11 décembre 2016

La Bataille de la planète des singes (1973) de J. Lee Thompson

Titre original : « Battle for the Planet of the Apes »

La Bataille de la planète des singesAmérique du Nord 2670. Un professeur orang-outan raconte comment César, vingt-sept ans après le soulèvement des singes (soit en 2017), a du faire face à son général Aldo (1), un gorille belliqueux qui désirait en finir avec les humains… Le quatrième opus devait être le dernier mais la tentation était trop forte pour la Fox d’en faire un petit dernier avant de commencer à décliner le thème en série TV. Comme précédemment, le scénario est très simple, les personnages sont très typés. La bataille annoncée par le titre est à la hauteur du budget, c’est-à-dire réduite et un peu ridicule. On a la sensation en regardant ce film que le filon a été exploité par la Fox jusqu’à la corde. Ce fut une bonne affaire pour la fox car, si chaque film a rapporté moins que celui qui le précédait, tous les cinq ont été largement bénéficiaires.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Lew Ayres, Paul Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Lee Thompson sur le site IMDB.

Voir les autres films de J. Lee Thompson chroniqués sur ce blog…

(1) Dans le 3e opus, Zira avait raconté que son peuple vénérait la mémoire d’Aldo qui avait initié le soulèvement des singes contre les humains. Bizarrement, le 4e opus montrait le soulèvement mené par César et non Aldo (seul un personnage très secondaire se prénommait Aldo) et l’Aldo de ce 5e opus n’est de toute évidence pas celui du récit de Zira. Ceci dit, avec le paradoxe temporel engendré par le retour de Zira et Cornelius dans le passé, on peut toujours dire que l’on est dans une réalité alternative…

La Bataille de la Planète des singes
Paul Williams, Roddy McDowall et Austin Stoker dans La Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

10 décembre 2016

La Conquête de la planète des singes (1972) de J. Lee Thompson

Titre original : « Conquest of the Planet of the Apes »

La Conquête de la planète des singesDans un avenir proche (1990), les singes ont remplacé les animaux domestiques décimés par un virus. Les hommes les éduquent de manière violente à accomplir diverses tâches. Elevé en secret, le fils de Zira et Cornélius est bouleversé du traitement infligé à ses semblables… Pas question de changer la recette : la Fox confie à nouveau l’écriture de ce quatrième opus à Paul Dehn qui, une fois de plus, ne cherche pas le vraisemblable. Il s’agit avant tout de faire de la révolte des singes (annoncée dans le film précédent) un spectacle. La nuance n’est pas non plus de mise : la société décrite est une dictature très caricaturale avec des policiers qui ressemblent à des nazis et un abominable gouverneur, fanatique de l’ordre. Roddy McDowall a pris goût à la série puisqu’il interprète maintenant César, le fils, après avoir interprété Cornelius, le père. Et c’est Natalie Trundy (qui interprétait déjà une mutante dans le 2e volet et le Docteur Branton dans le 3e) qui incarne sa compagne. Le budget a encore baissé et cela se sent dans la réalisation qui est assez sommaire.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Roddy McDowall, Don Murray, Natalie Trundy, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Lee Thompson sur le site IMDB.

Remarque :
* Initialement, le gouverneur se faisait (assez logiquement) sauvagement massacrer par les singes. Après une projection-test où le public a mal réagi, la scène a été modifiée : le studio a fait réenregistrer un dialogue pacifique (un peu vaseux) à Roddy McDowall et un plan des gorilles frappant le gouverneur avec la crosse de leurs fusils a été inversé pour montrer qu’ils relevaient leur fusil, afin de l’épargner…

La Conquête de la planète des singes
Hari Rhodes (à gauche), Don Murray (au sol) et Roddy McDowall (à droite) dans La Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

9 décembre 2016

Les Évadés de la planète des singes (1971) de Don Taylor

Titre original : « Escape from the Planet of the Apes »

