4 juillet 2015

Ames perdues (1977) de Dino Risi

Titre original : « Anima persa »

Âmes perduesLe jeune Tino arrive à Venise pour étudier la peinture. Il réside chez sa tante Elisa qui vit dans une grande demeure avec son mari Fabio, un homme rigide qui a une grande emprise sur elle. Rapidement, Tino se rend compte qu’il y a une autre personne dans la maison et il va peu à peu découvrir un étrange secret… A partir du milieu des années soixante dix, le « roi de la comédie italienne » Dino Risi semble chercher un statut plus respectable, notamment avec des adaptations littéraires comme c’est le cas pour cet Ames perdues basé pour le roman homonyme de Giovanni Arpino. Si le réalisateur ne semble pas parfaitement à son aise dans ce genre de drame psychologique (certains critiques parlent même « d’incertitude stylistique »), il sait créer une atmosphère très particulière et insolite. Ses personnages vivent dans un univers hors du temps d’où suinte une certaine angoisse : « Je commence à m’effacer » nous dit une Catherine Deneuve diaphane dans une maison où la plupart des pièces sont inutilisées. Ces grandes demeures de Venise forment un univers à l’abandon, dont les habitants ne se montrent jamais ; un lent processus de décomposition auquel répond la solitude noire et profonde d’un homme qui ne peut communiquer. Son acteur fétiche Vittorio Gassman est idéal pour ce type de rôle particulièrement schizophrénique et Catherine Deneuve (évidemment doublée en italien) est d’une grande beauté fragile. Ames perdues est un film assez noir que l’on peut considérer dans la lignée de Parfum de femme (1974).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Catherine Deneuve, Danilo Mattei
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.

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Ames perdues
Danilo Mattei dans Âmes perdues de Dino Risi

Ames perdues
Catherine Deneuve dans Âmes perdues de Dino Risi

Ames perdues
Vittorio Gassman dans Âmes perdues de Dino Risi

 

3 juillet 2015

Berlin, la cité des millions (1925) de Adolf Trotz

Titre original : Die Stadt der Millionen

Die Stadt der Millionen(Film muet) Ce documentaire optimiste sur la ville de Berlin a été tourné à une époque où l’Allemagne se redressait : la page de l’Après-guerre marqué par la crise et l’hyperinflation était tournée et le moment était venu de retrouver une certaine joie de vivre. Berlin est ainsi montrée comme une ville foisonnante, riche de sa diversité autant économique que culturelle où la course effrénée des automobiles marque l’entrée de la ville dans la modernité. Le film met en avant les vertus du travail mais aussi celles des loisirs. La réalisation est soignée avec de beaux effets (fractionnement d’écran, surimpression). Hormis toutes les scènes « actuelles », le film illustre plusieurs moments d’Histoire par de petites mises en scènes en costumes et montre même une brève vision du Berlin de l’an 2000, Metropolis avant l’heure. Dans le domaine du cinéma, on y voit brièvement les studios de l’UFA et la façade d’un grand cinéma projetant Le Dernier des hommes de Murnau (1924). Berlin, la cité des millions est un documentaire à la fois intéressant et d’une indéniable valeur historique. Deux ans plus tard, Walter Ruttmann réalisera un autre documentaire sur Berlin, plus connu celui-là : Berlin, symphonie d’une grande ville (1927).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Adolf Trotz sur le site imdb.com.

Berlin, la cité des millions
Images extraites de Die Stadt der Millionen de Adolf Trotz (1925)

Berlin, la cité des millions

2 juillet 2015

Les yeux sans visage (1960) de Georges Franju

Les yeux sans visagePour reconstruire le visage de sa fille défigurée par un accident de voiture, le docteur Genessier kidnappe des jeunes femmes afin de pratiquer une greffe de visage… Les yeux sans visage est le deuxième long métrage de Georges Franju, après plus d’une douzaine de courts métrages réalisés sur dix ans. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des classiques du film d’épouvante, un genre quasiment absent du cinéma français de l’époque. Tout l’art de Georges Franju est d’avoir mêlé un réalisme assez terrifiant (la scène de l’opération est particulièrement difficile à regarder) avec une certaine poésie apportée principalement par le personnage de la fille du chirurgien, au visage de cire, aérienne, d’une fragilité fantomatique. Cette alliance de contraires crée une étrange attirance, un envoutement qui contribue à faire des Yeux sans visage un film assez unique bien que perturbant. Il a été très mal reçu par la critique au moment de sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Brasseur, Alida Valli, Edith Scob, Claude Brasseur
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Les Yeux sans visage
Edith Scob dans Les yeux sans visage de Georges Franju

Remarques :
* Les yeux sans visage est basé sur un roman de Jean Redon, adapté par lui-même, Boileau-Narcejac et Claude Sautet (qui est également assistant-réalisateur).
* Georges Franju est, rappelons-le, le cofondateur de la Cinémathèque Française.

