16 août 2011

La noce de Fatty (1917) de Roscoe Arbuckle

Titre original : « His Wedding Night »

La noce de FattyFatty est employé dans un drugstore de campagne qui vend de tout, fait office de bar et de station à essence. Il est amoureux de la fille du patron mais un rival est bien décidé à l’empêcher de l’épouser… Le thème de l’amoureux qui doit se battre pour épouser la femme qu’il aime est un thème assez récurrent dans les films de Roscoe Arbuckle. La noce de Fatty est très classique, sans grand attrait particulier, mais on y voit Buster Keaton (c’est sa quatrième apparition dans un film), certes dans un rôle assez réduit. C’est l’un de ses très rares films où on peut le voir sourire largement
Elle:
Lui : 1 étoiles

Acteurs: Roscoe ‘Fatty’ Arbuckle, Al St. John, Buster Keaton
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Remarques :
* Lors du tournage de l’une des scènes de bagarre, Al St. John ne se releva pas. Il fallut de longues minutes pour qu’il revienne à lui. Il ne se rappelait de rien. En regardant les rushes attentivement, ils s’aperçurent qu’un des extras l’avait volontairement assommé. Lors d’une nouvelle prise, Buster Keaton et Al St John prient soin de l’importun qui resta à son tour de nombreuses minutes sur le sol. Cette anecdote témoigne de l’âpreté des tournages de bagarre à cette époque.
* Détail amusant : quand Fatty sert de l’essence, on peut remarquer que le prix est fixé non pas à la quantité réellement servie mais au « fill-up » (remplissage du réservoir). Ceci dit, les réservoirs semblaient être très petits à cette époque.

15 août 2011

Monsieur Wilson perd la tête (1940) de W.S. Van Dyke

Titre original : « I Love You Again »

Monsieur Wilson perd la têteLors d’une croisière transatlantique, un homme, de nature ascète et pingre, prend un coup sur la tête. Il n’a plus aucun souvenir de sa vie récente mais retrouve la mémoire qu’il avait perdue neuf ans auparavant : il était alors un escroc spécialiste des arnaques. Il décide de profiter de la situation… Monsieur Wilson perd la tête, I Love You Again, est une bonne surprise : il s’agit d’une comédie dans la meilleure veine des screwballs (1) des années trente. Pas moins de cinq scénaristes ont participé à l’écriture, avec de très bons résultats puisque le déroulement de l’histoire est habile, complexe tout en restant  simple. Monsieur Wilson perd la tête L’histoire est surtout totalement farfelue. L’humour est continuel, aucune scène n’en est dépourvue. Cet humour est bien équilibré entre les situations, inattendues et drolatiques exploitant merveilleusement toutes les possibilités de l’amnésie, et les dialogues vifs et relevés. Le couple Myrna Loy / William Powell fonctionne ici très bien. W.S. Van Dyke les connaît bien puisqu’il a réalisé plusieurs films de la série des Thin Man. Le flegme de William Powell fait une fois de plus des merveilles. De fort belle facture, Monsieur Wilson perd la tête est un délicieux divertissement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Powell, Myrna Loy, Frank McHugh, Edmund Lowe, Donald Douglas
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(1) Screwball = genre de comédie américaine qui fut très populaire entre 1934 et 1942, reposant sur des situations saugrenues, de dialogues vifs et utilisant les rapports homme/femme comme ressort de l’humour (personnalités marquantes : Frank Capra, Howard Hawks, Cary Grant, Ernst Lubitsch, etc.)