Les évadés de la planète des singesPour échapper à l’anéantissement de leur planète, le Docteur Milo, Zira et Cornélius se sont envolés à bord de la navette spatiale du Capitaine Taylor et, pour une raison inexpliquée, ont remonté le temps pour se retrouver sur Terre en 1973. Ils sont aussitôt mis en observation…
Après le succès commercial de la première suite de La Planète des Singes, il fut rapidement décidé de mettre un troisième film en chantier avec le même scénariste, Paul Dehn. Celui-ci confirme qu’il n’est pas très versé dans la science-fiction, les incohérences et omissions sont nombreuses. Le film aurait pu être le négatif de La Planète des Singes, puisque la situation est inversée, mais il n’en est rien. Les Évadés de la planète des singes est plus un film sentimental qu’autre chose : c’est la force de la relation entre Cornelius et Zira qui le cimente. En cherchant bien, on pourra déceler ici et là quelques allusions religieuses (le Massacre des innocents, la Nativité, …) mais tout cela reste très discret. Les meilleurs passages sont du registre de l’humour, alimenté par la stupeur des humains dans la première partie du film. La Fox n’a pas changé de recette : utiliser un réalisateur de télévision habitué à travailler avec peu de moyens. Car le budget continue sa descente, le fait de n’avoir cette fois que deux personnages à maquiller arrangeant bien les choses et plus aucun effort n’est nécessaire sur les décors puisque l’histoire a été ramenée à l’époque actuelle. Sur le plan économique, Les Évadés de la planète des singes a atteint son objectif : rapporter plus qu’il ne coûte…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman, Natalie Trundy, Eric Braeden, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Taylor sur le site IMDB.

Remarque :
* Sal Mineo espérait relancer sa carrière avec ce film. Mais, supportant mal les longues (3h30 env.) séances de maquillage, le scénario fut modifié pour faire mourir son personnage, le docteur Milo, plus tôt.

Les évadés de la Planète des singes
Sal Mineo, Roddy McDowall et Kim Hunter dans Les Évadés de la planète des singes de Don Taylor.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

 

8 décembre 2016

Le Secret de la planète des singes (1970) de Ted Post

Titre original : « Beneath the Planet of the Apes »

Le Secret de la planète des singesUn vaisseau chargé de retrouver Taylor s’écrase sur la planète. Seul survivant, l’astronaute Brent rencontre Nova qui est seule. Elle emmène Brent jusqu’au village des singes qui sont sur le pied de guerre. Les gorilles veulent envahir la zone interdite… Le succès de La Planète des singes avait surpris la 20th Century Fox qui eut rapidement l’idée de faire une suite, pratique qui n’était pas habituelle à l’époque. Après avoir fait plancher Rod Serling, puis Pierre Boulle, le studio retiendra l’idée de l’écrivain anglais Paul Dehn : une variation sur le thème de l’arme atomique. Le film est loin d’avoir la richesse de l’opus précédent, les personnages sont peu exploités, l’histoire est pleine d’incohérences et devient souvent grotesque (notamment dans toute la partie chez les mutants où le film mérite vraiment d’être qualifié  « d’épouvantable nanar ») ; c’est la reproduction du choc visuel de La Planète des singes qui est surtout recherchée par les producteurs. Le budget est encore plus restreint que précédemment ; la Fox traversait alors une période difficile après le flop de plusieurs films couteux. Les décors du premier opus sont donc réutilisés et les masques sont le plus souvent préférés aux longues séances de maquillages. Malgré toutes ses imperfections, Le Secret de la planète des singes n’est pas totalement ennuyeux, voire plutôt divertissant mais c’est grâce à l’ombre de son prédécesseur car, vu seul, il eut semblé être très mauvais.
Elle: 1 étoile
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Charlton Heston
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Post sur le site IMDB.

Remarques :
* Charlton Heston n’était pas enchanté de tourner cette suite, même dans un petit rôle. Il n’a accepté qu’à la condition que la fin empêche tout prolongement. Il eut satisfaction mais, comme on le sait, cela n’empêcha pas les suites (sans son personnage, il est vrai).
* La Fox a trouvé un bel ersatz de Charlton Heston (qui avait refusé d’avoir le premier rôle) en la personne de James Franciscus, acteur de télévision.
* Le sit-in des chimpanzés contre la guerre évoque les manifestations alors très actives contre la Guerre du Vietnam.

