Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper… Acide est un film français coécrit et réalisé par Just Philippot. Il avait déjà réalisé un court métrage du même nom en 2018. Le réalisateur n’a pas cherché à être crédible ou réaliste, il se veut « naturellement irrationnel » et refuse les « explications rationnelles ». Donc, puisque tout est permis, c’est de l’acide quasiment pur qui tombe du ciel. La pluie est capable de trouer les toitures (mais les voitures peuvent rouler… les fabricants de pneus vont être contents de voir leurs produits résister). Mais le plus gros défaut du film est plutôt du côté de la minceur du scénario qui tente de mêler maladroitement crise sociale et crise climatique. Aucun des personnages principaux n’est sympathique, tous trois survoltés, agressifs et insupportables. La relation compliquée père/fille n’engendre aucune émotion ni intérêt. J’avoue avoir regardé en accéléré une bonne partie de la seconde moitié du film. Même les critiques les plus indulgents semblent s’accorder à dire qu’Acide est beaucoup moins réussi que le premier long métrage de Just Philippot, La Nuée (2020) (que je n’ai pas vu). Elle: – Lui :
La maléfique reine de Samar a passé un pacte avec les « hommes de pierre », des extra-terrestres venus de la Lune. Elle accepte de leur livrer en sacrifice des enfants de son peuple en échange de leur aide pour devenir toute puissante. Averti, Maciste ne peut rester sans intervenir… Maciste contre les hommes de pierre est un péplum italo-français, réalisé par Giacomo Gentilomo. Il met en scène le personnage de Maciste, personnage populaire du cinéma italien (qui, à la différence d’Hercule, n’a pas d’origines divines). Le personnage a été inventé par Giovanni Pastrone pour Cabiria (1913), il fut ensuite très populaire dans les années 20 avant de retrouver une nouvelle jeunesse avec l’âge d’or des péplums italiens vers 1960. Ici, il doit affronter une séduisante reine vénéneuse et un sombre personnage qui contrôle des « hommes de pierre » fort bien représentés. Le film a été remarqué surtout pour cet effet spécial. Le reste est loin d’être aussi remarquable. L’histoire est très basique, elle ne cherche même pas à s’inscrire dans l’Antiquité et l’étirement du récit est assez visible : il y a par exemple une scène étonnamment longue vers la fin où les personnages errent inutilement pendant six bonnes minutes dans des éléments déchaînés, une scène très répétitive dont on a bien du mal à voir l’intérêt. Elle: – Lui :
Remarque : * Le personnage de Maciste n’étant pas assez connu du public américain, la version anglaise a pour titre Hercules Against the Moon Men. * Les scènes à l’intérieur de la montagne ont été tournées en sépia plutôt qu’en couleurs, d’où la pompeuse mention « Cromoscope » sur l’affiche (« Cosmicolor » sur l’affiche anglaise).
Dans une quête effrénée pour sauver Constance Bonacieux, enlevée sous ses yeux, D’Artagnan est contraint de s’allier à la mystérieuse Milady de Winter. La guerre contre les anglais étant déclarée, Athos, Porthos et Aramis ont rejoint le front à La Rochelle. Par ailleurs, un terrible secret du passé va briser toutes les anciennes alliances… Les Trois Mousquetaires : Milady est un film français réalisé par Martin Bourboulon. Il fait suite au premier volet Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan sorti l’année précédente, librement adapté du roman d’Alexandre Dumas père. Les deux parties ont été tournées dans la foulée, avec la même équipe et les mêmes acteurs. Même s’il est toujours aussi noir, ce second volet m’est apparu plus convaincant que le premier, mieux équilibré entre les scènes d’actions et la psychologie des personnages. En outre, les rôles les plus faibles du premier volet (comme Constance Bonacieux) sont moins présents. Milady bénéficie d’une mise en avant par rapport au roman et les scénaristes lui ont donné une profondeur et une humanité qui engendre l’empathie. L’histoire est hélas un peu plus confuse sur le plan politique. La qualité de la réalisation et de l’interprétation contribue à nous captiver. Le film semble connaitre le succès, non seulement en France mais aussi à l’international. Elle: – Lui :
Remarque : • Le personnage du mousquetaire noir, Hannibal, surprend quelque peu. Il n’est bien entendu pas dans le roman d’Alexandre Dumas, il est librement inspiré de la lecture du roman de Frédéric Couderc Prince ébène, publié en 2003, qui a révélé l’existence d’Aniaba, jeune prince venu d’Afrique, devenu le « filleul » de Louis XIV lors de son baptême célébré par Bossuet. Premier mousquetaire noir de l’Histoire en Europe (et premier officier noir de l’armée française), Aniaba a guerroyé en Flandres avant que sa trace se perde en Afrique. Certes, les périodes ne collent pas (siège de La Rochelle en 1627-1628, arrivée d’Aniaba en France en 1688)… mais l’esprit est là.
