30 avril 2013

Sommaire d’avril 2013

Thérèse DesqueyrouxLa Fille du désertLes Chasses du comte ZaroffUne journée de plaisirLa Flamme sacréeLivre : Les Secrets d'HollywoodWhisky à gogoLes Trois Lumières

Thérèse Desqueyroux

(1962) de Georges Franju

La Fille du désert

(1949) de Raoul Walsh

Les Chasses du comte Zaroff

(1932) d’Ernest B. Schoedsack et I. Pichel

Une journée de plaisir

(1919) de Charles Chaplin

La Flamme sacrée

(1942) de George Cukor

Livre : Les Secrets d’Hollywood

(2013) de Patrick Brion

Whisky à gogo

(1949) d’Alexander Mackendrick

Les Trois Lumières

(1921) de Fritz Lang

Le tableauOncle BoonmeeLe Trésor des MusgravesCarnageLes caves du MajesticLes Nouveaux MessieursLa chatte sur un toit brûlantBrève rencontre

Le tableau

(2011) de Jean-François Laguionie

Oncle Boonmee

(2010) d’Apichatpong Weerasethakul

Le Trésor des Musgraves

(1912) de Georges Tréville

Carnage

(2011) de Roman Polanski

Les caves du Majestic

(1945) de Richard Pottier

Les Nouveaux Messieurs

(1929) de Jacques Feyder

La chatte sur un toit brûlant

(1958) de Richard Brooks

Brève rencontre

(1945) de David Lean

Naked BulletAn Eastern WesternerPulp FictionOthelloComment l'esprit vient aux femmesLa blonde ou la rousseUne vieMother

Naked Bullet

(1969) de Kôji Wakamatsu

An Eastern Westerner

(1920) de Hal Roach

Pulp Fiction

(1994) de Quentin Tarantino

Othello

(1947) de George Cukor

Comment l’esprit vient aux femmes

(1950) de George Cukor

La blonde ou la rousse

(1957) de George Sidney

Une vie

(1958) de Alexandre Astruc

Mother

(2009) de Bong Joon-ho

Circus TodayLes InfidèlesRadio Days1941Quelque part dans la nuitL'Arnacoeur

Circus Today

(1926) de Lloyd Bacon et Del Lord

Les Infidèles

(2012) de 8 réalisateurs

Radio Days

(1987) de Woody Allen

1941

(1979) de Steven Spielberg

Quelque part dans la nuit

(1946) de Joseph L. Mankiewicz

L’Arnacoeur

(2010) de Pascal Chaumeil

Nombre de billets : 30

30 avril 2013

Thérèse Desqueyroux (1962) de Georges Franju

Thérèse DesqueyrouxAccusée d’avoir tenté d’empoisonner son mari Bernard Desqueyroux, Thérèse sort libre du tribunal : grâce au témoignage de son époux en sa faveur, elle a bénéficié d’un non-lieu. Sur le chemin du retour, elle repense à sa vie passée et prépare la confession qu’elle va lui faire pour restaurer la communication entre eux… Georges Franju a tenu à faire une adaptation fidèle du roman Thérèse Desqueyroux de François Mauriac (1). L’académicien a d’ailleurs grandement participé à l’écriture du scénario. Franju parvient ainsi à préserver l’esprit littéraire qui, par exemple, se sent nettement dans la qualité des textes de la voix-off de Thérèse et même dans les dialogues. L’histoire met en relief l’immobilisme de la bourgeoisie terrienne de province qui fera tout pour préserver les apparences et conserver l’honneur de la famille. La jeune femme est totalement seule dans ce monde. La réalisation est d’un très beau classicisme. L’interprétation d’Emmanuelle Riva, empreinte à la fois de force et de douceur, confirme qu’elle est bien l’une des plus grandes actrices du cinéma français. Face à elle, Philippe Noiret exprime de manière éclatante toute la médiocrité de son personnage. Ce Thérèse Desqueyroux de Georges Franju est une superbe adaptation littéraire.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Riva, Philippe Noiret, Edith Scob, Sami Frey
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Franju sur le site IMDB.

