20 octobre 2012

La rivière de nos amours (1955) de André De Toth

Autre titre français : « L’or des Sioux »
Titre original : « The Indian fighter »

La rivière de nos amoursParce qu’il connaît bien les indiens, Johnny Hawks est chargé d’escorter un convoi de pionniers en territoire Sioux. En rendant visite au chef Nuage Rouge pour faire signer la paix, il est attiré par sa fille. Des trafiquants d’or vont complexifier sa tâche… Souvent décrit comme étant le meilleur western d’André de Toth, La rivière de nos amours bénéficie d’une bonne réputation par la vision qu’il donne des indiens et aussi par sa façon d’intégrer la nature dans cette histoire de cohabitation entre les colons et les indiens. La nature est effectivement très présente, magnifiée par un beau Technicolor. L’histoire hélas manque plutôt de rythme, même dans les scènes d’action (hormis l’attaque du fort qui est mise en scène de façon très enlevée). Sans surprise aucune, La rivière de nos amours paraît quelque peu surestimé.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Elsa Martinelli, Walter Matthau, Diana Douglas, Walter Abel, Lon Chaney Jr., Elisha Cook Jr.
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Remarques :
* Bien que son rôle soit quasiment muet, Elsa Martinelli s’est faite remarquer dans les quelques scènes d’Indian Fighter où elle apparaît. C’est son tout premier film.
* Le film est produit par la toute nouvelle maison de production de Kirk Douglas : Bryna productions.

16 septembre 2012

By indian post (1919) de John Ford

By Indian Post(Muet, 20 mn) La plupart des courts métrages muets que John Ford (qui signait Jack Ford à cette époque) a tournés au début de sa carrière sont aujourd’hui perdus, hélas. Ceux qui restent se comptent sur les doigts d’une main et c’est donc un évènement quand l’un d’entre eux est retrouvé. Ce fut le cas dans les années 2000 pour cet By Indian Post qui refit surface chez un collectionneur qui avait malencontreusement détruit les 7 premières minutes. Seules les 13 dernières minutes sont donc visibles aujourd’hui. C’est un western : le cowboy Jode est amoureux de la fille de son patron. Il lui écrit une lettre d’amour mais se la fait voler par un indien qui va la porter à la bien-aimée. Le père fait arrêter Jode qui n’abandonne pas pour autant… L’humour est assez présent, l’ensemble est bien enlevé, on remarque l’intérêt de Ford pour les relations à l’intérieur du groupe et la solidarité, pour la traque (où l’agilité des acteurs dans le maniement des chevaux est manifeste). C’est toujours intéressant de voir ainsi les débuts d’un grand réalisateur. John Ford avait 25 ans. By Indian Post serait son 24e film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pete Morrison, Magda Lane
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12 septembre 2012

La prisonnière du désert (1956) de John Ford

Titre original : « The searchers »

La prisonnière du désertAu Texas en 1868, Ethan revient chez son frère qui vit à la limite du désert. Lors d’une attaque indienne, le frère et sa femme sont tués et leurs filles enlevées. Ethan part à leur recherche avec le jeune Martin… Adapté d’un roman d’Alan Le May, La prisonnière du désert (The Searchers) est l’un des plus beaux westerns qui soient, probablement le plus beau. Cette longue quête est aussi une quête personnelle ; Ethan et Martin sont des personnages que tout oppose. Ethan est un solitaire, qui vit en marge de la société et qui est aveuglé par sa haine et sa soif de vengeance. Martin est plus humain, avec la maladresse de la jeunesse mais une volonté inébranlable et une soif de vie. La prisonnière du désert John Ford approche de la perfection. La maitrise technique est manifeste et la photographie, les mouvements de caméra, les cadrages sont absolument superbes. La scène d’ouverture en est le plus bel exemple. Par son contenu, sa mise en scène, sa beauté graphique, La prisonnière du désert est une pure merveille.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Wayne, Jeffrey Hunter, Vera Miles, Ward Bond, Natalie Wood, Henry Brandon, Harry Carey Jr., Antonio Moreno
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Remarque :
Un petit reportage sur le tournage de The Searchers a été tourné et diffusé à la télévision au moment de la sortie du film. C’est ainsi l’un des premiers films à avoir bénéficié d’un making-of.

La prisonnière du désert de John Ford
« Ethan ? »
Le célèbre plan d’ouverture de La Prisonnière du désert de John Ford.

