26 octobre 2024

Caravage (2022) de Michele Placido

Titre original : « L’ombra di Caravaggio »
Autre titre français : « L’Ombre du Caravage »

Caravage (L'ombra di Caravaggio)Rome, vers 1600. Michele-Angelo Merisi, plus connu sous le nom de Caravaggio, est déjà un peintre connu et brillant. Apprenant qu’il utilise des prostituées, des voleurs et des vagabonds comme modèles pour ses tableaux et qu’il est accusé de meurtre, le pape fait effectuer une enquête sur sa moralité par un inquisiteur, appelé l’Ombre…
Caravage est un film italien réalisé par Michele Placido. Il dresse un portrait du peintre dans les derniers mois de sa vie. Ce portrait correspond au mythe qui a longtemps entouré Le Caravage, insistant sur sa réputation sulfureuse et le montrant comme un rebelle contre les règles de l’Église. C’est l’image parfaite de « l’artiste maudit », figure dont raffolent les cinéastes. Il faut savoir que les recherches récentes mettent en doute cet aura de malédiction qui l’entoure (1). Tout paraît excessif dans ce film de Michele Placido : scènes de débauche et de violence, lumières extrêmement sombres pour évoquer le fameux « clair-obscur » du peintre, décors repoussants, cadrages imitant des tableaux, jeux outranciers. Bref, un film très tape-à-l’œil qui souffle dans le sens du vent. De plus, on peut s’interroger sur l’intérêt de faire jouer des acteurs français pour les doubler ensuite en italien (d’ailleurs Isabelle Huppert semble se demander ce qu’elle fait là et Louis Garrel a son visage mono-expressif des mauvais jours). Film assez bien reçu par la critique.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Riccardo Scamarcio, Louis Garrel, Isabelle Huppert
Voir la fiche du film et la filmographie de Michele Placido sur le site IMDB.
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Riccardo Scamarcio dans Caravage (L’ombra di Caravaggio) de Michele Placido.

(1) Lire à ce sujet « Mythe et réalité de l’artiste maudit » sur la page Wikipédia : « L’aura de malédiction qui l’entoure (notamment dans les films de Derek Jarman ou de Michele Placido) a été favorisée par « une extravagante interprétation » homoérotique de certains tableaux, apparue dans les années 1970. » Le mythe semble reposer beaucoup sur les affabulations de ses ennemis (de son vivant). De plus, aucun élément n’atteste d’une fin telle qu’elle est décrite dans le film. Les circonstances exactes de sa mort restent inconnues, même si un registre récemment découvert atteste qu’il est mort « à l’hôpital de Sainte-Marie-Auxiliatrice de Porto Ercole, des suites d’une maladie ».

Précédent film sur Le Caravage :
Caravaggio de Derek Jarman (1986) avec Nigel Terry.

27 septembre 2024

La Bataille d’Alger (1966) de Gillo Pontecorvo

Titre original : « La battaglia di Algeri »

La Bataille d'Alger (La battaglia di Algeri)Entre 1954 et 1957, dans la ville d’Alger, le nouvellement constitué FLN se lance dans une série d’attentats visant policiers et civils européens dans le but de créer un soulèvement populaire. La police est impuissante à démanteler l’organisation et un détachement de parachutistes de l’armée française est appelé en renfort…
La Bataille d’Alger est un film algéro-italien de Gillo Pontecorvo. Le scénario est l’œuvre de Franco Solinas d’après un livre de Yacef Saâdi, l’un des chefs militaires du FLN à Alger. Tourné avec des acteurs en grande majorité non-professionnels, le film a des allures de documentaire. Il fut d’abord interdit en France (comme la plupart des films sur la guerre d’Algérie) et il a fallu un certain recul pour le voir analysé sereinement. De façon assez surprenante, il est assez équilibré dans sa présentation, montrant plus les victimes des attentats aveugles du FLN que l’inverse, présentant le colonel parachutiste comme un soldat honorable qui a une mission difficile, et justifiant souvent les opérations policières. De l’autre côté, les membres du FLN sont très peu nombreux (le soulèvement ultérieur de la population n’intervient que dans les trois dernières minutes), d’une résolution sans faille et parvenant toujours à tromper la vigilance de l’armée. Le film est anticolonialiste, moins militant que l’on pourrait croire dans le sens où il n’édulcore rien ; on peut toutefois objecter qu’il justifie froidement le terrorisme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Brahim Hadjadj, Jean Martin
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Brahim Hadjadj (à droite) dans La Bataille d’Alger (La battaglia di Algeri) de Gillo Pontecorvo.

