Le conquérant Jules César a des ennuis avec ces Gaulois : Détritus, officier fourbe et déloyal, lui a caché l’existence de ce petit village. Désireux de détruire ce dernier foyer d’insurrection et fatigué de l’incompétence du centurion Caïus Bonus, César vient en personne assiéger le village des irréductibles… Astérix et Obélix contre César est un film français écrit et réalisé par Claude Zidi. Conçue pour être un grand film populaire, cette première adaptation cinématographique en prise de vues réelles de la bande dessinée Astérix rassemble un plateau d’acteurs bien connus. L’adaptation n’est pas si mauvaise, meilleure que certaines adaptations très récentes ! L’esprit général est bien respecté et le trait est rarement trop appuyé. Seules toutes les scènes de jeux du cirque paraissent excessives. Sans être vraiment très apprécié par la critique et le public, le film fut un énorme succès. Elle: – Lui :
Dans la France des années soixante-dix, Jules Maugin est un acteur renommé et adulé. Maintenant soixantenaire, il est fatigué et son médecin lui demande d’arrêter l’alcool. Il se sent seul et vit mal la séparation avec sa partenaire… Les Volets verts est un film français réalisé par Jean Becker. Il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Georges Simenon publié en 1950. L’histoire semble taillée sur mesure pour Gérard Depardieu, c’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du projet en ayant conseillé aux producteurs du film de lire le roman. On retrouve les excès de l’acteur parvenu au sommet, qui est plus craint par son entourage qu’admiré, qui a perdu l’envie. Le roman est probablement beaucoup plus riche que le film qui n’offre pas vraiment une analyse de l’âme humaine mais plutôt le spectacle d’une sorte de monstre de foire. La mise en scène est très simple. L’ensemble se laisse regarder mais nous laisse indifférent. Elle: – Lui :
Dans les années 1950, le corps d’une jeune femme est retrouvé Place Vintimille dans le 9e arrondissement de Paris. La victime est vêtue d’une robe de soirée mais les enquêteurs ne retrouvent aucun papier d’identité dans son sac à main. Le commissaire Maigret et ses hommes du 36, quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne sont chargés de l’enquête… Maigret est un film franco-belge réalisé par Patrice Leconte. Il s’agit de l’adaptation du roman Maigret et la Jeune Morte de Georges Simenon, publié en 1954. Le livre avait déjà été porté plusieurs fois à l’écran en téléfilm, dont une fois en France. Patrick Leconte a simplifié l’intrigue, c’est plus un film d’atmosphère qu’un film d’enquête. Le film parait modelé pour convenir pleinement à Gérard Depardieu : le commissaire Maigret est las, sombre, usé ; il a « perdu l’envie ». Il fait avancer son enquête avec une lenteur pachydermique dans un Paris lugubre, tout en montrant sa légendaire faculté à percevoir toutes les nuances de l’âme humaine. Un film très triste et assez décevant. Malgré un accueil critique plutôt favorable, le film fut un échec commercial. Elle: – Lui :
Remarque : Le commissaire Maigret n’avait pas été incarné au cinéma depuis 1963 (par Jean Gabin).
Maigret au cinéma (France uniquement) : La Nuit du carrefour (1932), réalisé par Jean Renoir, avec Pierre Renoir Le Chien jaune (1932), réalisé par Jean Tarride, avec Abel Tarride La Tête d’un homme (1933), réalisé par Julien Duvivier, avec Harry Baur Picpus (1943), réalisé par Richard Pottier, avec Albert Préjean Cécile est morte (1944), réalisé par Maurice Tourneur, avec Albert Préjean Les Caves du Majestic (1945), réalisé par Richard Pottier, avec Albert Préjean Brelan d’as (1952), film à sketches réalisé par Henri Verneuil, avec Michel Simon Maigret dirige l’enquête (1956), réalisé par Stany Cordier, avec Maurice Manson Maigret tend un piège (1958), réalisé par Jean Delannoy, avec Jean Gabin Maigret et l’Affaire Saint-Fiacre (1959) par Jean Delannoy, avec Jean Gabin Maigret voit rouge (1963), réalisé par Gilles Grangier, avec Jean Gabin Maigret (2022), réalisé par Patrice Leconte, avec Gérard Depardieu.
Maigret à la télévision (France uniquement) : 1967-1990 : Les Enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard. 1991-2005 : Maigret avec Bruno Cremer.