11 août 2011

Sur la trace du crime (1954) de Roy Rowland

Titre original : « Rogue cop »

Sur la trace du crimeUn policier corrompu tente de convaincre son frère policier d’accepter un pot de vin. Il agit ainsi sur ordre d’un truand qui n’hésite pas à tuer. Il espère ainsi pouvoir sauver son frère… Ce film noir a beau avoir été tourné très rapidement, il n’en est pas moins très bien fait et d’un bon classicisme. Sur la trace du crime est assez direct et efficace, les rapports entre les personnages sont dénués de toute dimension romanesque. Il est aussi un peu désillusionné quant à la capacité de la police à contrer la pègre. L’histoire est particulièrement solide, elle est aussi très prenante bien qu’il soit difficile de s’identifier au héros du film. Les seconds rôles ne manquent pas d’attraits, ils sont bien définis et même parfois originaux. Même s’il se situe quelque peu en deçà,  Sur la trace du crime est dans la veine des meilleurs films noirs des années cinquante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Janet Leigh, George Raft, Steve Forrest, Anne Francis
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Remarques :
Sur la trace du crime est adapté d’un roman de William P. McGivern dont plusieurs histoires ont été portées au grand écran. L’année précédente, c’était ainsi le cas pour Big Heat de Fritz Lang. Les deux histoires comportent d’ailleurs quelques points communs tout en étant bien différentes. A noter que dans les deux cas, c’est le même scénariste qui a écrit l’adaptation : Sydney Boehm.

9 août 2011

L’homme tranquille (1952) de John Ford

Titre original : « The Quiet Man »

L'homme tranquilleAu retour dans son village natal en Irlande, un américain tombe amoureux de la sœur de son plus grand ennemi… John Ford se penche avec humour et bienveillance sur les traditions irlandaises, avec leurs codes sociaux et leurs pesanteurs. Il y a beaucoup d’humanité et de chaleur dans son film. Ceci dit, L’homme tranquille n’est pas à recommander aux féministes car, même en considérant tout l’humour et la caricature que John Ford a placé dans son film, on ne peut pas dire que l’image de la femme en sorte vraiment grandie… (1) On peut aussi ne pas adhérer pleinement à sa façon de prôner l’acceptation des pires règles sociales pour parvenir à l’intégration. Mais, comme on le sait, le charme des films de John Ford ne réside pas vraiment dans l’idéologie qu’ils véhiculent… et, du charme, L’homme tranquille en a : une construction parfaite, un déroulement limpide, un bel équilibre entre humour et drame, de superbes images et beaucoup, beaucoup de chaleur. Le réalisateur mit de nombreuses années pour trouver un financement pour L’homme tranquille, une histoire jugée trop simple par les producteurs. Le film connut un très grand succès.
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Wayne, Maureen O’Hara, Barry Fitzgerald, Ward Bond, Victor McLaglen
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(1) Sur ce point, L’homme tranquille a souvent été comparé à La Mégère Apprivoisée, même si le propos est assez différent.

Remarques :
* Le monteur Jack Murray a déclaré n’avoir pratiquement rien eu à faire : John Ford avait tourné le film déjà monté, aucun plan ni aucune image n’avait besoin d’être enlevé.
* Anecdote : La phrase que Maureen O’Hara murmure à l’oreille de John Wayne dans le tout dernier plan et qui nous vaut une authentique expression de surprise de celui-ci, n’a jamais été connue. L’actrice n’a accepté de la dire qu’à la condition expresse qu’elle ne soit jamais divulguée…

5 août 2011

Fenêtre sur cour (1954) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Rear Window »