1 juillet 2015

Pacific Rim (2013) de Guillermo del Toro

Pacific RimPour combattre des créatures monstrueuses extraterrestres surgies du fond du Pacifique, les humains ont mis au point des gigantesques robots contrôlés simultanément par deux pilotes mis en symbiose parfaite par une connexion neuronale. Mais les créatures semblent adapter leurs attaques et l’apocalypse semble imminente… Guillermo del Toro est un réalisateur-scénariste dont on a pu apprécier le talent pour mettre en scène le fantastique dans des films comme L’échine du Diable ou Le Labyrinthe de Pan. Il a aussi fait des films d’action plus simples et Pacific Rim fait indéniablement partie de cette catégorie. Le film se situe dans la droite ligne des films fantastiques japonais où des créatures géantes venaient écrabouiller les villes laissant les minuscules humains désemparés. Le scénario est peu développé et accumule les clichés. Mais ce n’est pas par la profondeur de ses personnages que le film cherche à attirer les foules, c’est par ses combats titanesques et spectaculaires. J’avoue ne pas être un grand amateur de ces combats que je trouve un peu confus et répétitifs et il était donc fatal que le film m’ennuie plutôt. Le budget a été aussi titanesque que ses créatures et le film a connu un succès suffisant pour qu’une suite soit prévue pour 2017.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Charlie Hunnam, Diego Klattenhoff, Idris Elba, Rinko Kikuchi
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Pacific Rim

30 juin 2015

Sommaire de juin 2015

Dr. Jekyll et Mr. HydeEurope 51L'EspoirGrandeur et décadenceLa Taverne de la JamaïqueLe Chemin de la vieLa Cité des femmesLes Diables

Dr. Jekyll et Mr. Hyde

(1941) de Victor Fleming

Europe 51

(1952) de Roberto Rossellini

L’Espoir

(1939) d’ André Malraux

Grandeur et décadence

(1922) de Buster Keaton

La Taverne de la Jamaïque

(1939) de Alfred Hitchcock

Le Chemin de la vie

(1931) de Nikolai Ekk

La Cité des femmes

(1980) de Federico Fellini

Les Diables

(1971) de Ken Russell

La Peste à FlorenceLe Diable boiteuxZodiacme noireL'invincible ArmadaVictoire sur la nuitSon Excellence est restée dînerIl Monaco di Monza

La Peste à Florence

(1919) de Otto Rippert

Le Diable boiteux

(1948) de Sacha Guitry

Zodiac

(2007) de David Fincher

Ame noire

(1962) de Roberto Rossellini

L’invincible Armada

(1937) de William K. Howard

Victoire sur la nuit

(1939) de Edmund Goulding

Son Excellence est restée dîner

(1961) de Mario Mattoli

Il Monaco di Monza

(1962) de Sergio Corbucci

Le Mystère de la section 8Susana la perverseLe Passé

Le Mystère de la section 8

(1937) de Victor Saville

Susana la perverse

(1951) de Luis Buñuel

Le Passé

(2013) de Asghar Farhadi

Nombre de billets : 19

29 juin 2015

Dr. Jekyll et Mr. Hyde (1941) de Victor Fleming

Dr. Jekyll et Mr. HydeC’est certainement la version la plus connue des nombreuses adaptations du roman de Robert Stevenson mais ce n’est pas la meilleure, loin de là. D’une part, le Code Hays a obligé à gommer toute connotation un tant soit peu sexuelle du récit et surtout Spencer Tracy ne paraît pas du tout taillé pour le rôle. Il a beau montrer les dents autant qu’il peut, il ne parvient pas vraiment à nous effrayer alors que la seule vue de John Barrymore ou Fredric March nous glaçait les sangs dans les versions précédentes… Ingrid Bergman a réussi à faire permuter la distribution des deux rôles féminins principaux, obtenant ainsi le rôle de la femme aux moeurs légères et laissant à Lana Turner le rôle de la fiancée très sage (et un peu insipide). C’est un choix avisé de sa part et elle montre là déjà sa prédilection pour les rôles de femmes qui souffrent. Elle parvient à donner une dimension à son interprétation. La réalisation de Victor Fleming est soignée mais cela ne suffit pas. Cette version paraît bien pâle comparée à celles qui l’ont précédée, notamment celle de Rouben Mamoulian : Docteur jekyll et Mr. Hyde (1931).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Ingrid Bergman, Lana Turner, Donald Crisp, Ian Hunter
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Dr. Jekyll et Mr. Hyde
Spencer Tracy dans Dr. Jekyll et Mr. Hyde de Victor Fleming

Les adaptations du roman de Robert Stevenson ont été nombreuses.
Les plus notables sont probablement :
> Docteur Jekyll et Mr. Hyde de John Robertson (1920) avec John Barrymore, très belle version (à noter que la même année sortaient trois autres versions dont Der Januskopf de F.W. Murnau)
> Docteur Jekyll et Mr Hyde de Rouben Mamoulian (1931) avec Fredric March et Miriam Hopkins.
> Le Testament du Docteur Cordelier de Jean Renoir (1959) pour la télévision avec Jean-Louis Barrault.
> Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) de Jerry Lewis (1963), version pastiche

>> Voir une liste des autres versions sur IMDB : le site liste plus de 50 adaptations !)

