Nombre de films présentés : 16
30 juin 2024
Blog cinéma, commentaires de films ... (anciennement films.blog.lemonde.fr)
30 juin 2024
Nombre de films présentés : 16
28 juin 2024
Luis est quadragénaire, célibataire endurci et « nez » chez un parfumeur. Sa mère et ses cinq sœurs forment un véritable clan qui prend toutes les décisions pour l’ensemble de la famille. Luis est comme son défunt père, il n’a jamais son mot à dire. Ses sœurs le couvent tellement qu’il y trouve son compte. Mais quand elles décident qu’il doit prendre une épouse, il doit trouver une parade pour que l’on ne lui parle plus de mariage…
Prête-moi ta main est une comédie réalisée par Éric Lartigau, imaginée, coécrite et interprétée par Alain Chabat. Elle est admirablement écrite et Alain Chabat a vraiment un talent à produire un type d’humour qui ne montre jamais de lourdeurs, ni ne sombre dans la facilité. En outre, cet humour n’est jamais aux dépens d’autrui. Charlotte Gainsbourg est étonnante et drôle. Tous les seconds rôles sont bien tenus à commencer par Bernadette Lafont dans le rôle de cheffe de tribu. Le film connu un grand succès à sa sortie.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Alain Chabat, Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Wladimir Yordanoff
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26 juin 2024
Tout en préparant sa thèse en physique, Benjamin accepte un poste de professeur de mathématiques dans un collège de la région parisienne, malgré son inexpérience. Sans avoir reçu de formation, il va découvrir un métier difficile au sein d’une institution fragilisée. Benjamin va cependant faire la connaissance d’un groupe d’enseignants avec lesquels il va tisser des liens étroits…
Un métier sérieux est un film français écrit et réalisé par Thomas Lilti. Après avoir dressé le portrait du métier de médecin généraliste, le cinéaste fait découvrir le professorat. Il nous fait vivre de l’intérieur la possible naissance d’une passion, malgré les interrogations et nombreuses difficultés. Il le fait sans effet dramatique artificiel, il sait rendre la banalité intéressante. C’est une situation ordinaire qui correspond à la grande majorité des situations. Le film montre un bel équilibre entre la drôlerie et la gravité.
Elle:
Lui :
Acteurs: Vincent Lacoste, François Cluzet, Louise Bourgoin, Adèle Exarchopoulos, William Lebghil, Lucie Zhang, Bouli Lanners
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23 juin 2024
André Bertier (Maurice Chevalier) vit en couple heureux avec Colette (Jeanette MacDonald), ils sont très amoureux l’un de l’autre. Mais leur bonheur va être mis à mal par l’arrivée de la meilleure amie de Colette, Mitzi (Genevieve Tobin) qui va s’efforcer d’être aimée d’André…
Une heure près de toi est un film américain réalisé par Ernst Lubitsch. C’est un remake en comédie musicale du film muet Comédiennes (The Marriage Circle, 1924) du même réalisateur (sa première comédie américaine), adaptation d’une pièce de Lothar Schmidt. Ernst Lubitsch étant en retard sur son film précédent, c’est George Cukor qui commença le tournage. En conflit avec Maurice Chevalier après deux semaines, il dût céder la place à Lubitsch tout en restant comme assistant (1). Les huit chansons sont très bien intégrées. Une heure près de toi est la troisième des quatre comédies musicales (2) qu’Ernst Lubitsch a tourné avec Maurice Chevalier dont la popularité explosait aux Etats-Unis. L’histoire est assez simple mais bien plaisante sans être à la hauteur des meilleures comédies de Lubitsch. Le film fut un gros succès et contribua à lancer la vogue des comédies musicales.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Genevieve Tobin, Charles Ruggles, Roland Young
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Remarque :
• Il est amusant de savoir que la scène la plus osée est celle où l’on voit le couple discuter dans leur lit. Il n’était pas question à l’époque de montrer un couple, même marié, dans le même lit. On peut d’autant apprécier la façon qu’a Lubitsch de jouer avec les interdits en leur faisant éteindre et rallumer la lumière. (Le code de moralité, le Code Hays, ne sera pleinement appliqué que deux ans plus tard).
• Une version en français fut tournée simultanément avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald (qui parlait couramment français) gardant leur rôle, Lili Damita remplaçant Genevieve Tobin dans le rôle de Mitzi.
(1) Lubitsch et Cukor demandèrent chacun à être crédité comme seul réalisateur. C’est un tribunal qui trancha en faveur de Lubitsch. En contrepartie, Cukor obtint le droit de casser son contrat avec Paramount pour aller tourner What Price Hollywood ? à la RKO.
(2) Parade d’amour (The Love Parade, 1929), Le Lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant, 1931), Une heure près de toi (One Hour with You, 1932) et La Veuve joyeuse (The Merry Widow, 1934).
