18 novembre 2021

L’Homme du labyrinthe (2019) de Donato Carrisi

Titre original : « L’uomo del labirinto »

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Kidnappée 15 ans plus tôt, une jeune femme, Samantha, est retrouvée nue et blessée dans une forêt. Amnésique, en état de choc et traumatisée, elle est rapidement prise en charge par le docteur Green, un criminologue déterminé à l’aider à retrouver la mémoire afin de démasquer son ravisseur. Peu à peu, elle parvient à se souvenir d’un labyrinthe sans issue dans lequel son kidnappeur l’a forcée à résoudre des énigmes sans fin…
L’Homme du labyrinthe est un film italien réalisé par Donato Carrisi d’après son roman L’Égarée (L’uomo del labirinto) publié en 2017. C’est la seconde fois que cet auteur italien de best-sellers mondiaux passe derrière la caméra pour s’adapter lui-même, après La Fille dans le brouillard en 2017. Il s’agit d’une histoire particulièrement étrange que l’on peut placer dans la tradition des giallo italiens. Le climat créé nous intrigue, un peu inquiétant par son étrangeté, à la limite du surnaturel. Dans les meilleurs moments, cette atmosphère peut rappeler celle de certains films de David Lynch, sans en avoir la perfection toutefois car la réalisation est assez simple. L’intrigue est alambiquée. Le dénouement oblige à se repasser mentalement tout le film. Quelques points restent nébuleux, volontairement sans doute. L’ensemble apparaît finalement un peu mince, les romans sont certainement plus étoffés. Le film parvient néanmoins à nous captiver, à nous emmener « ailleurs » pendant deux heures.  Belle prestation de Tony Servillo. Comme le film précédent de Donato Carrisi, L’Homme du labyrinthe n’est pas sorti en salles en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Toni Servillo, Valentina Bellè
Voir la fiche du film et la filmographie de Donato Carrisi sur le site IMDB.
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Remarque :
* Le Sergio Leone qui interprète Bunny n’a aucun lien avec le réalisateur Sergio Leone.

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Valentina Bellè et Dustin Hoffman dans L’homme du labyrinthe (L’uomo del labirinto) de Donato Carrisi.

16 novembre 2021

La Loi de la jungle (2016) de Antonin Peretjatko

La Loi de la jungleMarc Châtaigne, stagiaire au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier Guyaneige, première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. Mais tout ne se passe pas comme prévu et il finit par se retrouver perdu dans la jungle en compagnie d’une autre stagiaire…
La Loi de la jungle est le second long-métrage d’Antonin Peretjatko après La Fille du 14 juillet, sorti en 2013. Après une scène fellinienne de générique (statue portée par hélicoptère), la mise en place est plutôt prometteuse, montrant un humour absurde assez débridé. Hélas, rapidement, le film prend de la lourdeur, les gags vraiment amusants s’espacent et l’humour s’étiole. La plus grande partie du film se déroule dans la forêt guyanaise. Le scénario est répétitif, il manque de matière comique et de liant (le fondu au noir est souvent utilisé pour terminer une scène). Pascal Legitimus nous offre les meilleurs moments mais ses scènes sont peu nombreuses. En revanche, Mathieu Amalric ne semble vraiment pas à sa place. Le film a été assez bien reçu par la critique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau
Voir la fiche du film et la filmographie de Antonin Peretjatko sur le site IMDB.
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 La Loi de la junglePascal Légitimus, Vincent Macaigne et Vimala Pons dans La Loi de la jungle de Antonin Peretjatko.

12 novembre 2021

Chained (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Chained »

Chained (Love Trilogy: Chained)Policier consciencieux à Tel-Aviv, Rashi est en couple avec Avigail dont il attend un enfant. Hélas, la grossesse n’ira pas à son terme. De plus, Rashi est mis en cause pour comportement excessif lors d’un contrôle de police. Il a aussi des difficultés à s’imposer face à sa belle fille devenue adolescente…
Chained est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani qui avait signé un polar social remarqué dix ans auparavant (Ajami, 2009). Ce film qui se concentre sur le personnage de Rashi fait partie d’une trilogie et, plus encore, d’un diptyque avec Beloved (sorti une semaine plus tard) qui est centré sur le personnage d’Avigail, sa femme. Chained dresse un portrait assez serré de cet homme qui cherche à asseoir son autorité, sûr de son bon droit et persuadé de toujours prendre les bonnes décisions. Habitué à voir le pire dans son travail, il désire placer des limites très rigides à sa belle fille, issue du premier mariage de sa femme, et l’empêche constamment de sortir. Hélas pour lui, sa vie, autant professionnelle que familiale, va se déliter inexorablement. Les acteurs sont des non professionnels qui ont été choisis pour avoir été confrontés dans leur vie à des épreuves proches de celles du film. Ils n’avaient pas accès à un scénario, les étapes étant dévoilées au fur et à mesure du tournage, les dialogues sont en grande partie les leurs. Bien que sans violence physique, le film est dur à regarder par l’intensité et la longueur des scènes de conflits et de disputes. On se sent mal à l’aise en permanence. L’ensemble est intense mais, il faut bien l’avouer, assez éprouvant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eran Naim, Stav Almagor
Voir la fiche du film et la filmographie de Yaron Shani sur le site IMDB.
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Voir les autres films de Yaron Shani chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