26 juin 2015

Livres : nouvelles parutions au 26 juin 2015

Livres : nouvelles parutions du 29 mai 2015

Livres sur le cinéma – Les sorties de la semaine :


Le populisme américain au cinéma:de D.W. Griffith à Clint EastwoodTITRE : Le populisme américain au cinéma
… de D.W. Griffith à Clint Eastwood
AUTEUR : David Da Silva
EDITEUR : LettMotif
SORTIE : 15 juin 2015
SUJET : Pays > Etats-Unis
Sous-titre : « Un héros populiste pour unir ou diviser le peuple? »
Edition reliée : ISBN 978-2367161297

Ce livre analyse comment les productions cinématographiques américaines ont souvent mis en avant l’idéologie populiste depuis les premiers films de David Wark Griffith (Les Spéculateurs) jusqu’à ceux de Clint Eastwood (Bronco Billy), en passant par des réalisateurs mythiques comme John Ford (Les Raisins de la colère) ou Frank Capra (Monsieur Smith au Sénat)…


Harry Potter, le grand atlas:La magie au cinémaTITRE : Harry Potter, le grand atlas
… La magie au cinéma
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Huginn & Muninn
SORTIE : 26 juin 2015
SUJET : Un Film > Harry Potter
Poudlard… sa volière, sa Grande Salle et la Forêt interdite. Mais encore le Chemin de Traverse, le Chaudron baveur et la boutique d’Ollivander. Et aussi le Terrier, le 12 Square Grimmaud et la mystérieuse banque de Gringotts…..


Le Film en suspens : la cinéstase, un essai de définitionTITRE : Le Film en suspens
… la cinéstase, un essai de définition
AUTEUR : Philippe Ragel
EDITEUR : Presses Universitaires de Rennes
SORTIE : 25 juin 2015
SUJET : Théorie
L’auteur de cet ouvrage ouvre une réflexion sur le concept de « cinéstase » et propose d’en vérifier l’opérativité…


Portrait-robotTITRE : Portrait-robot
AUTEUR : Marc Atallah
EDITEUR : Favre
SORTIE : 24 juin 2015
SUJET : Sociologie
Héritier d’une tradition symbolique que l’on peut faire remonter à l’Antiquité, le robot est devenu, au cours du XXe siècle, une figure emblématique de la science-fiction…


Alexeïeff - Parker:montreurs d'ombresTITRE : Alexeïeff – Parker
… montreurs d’ombres
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Éditions de l’Oeil
SORTIE : 10 juin 2015
SUJET : Histoire du cinéma
On doit à l’emblématique couple d’artistes formé par le russe Alexandre Alexeïeff (1901-1982) et l’américaine Claire Parker (1906-1981) l’invention d’un extraordinaire procédé de réalisation de cinéma d’animation : l’écran d’épingles, qu’ils utilisent pour la première fois en 1933 pour leur film « Une nuit sur le mont Chauve »…

24 juin 2015

Europe 51 (1952) de Roberto Rossellini

Titre original : « Europa ’51 »

Europe 51Mariée à un industriel romain, Irene est une femme mondaine et superficielle. La mort de son jeune fils, qui par manque d’amour s’est jeté dans l’escalier, va la pousser à s’ouvrir aux autres et à venir en aide à des personnes des quartiers les plus pauvres… Europa ’51 est le deuxième film de Roberto Rossellini avec Ingrid Bergman. Il s’agit en partie d’une parabole sur l’état du monde occidental à l’aube des années cinquante, un monde en proie à des forces contradictoires, incapable d’apporter le bonheur aux plus démunis, mais c’est aussi et surtout le parcours personnel d’une femme pour qui un drame personnel va être le déclencheur d’un éveil de conscience et l’amener vers un état proche de la sainteté. En réaction, la société qui était la sienne va la considérer atteinte de folie. Cette réflexion autour de la sainteté et de la folie rapproche l’héroïne d’Europa ’51 de grandes figures comme Jeanne d’Arc, et la fin va bien dans ce sens. La mise en scène de Rossellini est épurée, un peu austère, empreinte de néoréalisme. L’interprétation est centrée autour d’Ingrid Bergman, visiblement très inspirée par ce personnage. Elle est hélas doublée dans la version originale italienne, ce n’est que dans la version anglaise que l’on peut entendre sa voix.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Alexander Knox, Ettore Giannini, Giulietta Masina
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Remarques :
* Roberto Rossellini s’est inspiré du parcours de la philosophe et humaniste Simone Weil (1909-1943) (ne pas confondre avec la femme politique Simone Veil).
* Dans la filmographie de Rossellini, Europa ’51 vient peu après Les onze fioretti de François d’Assise (1950), film où la sainteté tient également une grande place.
* Rappelons également que Rossellini avait perdu son jeune fils (appendicite aigüe) quelques années auparavant.