22 juin 2024
Une jeune femme de 25 ans, née en Corée du Sud et adoptée par un couple français, retourne quelques jours dans son pays d’origine sur un coup de tête. À la suite d’un contact amical avec une coréenne parlant français, elle apprend qu’il est possible de partir à la recherche de ses parents biologiques…
Retour à Séoul est un film français écrit et réalisé par le franco-cambodgien Davy Chou, son troisième long métrage. Il s’est inspiré du parcours similaire d’une de ses amies : il a lui-même assisté à la reprise de contact avec son père biologique. C’est un récit assez fort car l’héroïne a un caractère « bien trempé et imprévisible » selon les mots du réalisateur. Cette jeune femme, que nous suivons sur plusieurs années, « ne cesse de se réinventer, se reconstruire et se réaffirmer ». Le réalisateur précise : « Dans les histoires d’adoption, on pourrait penser que la rencontre avec le parent biologique referme la blessure. Or, dans les récits que j’ai pu recueillir, c’est justement le début des problèmes ! » L’actrice Park Ji-Min est une artiste plasticienne qui n’avait jamais joué la comédie mais qui semble s’être pleinement investie dans ce personnage. C’est toute une palette de sentiments qu’elle parvient à exprimer et qui enrichissent le film. Un film émouvant et assez fort, loin des clichés.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Park Ji-min, Oh Gwang-Rok, Guka Han, Kim Sun-young, Yoann Zimmer, Louis-Do de Lencquesaing
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20 juin 2024
Pendant les grèves des chantiers navals de Gdańsk au début des années 80, Maciej Tomczyk, un ouvrier marqué par la mort de son père, milite en faveur des droits sociaux. Le gouvernement communiste charge alors Winkel, un employé de la télévision d’État, d’infiltrer le mouvement et d’enquêter sur Maciej afin de le discréditer aux yeux de l’opinion publique. Au cours de son investigation, Winkel réalise qu’il est victime d’une manipulation…
L’Homme de fer est un film polonais réalisé par Andrzej Wajda. Le film met en scène la création du premier syndicat non-gouvernemental, Solidarnosc, qui eut lieu quelques mois plus tôt, en août 1980. Réalisé à chaud, il mêle une intrigue romancée à des évènements historiques réels (Lech Walesa lui-même y apparaît). Il s’attache plus particulièrement à montrer l’emprise du gouvernement sur les médias et leurs manœuvres pour tuer un mouvement dans l’œuf. Le film a été réalisé à la hâte et cela se sent. Sa construction est calquée sur celle de L’Homme de marbre (1977), à ceci près que le journaliste est cette fois un anti-héros, servile, ivrogne et lâche (Wajda le souligne avec lourdeur). Hélas, il est loin d’en avoir la force. Il faut bien avouer que le film n’a pas de grandes qualités cinématographiques, il est beaucoup trop long, très bavard sur des sujets secondaires, avec nombre de scènes inutiles et même un romantisme convenu. Il est indéniable que la Palme d’or donnée à Cannes en 1981 saluait l’évènement historique plutôt que le film en lui-même.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Jerzy Radziwilowicz, Krystyna Janda, Marian Opania, Boguslaw Linda
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19 juin 2024
Le film retrace l’ascension puis la disgrâce d’un maçon stakhanoviste des années cinquante, Mateusz Birkut, à travers l’enquête d’une jeune réalisatrice de la télévision, Agnieszka, qui souhaite connaître la vérité sur cet ancien héros. Contre l’avis de ses directeurs d’étude, elle persiste à rechercher les traces de Mateusz Birkut…
L’Homme de marbre est un film polonais réalisé par Andrzej Wajda. On se demande encore aujourd’hui comment le réalisateur a pu réaliser un tel film qui s’attaque à la fois au « réalisme socialiste » et à la corruption politique. Wajda donne l’impression de préfigurer le relâchement de la mainmise soviétique qui sera visible trois ans tard avec Solidarnosc. Il faut toutefois préciser que son projet croupissait depuis 1965 dans les tiroirs et qu’il lui a fallu attendre dix ans l’autorisation de le tourner. La construction narrative rappelle celle de Citizen Kane. Avec l’inexpérimentée Krystyna Janda, il crée un personnage fort de jeune femme désinhibée, décidée à prendre son destin en main, utilisant sa silhouette longiligne pour en accroitre l’impact. L’esthétisme des films précédents de Wajda laisse toutefois place à un style direct. Si l’ensemble est assez touffu, Wajda apporte ici un précieux témoignage de l’intérieur, d’une indéniable puissance.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Jerzy Radziwilowicz, Krystyna Janda
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17 juin 2024
Dans le dernier quart du XIXe siècle, un Polonais fils de propriétaire terrien, un allemand fils d’industriel et un juif débrouillard décident de faire fortune en profitant de l’industrialisation débridée de la ville de Lodz. Ils décident de construire leur propre entreprise et cherchent à financer leur projet…