Chained (Love Trilogy: Chained)Eran Naim dans Chained (Love Trilogy: Chained) de Yaron Shani.

12 novembre 2021

Beloved (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Reborn »

Beloved (Love Trilogy: Reborn)Avigail est infirmière dans un EHPAD de Tel Aviv. Après l’arrêt de sa grossesse, le lien avec son mari Rashi se distend. Elle se rapproche d’une sage femme adepte de méthodes alternatives qui va l’aider à s’épanouir…
Beloved est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani. Il se déroule sur la même période de temps que Chained mais, cette fois, c’est la femme Avigail que nous suivons. Le personnage du mari est très peu présent car ce ne sont pas du tout les mêmes évènements. Les deux films sont très différents. Avigail va peu à peu se libérer du carcan que forme sa cellule familiale. Beloved est ainsi l’histoire d’un renouveau, presque le miroir en positif de Chained qui, lui, était une descente. Le film est donc moins éprouvant, même si la nouvelle amie d’Avigail a elle aussi une situation familiale conflictuelle et les rapports avec sa sœur sont assez houleux. On peut reprocher cette fois un certain étirement (le séjour à la campagne est interminable). Le film est aussi une ode à la maternité, on pourra certainement reprocher à Yaron Shani de réduire les femmes à ce rôle (c’est mère de famille ou prostituée, il n’y a rien entre deux!) Comme précédemment, les acteurs sont des non professionnels, beaucoup de prises de vues sont réelles (avec parfois des visages floutés). Une chose est sûre, Chained et Beloved sont des films hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stav Almagor, Ori Shani, Leah Tonic
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Beloved (Love Trilogy: Reborn)Ori Shani et Stav Almagor dans Beloved (Love Trilogy: Reborn) de Yaron Shani.

Remarque :
* La scène où tout le monde se fige au son d’une sirène est étonnante (et non expliquée). Il s’agit d’une commémoration annuelle, le jour de Yom HaShoah, « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ». À 10 heures du matin, les sirènes retentissent pendant deux minutes à travers tout Israël. Les voitures, les bus s’arrêtent et les passagers en sortent. Les piétons s’arrêtent également et respectent deux minutes de silence. Le film montre aussi que les habitants se figent sur place chez eux (même les prostituées et leurs clients, bien que nus et en pleine action, se redressent et se tiennent debout).

* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

10 novembre 2021

Ce qui nous lie (2017) de Cédric Klapisch

Ce qui nous lieJean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. Apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. Les trois enfants vont devoir réinventer leur fraternité face au problème des droits de succession qui les oblige à vendre une partie du domaine…
Ce qui nous lie est réalisé par Cédric Klapisch qui en a co-écrit le scénario avec Santiago Amigorena, son collaborateur de longue date. Le cinéaste dit bien connaitre le monde du vin auquel il a été initié à son père qui ne buvait que du bourgogne. Effectivement, sur ce plan, le récit est bien documenté, la vie d’un domaine viticole est montrée de façon juste. De plus, il souligne le problème des droits de succession qui réduisent les domaines familiaux. Mais le sujet principal, ce sont les relations humaines, au sein de la fratrie mais aussi au sein des couples ou encore avec les beaux-parents et voisins. Certains personnages (le beau-père notamment) sont caricaturaux et les sentiments sont parfois exprimés de façon excessive. Les flashbacks donnent une impression de lourdeur, l’ensemble manque un peu de subtilité. Et c’est aussi trop long. En revanche, la nature et les paysages de Bourgogne sont bien en valeur. Côté interprétation, c’est indéniablement Ana Girardot qui apporte le plus d’émotions. Plutôt plaisant à regarder, Ce qui nous lie manque toutefois de corps pour être mémorable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pio Marmaï, Ana Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, María Valverde, Éric Caravaca
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Remarque :
* Une partie a été tournée au Domaine Jean-Marc Roulot (dont les vins sont très recherchés). Le même Jean-Marc Roulot tient le rôle du bras droit d’Ana Girardot (ce n’est pas son premier rôle, loin de là, IMDB  met 58 films à son actif… voir la liste…)

Ce qui nous lieAna Girardot dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.