3 septembre 2024

Cléopâtre une reine pour César (1962) de Piero Pierotti et Viktor Tourjansky

Titre original : « Una regina per Cesare »

Cléopâtre une reine pour César (Una regina per Cesare)Cléopâtre VII et Ptolémée XIII montent sur le trône d’Egypte que leur père leur a légué. Ils se combattent pour régner seul. Ptolémée réussit à emprisonner sa sœur mais le chef des gardes, Achillas, la sauve et tous deux s’enfuient. Dès lors, Cléopâtre est bien décidée à regagner le trône qu’elle a perdu…
Cléopâtre une reine pour César est un péplum italien de Piero Pierotti et Viktor Tourjanski. Alors que les déboires de l’interminable tournage du Cléopâtre de Mankiewicz alimentait la presse, un producteur italien eut l’idée d’exploiter cette publicité gratuite et de tourner rapidement son petit Cléopâtre. L’histoire se concentre sur sa lutte avec son frère pour accéder au trône et se termine là où d’autres films commencent, avec la scène du tapis face à Jules César (qui n’apparaît donc que très peu). Si les décors, la pauvreté des dialogues, l’absence d’acteurs de premier plan montrent bien qu’il s’agit d’une série B, quelques scènes de foules surprennent par leur ampleur (même si le décor forestier de la grande bataille finale n’évoque pas vraiment l’Egypte). Cléopâtre est interprétée par la française Pascale Petit qui assez crédible dans son rôle. Assez bien réalisé mais pas vraiment passionnant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Pascale Petit, George Ardisson, Akim Tamiroff, Gordon Scott
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Pascale Petit et Corrado Pani dans Cléopâtre une reine pour César (Una regina per Cesare) de Piero Pierotti & Viktor Tourjansky.

Remarques :
• 20th Century Fox (producteur du Cléopâtre de Mankiewicz) a acheté les droits sur le film afin d’en limiter la distribution.
• Sur certaines affiches, seul le nom de P. E. Stanley (pseudonyme de Piero Pierotti) apparaît comme réalisateur. Sur d’autres, seul le nom de Viktor Tourjansky (ou W. Tourjansky) est mentionné.
• Ultime réalisation de Viktor Tourjansky (dont les premières réalisations datent de 1914).

Gordon Scott, Pascale Petit et Franco Volpi dans Cléopâtre une reine pour César (Una regina per Cesare)
de Piero Pierotti & Viktor Tourjansky.
Il existerait une version alternative de la scène finale du tapis où Cléopâtre apparait nue devant César. Cette photo semble en témoigner, à moins que ce soit juste une « photo promotionnelle »
(Cléopâtre est normalement habillée dans cette scène).

1 septembre 2024

L’Enlèvement (2023) de Marco Bellocchio

Titre original : « Rapito »

L'enlèvement (Rapito)1858. Bologne fait alors partie des États pontificaux. Dans le quartier juif, les soldats du pape viennent s’emparer d’un fils de la famille Mortara qui a près de sept ans. Ils agissent sur l’ordre de l’Inquisiteur de Bologne qui déclare que l’enfant a été baptisé chrétiennement et doit être élevé comme un chrétien. Les parents ignorent tout de ce prétendu baptême et sont désemparés…
L’Enlèvement un film italien coécrit et réalisé par Marco Bellocchio. Le récit s’inspire de l’histoire vraie d’Edgardo Mortara qui suscita à l’époque un scandale international, allant jusqu’à provoquer des protestations de chefs d’état, y compris de Napoléon III dont les garnisons permettaient au pape de maintenir le statu quo en Italie. Si l’enlèvement est en soi stupéfiant, ce qu’est devenu ensuite le petit Edgardo l’est tout autant. La reconstitution de cette affaire par Marco Bellocchio est scrupuleuse, prenant soin d’expliquer l’inflexible position dogmatique du pape Pie IX, une position qui lui coutera si cher (1). Le cinéaste évite tout effet de dramatisation qui aurait été superflu. Très bonne interprétation. L’enlèvement est un film qui a l’avantage de nous révéler un morceau d’histoire qui (du moins en ce qui me concerne) nous était inconnu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paolo Pierobon, Fausto Russo Alesi, Barbara Ronchi, Enea Sala, Leonardo Maltese, Filippo Timi
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(1) Cette position jugée anachronique par tous va isoler les États pontificaux et explique en partie l’absence de réaction des États catholiques lors de leur annexion par l’Italie en 1870. (extrait de l’article Wikipédia sur l’Affaire Mortara).