La Terre de la grande promesse (Ziemia obiecana, littéralement « Terre promise ») est un film polonais écrit et réalisé par Andrzej Wajda, adapté du roman paru en 1899 de Wladyslaw Reymont (prix Nobel de littérature en 1924). Pour Wajda, il s’agit à la fois de continuer à se pencher sur les origines de la Pologne moderne et de composer une grande fresque sociale sur le développement du capitalisme sauvage de la fin du XIXe siècle. S’il n’évite pas la caricature (Wajda est d’ailleurs homme à la revendiquer), il en dresse un tableau saisissant. Ses trois personnages principaux représentent bien les trois composantes majeures (Polonais, Allemands et juifs) de la ville alors la plus industrialisée du pays, paradis de l’arrivisme, où l’argent règne sur tout, où l’absence d’humanisme fait froid dans le dos. Il s’agit d’une fresque ambitieuse de près de trois heures, dotée de grands moyens. La réalisation est superbe, elle enchante vraiment. Wajda enchaine les scènes avec frénésie, les mouvements de caméra sont magistraux, les travelings peuvent être vertigineux. Les décors frappent l’esprit. Le naturalisme des usines contraste avec l’opulence des palais. Certaines scènes montrent une outrance fellinienne et Wajda utilise (parfois) les focales courtes pour déformer les visages. Le résultat est d’une puissance rare. La Terre de la grande promesse est l’un des meilleurs films d’Andrzej Wajda et du cinéma polonais.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Daniel Olbrychski, Wojciech Pszoniak, Andrzej Seweryn, Anna Nehrebecka, Franciszek Pieczka, Danuta Wodynska
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Remarque :
Le film est visible sur le site de la Cinémathèque polonaise (sous-titres anglais ou polonais, pas de français)
15 juin 2024
Pour éviter un mariage arrangé avec une riche héritière, le jeune bourgeois Bruno Brétillac propose à Chérie, une entraîneuse qu’il rencontre dans un salon de jeux, un stratagème : l’épouser contre rémunération et, plus tard, divorcer…
Adieu chérie est un film français réalisé par Raymond Bernard, sur une histoire créée et adaptée par Jacques Companéez et Alex Joffé. C’est le premier film que Danielle Darrieux a tourné à la Libération mais il reste dans l’esprit de ses films d’avant-guerre. Si l’actrice désirait alors passer à des rôles plus profonds que ces rôles simples de séduction, elle le tient néanmoins une fois de plus avec brillance. Le film n’est pas très bien considéré par les historiens et critiques (quand ils en parlent). Il est certes très léger mais il repose sur un bon scénario, des dialogues assez brillants et une bonne distribution jusque dans les seconds rôles. Il y a de belles trouvailles d’humour et même des scènes assez mémorables. La comédie se mue en drame vers son épilogue qui peut surprendre (il était alors important que la morale soit respectée). Une bien plaisante comédie qui connut un beau succès à sa sortie mais, aujourd’hui, complètement oubliée.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Danielle Darrieux, Louis Salou, Gabrielle Dorziat, Pierre Larquey, Jacques Berthier, Alice Tissot
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13 juin 2024
En juillet 1967, d’importantes émeutes ont lieu à Détroit dans le Michigan, pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis et la guerre du Viêt Nam. La police de Détroit reçoit des plaintes à propos de pillages, d’incendies et de tirs d’armes à feu pendant plusieurs jours. Les forces de l’ordre et la population afro-américaine sont sous pression et chaque situation est susceptible de dégénérer dangereusement…
Detroit est un film américain écrit par Mark Boal et réalisé par Kathryn Bigelow. Il nous relate un épisode particulier des émeutes sanglantes (43 morts et 467 blessés) de Détroit en 1967 : les évènements survenus dans un motel de la ville, le motel Algiers où des policiers, persuadés qu’on leur avait tiré dessus, ont retenu un petit groupe de suspects pendant une bonne partie de la nuit, les terrorisant, les frappant et pire encore. Cette longue scène occupe tout le centre du film et est assez dure à supporter car elle est en dehors de toute raison. Ensuite, la réalisatrice élargit le propos en montrant le procès qui a suivi, passant ainsi du particulier à une démonstration du racisme systémique de l’époque. Il est assez symptomatique que ce soit une réalisatrice norvégienne qui se soit emparé de ce sujet (ce qui lui a valu bien entendu d’être contestée). Kathryn Bigelow a l’habitude de tourner avec plusieurs caméras pour interrompre l’action le moins possible et conserver toute la puissance. Assez terrifiant, le film n’a pas connu le succès escompté.
Elle: –
Lui :
Acteurs: John Boyega, Anthony Mackie, Will Poulter, Jack Reynor, Jacob Latimore, Jason Mitchell
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