Le secret de la Planète des singes
James Franciscus et Linda Harrison dans Le Secret de la planète des singes de Ted Post.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

23 novembre 2016

Monty Python – Sacré Graal! (1975) de Terry Gilliam et Terry Jones

Titre original : « Monty Python and the Holy Grail »

Monty Python sacré graal!Angleterre, an 932. Le roi Arthur parcourt la campagne pour recruter ses Chevaliers de la Table Ronde et entreprendre la sainte quête du Graal… Les Monty Python ont eut bien du mal à trouver le financement pour faire leur premier long métrage, les producteurs considérant que Terry Gilliam et Terry Jones n’avaient pas l’expérience suffisante. Ce n’est que grâce aux groupes de rock Pink Floyd, Genesis et Led Zeppelin, tous de grands fans, qu’ils parviendront à réunir un budget minimal. Ce manque de moyens va tourner à leur avantage : ne pouvant s’offrir de vrais chevaux, ils contournent le problème en créant le gag des noix de coco, devenu leur gag le plus célèbre (1). Le tournage fut difficile, non seulement à cause du temps écossais humide mais aussi du fait de tensions au sein de l’équipe et de l’alcoolisme de Graham Chapman. Si le film manque un peu de cohésion globale, les saynètes qui le composent reposent sur des idées de gags brillantes, un humour qui fonctionne sur le fameux nonsense britannique (2). Il y eut un travail important de montage (Eric Idle parle de treize projections-tests) pour arriver à un résultat assez unique en son genre et qui reste dans nos esprits. Le succès fut important, notamment aux Etats-Unis où la popularité des Monty Python explosa.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Gilliam, Terry Jones, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Terry Gilliam et Terry Jones sur le site IMDB.

Voir les autres films de Terry Gilliam chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur les Monty Python

Monty Python Sacré Graal
John Cleese, Graham Chapman et Terry Jones chevauchant leur destrier dans Monty Python sacré graal! de Terry Gilliam et Terry Jones.

Monty Python Sacré Graal
Terry Gilliam et les fameuses noix de coco de Monty Python sacré graal! de Terry Gilliam et Terry Jones (c’est vrai qu’on peut se demander où ils ont trouvé ces noix de coco).

Monty Python Sacré Graal
John Cleese en français grand pourvoyeur d’injures très imagées du haut de ses remparts dans Monty Python sacré graal! de Terry Gilliam et Terry Jones.

(1) En Allemagne, le film est sorti sous le titre Die Ritter der Kokosnuß (= Le Chevalier à la noix de coco).
(2) Le nonsense n’est toutefois pas toujours là où on le pense : par exemple, le lancer de vaches repose sur un épisode historique (ou, plus exactement, une légende) : lors du siège de Carcassonne au VIIIe siècle par Charlemagne, alors qu’ils étaient sur le point de mourir de faim, les assiégés engraissèrent un porcelet avec leurs dernières réserves de blé et le jetèrent sur leurs attaquants pour laisser croire qu’ils avaient de la nourriture en abondance. La ruse fonctionna : Charlemagne leva le siège.

18 novembre 2016

La Kermesse des aigles (1975) de George Roy Hill

Titre original : « The Great Waldo Pepper »