Barbara Ronchi et Enea Sala dans L’enlèvement (Rapito) de Marco Bellocchio.

10 août 2024

Pourvu que ce soit une fille (1986) de Mario Monicelli

Titre original : « Speriamo che sia femmina »

Pourvu que ce soit une fille (Speriamo che sia femmina)Elena Leonardi, issue d’une famille aristocratique, ne possède plus qu’une immense et belle maison à la campagne, dans laquelle tous les personnages, mis à part son mari et un oncle doux-dingue, sont des femmes. La mort accidentelle de son mari va perturber l’équilibre qui existait jusqu’alors…
Pourvu que ce soit une fille est un film italo-français de Mario Monicelli. Il fait partie de ces coproductions internationales des années 70 et 80 où il était de bon ton de réunir des acteurs de nationalités différentes. L’immanquable punition est d’avoir la moitié des acteurs doublés. Une chose est sûre : en français, le film est tout bonnement in-regardable. Le doublage (particulièrement celui de Liv Ullmann qui est le personnage central) est horrible. Ces doublages des années 70-80 sont vraiment terrifiants. Je n’avais hélas pas accès à la V.O. italienne mais je doute que la situation soit meilleure (voir Philippe Noiret doublé est toujours une expérience douloureuse). Ayant en plus du mal à accrocher à l’histoire, malgré les signatures prestigieuses (1), j’ai préféré arrêter à mi-parcours. Le film mérite probablement mieux que la note ci-dessous : Mathias Sabourdin loue « l’étonnante maîtrise narrative » de Monicelli (2), et ajoute que le film « se détache comme une exception confirmant la règle de la mort de la comédie à l’talienne ».
Elle:
Lui : pas d'étoile (Vision incomplète)

Acteurs: Liv Ullmann, Catherine Deneuve, Giuliana de Sio, Philippe Noiret, Giuliano Gemma, Bernard Blier, Stefania Sandrelli
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(1) Parmi les scénaristes, on remarque les noms de Tullio Pinelli, Leonardo Benvenuti ou encore de Suso Cecchi D’Amico, grands scénaristes du cinéma italien. Figure également le nom de Jacqueline Lefèvre, illustre inconnue qui n’a jamais rencontré le réalisateur et qui n’existe probablement même pas. Le coproducteur français (Films A2) avait tout simplement exigé d’avoir un nom français parmi les scénaristes!
(2) In « Dictionnaire du cinéma italien » (Editions du Nouveau Monde, 2014, p.679)

Stefania Sandrelli, Lucrezia Lante della Rovere, Catherine Deneuve, Liv Ullmann, Giuliana De Sio et Athina Cenci dans Pourvu que ce soit une fille (Speriamo che sia femmina) de Mario Monicelli.

5 août 2024

La Mia signora (1964) de Mauro Bolognini, Tinto Brass et Luigi Comencini

La Mia signoraMa femme est une comédie italienne à sketches réalisée par Mauro Bolognini, Luigi Comencini et Tinto Brass. Les cinq segments sont joués par le même duo d’acteurs, Alberto Sordi et Silvana Mangano. Comme souvent dans les films à sketches, les segments sont de qualité inégale mais, hélas, sans jamais s’élever très haut malgré les signatures prestigieuses. Le plus notable est certainement le second, Eritrea de Luigi Comencini, qui sera repris par Sergio Corbucci dans son film Rimini Rimini (1987). Le plus amusant est à mes yeux le dernier, L’Automobile de Tinto Brass, très court (5 minutes). De Mauro Bolognini, qui a signé beaucoup de sketches de comédie entre 1964 et 1968, I Miei Cari est court et plutôt amer dans son humour alors que le long Luciana oscille entre drame et comédie sans parvenir à briller dans aucun de ces deux registres. Il est, lui aussi, finalement assez amer.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Silvana Mangano, Claudio Gora
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Les sketches :
L’uccellino (Le Petit Oiseau) de Tinto Brass (7’) : Une femme nourrit une affection maniaque pour son canari et le gâte au-delà de toute limite. Son mari, se voyant totalement ignoré et exaspéré par cette situation, élabore un plan complexe pour supprimer l’oiseau.