11 septembre 2012

Le vent de la plaine (1960) de John Huston

Titre original : « The Unforgiven »

Le vent de la plaineLa famille Zachary vit isolée dans les grandes plaines de l’Ouest : la mère, ses trois fils dont l’aîné est le chef de famille, et Rachel qui a été recueillie bébé et adoptée. Apparaît un mystérieux et fantomatique cavalier qui prétend connaître une vérité cachée et prédit que justice sera faite… Adaptation d’un roman d’Alan Le May (également auteur de La prisonnière du désert adapté par John Ford et dont le thème est assez proche), Le vent de la plaine est un film qui a connu un tournage difficile du fait d’accidents, de mésententes et d’un environnement hostile. De plus, le premier montage fut amputé de nombreuses scènes par les producteurs. John Houston juge sévèrement le résultat. Et pourtant, Le vent de la plaine reste un beau film, intéressant par les thèmes qu’il aborde (le poids du passé, la conscience, le racisme, la cohésion sociale, …)(1) et servi par une belle mise en scène, Le vent de la plaine précise et même inventive, qui sait tirer profit de la beauté des décors naturels(2). Les personnages forts sont nombreux et Audrey Hepburn étonnamment dans le ton, sa juvénilité et son charme sont tous à fait dans le personnage, même si l’actrice montre ses limites dans les scènes les plus dramatiques.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish, Albert Salmi, Joseph Wiseman
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(1) De façon surprenante, Le vent de la plaine fut à sa sortie jugé comme étant raciste envers les indiens par la critique alors que le propos est tout à fait (et de façon évidente) contraire.
(2) Le film a tété tourné au Mexique, dans le désert de Guadiana près de Durango.

22 juin 2012

Le sergent noir (1960) de John Ford

Titre original : « Sergeant Rutledge »

Le sergent noirDans une petite bourgade d’Arizona, le sergent Rutledge comparait devant la Cour Martiale. Il est accusé de viol et de meurtre… La fin des années cinquante à Hollywood et le début des années soixante voient une importance de plus en plus grande donnée aux acteurs noirs avec de vrais personnages de premier plan (et non plus des seconds rôles). Le sergent noir en est l’un des plus beaux exemples. John Ford se plait à le tourner pour faire taire les accusations de racisme qu’il entend parfois et il en fait un très grand personnage, empreint de noblesse, de rigueur et surtout de dignité. Sa tirade célèbre à son procès est d’une très grande force, vraiment digne des plus grands héros fordiens. L’image est superbe avec de belles scènes de désert. Véritable plaidoyer contre le racisme, Le sergent noir fait bien partie des grands westerns de John Ford.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeffrey Hunter, Constance Towers, Billie Burke, Woody Strode
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Remarques :
* John Ford a donné le nom de Rutledge à son sergent noir. C’est tout un symbole quand on sait qu’Ann Rutledge était le nom de l’amour de jeunesse d’Abraham Lincoln (voir Vers sa destinée, Young Mr Lincoln).
* L’acteur Woody Strode (qui interprètre de sergent Rutledge) restera ami avec John Ford. C’est même lui qui lui tiendra la main dans ses tous derniers instants (John Ford est mort en 1973).
* Formés en 1866, les 9e et 10e régiments de cavalerie étaient effectivement composés entièrement de soldats noirs, avec à leur tête un officier blanc. Ce sont les indiens qu’ils combattaient qui les ont surnommés « buffalo soldiers ».

16 mai 2012

La piste des géants (1930) de Raoul Walsh

Titre original : « The Big Trail »

La piste des géantsDes rives du Mississippi, un convoi de plus de cent chariots de pionniers part vers l’ouest, espérant atteindre les plaines verdoyantes de l’Oregon. Il est dirigé par le rustre Red Flack que le jeune Breck Coleman soupçonne d’avoir tué son ami. Il accepte d’être engagé comme éclaireur… Alors que le cinéma parlant n’a que deux ans, la Fox décide de frapper un grand coup avec un western de grande envergure. Winfield R. Sheehan donne des moyens considérables (1) à Raoul Walsh pour réaliser La piste des géants, presque entièrement tourné en extérieurs (les scènes parlantes furent tournées en très grande partie en studio, en plusieurs langues). Tourné simultanément en 35mm et en 70mm (2), le film frappe par l’ampleur et le réalisme de ses scènes. L’accent n’est pas tant sur les personnages que sur l’odyssée de ce groupe de pionniers qui écrit l’Histoire. Les scènes d’action sont superbes, la plus célèbre d’entre elle, la descente d’une falaise à pic (3), n’a même jamais été refaite depuis (ce qui est tout de même incroyable à propos d’un film datant de 1930). La piste des géantsPour le rôle principal du jeune éclaireur épris de justice, Raoul Walsh a découvert un jeune accessoiriste. Sheehan et Walsh lui trouve même un nom : ce sera John Wayne. Alors que tous les éléments semblaient réunis pour faire un grand succès, La piste des géants n’en eut aucun à l’époque (aussi étonnant que cela puisse paraître) : ce fut un désastre financier pour la Fox et John Wayne devra attendre près de 10 ans pour devenir une star.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Wayne, Marguerite Churchill, Tyrone Power Sr., Ian Keith, Charles Stevens
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(1) 20.000 figurants, 1.800 bestiaux, 1.400 chevaux, 500 bisons, 725 indiens appartenant à 5 tribus, 185 chariots, une équipe de production de 200 personnes dont 22 cameramen ; l’équipe a voyagé 4.300 miles pendant 5 mois à travers 7 états : Arizona, Californie, Wyoming, Idaho, Montana, Utah et Oregon avec 12 guides indiens.