• Le producteur Dimitri Rassam (fils de Jean-Pierre Rassam) a annoncé qu’un troisième film est prévu, il devrait sortir d’ici à 2027 et adapter le roman Vingt Ans après.
Ernest retourne avec Célestine dans son pays, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique ! Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, ils vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours… Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie est un film d’animation français réalisé par Julien Chheng et Jean-Christophe Roger. Il s’agit de la suite du film Ernest et Célestine (2012), sachant qu’il y a eu une série télé et plusieurs courts-métrages entre les deux. Tout ceci s’inspire de la série de livres pour la jeunesse du même nom publiée par l’auteure et illustratrice belge Gabrielle Vincent de 1981 à 2000. Le film est dessiné en 2D à la main, ce qui est de plus en plus rare et donne une indéniable valeur artistique à l’ensemble. Les dessins ressemblent à des aquarelles. Destinée en premier aux jeunes enfants, l’histoire est bien écrite. Elle met en scène les notions de liberté et de totalitarisme, sans chercher à donner des leçons. Tout cela est charmant. Elle: – Lui :
Calcutta, 1930. Apu rêve de succès littéraires mais, faute d’argent, il doit interrompre ses études et affronter le monde du travail. Un jour, son ami Pulu l’emmène au mariage de sa cousine. Suite à l’accès de folie du jeune marié, Apu, venu en tant que simple invité, accepte d’épouser la jeune femme pour lui éviter le déshonneur… Le Monde d’Apu est un film indien réalisé par Satyajit Ray. Après La Complainte du sentier et L’Invaincu, c’est le troisième et dernier volet de la Trilogie d’Apu inspirée de deux romans de Bibhutibhushan Bandopadhyay. Devenu adulte, Apu poursuit son apprentissage de la vie, il va découvrir l’amour et faire face à de nouveaux drames. L’épilogue vient fermer la boucle. Ce troisième volet a un aspect moins documentaire que les deux précédents mais l’histoire reste très forte. Satyajit Ray a toujours cette mise en scène épurée avec une belle maitrise des mouvements de caméra. La musique de Ravi Shankar et la beauté des images nous émerveillent. Elle: – Lui :
Remarque : Alors que Satyajit Ray avait tourné le second volet juste après le premier, il a réalisé deux autres films avant d’achever ce troisième volet, deux films remarquables, La Pierre philosophale (1958) et Le Salon de musique (1958), sur lesquels il avait travaillé avec des acteurs professionnels comme Soumitra Chatterjee.
La famille d’Apu s’est installé à Bénarès. Sur les escaliers qui dominent le Gange, son père gagne désormais sa vie en lisant des textes sacrés mais meurt subitement. Sa mère décide alors de retourner vivre à la campagne. Apu insiste pour aller à l’école qu’il fréquente alors studieusement… L’Invaincu est un film indien écrit et réalisé par Satyajit Ray. Après La complainte du sentier et avant Le Monde d’Apu, c’est le second volet de la Trilogie d’Apu, inspirée des romans Pather Panchali et Aparajito de l’auteur bengali Bibhutibhushan Bandopadhyay. L’environnement est cette fois urbain, donc très différent du précédent volet, et nous voyons Apu passer de l’enfance à l’âge adulte, un récit d’apprentissage avec ses joies et ses drames. Une fois de plus, le personnage de la mère a une grande importance, pilier de la famille bien que peu considérée et sacrifiée ; l’attitude d’Apu lors de épilogue peut surprendre sur ce point. Bien que situé dans une civilisation très différente de la nôtre et un siècle plus tôt, le propos sur la relation parent / enfant reste finalement très actuel. La mise en scène de Satyajit Ray est une fois encore épurée, avec de belles allégories. La musique est toujours signée Ravi Shankar. Lion d’or à Venise en 1957. Elle: – Lui :
Dans un petit village du Bengale, vers 1910, Apu, un garçon de 7 ans, vit pauvrement avec sa famille dans la maison ancestrale. Son père, se réfugiant dans ses ambitions littéraires, laisse sa famille s’enfoncer dans la misère. Apu va alors découvrir le monde, avec ses drames et ses joies… Inspiré d’un classique de la littérature bengali, La Complainte du sentier est un film indien, le premier film du réalisateur bengali Satyajit Ray. C’est également le premier volet de la Trilogie d’Apu qui raconte l’histoire d’un garçon dans l’Inde du début du XXe siècle. Dès son premier long métrage, Satyajit Ray montre une très grande maitrise formelle. Le récit est centré sur une mère qui élève quasiment seule ses deux enfants et le réalisateur les intègre totalement dans un lieu qui est presque un personnage a part entière. La mère reste le plus souvent dans la maison alors que les enfants investissent le sentier qui y mène où les champs à l’entour. Évitant tout misérabilisme, le propos offre un regard lucide sur les conditions de vie très miséreuses sur lesquelles plane un implacable déterminisme : la société indienne repose sur un système de castes. Peuplé de petites joies et de petits et gros drames, Le récit nous captive. La mise en scène est sans artifice, la photographie est par moments vraiment très esthéthique, la caméra est très mobile. La musique, belle et assez présente, est signée Ravi Shankar. Le tournage s’est étalé sur presque trois années, Satyajit Ray ayant beaucoup de mal à réunir les fonds nécessaires pour pouvoir continuer à tourner. Remarqué à Cannes 1956. Elle: – Lui :