Voir les autres films de Georges Franju chroniqués sur ce blog…

Remake :
Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (2012) avec Audrey Tautou

(1) Pour Thérèse Desqueyroux, roman sorti en 1927, François Mauriac s’est inspiré d’une affaire réelle très similaire et datant de 1905, celle d’Henriette Canaby.

29 avril 2013

La Fille du désert (1949) de Raoul Walsh

Titre original : « Colorado Territory »

La fille du désertLe pilleur de banques Wes McQueen parvient à s’évader de prison et retrouve, dans une ville abandonnée, deux complices de sa bande avec lesquels il doit faire son prochain coup. Il y a là aussi une jeune femme nommée Colorado… En 1941, Raoul Walsh avait déjà adapté ce roman de W.R. Burnett pour faire le superbe High Sierra (La Grande Evasion), film de gangster avec Humphrey Bogart. Huit ans plus tard, il décide de l’adapter à nouveau, cette fois en western : c’est Colorado Territory. Le bandit au grand coeur est interprété par Joel McCrea (1) qui sait rendre son personnage attachant et, face à lui, Virginia Mayo a une présence phénoménale et se montre d’une sensualité rare. L’adaptation et la réalisation sont parfaites, le film porte en lui beaucoup des canons du genre : les grands espaces, le désert et ses montagnes, une attaque de diligence, un hold-up de train, les trahisons. L’ensemble est d’un grand et beau classicisme, sans effets inutiles, direct et d’une grande simplicité. Le propos est assez sombre. On retrouve dans cette tragédie, car c’en est une, le thème de la difficulté d’échapper à son destin, de changer de route, le poids du passé, thème cher à Raoul Walsh. Colorado Territory est un grand classique du western.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Joel McCrea, Virginia Mayo, Dorothy Malone, Henry Hull
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Walsh sur le site IMDB.

Voir les autres films de Raoul Walsh chroniqués sur ce blog…

Remarque :
On peut replacer Colorado Territory au sein d’une trilogie de westerns tragiques :
1. Pursued (La Vallée de la peur) de Raoul Walsh (1947) avec Teresa Wright et Robert Mitchum
2. Colorado Territory (La Fille du désert) de Raoul Walsh (1949) avec Joel McCrea et Virginia Mayo
3. Along the Great Divide (Le Désert de la peur) de Raoul Wash (1951) avec Kirk Douglas et Virginia Mayo.

Remake :
La Peur au ventre (I Died a Thousand Times) de Stuart Heisler (1955) avec Jack Palance et Shelley Winters

(1) Le choix de Joel McCrea est assez important car l’acteur n’est pas coutumier des rôles de hors-la-loi et possède un grand capital de sympathie auprès du public. Le cas était très différent pour Humphrey Bogart dans High Sierra huit ans auparavant car Bogart n’était alors connu que pour ses rôles de gangsters, rarement sympathiques au demeurant.

28 avril 2013

Les Chasses du comte Zaroff (1932) de Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel

Titre original : « The Most Dangerous Game »
Titre français original : « La Chasse du comte Zaroff »

La chasse du comte ZaroffDans une partie de l’océan mal cartographiée, le célèbre chasseur de fauves Bob Rainsford est le seul survivant d’un naufrage. Sur l’île soit-disant inhabitée où il a échoué, il découvre un château-forteresse. Il y est accueilli très civilement par le comte Zaroff. Ce personnage étrange, lui-même également grand chasseur, lui affirme chasser sur son île le gibier le plus dangereux qui soit… Le début des années trente fut une période assez riche en grands films fantastiques et Les Chasses du comte Zaroff fait partie des tous meilleurs d’entre eux. Adapté d’une nouvelle de Richard Connell, ce film mêle brillamment aventures et fantastique. Il est souvent classé parmi les films d’horreur, ce qu’il n’est absolument pas, c’est beaucoup plus un film d’aventures et son côté fantastique est plus à rapprocher du fantastique des contes et légendes. Les Chasses du comte Zaroff est empreint d’une atmosphère inquiétante mais aussi extrêmement fascinante. Il est assez court (1), très direct et explicite, sans développement d’intrigues annexes perturbatrices ce qui amplifie son impact et le fait paraître toujours si audacieux à nos yeux modernes. C’est une  belle (et forte) variation sur le thème du « chasseur qui devient chassé ». Un film admirable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Joel McCrea, Fay Wray, Leslie Banks, Robert Armstrong
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel sur le site IMDB.

