17 mai 2010

Little Odessa (1994) de James Gray

Little OdessaElle :
Un premier film d’une grande maturité pour le jeune réalisateur de 25 ans qu’est James Gray en 1994. Un film d’une grande intensité visuelle, dramatique et sensorielle. Le côté polar n’est qu’un des aspects du film; il permet de naviguer dans le sombre Brooklyn de la mafia russe et d’analyser les relations familiales complexes qui unissent les personnages de cette famille au bord de la destruction. En ce sens, le film est âpre, sépulcral, émouvant aussi car les personnages retrouvent de temps à autre des éclairs d’humanité bien qu’ils courent à leur perte. La mort rôde dans chaque plan. Le format cinémascope met en relief la grande beauté des espaces enneigés et désolés de New-York, la solitude des personnages, les rues dans la pénombre. Chaque plan est une magnifique photo.
Note : 5 étoiles

Lui :
A 25 ans, James Gray réalise un premier film vraiment étonnant qui mêle habilement plusieurs genres. A un simple thriller, un tueur à gages forcé de revenir dans son quartier natal pour un contrat, il donne une profondeur remarquable en montrant les relations complexes qu’il entretient avec sa famille. Rancoeurs, haine, connivence, amour, tous les sentiments semblent être réunis au sein de cette famille écartelée. James Grays fait preuve d’une grande maitrise dans tous les aspects de la réalisation de Little Odessa, le plus enthousiasmant étant probablement la qualité graphique de ses plans et sa façon d’utiliser merveilleusement le format large de l’image cinéma. Le montage est assez doux, malgré le thème assez sombre, utilisant des plans assez longs mais jamais avec excès. Le cinéma de James Gray possède également une force, amplifiée par un beau jeu d’acteurs : ce n’est guère étonnant de Vanessa Redgrave mais cela l’est plus de Tim Roth ou Edward Furlong qui sont des acteurs dont le jeu est généralement plus inégal. Little Odessa forme un ensemble complet, complexe et parfaitement maitrisé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tim Roth, Edward Furlong, Vanessa Redgrave, Maximilian Schell, Moira Kelly
Voir la fiche du film et la filmographie de James Gray sur le site IMDB.

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25 janvier 2010

J.F. partagerait appartement (1992) de Barbet Schroeder

Titre original : « Single white female »

J.F. partagerait appartementLui :
JF partagerait appartement, c’est la petite annonce que passe la jeune new-yorkaise Allison (Bridget Fonda) après avoir rompu avec son petit ami. Elle choisit Hedy (Jennifer Jason Leigh) qui va lier des liens étroits mais un peu étranges avec elle. Ce film de Barbet Shroeder est un thriller, l’aspect psychologie des personnages reste à un niveau simple, le réalisateur s’appliquant surtout à créer un climat qui s’alourdit peu à peu, très progressivement. Sur ce plan, son film est très réussi, tout comme l’utilisation des décors : c’est un superbe building de New York, The Ansonia, qui a servi au tournage (les plans extérieurs sont toutefois très peu nombreux, hélas). En revanche, JF partagerait appartement est globalement assez conventionnel sur le plan du scénario, un peu racoleur parfois avec ses côtés gentiment sexy. Un film qui se laisse regarder sans déplaisir mais qui s’oublie vite (sauf, probablement, pour ceux qui cherchent un ou une co-locataire…)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bridget Fonda, Jennifer Jason Leigh, Steven Weber, Peter Friedman, Stephen Tobolowsky
Voir la fiche du film et la filmographie de Barbet Schroeder sur le site IMDB.

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Remarque :
Ce film a eu une suite : J.F. partagerait appartement 2 (Single White Female 2: The Psycho) de Keith Samples (2005) avec Kristen Miller et Allison Lange, film qui n’est habituellement guère estimé par ceux qui l’ont vu.