Europe 51
Ingrid Bergman (au centre) et Giulietta Masina (juste derrière elle) dans Europe 51 de Roberto Rossellini

 

22 juin 2015

L’Espoir (1939) d’ André Malraux

Titre complet : « Espoir, Sierra de Teruel »

L'espoirSierra de Teruel, Espagne, 1936. Un petit groupe de combattants républicains préparent avec l’aide de la population le bombardement d’un terrain d’aviation franquiste et d’un pont… De son roman L’Espoir, André Malraux n’a porté à l’écran qu’un seul petit épisode. Commencé en 1938, le tournage a été interrompu par l’entrée des troupes de Franco à Barcelone où se trouvaient les studios. Montré clandestinement dès 1939, L’Espoir n’est sorti commercialement qu’à la Libération en 1945 avec une introduction de Maurice Schumann. André Malraux évite soigneusement tout discours, il montre simplement la réalité de ce combat très inégal, et la débrouillardise dont les combattants républicains doivent faire preuve pour pallier leur manque d’armes et de matériel. Des scènes prises sur le vif ont été mêlées aux scènes de fiction jouées non pas par des acteurs mais par des combattants qui ont vécu des scènes semblables et par la population. Le résultat donne ainsi l’impression d’être plus proche du documentaire que de la fiction et il se dégage un fort sentiment d’authenticité de l’ensemble. André Malraux parvient à faire passer le souffle de Révolution espagnole. Il a inclus des scènes tournées à l’intérieur d’un petit bombardier, ce qui constitue une première, et la descente finale le long de la montagne est une scène inoubliable, d’une ampleur phénoménale avec ses centaines de figurants, une scène qui, plus que tout grand discours, est une exaltation de ce combat pour une juste cause. Accessoirement, André Malraux nous fait là une belle démonstration de la force des images, de la force du cinéma. L’Espoir sera son unique réalisation.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Andrés Mejuto, Nicolás Rodríguez
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L'Espoir d'André Malraux
A l’intérieur d’un bombardier dans L’Espoir d’André Malraux, Boris Peskine

21 juin 2015

Grandeur et décadence (1922) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « Daydreams »

Grandeur et décadencePour obtenir le consentement du père de sa fiancée, Buster va prendre divers emplois, en réalité de petits boulots qu’il édulcore dans ses lettres à sa fiancée… Il est un peu difficile de juger Daydreams puisqu’il manque une dizaine de minutes aux versions que nous pouvons voir aujourd’hui (il s’agissait en réalité d’un trois bobines, soit 30 minutes environ) mais ce court métrage souffre d’un effet de construction un peu facile qui permet d’assembler des éléments assez disparates. J’avoue m’être demandé s’il ne s’agissait pas de collages de films précédents tant on a l’impression de connaitre ces gags. Le début est assez décevant. Les meilleurs moments sont dans le dernier tiers : une course poursuite avec d’abord un, puis une foule de policiers. Cette partie évoque bien entendu très fortement Cops, sorti quelques mois plus tôt, mais elle est réussie avec de quelques belles variations par rapport à son prédécesseur. Cette poursuite s’achève avec une scène superbe : Keaton pris comme un hamster dans la roue à aubes d’un bateau en mouvement. malgré cela, Daydreams semble en deçà des autres courts métrages de Buster Keaton.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Renée Adorée
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Pour échapper à ses poursuivants, Buster se réfugie sur la roue à aubes d’un bateau mais celui-ci démarre. Il se retrouve alors pris à l’intérieur, forcé de marcher puis de courir, comme un hamster dans sa roue. Buster Keaton  dans Grandeur et décadence (1922).

Remarques :
* Le père de la fiancée de Keaton est joué par Joe Keaton, père de Buster Keaton dans la vraie vie.
* Le directeur du théâtre de music hall est joué par Edward F. Cline.
* Le scénario de Daydreams a, semble t-il, été coécrit par Buster Keaton et Fatty Arbuckle qui tentait alors de se remettre en selle après le scandale qui l’avait touché l’année précédente (une jeune fille avait trouvé la mort en tombant d’une fenêtre lors d’une de ses soirées folles).