Most Dangerous game

Remarques :
La chasse du comte Zaroff* Les Chasses du comte Zaroff est un film qui a été plus ou moins mis de côté pendant de nombreuses années. La robe de Fay Wray, jugée indécente par les ligues de vertu, aurait été l’une des raisons principales de sa mise à l’écart des circuits de distribution. Le film a été « redécouvert » dans les années soixante, époque où il a commencé à circuler dans les ciné-clubs, entouré (à juste titre) d’une forte aura.
* Le tournage de King Kong s’est fait simultanément dans les mêmes décors de forêt (le film n’est sorti que l’année suivante, toutefois). On retrouve aussi certains des acteurs, Fay Wray en tête.

Remakes :
A Game of Death de Robert Wise (1945) avec John Loder et Audrey Long
La Course au soleil (Run for the Sun) de Roy Boulting (1956) avec Richard Widmark, Trevor Howard et Jane Greer
En outre, le film et la nouvelle de Richard Connell ont été une source d’inspiration pour une multitude de films de qualité bien inégale…

(1) Au départ le film durait 78 minutes au lieu des 63 minutes finales. La scène de la salle des trophées est notamment beaucoup plus longue, le comte se délectant d’expliquer comment chacun était mort. Lors de séances avec un public test, certaines personnes, très mal à l’aise, voulurent quitter la salle… Ces scènes ont donc été coupées.

Les Chasses du comte Zaroff

27 avril 2013

Une journée de plaisir (1919) de Charles Chaplin

Titre original : « A Day’s Pleasure »

Une journée de plaisirUne journée de plaisir fait partie des derniers courts métrages tournés par Chaplin, à une époque où il traversait une période de doute, aspirant à se tourner vers des projets plus ambitieux. Pour faire patienter la First National alors que les délais pour démarrer The Kid s’allongeaient, il tourne ce court métrage tout à fait dans l’esprit de ceux qu’il a fait à la Mutual. Son personnage, tout en gardant son aspect habituel, est ici père de famille avec femme et enfants. Après un prologue sur le démarrage de l’auto, Une journée de plaisir comporte deux grandes parties : sur un bateau d’excursion en mer tout d’abord, où Chaplin exploite à fond le tangage du bateau et le mal de mer, et ensuite à un carrefour sur le chemin du retour, une scène absolument désopilante avec policiers et une flaque de goudron passablement collante. (Muet, 24 min)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.

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Remarque :
L’un des deux garçons (le plus jeune) est Jackie Coogan, le futur jeune héros de The Kid.

26 avril 2013

La Flamme sacrée (1942) de George Cukor

Titre original : « Keeper of the Flame »

La flamme sacréeJournaliste réputé, Steve O’Malley décide d’écrire la biographie d’un héro national qui vient de se tuer dans un accident automobile. Il se heurte tout d’abord au refus de sa veuve mais il parvient finalement à l’approcher. Elle ne semble pas toutefois vouloir coopérer pleinement… La Flamme sacrée est un peu trop hâtivement classé parmi les films de propagande tournés pendant la Seconde Guerre mondiale et donc plutôt mal considéré. Pourtant il ne manque de qualités. Le scénariste Donald Ogden Stewart a affirmé que c’était le film dont il était le plus fier et il a raison car mise en place et progression sont vraiment très bien écrits, distillant une atmosphère où le doute s’installe et grandit au fur et à mesure que l’histoire avance. Seule la fin de ce mélodrame patriotique apparaît plus faible, certainement trop simple et même naïve. Ce type d’enquête n’est pas sans rappeler Citizen Kane (mais pas la construction puisqu’il n’y a pas de flashback ici). Cukor dirige pour la première fois le couple Tracy / Hepburn (1) qui tient toute ses promesses, l’un comme l’autre donnant beaucoup de consistance à leur personnage.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Katharine Hepburn, Richard Whorf, Forrest Tucker
Voir la fiche du film et la filmographie de George Cukor sur le site IMDB.