Fenêtre sur courContraint à l’immobilité avec une jambe dans le plâtre, un reporter-photographe passe ses journées à la fenêtre, observant la vie de ses voisins. Peu à peu, il a le pressentiment que l’un d’entre eux vient de tuer sa femme… Fenêtre sur cour est à juste titre l’un des films les plus célèbres d’Hitchcock. Pendant près de deux heures, nous partageons la vision de James Stewart, Hitchcock nous mettant ainsi dans la position du voyeur. La construction est parfaite, le plus remarquable étant l’unité de lieu. C’est d’ailleurs un petit tour de force technique dans la mesure où la caméra reste dans une seule et unique pièce pendant tout le film (1). Outre le simple attrait du voyeurisme, le film séduit par la richesse des détails :Fenêtre sur cour c’est un véritable petit monde à échelle réduite que James Stewart a dans sa cour. Grace Kelly est d’une beauté époustouflante : sa première apparition (un gros plan sur son visage s’approchant de James Stewart endormi) est une véritable vision céleste. Il n’y a aucun temps mort, la tension monte progressivement et devient presque insoutenable vers la fin. Fenêtre sur cour est un film parfait.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, Grace Kelly, Wendell Corey, Thelma Ritter, Raymond Burr
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Fenêtre sur cour (1) La caméra (où plus exactement le point de vue) ne quitte la pièce de James Stewart que pendant de très courts instants : à la mort du petit chien et à la toute fin. Sinon, nous sommes toujours soit en vision subjective, soit face à James Stewart. A noter que même la musique vient du petit monde de la cour, elle fait partie de la scène. Pendant le tournage, tous les acteurs portaient une oreillette couleur chair afin qu’Hitchcock puisse les diriger à partir de l’appartement de James Stewart. L’immeuble recréé en studio était si complet que Georgine Darcy (Miss Torso) aurait vraiment vécu dans son « appartement » durant tout le mois de tournage.

Remarques :
Fenêtre sur cour Le scénario de Fenêtre sur cour est tiré de « It had to be murder » (cela ne peut-être qu’un meurtre), une nouvelle de Cornell Woolrich (alias William Irish) qui se serait inspiré d’une nouvelle de H.G. Wells, « Par la fenêtre ».

Lors de la ressortie du film en 1968, Hitchcock a parlé ainsi de son film : « Si vous n’éprouvez pas de délicieuse terreur en regardant Fenêtre sur cour, alors pincez-vous : vous êtes probablement mort ! »

Remake :
Un remake sans grand intérêt a été fait pour la télévision américaine ABC :
Fenêtre sur Cour (Rear Window) de Jeff Bleckner (1998) avec Christopher Reeves et Daryl Hannah.

29 juillet 2011

The Palm Beach Story (1942) de Preston Sturges

Titre français parfois utilisé : « Madame et ses flirts »

The Palm Beach StoryLassée du manque de réussite de son mari, une jeune femme part à Palm Beach pour obtenir le divorce… Le générique de début donne le ton : The Palm Beach Story est une comédie particulièrement loufoque au rythme enlevé. A une époque où les comédies « screwballs » semblaient s’essouffler, Preston Sturges signe l’une des plus belles du genre. Il a écrit lui-même cette histoire qui joue sur les rapports ambigus de l’amour avec l’argent. Il se moque sans méchanceté des riches : ses personnages sont hauts en couleur, frappadingues, fortement caricaturés mais ils restent attachants. L’humour ne faiblit jamais, le rythme est assez rapide, les situations variées, les dialogues enlevés. Claudette Colbert est particulièrement brillante, active, pleine de vitalité (et de culot…) Mary Astor est vraiment étonnante. Par sa liberté de ton, The Palm Beach Story garde toujours une grande jeunesse.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Claudette Colbert, Joel McCrea, Mary Astor, Rudy Vallee, Sig Arno
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Remarques :
Billy Wilder a de toute évidence été inspiré par The Palm Beach Story pour son Some like it hot (Certains l’aiment chaud, 1959). C’est particulièrement net pour les scènes de train, pour le milliardaire sur son yacht et même son nom (J.D. Hackensacker III vs Osgood Fielding III).

28 juillet 2011

Les vies privées de Pippa Lee (2009) de Rebecca Miller

Titre original : « The Private Lives of Pippa Lee »

Les vies privées de Pippa Lee Mariée à un éditeur en retraite beaucoup plus âgé qu’elle, Pippa Lee réfléchit à sa vie… Rebecca Miller adapte son propre livre à l’écran. Si le sujet peut laisser craindre un film plutôt conventionnel, Les vies privées de Pippa Lee se révèle être particulièrement riche et présente une profondeur inhabituelle. Sous couvert de drame mêlé de comédie, le film aborde sans en avoir l’air de nombreux sujets de réflexion (le film intéressera toutefois certainement plus un cinquantenaire qu’un trentenaire). Il aborde tous ces sujets avec une grande délicatesse et même une grande habilité. L’humour est assez présent. Robin Wright Penn fait une très belle prestation. Keanu Reeves est assez étonnant car il sait donner une belle profondeur à son personnage. Tous les seconds rôles sont parfaitement tenus avec également des apparitions assez courtes d’acteurs connus comme Julianne Moore, Winona Ryder ou même Monica Bellucci. Grâce sa profondeur, Les vies privées de Pippa Lee est finalement une très belle surprise.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Robin Wright, Alan Arkin, Keanu Reeves, Maria Bello, Blake Lively
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27 juillet 2011