Eritrea de Luigi Comencini (38’) : Le promoteur Sartoletti a besoin de faire valider un projet de construction d’hôtel. Il fait tout ce qu’il peut pour s’attirer les bonnes grâces du maire. Ce dernier l’ignore superbement jusqu’à ce qu’il change d’attitude lorsqu’il voit Eritrea (une prostituée que Sartoletti a rencontrée par hasard) qu’il prend pour la femme de Sartoletti.

I miei cari (Ma famille) de Mauro Bolognini (9’): Un homme cloué sur son lit d’hôpital voit sa femme, son fils et sa belle-mère lui reprocher de ne pas assumer ses responsabilités de père de famille.

Luciana de Mauro Bolognini (35’) : Giovanni et Luciana se rencontrent par hasard au restaurant de l’aéroport de Fiumicino : tous deux accompagnent leurs conjoints respectifs. Lorsqu’une grave panne est annoncée sur le train d’atterrissage de l’avion à bord duquel ils sont partis, ils constatent qu’ils sont dans la même situation : tous deux ont en effet contracté un mariage d’intérêt pour le regretter ensuite.

L’Automobile (L’Automobile) de Tinto Brass (7’) : Accompagné de sa femme, un homme se rend au commissariat pour signaler le vol de sa Jaguar, à laquelle il est obsessionnellement attaché. Sa femme doit témoigner des circonstances dans lesquelles le vol a eu lieu.

Alberto Sordi et Silvana Mangano dans le segment Luciana de Mauro Bolognini

24 juillet 2024

Maciste contre les hommes de pierre (1964) de Giacomo Gentilomo

Titre original : « Maciste e la regina di Samar »

Maciste contre les hommes de pierre (Maciste e la regina di Samar)La maléfique reine de Samar a passé un pacte avec les « hommes de pierre », des extra-terrestres venus de la Lune. Elle accepte de leur livrer en sacrifice des enfants de son peuple en échange de leur aide pour devenir toute puissante. Averti, Maciste ne peut rester sans intervenir…
Maciste contre les hommes de pierre est un péplum italo-français, réalisé par Giacomo Gentilomo. Il met en scène le personnage de Maciste, personnage populaire du cinéma italien (qui, à la différence d’Hercule, n’a pas d’origines divines). Le personnage a été inventé par Giovanni Pastrone pour Cabiria (1913), il fut ensuite très populaire dans les années 20 avant de retrouver une nouvelle jeunesse avec l’âge d’or des péplums italiens vers 1960. Ici, il doit affronter une séduisante reine vénéneuse et un sombre personnage qui contrôle des « hommes de pierre » fort bien représentés. Le film a été remarqué surtout pour cet effet spécial. Le reste est loin d’être aussi remarquable. L’histoire est très basique, elle ne cherche même pas à s’inscrire dans l’Antiquité et l’étirement du récit est assez visible : il y a par exemple une scène étonnamment longue vers la fin où les personnages errent inutilement pendant six bonnes minutes dans des éléments déchaînés, une scène très répétitive dont on a bien du mal à voir l’intérêt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sergio Ciani (alias Alan Steel), Jany Clair, Anna Maria Polani, Nando Tamberlani
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Remarque :
* Le personnage de Maciste n’étant pas assez connu du public américain, la version anglaise a pour titre Hercules Against the Moon Men.
* Les scènes à l’intérieur de la montagne ont été tournées en sépia plutôt qu’en couleurs, d’où la pompeuse mention « Cromoscope » sur l’affiche (« Cosmicolor » sur l’affiche anglaise).

Maciste contre les hommes de pierre (Maciste e la regina di Samar) de Giacomo Gentilomo.

13 mai 2024

Des filles pour l’armée (1965) de Valerio Zurlini

Titre original : « Le soldatesse »