Dans le royaume de Marshovie , le capitaine de la garde prince Danilo est un grand charmeur qui multiplie les conquêtes féminines. Surpris par le roi dans le boudoir de la reine, il est contraint pour se racheter d’aller séduire une jeune et jolie veuve émigrée à Paris, dont l’immense fortune est nécessaire au rétablissement des finances du royaume… La Veuve joyeuse est un film musical américain réalisé par Ernst Lubitsch. Cette nouvelle adaptation de l’opérette autrichienne de Franz Lehár (1905) est très différente de celle, bien plus sombre, qu’en avait donnée Erich von Stroheim neuf ans plus tôt. Ici, tout n’est que joie de vivre et Maurice Chevalier est une source de bonne humeur qui semble intarissable. C’est l’image du bon vivant dans le gai Paris vu par Hollywood. La production est somptueuse, que ce soit par ses décors immenses et le nombre de figurants (notamment dans les célèbres scènes de bal). Les dialogues sont brillants, une petite merveille d’humour. Lubitsch apporte une grande vitalité par sa mise en scène virevoltante. Le succès fut au rendez-vous sans permettre, toutefois, de recouper le budget conséquent. Délicieux. Elle: – Lui :
Remarque : • La popularité de Maurice Chevalier était alors immense et la MGM a mis beaucoup d’argent sur la table pour emprunter Lubitsch, Chevalier et Jeanette Macdonald à la Paramount. • Ce film marque la fin de la période « comédies musicales » de Lubitsch. Son film suivant sera Ange avec Marlene Dietrich en 1937. • Quelques très courts passages ont été coupés à la sortie par la censure mais sont rétablis dans les versions arrivées jusqu’à nous. • Une version française fut tournée simultanément, assez différente semble-t-il, avec des dialogues de Marcel Achard et des paroles de chansons d’André Hornez. Acteurs : Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Marcel Vallée, Danièle Parola, André Berley…
A la suite d’un pari avec des copains, Paul, dragueur invétéré, se met en tête de séduire la princesse Charlotte, de passage à Paris, dont le mariage avec un jeune duc est imminent… Le Mariage du siècle est une comédie française réalisée Philippe Galland qui en a co-écrit le scénario avec Anémone et Jean-Luc Voulfow. Il s’agit de toute évidence de retrouver le tandem de Le père Noël est une ordure et de prolonger l’esprit du Splendid. Hélas, aucun effort n’est fait pour que l’on croie à cette histoire. La mise en place est laborieuse (il faut bien avouer qu’Anémone est une princesse peu crédible) et ensuite tout paraît assez bâclé. On reste devant l’écran, espérant que l’humour va finir par monter d’un cran… mais non, tout cela reste « très moyen ». Presque tous les acteurs forcent leur jeu. Elle: – Lui :
En 2065, l’armée américaine cherche à débusquer le « cerveau » d’une intelligence artificielle qui a lancé une ogive nucléaire sur Los Angeles, dix ans plus tôt. Son repaire est dans l’immense Nouvelle Asie dont les habitants cohabitent avec une abondante population de robots à face humaine très coopératifs, les « simulants ». Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est séparé de sa femme Maya au cours d’un assaut… The Creator est un blockbuster américain co-écrit et réalisé par Gareth Edwards, connu pour avoir réalisé Rogue One : A Star Wars Story. Si le film se laisse regarder sans déplaisir, ce n’est pas grâce à son scénario, qui n’est pas vraiment remarquable, mais plutôt grâce à la qualité de sa réalisation. Comme pratiquement tous les films du genre de science-fiction cyberpunk, The Creator montre une influence de Blade Runner mais il est loin d’avoir la profondeur de ce dernier. Sur le plan émotionnel, l’ensemble laisse froid. Visuellement, il est plus convaincant, utilisant l’esthétisme de décors naturels thaïlandais. Les effets spéciaux sont bien intégrés et réussis, à commencer par les robots avec leur trou béant en travers de la tête. Les scènes d’action sont prenantes. Le résultat visuel est d’autant plus notable qu’il a été atteint avec un budget modéré (pour un blockbuster). Visuellement plaisant à défaut de plus. Elle: – Lui :