Holmes laissait Watson résoudre le cas de la mort étrange de jeunes mariés à sa place, Watson endossant l’habit de Holmes.
* La seconde aventure coupée concernait le cas étrange d’un chinois retrouvé mort dans une pièce où tous les meubles étaient cloués au plafond. Cette affaire était en réalité montée de toutes pièces par Watson pour tenter d’éloigner son ami de la drogue.
* Une scène coupée importante expliquait pourquoi Holmes était si mal à l’aise avec les femmes. Pendant dans la partie écossaise, un flashback nous montrait comment le jeune étudiant Holmes avait été écoeuré de voir que la fille dont il était secrètement amoureux avait accepté d’être l’enjeu d’une tombola.

(1) Embrasse-moi idiot (Kiss Me Stupid, 1964) et La grande combine (The Fortune Cookie, 1966)