Ce qui nous lieFrançois Civil, Pio Marmaï et María Valverde dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.

4 novembre 2021

Border (2018) de Ali Abbasi

Titre original : « Gräns »

Border (Gräns)Tina n’a pas un physique gracieux mais elle a une capacité hors du commun, un odorat hyper développé qui lui permet de « sentir » les sentiments des personnes. Elle est ainsi particulièrement redoutable dans son travail de douanier car elle détecte la culpabilité à l’odeur. Mais quand Vore, un homme d’apparence suspecte, passe devant elle, ses capacités lui font défaut pour la première fois…
Border est un film suédois réalisé par le danois d’origine iranienne Ali Abbasi, son deuxième long métrage après Shelley en 2016. Le scénario est basé sur une nouvelle du romancier suédois John Ajvide Lindqvist parue en 2004. Il s’agit d’une histoire à fort parfum de fantasy sur lequel le cinéaste a greffé une intrigue policière. C’est un film atypique, un conte naturaliste qui explore assez loin les limites de la normalité, au risque d’être dérangeant par instants. Il soulève la question : où finit l’animalité et commence l’humanité ? La partie la moins convaincante est l’intrigue policière ajoutée par le réalisateur, elle semble plaquée et finalement inutile. Border a obtenu le prix Un certain regard au Festival de Cannes 2018.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eva Melander, Eero Milonoff, Jörgen Thorsson, Ann Petrén, Sten Ljunggren
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 Border (Gräns)Eero Milonoff et Eva Melander dans Border (Gräns) de Ali Abbasi.

3 novembre 2021

Victor et Célia (2019) de Pierre Jolivet

Victor & Célia (Victor et Célia)Victor, jeune coiffeur, décide de monter son salon de coiffure et propose à Célia, une ex perdue de vue, de le suivre dans son aventure. Elle accepte de s’associer à condition que cela reste strictement professionnel. Bien vite, au milieu de multiples problèmes liés à la création de leur entreprise, les troubles amoureux resurgissent du passé…
Victor et Célia est une comédie française coécrite et réalisée par Pierre Jolivet. Le cinéaste reprend le thème des difficultés à créer sa petite entreprise… Il ajoute bien une trame romantique mais l’essentiel du récit reste alimenté par une interminable succession de problèmes. Cette avalanche d’obstacles est censée nous faire rire mais je dois avouer qu’elle m’a plutôt attristé qu’amusé. Les acteurs sont charmants mais leurs personnages sont assez peu étoffés et on se désintéresse de cette liaison qui n’en finit pas de renaître. Finalement, c’est le personnage secondaire du comptable qui est le plus pittoresque. Le film n’a pas rencontré le succès à sa sortie en salles.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arthur Dupont, Alice Belaïdi, Bruno Bénabar
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Victor & Célia Arthur Dupont, Alice Belaïdi et Bruno Bénabar dans Victor & Célia de Pierre Jolivet.

30 octobre 2021

The Beatles: Eight Days a Week (2016) de Ron Howard

Titre original : « The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years »

The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week - The Touring Years)Ce documentaire présente les tournées des Beatles de 1962 jusqu’à leur ultime concert à San Francisco en 1966 pour se terminer avec un aperçu du « concert sur le toit » de 1969. Ce ne sont pas des concerts filmés (très peu de morceaux sont montrés en entier) mais plutôt le récit des conditions rocambolesques de ces tournées et de l’impact sur la société de l’époque. Le film raconte aussi les séjours en studio entre ces tournées avec des images tirées des archives personnelles des membres du groupe et d’Apple. Tout l’intérêt de ce documentaire est d’être constitué d’images inédites d’origines multiples patiemment rassemblées par Matthew White, vice président des archives de National Geographic. Malgré la disparité de la qualité des images, l’ensemble est suffisamment homogène visuellement. Le son a été restauré par Giles Martin, le fils de George Martin. Le montage est remarquable. Le film témoigne bien de la ferveur et de la frénésie que le groupe a suscitée, du sentiment de liberté mêlée d’une agréable insouciance qu’il provoquait sur toute une génération. Un petit plaisir pour les amateurs. Le film a connu un succès inattendu à sa sortie en 2016.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Lennon, George Harrison, Paul McCartney, Ringo Starr
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The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week - The Touring Years)The Beatles dans The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years) de Ron Howard.