La Kermesse des aigles1926. Pilote de la Première Guerre mondiale, Waldo Pepper propose des baptêmes de l’air dans les campagnes du Nebraska. Mais le public commence à s’habituer aux avions et il faut faire des cascades de plus en plus périlleuses pour attirer le public dans des shows… La Kermesse des aigles est un film de passion pour George Roy Hill, lui-même pilote. Le film est assez spectaculaire lorsque l’on sait que toutes les prises de vues aériennes sont réelles, que rien n’a été reconstitué en studio, aucune scène n’a été tournée sur fond bleu. George Roy Hill pilotait parfois lui-même l’avion portant la caméra. Robert Redford a affirmé avoir réellement marché sur les ailes d’un avion en vol et les acteurs n’avaient ni parachutes ni harnais de sécurité. Oui, c’est bien un film de passionné… La Kermesse des aigles est très plaisant avec un bon déroulé de l’histoire. Il nous restitue fort bien l’état d’esprit de ces casse-cou des débuts de l’aviation.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Bo Svenson, Bo Brundin, Susan Sarandon
Voir la fiche du film et la filmographie de George Roy Hill sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Roy Hill chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La bataille aérienne reconstituée à la fin du film est inspirée celle de l’as allemand Werner Voss contre un groupe d’avions menés par l’as anglais James McCudden le 23 septembre 1917. L’issue dans la réalité est toute différente puisque Werner Voss a trouvé la mort dans ce combat héroïque, seul contre sept. « Beaucoup de pilotes allemands et alliés considérèrent Voss comme étant le meilleur pilote de chasse de la Grande Guerre » (dixit Wikipedia).

* Pepper en anglais est un verbe qui signifie (outre « poivrer ») « cribler un ennemi de balles ».

The Great Waldo Pepper
Robert Redford est un as de l’aviation dans La Kermesse des aigles de George Roy Hill.

La Kermesse des aigles
Susan Sarandon et Robert Redford dans La Kermesse des aigles de George Roy Hill.

La Kermesse des aigles
Là, espérons pour Redford  qu’il était doublé pour cette scène de La Kermesse des aigles de George Roy Hill.

7 novembre 2016

Star Trek, le film (1979) de Robert Wise

Titre original : « Star Trek: The Motion Picture »

Star Trek, le filmUne entité extraterrestre apparemment hostile, et entourée d’une nuée d’une taille supérieure à celle du système solaire, se dirige tout droit vers la Terre. L’amiral Kirk est chargé d’aller identifier cette identité et d’évaluer la menace. Il reprend le commandement de l’Enterprise, dont les rénovations sont à peine achevées, pour se diriger vers la nuée… L’arrêt de la série TV originale en 1969 avait laissé des millions de fans déconfits. Son créateur Gene Roddenberry avait bien tenté de convaincre Paramount d’en faire un long métrage mais il faudra le succès de Star Wars et de Rencontres du troisième type pour que le studio se décide. Malgré tous les soins apportés, Star Trek: The Motion Picture a déçu les fans de la série car, s’il en reprend bien les personnages et le vaisseau, il comporte assez peu d’action et joue plutôt sur le registre contemplatif et même philosophique. Il est ainsi beaucoup plus proche de 2001 l’Odyssée de l’espace que de Star Wars. Le scénario repose sur une idée assez brillante, très simple à la base mais aux implications multiples. Ce sont les décors qui ont fait exploser le budget : une première version a été abandonnée et le projet a été repris par Syd Mead, l’un des créateurs les plus talentueux de son époque. On lui doit tous les décors de l’intérieur de la nuée (une maquette en dur de 20 m de long) qui paraissent absolument superbes, même à nos yeux aujourd’hui gavés d’images de synthèse. Robert Wise ne se prive pas de s’y attarder longuement pour créer la magie, glissant lentement vers les entrailles de l’intrus. C’est cette lenteur qui a généralement déplu (et déplaît encore d’ailleurs) aux spectateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Star Trek

Remarques :
* Consultants techniques : NASA (qui a détaché l’un de ses grands ingénieurs, fan de la série), M.I.T. et… Isaac Asimov.
* Sur le plan scénaristique, l’épisode de la série TV le plus proche est The Changeling (saison 2, épisode 3).
* La version originale dure 132 mn. La version Director’s Edition de 2001 est plus longue de 4 minutes. Certaines scènes ont été réduites et d’autres ont été ajoutées, certaines comportant des images de synthèse (cela touche surtout les quelques scènes sur Vulcain, pas tant les décors de V’ger) (voir la comparaison des deux versions, en vidéo : part 2 , part 3, part 4, la partie 1 a été retirée).
En outre, une version TV de 143 mn (nommée « Longer Version ») a été montée en 1983 par Paramount sans l’accord de Robert Wise.