(2) La version 70mm utilisait un procédé baptisé « Grandeur 70 mm » qui fut rapidement abandonné à cause du coût pour équiper les salles des projections. En 1986, la version 70 mm a été restaurée et transformée en version Cinemascope. On peut la trouver aujourd’hui facilement en DVD (une version en zone 1 comporte les deux versions sur 2 disques). En plus du champ élargi, la version 70mm a une profondeur de champ bien plus grande qui dévoile des détails dans l’arrière plan. En revanche, toujours du fait de la différence de focale, les gros plans sont moins efficaces et plus limités.
Lire une interview très intéressante du directeur de la photographie 70 mm Arthur Edeson (en anglais)…
Seulement 3 films ont été tournés avec le système 70mm « Grandeur ». The Big Trail est le seul qui ait survécu : Fox Movietone Follies of 1929 de David Butler est totalement perdu et Happy Days de Benjamin Stoloff (1929) n’a survécu que dans sa version 35mm.

(3) Raoul Walsh raconte dans ses mémoires que la scène de la falaise n’était pas prévue au scénario. Le hasard aurait fait que l’équipe se soit trouvée au bord d’une haute falaise et Raoul Walsh aurait alors sauté sur l’occasion pour rajouter une scène d’action à son film qui en manquait, selon lui. La corde qui se rompt et le chariot qui se brise aurait été un accident de tournage.

21 avril 2012

The Massacre (1914) de David W. Griffith

The Massacre(Muet, 30 minutes) The Massacre marque une transition dans le parcours de David W. Griffith : c’est le moment où, après avoir tourné près de 500 films d’une ou deux bobines en six ans, le cinéaste aspirait à réaliser des œuvres plus longues et plus ambitieuses. Si ce film ne fait que trois bobines, les suivants en feront le double. The Massacre démarre assez faiblement par une proposition en mariage mais ensuite le film nous montre longuement deux batailles, l’une répondant à l’autre : le massacre d’un village indien par la Cavalerie et, plus tard, l’attaque d’un convoi de colons par les mêmes Indiens. Griffith ne porte pas de jugement, puisque le second massacre est clairement montré comme un acte de représailles. On peut même se demander si le terme de « massacre » du titre ne s’applique pas plutôt à la première attaque qui paraît totalement injustifiée (du moins aucune raison ne nous est donnée). En réalité, Griffith s’applique plutôt à montrer l’horreur de ces batailles et le terrible coût en vies humaines. Il signe des plans étonnants comme ce gros plan sur la mère et son enfant derrière un pistolet en pleine action (voir photo ci-contre) mais le plus étonnant est certainement cette vue de la file de chariots du haut de la montagne avec au premier plan deux loups chassés par un ours.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Wilfred Lucas, Blanche Sweet, Charles West, Alfred Paget, Lionel Barrymore
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8 avril 2012

Chercheurs d’or (1940) de Edward Buzzell

Titre original : « Go West »

Chercheurs d'orA la grande époque du Far-West, Groucho, Harpo et Chico se retrouve impliqué dans une histoire de vente de terrain à une compagnie ferroviaire…
Le scénario de Chercheurs d’or a été écrit peu après la sortie d’Une nuit à l’Opéra (1935) mais, à la suite du décès d’Irvin Thalberg, le projet fut constamment remis à plus tard. Quand il fut enfin accepté par la MGM, les trois frères rodèrent l’ensemble sur les planches pendant un mois avant de tourner. Chercheurs d’or ne fait probablement pas partie des meilleurs films des Marx Brothers mais il comporte de très bons moments et d’excellents gags : le cambriolage du coffre, le dialogue avec les indiens et surtout toute la scène finale du train fou (qui a failli ne pas être tournée car jugée trop onéreuse par la MGM), une scène très spectaculaire qui rappelle celle de Buster Keaton. Si l’on ajoute à cela les deux traditionnels morceaux musicaux, ici particulièrement réussis, et nous avons au final un film très amusant qui nous fait passer un très bon moment.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Chico Marx, Harpo Marx, John Carroll, Diana Lewis
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Homonymes :
Go West (Ma vache et moi) de Buster Keaton (1925)
Go West, young man de Henry Hathaway (1936) avec Mae West
Go West de Ahmed Imamovic (2005)