The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week - The Touring Years)The Beatles dans The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years) de Ron Howard.
Au premier plan : Brian Epstein.

28 octobre 2021

Yesterday (2019) de Danny Boyle

YesterdayJack Malik est un jeune musicien, guitariste, auteur-compositeur interprète sans succès. Un soir, alors qu’il rentre chez lui à vélo, une panne générale de courant touche la planète tout entière. Dans l’obscurité, Jack est percuté par un bus. A sa sortie du coma, il réalise qu’il est dans un monde où personne ne connaît l’existence des Beatles…
Yesterday est un film britannique écrit par Richard Curtis et réalisé par Danny Boyle. C’est une uchronie amusante et originale. Le plaisir est grand lorsque l’on connaît bien les Beatles car les clins d’œil sont innombrables, non seulement dans les chansons bien entendu, mais aussi dans les dialogues. Il y a beaucoup d’humour et l’histoire nous place aussi dans la situation d’une personne qui entendrait ces chansons pour la première fois. C’est finalement un bel hommage à la création et aux Beatles, bien entendu. Le film bénéficie d’une excellente prestation d’Himesh Patel, acteur anglais d’origine indienne, qui interprète lui-même les morceaux de façon personnelle, sans chercher à copier les originaux. La petite romance ajoutée est certes très classique mais elle apporte un peu de matière à l’ensemble. Un excellent feel-good movie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Himesh Patel, Lily James, Joel Fry, Ed Sheeran, Kate McKinnon, Robert Carlyle
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 YesterdayLily James et Himesh Patel dans Yesterday de Danny Boyle.

Remarque :
Bien que non créditée, une bande dessinée de David Blot et Jérémie Royer semble avoir été la source d’inspiration pour ce film : même titre, même base d’histoire à ceci près qu’elle se déroule en 1961 et même prénom de l’héroïne. Parue en 2011 chez un petit éditeur qui a mis la clef sous la porte l’année suivante, la bande dessinée était introuvable. A la sortie du film, l’auteur a décidé de proposer l’album gratuitement en ligne pour qu’il ne soit pas oublié.

25 octobre 2021

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2018) de Spike Lee

Titre original : « BlacKkKlansman »

BlacKkKlansman1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune Ron Stallworth, premier policier afro-américain de la police locale, répond à une annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il va réussir a être intégré, conversant beaucoup par téléphone, un autre policier blanc prenant sa place lorsqu’une présence physique est nécessaire…
Aussi incroyable qu’elle puisse paraître, l’histoire de BlacKkKlansman est inspirée d’une histoire vraie. Spike Lee l’a pimentée quelque peu en ajoutant une partie romance (le personnage de la jeune étudiante noire est fictif). Son film est intelligemment équilibré, même s’il semble appuyer un peu trop fort parfois et paraît alors un peu maladroit. Ses suprématistes blancs sont très typés, leur stupidité fait souvent sourire nous faisant osciller entre rire et consternation. Le rire n’est toutefois plus là en fin de film, lorsque le réalisateur relie son récit à l’actualité récente.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Alec Baldwin
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Remarques :
* Dans la réalité, l’opération a duré neuf mois. Elle est ensuite restée secrète. Ron Stallworth ne l’a dévoilée qu’après avoir pris sa retraite en 2005. Il a révélé que l’enquête avait démontré que plusieurs membres du Klan étaient des membres des forces armées américaines en activité, y compris deux membres du NORAD, organisation qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.
* Dans la réalité, le policier blanc n’a pas eu besoin d’apprendre à calquer sa voix sur celle de Ron Stallworth. Celui-ci raconte en effet que les membres du Klan n’ont jamais remarqué la différence de timbre entre la voix au téléphone et la voix entendue lors des présences physiques de l’alter ego.
* Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siège d’Atlanta. L’exposé des théories racistes qui suit est sur un fond d’images de Naissance d’une Nation de D.W. Griffith (1915), le même film que regardent plus tard les membres du KKK lors de leur réunion.

BlacKkKlansmanAdam Driver et John David Washington dans BlacKkKlansman de Spike Lee.