Des filles pour l'armée (Le soldatesse)Grèce, 1941. Les italiens occupent le pays gagné par les allemands. Un lieutenant a pour mission d’escorter un groupe de douze prostituées qui doivent être réparties dans divers campements de soldats. Ces filles ont accepté pour survivre et échapper à la faim…
Des filles pour l’armée est un film italien réalisé par Valerio Zurlini, adapté d’un roman de Ugo Pirro paru en 1956. C’est une sorte de road-movie, un voyage en camion constamment en butte à des évènements contraires pendant lequel nous voyons évoluer le regard de ce lieutenant sur ces femmes qu’il comprend de mieux en mieux. Son caractère intègre contraste avec ceux des deux autres militaires, plus opportunistes, qui l’accompagnent. Le portrait de trois ou quatre femmes acquiert peu à peu une belle profondeur. Zurlini est le cinéaste des sentiments et il le prouve une fois encore par son approche délicate. Mais si le film assez unique en son genre, c’est aussi parce qu’il ne cache rien de l’histoire de l’Italie, d’abord sur les circonstances de l’invasion de la Grèce (une bravade inutile de Mussolini) et surtout sur les exactions des forces italiennes d’occupation (sans chercher à se défausser sur les soldats allemands). Le film ne fut pas bien considéré par la critique qui, assez bizarrement, considérait que la charge contre le fascisme n’était pas assez forte (ce sont des soldats italiens ordinaires qui commettent ces exactions et non les chemises noires ouvertement fascistes). Des filles pour l’armée est cependant un film très complet, étonnamment féministe, parfaitement équilibré. L’interprétation est en outre excellente.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tomas Milian, Mario Adorf, Anna Karina, Marie Laforêt, Lea Massari
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Tomas Milian et Marie Laforêt dans Des filles pour l’armée (Le soldatesse) de Valerio Zurlini.

17 mars 2024

Vers un avenir radieux (2023) de Nanni Moretti

Titre original : « Il sol dell’avvenire »

Vers un avenir radieux (Il sol dell'avvenire)Giovanni, réalisateur, est en plein tournage de son film consacré à la réaction du parti communiste italien face à l’insurrection de Budapest en 1956. Au même temps, sa femme Paola, productrice, produit pour la première fois un film d’un autre réalisateur que son mari. Leur couple bat de l’aile, elle souhaite le quitter, et consulte un psychanalyste à l’insu de son mari…
Vers un avenir radieux est une comédie dramatique italienne co-écrite et réalisée par Nanni Moretti qui, à 70 ans, n’hésite pas à se mettre en scène sous les traits d’un réalisateur tyrannique, désenchanté, aigri. Assez étonnamment, il semble assumer l’image du vieux grincheux, nostalgique d’une époque qu’il idéalise, sans hésiter à aller jusqu’au ridicule dans la scène où il interrompt le tournage du film produit par sa femme. L’humour fait rire jaune. Tout ceci donne une tonalité très particulière, plutôt embarassante, à l’ensemble. Pour contrebalancer, Nanni Moretti tente de donner un souffle porteur avec des scènes d’inspiration fellinienne mais sans y parvenir vraiment.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric, Jerzy Stuhr
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Nanni Moretti et Margherita Buy dans Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire) de Nanni Moretti.

13 mars 2024

Don Camillo en Russie (1965) de Luigi Comencini

Titre original : « Il compagno Don Camillo »

Don Camillo en Russie (Il compagno Don Camillo)Rien ne va plus entre Don Camillo et Peppone qui a décidé de jumeler le petit village avec une commune soviétique. Don Camillo réussit à trouver une solution à ce problème en obligeant Peppone à l’emmener avec lui en Russie, déguisé en camarade communiste…
Don Camillo en Russie est un film italien réalisé par Luigi Comencini. Il s’agit du cinquième film de la série des Don Camillo et le dernier tourné avec Fernandel (1). Ce n’est pas vraiment une suite du précédent opus puisque Don Camillo et Peppone sont redevenus respectivement simple curé et maire (alors qu’ils avaient été précédemment promus monseigneur et sénateur). Assez curieusement, si l’idée de les envoyer tous deux en Russie semble prometteuse, elle n’est que très peu exploitée. Il faut attendre la moitié du film pour les voir enfin partir en Russie et il ne s’y passe finalement pas grand-chose : pas de pittoresque anticommunisme primaire à l’horizon, assez peu d’humour. Un seul bon gag (très court) sur les portraits qui disparaissent en une nuit (le remplacement de Khrouchtchev par Brejnev a eu lieu fin 1964). De toute évidence, le filon semble bien épuisé…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Gianni Garko, Graziella Granata, Paul Muller
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(1) En 1970, Fernandel ne pourra achever Don Camillo et ses contestataires sous la direction de Christian-Jaque en raison de sa maladie. L’acteur décédera en février 1971. Le personnage sera repris par Gastone Moschin et le film sortira sous le titre Don Camillo et les contestataires (Don Camillo e i giovani d’oggi) en 1972, réalisé par Mario Camerini.

Fernandel, Gino Cervi et Aldo Vasco
dans Don Camillo en Russie (Il compagno Don Camillo) de Luigi Comencini.