11 octobre 2008

Chut, chut, chère Charlotte (1964) de Robert Aldrich

Titre original : « Hush… hush, sweet Charlotte »
Autre titre parfois utilisé :
« Berceuse pour un massacre » (Belgique)

Chut, chut, chère CharlotteAvec Chut chut, chère Charlotte, Robert Aldrich poursuit dans la veine du terrifiant Qu’est-il arrivé à Baby Jane qui venait de remporter un franc succès : c’est un film assez noir et même cruel, un polar à la frontière du fantastique. Charlotte vit seule dans son immense demeure de Louisiane ; tout le monde la dit folle mais quel terrible secret cache t-elle ? Charlotte, c’est bien entendu Bette Davis, absolument magistrale quand elle paraît au bord de la démence. Chut, chut, chère Charlotte Il est plus surprenant de trouver en face Olivia de Havilland dans un rôle de personnage trouble qui cache admirablement ses intentions. Agnes Moorehead, en bonne à tout faire haute en couleur, complète cet admirable trio d’acteurs qui tient tout le film par une interprétation puissante. Le scénario est plutôt complexe, faisant intervenir moult mensonges et hallucinations, assez inattendu dans son explication finale. Chut chut chère Charlotte n’est généralement pas très bien considéré par la critique, étant jugé inférieur à Baby Jane. C’est un peu injuste car le film est puissant à la fois dans son interprétation et son scénario. Il vaut vraiment la peine d’être (re)vu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Olivia de Havilland, Agnes Moorehead, Joseph Cotten, Mary Astor, Bruce Dem
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Aldrich chroniqués sur ce blog…

Berceuse pour un massacre Remarque :
Originellement, Joan Crawford devait faire face à Bette Davis, comme dans Baby Jane. L’actrice se déclara « malade » peu avant le début du tournage, refusant de sortir de l’hôpital… Elle fut donc remplacée de façon un peu précipitée par Olivia de Havilland.

2 réflexions sur « Chut, chut, chère Charlotte (1964) de Robert Aldrich »

  1. Merci de cette critique car elle m’a incité à voir ce film et ce fut une bonne surprise. Je pense quant à moi qu’il est supérieur à « Baby Jane », ce dernier étant trop long et souffrant d’une importante baisse de rythme (même s’il est inoubliable!).
    Bien sûr, il faut accepter le postulat de départ: un mélange de film noir, de thriller gore et de grand guignol. Certaines scènes sont mémorables et la distribution remarquable. Mention particulière pour O. de Havilland qui joue à merveille, au début elle offre un contrepoint à Bette Davis ce qui équilibre le film. Et son rôle change au fur et à mesure… C’est une actrice bien sous-estimée.
    A la fin, l’histoire m’a fait penser aux « Diaboliques » de Clouzot. Je suis certain qu’Aldrich avait vu ce film.
    Enfin, ce film fut le dernier de Mary Astor (« Le Faucon Maltais »).

  2. Malgré toutes les qualités que vous décrivez si bien dans la critique de l’Oeil sur l’ Ecran et dans le commentaire de Gregants, quelque chose cloche dans cette réalisation du grand (et inégal) Aldrich. Est-ce que le côté grand-guignol altère la fluidité des liaisons narratives entre toutes les séquences qui ont toutes des qualités et de la subtilité ? J’ai eu du mal à voir le film en continu, et même à le reprendre. Chaque séquence a son intérêt (intrigante, ou si bien jouée, ou avec du suspens, ou spectaculaire, ou bien son ironie, sa sensibilité, etc.) mais cette distorsion neutralise le maintien de l’intérêt. Et soudain, il me revient, grâce à ce que dit Gregants : je n’ai pas pu terminer la vision des Diaboliques de Clouzot après avoir vu Meurisse se lever de la baignoire. Pour moi, c’est une gêne du même ordre. (Et pourtant, son Quai des Orfèvres, quel chef-d’oeuvre du drame criminel ! comme pour Aldrich : Ulzana’s Raid est sans doute un des meilleurs westerns de tous les temps).

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