Star Trek
Dans son dock de réparation, l’Enterprise attend l’heure de son départ dans Star Trek, le film de Robert Wise (Il faut reconnaître que la scène qui nous le fait le découvrir sous tous les angles est tout de même un peu longue…). La maquette utilisée pour le film est au 1/120e soit 2,5 mètres de long.

Star Trek
L’équipage de l’Enterprise prend la pose sur le tournage de Star Trek, le film de Robert Wise.

Star Trek
Une toute petite partie des fabuleux décors créés par Syd Mead pour Star Trek, le film de Robert Wise.

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – 2024): 65 épisodes
+ spin-off (dérivé)
Star Trek : Section 31 (TV 2025)

15 octobre 2016

La Vie de Brian (1979) de Terry Jones

Titre original : « Life of Brian »

La Vie de BrianBrian nait un 25 décembre en terre de Galilée. Sa mère est très étonnée de voir arriver trois rois mages. Elle veut les mettre dehors mais se ravise à la vue des cadeaux qu’ils apportent. Ils viendront les lui reprendre sans ménagement quand ils réaliseront qu’ils se sont trompés d’étable… Après l’arrêt de leur série TV Monty Python’s Flying Circus en 1974, les Monty Python se sont lancés dans les longs métrages. La Vie de Brian est le deuxième d’entre eux et le plus homogène, celui où les sketches s’enchainent parfaitement grâce à la présence d’un fil narratif directeur. L’humour est bien celui des Monty Python, pas de déconvenue de ce côté, un humour débridé où le nonsense et le saugrenu tiennent la plus grande part. Tout est de très bon niveau, il n’y a ni faiblesse, ni temps mort. Les six membres de l’équipe tiennent tous les rôles principaux, soit une demi-douzaine chacun. La cible de l’humour n’est pas tant la religion mais plutôt le fanatisme sous toutes ses formes, y compris politique (les groupuscules ne sont pas à la fête), et la bêtise qu’il engendre. Bien que le personnage de Jésus n’apparaisse que quelques secondes (et sans aucune moquerie), le film scandalisa certains spectateurs et fut même parfois interdit.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Terry Jones, Michael Palin
Voir la fiche du film et la filmographie de Terry Jones sur le site IMDB.

Voir les autres films de Terry Jones chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur les Monty Python

La Vie de Brian
(De g. à d.) Michael Palin, John Cleese, Graham Chapman, Eric Idle, Terry Gilliam et Terry Jones sur le tournage de La Vie de Brian de Terry Jones.

Remarques :
* L’idée de départ vient d’une boutade : lassé de se voir poser la question par les journalistes « quel sera le titre de votre prochain film ? », Eric Idle a répondu pour les faire taire « Jésus-Christ, Lust of Glory » (« Jésus Christ ou la soif de gloire »). Cela eut l’effet escompté de les calmer mais aussi permit à l’idée de germer. Mais plutôt que de se centrer sur le personnage de Jésus, ils choisirent de se moquer du fanatisme en prenant un personnage né à la même époque.

* La chanson « Always Look on the Bright Side of Life » a été composée par Eric Idle.

* L’un des producteurs n’est autre que l’ex-Beatles George Harrison. Grand fan des Monty Python, il a mis sa maison londonienne en gage pour venir à la rescousse lorsqu’EMI s’est brutalement retiré une semaine avant le début du tournage. La phrase « Bernie, I said, they’ll never make their money back » à la toute fin est une pique destinée à Bernard Delfont qui était alors à la tête d’EMI Ltd.

* La Vie de Brian fut interdit pendant huit ans en Irlande, et pendant un an en Norvège (la publicité en Suède annonça : « un film tellement drôle que les Norvégiens ont dû l’interdire »). Le film ne fut pas distribué en Italie avant 1990, onze ans après sa sortie.