25 octobre 2009

Marion (1997) de Manuel Poirier

MarionElle :
Manuel Poirier n’a pas son pareil pour peindre la vie provinciale avec beaucoup de naturel et d’authenticité. II filme avec tendresse le quotidien difficile des gens simples. Cette peinture sociale dégage de la fraîcheur, de l’amour et de la gravité. Le film reflète bien le décalage entre ce couple de parisiens prêt à tout pour avoir un enfant et ce couple désargenté qui peine à faire vivre ses quatre enfants. La tentation de l’argent et de la vie plus facile est forte face à au chantage affectif qu’Audrey est prête à faire pour combler ses frustrations maternelles. L’emprise que cette femme met peu à peu sur cette famille unie est glaçante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Marion est une jeune fille de dix ans dont les parents viennent de s’installer dans un petit village de Normandie. Ils font la connaissance d’un couple de parisiens aisés sans enfants dont la femme se prend d’affection très forte pour Marion. Le film de Manuel Poirier est une chronique sociale qui réussit à bien saisir la réalité de vie à la campagne, sans l’enjoliver et sans l’encombrer de stéréotypes. C’est avec une certaine délicatesse qu’il montre le décalage entre ses habitants et les urbains qui viennent passer le week-end, décalage accentué par les niveaux de vie fort différents. Marion est bien plus réussi que son précédent film A la Campagne. Cette fois, il trouve le ton juste…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marie-France Pisier, Coralie Tetard, Pierre Berriau, Elisabeth Commelin, Jean-Luc Bideau, Sergi López
Voir la fiche du film et la filmographie de Manuel Poirier sur le site IMDB.

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30 août 2009

Mes doubles, ma femme et moi (1996) de Harold Ramis

Titre original : « Multiplicity »

Mes doubles, ma femme et moiElle :
(pas vu)

Lui :
Chef de chantier dans une entreprise de construction, Doug n’a pas assez de temps pour remplir toutes ses obligations professionnelles et familiales. Un mystérieux scientifique lui propose de créer un clone de lui-même qui ira travailler à sa place… Ce scénario constitue certes une bonne base pour une comédie mais le résultat n’est pas à la hauteur des espérances. Visiblement tout l’effort a été mis sur les effets spéciaux qui permettent d’avoir Michael Keaton plusieurs fois sur la même image au détriment des personnages eux-mêmes. Tous les seconds rôles semblent bâclés, y compris celui tenu par Andie McDowell et Mes doubles, ma femme et moi se révèle être plutôt un one-man-show de Michael Keaton. le film offre de bons moments mais semble globalement trop retenu pour être vraiment amusant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michael Keaton, Andie MacDowell
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18 juillet 2009

Super Speedway (1997) de Stephen Low

Super SpeedwayElle :
(pas vu)

Lui :
Super Speedway est un documentaire scénarisé qui nous fait suivre la création et la mise au point d’une nouvelle formule un de l’écurie Andretti. Parallèlement, nous assistons à la restauration d’un ancien bolide dans une ferme. Prévu pour être diffusé dans les salles IMAX, le film est techniquement parfait. Le contenu est très artificiel, particulièrement mal joué, mais l’intérêt pour nous est d’assister aux différentes étapes de la conception d’un prototype avec ses différents bancs d’essais. Le clou de Super Speedway, ce sont bien entendu les scènes sur circuit, avec des images de camera embarquée vraiment saisissantes. Le son n’est pas en reste, passer sous un pont à plus de 300 km/h crée un effet de souffle qui ne s’oublie pas… Certaines images ont même été tournées pendant des courses réelles d’Indy Car (et ce malgré la taille assez énorme des caméras IMAX). Mario Andretti et Michael Andretti jouent leurs propres rôles et sont aux commandes des bolides. D’une durée de 50 minutes, Super Speedway est un film destiné à être spectaculaire et il l’est.
Note : 3 étoiles

Acteurs: (voix) Paul Newman
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20 février 2009

New Rose Hotel (1998) de Abel Ferrara

New Rose HotelElle :
(pas vu)

Lui :
Basée sur une nouvelle de l’écrivain de science-fiction William Gibson (l’auteur qui révolutionna le genre avec son livre Le Neuromancien), l’histoire de New Rose Hotel nous plonge dans une affaire d’espionnage industriel, avec un chercheur brillant que l’on cherche à attirer pour le compte d’un grand groupe. Mais peu importe tout cela car visiblement ce n’est l’histoire, somme toute assez banale, qui a intéressé Abel Ferrara : il semble ne s’en servir que comme prétexte et New Rose Hotel se situe plus au niveau des sensations, de l’atmosphère, avec une certaine recherche sur le plaisir et aussi sur l’amour. L’ensemble reste hélas un peu ennuyeux, avec une verbosité un peu trop marquée et une certaine intellectualisation guère passionnante (du moins à mes yeux). La fin semble particulièrement interminable… Christopher Walker fait une belle prestation, dans un registre qui lui est toutefois assez familier.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christopher Walken, Willem Dafoe, Asia Argento, Annabella Sciorra
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1 janvier 2009