Hot Water (1924) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre français parfois utilisé : « Une riche famille »

Hot WaterLui :
Marié à une charmante jeune femme, Hubby (Harold Lloyd) doit supporter la présence de sa belle-mère acariâtre et de son beau-frère oisif. Toute la famille veut essayer l’automobile qu’il vient d’acheter… Hot Water s’appuie sur un thème toujours fédérateur, la satire de la belle-famille envahissante dont on cherche à se débarrasser. Le début du film où Harold Lloyd tente de ramener à la maison toutes les courses et un dindon vivant (!) peut paraître un peu répétitif. Les meilleurs passages viennent ensuite : le petit tour dans la nouvelle  voiture va se révéler être assez mouvementé et la fin du film où beaucoup de gags reposent sur la peur du gendarme puis sur la peur des fantômes est assez relevé. Hot Water Il y a là de belles trouvailles. La belle-mère est vraiment terrifiante, de quoi décourager tout candidat au mariage ! Originalité de Hot Water : alors que dans la plupart de ses films, Harolf Lloyd doit surmonter beaucoup d’obstacles pour gagner le cœur de sa belle, ici la belle est déjà conquise mais des obstacles se dressent pour l’empêcher de jouir de son bonheur. (Muet, 59 minutes)
Note : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Josephine Crowell
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23 juillet 2011

Iron Man 2 (2010) de Jon Favreau

Iron Man 2Lui :
La saga inspirée de la bande dessinée Marvel de Stan Lee continue. Voici le 2, bientôt nous aurons le 3… Si le premier volet portait en lui un certain humour qui l’empêchait de se prendre trop au sérieux, ce n’est plus le cas ici. Le scénario est même réduit au maximum pour laisser toute la place à la débauche d’effets spéciaux. Robert Downey Jr. a perdu tout charme, Gwyneth Paltrow fait la potiche, Scarlett Johansson n’a droit qu’à des apparitions inconsistantes. Le film semble ciblé pour un public très jeune comme en témoignent les relations du héros avec les personnages féminins.
Note : 1 étoile

Acteurs: Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Don Cheadle, Scarlett Johansson, Sam Rockwell, Mickey Rourke, Samuel L. Jackson
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22 juillet 2011

Now or Never (1921) de Hal Roach et Fred C. Newmeyer

Titre français : « Harold bonne d’enfant »

Harold bonne d'enfantLui :
L’histoire de Now or Never est assez difficile à raconter. Déjà en retard pour aller à son rendez-vous, Harold Lloyd est délesté de son argent par un vagabond. Il le poursuit et voyage avec lui clandestinement sous un train. Ayant rejoint sa bien-aimée, il poursuit son voyage avec elle et une fillette dont elle a la garde… Ce court métrage de trois bobines se déroule pour sa plus grande partie dans un train, ou plutôt dans, sur et sous un train. Il y a beaucoup de bons gags, il est évident que l’inspiration ne manquait pas. Beaucoup d’acrobaties également et de situations très dangereuses : on le voit par exemple courir sur le toit d’un train en sens inverse de la marche pour éviter un tunnel qui est à moins d’un mètre dans son dos. L’autre ressort du comique est l’embarras d’Harold face à la fillette qu’il doit coucher (c’est un train de nuit) et habiller le lendemain matin. Harold Lloyd était alors dans une période faste et Now or Never témoigne de sa vitalité créative. (Muet, 35 minutes)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis
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