13 février 2012

Rio Grande (1950) de John Ford

Rio GrandeAu lendemain de la Guerre de Sécession, le lieutenant-colonel Kirby Yorke commande un fort tout près du fleuve Rio Grande. Régulièrement, ils essuient des raids des indiens qui vont ensuite se réfugier au-delà de la frontière mexicaine. Un jour, parmi les nouvelles recrues, se trouve son jeune fils qu’il n’a pas vu depuis 15 ans. Peu après, sa mère arrive pour le rechercher… Rio Grande est le troisième film de la fameuse trilogie de John Ford sur la cavalerie (1). C’est aussi le moins fort des trois. Le réalisateur montre ici certains de ses sentiments ou même croyances. Tout le film est basé sur un antagonisme que l’on retrouve souvent dans ses films : la famille contre l’armée, le cœur contre le devoir. Cet antagonisme prolonge celui Nord/Sud, tout aussi récurrent chez John Ford. S’il fait preuve de sensibilité et de limpidité, il n’échappe pas à certains excès sentimentalistes. Il expose aussi ses convictions religieuses comme dans cette scène très symbolique où les soldats retranchés dans une église tirent pour ses défendre à travers une ouverture en forme de croix. Pour la seconde fois, John Ford fait jouer quelques superbes morceaux par le groupe Sons of the Pioneers (2). Si Rio Grande paraît moins fort que les deux autres films sur la cavalerie, il comporte néanmoins plusieurs très belles scènes.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Wayne, Maureen O’Hara, Ben Johnson, Harry Carey Jr., Victor McLaglen
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(1) Trilogie sur la cavalerie par John Ford :
Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) (1948)
La Charge Héroïque (She wore a yellow ribbon) (1949)
Rio Grande (1951)

(2) Sons of the Pioneers est un groupe de musique, très populaire à partir du milieu des années trente, spécialisé dans la musique western que l’on peut aussi appeler « les chansons de cowboys ». L’un des membres a pris le nom de Roy Rogers et tourné sous ce nom une bonne centaine de films de cowboy. Le morceau le plus célèbre de Sons of the Pioneers est probablement Tumbling Tumbleweeds, morceau qui a eu récemment une nouvelle notoriété avec le film des Frères Coen The Big Lebowski. Le groupe est toujours actif aujourd’hui! John Ford les avaient déjà utilisés dans Wagon Master (1950) mais sans les montrer à l’écran comme ici.

15 septembre 2011

Les aventures du capitaine Wyatt (1951) de Raoul Walsh

Titre original : « Distant Drums »

Les aventures du capitaine WyattPendant la guerre contre les indiens Séminoles en Floride en 1840, une petite troupe de soldats menée par le capitaine Wyatt est envoyée détruire un fort contrôlé par les indiens. Après avoir réussi, ils sont poursuivis par un groupe de Séminoles dans les marais tropicaux des Everglades… Raoul Walsh utilise une trame très proche de son film Aventures en Birmanie (Objective, Burma !), grand classique qu’il a tourné six ans plus tôt. Le thème de la troupe de soldats poursuivie en terrain hostile par un ennemi est donc transposé d’Asie en Floride. Certes, l’histoire en elle-même est plutôt sans originalité mais Raoul Walsh utilise merveilleusement le décor des Everglades ; il réalise aussi de belles scènes nocturnes lors de l’attaque du fort espagnol et même une belle scène sous-marine. Son héros, interprété avec laconisme par Gary Cooper, est intéressant, personnage assez complexe qui est à la fois en marge de l’armée tout en y étant intégré. Les aventures du capitaine Wyatt est un film assez épuré et droit, sans fioritures ni égarement, très beau à l’oeil.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Mari Aldon, Richard Webb, Arthur Hunnicutt
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Remarque :
Séminoles est un terme désignant plusieurs tribus indiennes vivant en Floride au XIXe siècle. Après le rachat par les Etats-Unis de la Floride aux espagnols, un traité fut signé avec les indiens leur attribuant une réserve au centre de l’Etat. Peu après, en 1830, le président Andrew Jackson vit voter l’Indian Removal Act, une loi qui prévoyait de déporter tous les indiens à l’ouest du Mississippi. Les Séminoles refusèrent et ce fut le début d’une guerre de type guérilla qui dura 7 ans, la Guerre de Floride (ou Seconde Guerre séminole). Au terme de ce conflit, les indiens obtinrent un nouveau territoire au sud de l’Etat, droit qui leur sera contesté quelque dix ans plus tard. Ce sera la Troisième Guerre séminole qui aura pour résultat la déportation de la majorité des indiens Séminoles plus de  1 000 kms à l’ouest.