Une journée en enfer (1995) de John McTiernan

Titre original : « Die Hard: with a vengeance »

Une journée en enferElle :
(pas vu)

Lui :
Dans ce troisième volet de la série des Die Hard, l’agent John McClane se retrouve face à un commando passablement préparé et efficace en plein New York. Une journée en Enfer est bien mieux réussi que l’épisode précédent car nous retrouvons avec plaisir un jeu du chat et de la souris très développé avec un adversaire particulièrement intelligent et diabolique, personnifié par un Jeremy Irons dur et implacable. Le film a même un petit côté jeu d’aventures avec un jeu de pistes dans les rues de New York agrémenté de petites épreuves de logique… Le rythme est globalement plus rapide. Le scénario ménage bien les effets de surprise. Une journée en enfer est un bon divertissement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bruce Willis, Jeremy Irons, Samuel L. Jackson, Graham Greene
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31 décembre 2008

Dead Man (1995) de Jim Jarmusch

Le FleuveElle :
(pas vu)

Lui :
A la fin du XIXe siècle, le jeune citadin William Blake traverse les Etats-Unis pour aller prendre un poste de comptable dans le fin fond du Far West. Peu après son arrivée, il va se retrouver accusé de meurtre. Malgré la balle qu’il a reçue, il prend la fuite et un indien errant débonnaire le prend sous sa protection. Western totalement atypique, Dead Man est une course poursuite sous forme de déambulation lente dans un environnement naturel à la frontière de l’onirique. C’est en fait surtout le lent voyage du monde des vivants vers la mort, un voyage que Jarmusch a voulu poétique, il met dans la bouche de l’indien Nobody des phrases du poète anglais William Blake (1757-1827) ; il l’a aussi voulu esthétique : tourné en noir et blanc, Dead Man comporte des plans de toute beauté. Il en découle une atmosphère très forte, une ambiance shamanique amplifiée par la lenteur envoûtante et les notes tranchantes de Neil Young, à la seule guitare électrique saturée, qui semblent parfois déchirer l’espace. Dead Man n’est sans doute pas un film très profond mais il faut accepter de se laisser happer par son atmosphère envoûtante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Gary Farmer, Lance Henriksen
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28 décembre 2008

Reservoir dogs (1992) de Quentin Tarantino

Reservoir DogsElle :
(pas revu)

Lui :
Plus de 15 ans après sa sortie, le premier long métrage de Tarantino continue de bénéficier d’une très forte aura et il ne faut pas avoir peur de passer pour un prude ou un attardé pour critiquer Reservoir Dogs en public… J’avoue ne plus très bien me rappeler qu’elle avait été mon opinion à l’époque mais en le revoyant avec du recul, Reservoir Dogs me laisse une impression similaire à certains de ses autres films : Tarantino fait un cinéma racoleur avec une esthétisation de la violence qui flirte de très très près avec le malsain (Michael Madsen a lui-même avoué avoir eu des grosses difficultés à jouer certaines scènes). Reservoir Dogs a bâti une bonne partie de sa réputation sur les litres d’hémoglobine déversés sur le sol et la scène de torture gratuite du policier. Le scénario n’est pas vraiment le point fort du film, tout est dans la forme. Il faut toutefois reconnaître que Tarantino a réussi un film coup de poing, qui a une construction originale, avec des gangsters verbeux (aspect que je trouve personnellement assez amusant) et aussi une excellente utilisation de la musique. Les éléments principaux du style Tarantino sont déjà là.
Note : 2 eacute;toiles

Acteurs: Harvey Keitel, Tim Roth, Steve Buscemi, Michael Madsen, Chris Penn
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6 décembre 2008

Hors d’atteinte (1998) de Steven Soderbergh

Titre original : Out of sight

Hors d'atteinteElle :
(En bref) Un braqueur de banques assez brillant s’évade et prend en otage une femme policier. Celle-ci fait ensuite tout pour le retrouver. Hors d’atteinte nous fait passer un bon moment. Construction filmique originale entremêlée de flashbacks.
Note : 4 étoiles

Lui :
(En bref) Excellent polar. Soderbergh s’appuie sur un scénario plutôt original pour créer des personnages forts avec, comme toujours, une structure du récit surprenante. Bref du bon et intense cinéma.
Note : 4 étoiles

Acteurs: George Clooney, Jennifer Lopez, Ving Rhames
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