La Vie de Brian
(De g. à d.) Eric Idle, John Cleese, Michael Palin et Sue Jones-Davies complotent au sein du People’s Front of Judea dans La Vie de Brian de Terry Jones. (Anecdote : lorsque Sue Jones-Davies est devenue maire de la ville universitaire de Aberystwyth au Pays de Galles en 2008, l’une de ses premières actions a été de lever l’interdiction de projection de ce film qui durait depuis 30 ans !)

La Vie de Brian
(De g. à d.) John Cleese, Michael Palin et Graham Chapman dans La Vie de Brian de Terry Jones. A noter que Graham Chapman est celui qui a le moins de rôles différents puisqu’il interprète Brian qui est de presque toutes les scènes. A part Brian, il interprète un roi mage et le zozotant Biggus Dickus (ci-dessus).

5 octobre 2016

Abattoir 5 (1972) de George Roy Hill

Titre original : « Slaughterhouse-Five »

Abattoir 5Ancien soldat, Billy Pilgrim revit par courtes séquences des périodes de son passé et même de son avenir sans qu’il puisse le contrôler… Abattoir 5 est tiré du roman homonyme de Kurt Vonnegut Jr. qui fut lui-même prisonnier de guerre à Dresde et qui, comme son personnage, est resté marqué à vie par le bombardement de la ville en 1945 par les américains. Abattoir 5 est à la fois un témoignage historique et un récit de science-fiction, mélange qui le rend assez unique en son genre. Le livre est très difficile à adapter au cinéma et George Roy Hill s’en tire fort bien. La structure est en effet des plus surprenantes puisque les périodes s’entremêlent, les passages de l’une à l’autre étant incessants, parfois très rapides pour quelques secondes seulement. Une certaine philosophie de vie émane de l’ensemble : la vie est composée de moments juxtaposés par le hasard et c’est à nous de les ordonner et de leur donner ou non de l’importance afin de contrôler et orienter notre existence.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michael Sacks, Ron Leibman, Eugene Roche, Valerie Perrine
Voir la fiche du film et la filmographie de George Roy Hill sur le site IMDB.

Remarque :
* Le film cite le chiffre de 130 000 morts lors du bombardement de Dresde. Ce chiffre très élevé était issu d’un livre de l’écrivain anglais David Irving qui s’est révélé plus tard être un négationniste. Aujourd’hui, le bilan généralement admis est de 25 000 morts, ce qui est déjà suffisamment terrifiant.

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Ekkehardt Belle, Michael Sacks et Eugene Roche dans Abattoir 5 de George Roy Hill.

Abattoir 5
Valerie Perrine et Michael Sacks dans Abattoir 5 de George Roy Hill.

4 octobre 2016

Le Château de Cagliostro (1979) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Rupan sansei: Kariosutoro no shiro »

Le Château de CagliostroSur la trace de faux-monnayeurs, le gentleman-cambrioleur Edgar de la Cambriole (alias Lupin III, le petit fils d’Arsène Lupin) arrive dans la principauté de Cagliostro et vole au secours d’une jeune fille qui s’avère être une princesse séquestrée par un comte machiavélique…
Le Château de Cagliostro est le premier long métrage d’Hayao Miyazaki. Les aventures de Lupin III furent d’abord un manga adapté pour la télévision en une série coréalisée par Miyazaki, puis porté au cinéma avec Edgar de la Cambriole : Le Secret de Mamo réalisé par Sōji Yoshikawa (1978). Le succès de ce dernier incitera TMS à produire un second long métrage, cette fois réalisé par Miyazaki qui en a coécrit le scénario. Sous sa plume, Lupin III n’est plus un intrépide criminel mais un héros altruiste accomplissant des prouesses pour une noble cause. Miyazaki montre des influences multiples, littéraires et cinématographiques, ce qui enrichit considérablement le contenu. Sur le plan graphique, les paysages montrent beaucoup de détails et préfigurent son style. L’animation est hachée (conformément aux normes japonaises de cette époque) mais le rythme très enlevé compense aisément ce défaut. Les nombreuses cascades défient les lois de la physique et l’ensemble est sous-tendu d’un humour assez omniprésent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Hayao Miyazaki sur le site IMDB.

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Le Château de Cagliostro
Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki.

Le Château de Cagliostro