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Remarques :
* Comme pour beaucoup de films, mais plus particulièrement ici, il est important de ne pas lire le résumé de l’histoire avant de voir Keeper of the Flame. Il est probable que le film apparaisse bien plus faible quand on sait d’avance ce que le journaliste joué par Spencer Tracy va découvrir.
* Keeper of the Flame est basé sur un roman de I.A.R. Wylie.

(1) Katharine Hepburn et Spencer Tracy ont été réunis pour la première fois quelques mois plus tôt dans l’excellent Women of the year (La femme de l’année) de Georges Stevens (1942). Ils tourneront ensemble 9 films, dont 3 avec Cukor. A la ville, les deux acteurs ont entretenu une liaison forte et durable.

 

25 avril 2013

Livre : Les Secrets d’Hollywood (2013) de Patrick Brion

Les Secrets d'Hollywood de Patrick BrionPatrick Brion, historien du cinéma et créateur bien connu du Cinéma de Minuit, nous révèle un certain nombre des secrets d’Hollywood, le terme « secret » n’étant pas à prendre dans le sens de potins ou de scandales mais plutôt dans celui de lever le voile sur les coulisses de tournage. Cet aspect est bien plus intéressant pour les amateurs de cinéma car, comme on le sait, certains des grands chefs d’oeuvre du cinéma qui paraissent si parfaits à l’écran n’ont pas toujours été conçus si facilement.

Le livre est structuré en une vingtaine de chapitres, chacun traitant d’un film ou d’un réalisateur différent. Historiquement, le champ couvert par Patrick Brion est large depuis le cinéma muet jusqu’aux années quatre-vingt. Il nous raconte ainsi le tournage des Rapaces d’Eric von Stroheim, de Freaks, du Magicien d’Oz, de Casablanca, de l’Othello de Welles, de Chantons sous la pluie, du Parrain, d’Apocalypse Now et beaucoup d’autres. Il nous explique aussi la mise en place du Code Hays, la croisade de Cecil B. DeMille au moment de la chasse aux sorcières ou encore le tragique démantèlement de la M.G.M.

Le livre est passionnant à lire car il permet de mieux comprendre le processus de gestation de grands films hollywoodiens et, notamment, l’importance des relations entre producteur, réalisateur et acteurs. Il est illustré par des photographies bien choisies, montrant toujours le réalisateur au travail. Voilà encore un excellent livre signé Patrick Brion.
( Editions La Librairie Vuibert 2013, 288 pages, 19,90 € )
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24 avril 2013

Whisky à gogo (1949) de Alexander Mackendrick

Titre original : « Whisky Galore! »

Whisky à gogoEn 1943, le plus grand drame vécu par les habitants d’une petite île des Iles Hébrides, au nord-ouest de l’Ecosse, n’est pas la guerre… mais le manque de whisky. Le moral est au plus bas. Aussi, lorsqu’un navire renfermant en ses soutes des milliers de caisses de whisky fait naufrage sur les récifs de l’île, c’est la mobilisation générale…  Passport to Pimlico, Whisky Galore, Kind Hearts and Coronets (Noblesse oblige), ces trois films sortis en 1949 ont établi la réputation des productions Ealing dans le domaine de l’humour. Whisky Galore est adapté d’un livre de Compton MacKenzie inspiré d’un fait réel (1). Il a été tourné entièrement en décors naturels, sur l’île de Barra, de nombreux rôles de figuration étant tenus par les habitants eux-mêmes. L’humour, très anglais bien entendu, est bien présent, avec une ironie plutôt bon enfant sauf envers le représentant de l’ordre, un capitaine anglais pompeux qui est proprement ridiculisé. Dans la querelle entre l’Angleterre et l’Ecosse, Whisky Galore est ainsi nettement dans le camp des écossais (2) et on ne sera guère surpris d’apprendre que le film est très populaire en Ecosse! Avec beaucoup de fraîcheur et d’ironie, Whisky Galore reste un film très amusant à regarder.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Basil Radford, Catherine Lacey, Bruce Seton, Joan Greenwood, Gordon Jackson
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Mackendrick sur le site IMDB.

Remarques :
Whisky à gogo* La fin moralisante, qui stipule que le whisky n’a apporté que le malheur aux habitants, a été insérée sous la pression de la censure américaine.
* Le titre français a donné son nom à une boîte de nuit parisienne, le Whisky à gogo, célèbre pour avoir été fréquentée par Jim Morrison et Serge Gainsbourg.
* Compton MacKenzie, l’auteur du livre, tient un petit rôle dans le film : celui du capitaine qui s’échoue.

(1) En 1941, près de l’île d’Eriskay dans les Nouvelles Hébrides, le cargo SS Politician fit naufrage avec une cargaison de plus de 20 000 caisses de whisky. L’histoire du « sauvetage » de très nombreuses caisses par un groupe d’habitants de l’île est devenue légendaire.

(2) Notons que si Ealing est une société de production anglaise, auteur et réalisateur de Whisky à gogo sont écossais (Alexander Mackendrick est américain mais ses parents sont écossais).

23 avril 2013

Les Trois Lumières (1921) de Fritz Lang

Titre original : « Der müde Tod »

Les trois lumières(Film muet) Au Moyen-âge, un homme tout vêtu de noir, à la silhouette longiligne et au visage émacié, s’installe à la table d’un couple d’amoureux. A l’insu de la jeune fille, le jeune homme et l’homme tout en noir disparaissent peu après. Elle se lance à sa recherche… Der müde Tod (traduction littérale : La Mort lasse) est le premier film important de Fritz Lang, tourné juste avant Docteur Mabuse. Son scénario est signé par sa future femme, Théa von Harbou, qui a puisé son inspiration dans des contes et ballades germaniques. Original et riche, le film montre toute la créativité du couple. Il se compose en trois histoires très différentes encadrées par un prologue et un épilogue. La Mort met en effet la jeune femme à l’épreuve dans trois environnements, Bagdad, Venise et la Chine, où la mort est à chaque fois administrée par un symbole de pouvoir. « L’amour est aussi fort que la mort » lit-elle dans le Cantiques des cantiques mais c’est surtout contre le pouvoir qu’elle doit se battre à chaque fois et si la Mort est lasse, c’est face à la cruauté des hommes. S’inscrivant dans le courant expressionniste, le film est également original dans sa forme, riche de ses références picturales et agrémenté d’effets spéciaux. Malgré la pluralité de ses composantes, Les Trois Lumières forme un ensemble très cohérent, une véritable oeuvre de création d’un grand cinéaste.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lil Dagover, Walter Janssen, Bernhard Goetzke
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

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Remarque :
Douglas Faibanks a acheté les droits d’exploitation aux Etats Unis de Der müde Tod et en a retardé la sortie. Il s’est inspiré des effets spéciaux de la partie chinoise pour son film Le Voleur de Bagdad. Der müde Tod n’est ainsi sorti aux Etats Unis qu’en 1924 plusieurs mois après le film de Faibanks.

22 avril 2013

Le tableau (2011) de Jean-François Laguionie

Le tableauDans un tableau, laissé inachevé par le peintre, les personnages ont pris vie et une hiérarchie s’est mise en place : le somptueux château a été investi par les « Toupins », personnages finis par le peintre et qui veulent asservir les autres personnages, les « Pafinis » (incomplètement peints) et les « Reufs » (esquisses crayonnées). Le peintre ne va pas revenir, affirment les Toupins pour asseoir leur suprématie. Refusant de baisser les bras, trois personnages vont partir à sa recherche… Le tableau est un film d’animation très original qui a le mérite de trancher assez nettement avec la production américaine actuelle. Il a été fait en 3D mais son aspect évoque le dessin et la peinture. Le réalisateur Jean-François Laguionie a soigné son quatrième film, gestation et réalisation ayant nécessité sept années. L’histoire en elle-même est une belle combinaison de naïveté et de magie. Le tableau peut donc être vu par tous les âges, même les très jeunes. Visuellement, il est très beau, très riche et varié, une source d’émerveillement constant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-François Laguionie sur le site imdb.com.