Deux jeunes voyous commettent de petits larcins et s’amusent à terroriser les habitants de leur quartier. A la suite d’un vol de voiture, ils doivent fuir et entraînent avec eux une fille gentille et maussade… Les Valseuses est le deuxième long-métrage de fiction réalisé par Bertrand Blier. Il s’agit d’une adaptation de son roman homonyme qui connut un certain succès éditorial en 1972. C’est un film assez provocateur qui fit scandale du fait d’une certaine vulgarité et parce qu’il rendait sympathiques ces deux loubards. On l’a aussi accusé d’être misogyne. Le film est indéniablement tout cela mais Les Valseuses fut surtout un pavé dans la mare du cinéma français qui était un peu trop sage aux yeux de Bertrand Blier. Son récit n’est pas dénué de profondeur car il ne se contente pas de nous bousculer avec son humour irrévérencieux : il parvient à faire ressentir chez ses personnages un fort appétit de vivre mêlé à certain désespoir. Malgré les situations parfois très choquantes (viols) et le malaise que l’on peut ressentir, l’humour est omniprésent, un humour noir, alimenté par des dialogues très crus. On ressent un plaisir un peu coupable. Banni par la critique, Les Valseuses connut un énorme succès en salles. Le film révéla Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou. Elle: – Lui :
Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements » en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier… Des hommes est un film franco-belge écrit et réalisé par Lucas Belvaux. Adaptation du beau roman homonyme de Laurent Mauvignier aux nombreux monologues intérieurs, le film utilise largement les voix off de ses personnages pour exprimer leurs sentiments. Le début du film est rendu un peu confus par les nombreux allers-retours entre présent et passé. Cette confusion disparaît ensuite lorsque le scénario se concentre sur la période algérienne. Le récit montre alors une grande puissance. Les films sur la guerre d’Algérie ne sont pas très nombreux. Celui-ci s’attache à nous montrer les dégâts psychologiques sur des jeunes hommes qui y ont pris part, pris malgré eux dans un engrenage qui ne mène qu’à l’horreur. Plus généralement, le propos est anti-guerre. Un film puissant et bouleversant qui n’a pas été aussi bien accueilli qu’il aurait dû l’être. Elle: Lui :
Au mois d’août à Paris, les travaux redoublent d’intensité. La ville est creusée de toutes parts. Un libraire (Michel Serrault) part à la recherche de sa fille soudainement disparue. Il est persuadé qu’elle a disparue sous terre et va faire une étrange découverte… Les Gaspards est un film français de Pierre Tchernia, son second long métrage après le succès populaire de son premier, Le Viager. Il en a coécrit le scénario avec René Goscinny. En ce début des années 70, des travaux considérables ont été lancés à Paris et le fameux « trou des Halles » a presque simultanément inspiré un film parodique à Ferreri : Touche pas la femme blanche ! Le gigantesque chantier est ici exploité de façon bien différente avec une idée amusante et parfaitement développée. Il y a de bonnes trouvailles de scénario, l’humour est bien dosé sauf la caricature du ministre (Charles Denner) qui est un peu trop appuyée. Belle brochette d’acteurs. L’ensemble est farfelu, bon enfant et les acteurs semblent s’être bien amusés. Elle: – Lui :
Sur la fin de sa vie, Marin Marais, violiste des XVIIe-XVIIIe siècles, se remémore ses souvenirs de jeunesse et en particulier son apprentissage de la viole de gambe auprès de son maître, Monsieur de Sainte-Colombe et de ses deux filles… Tous les matins du monde est un film français réalisé par Alain Corneau d’après le roman homonyme de Pascal Quignard. Il retrace une partie de la vie du compositeur français du XVIIe siècle, Marin Marais, et plus particulièrement ses relations avec le compositeur Jean de Sainte-Colombe. En réalité, très peu de détails sont connus sur la vie de ce dernier et le romancier a élaboré un scénario à partir de quelques phrases écrites par Marin Marais. Le portrait qu’en a fait le romancier est celui d’un homme intransigeant et perfectionniste, qui a une conception de l’art comme un absolu, et qui refuse l’idée d’un art pour plaire. La mise en images est superbe et la musique, interprétée par Jordi Savall, est enchanteresse. Le grand succès du film a contribué à la renaissance de la musique baroque et à faire connaître la viole de gambe. Elle: Lui :
Michel Houellebecq et Gérard Depardieu sont en cure dans un centre de thalassothérapie, à Cabourg. Ils tentent ensemble de survivre au régime de santé que l’établissement entend leur imposer. Mais des événements extraordinaires viennent perturber leur programme… Thalasso est un film français écrit et réalisé par Guillaume Nicloux. C’est une suite à son téléfilm L’Enlèvement de Michel Houellebecq (2014) qui avait été remarqué pour son originalité et sa tonalité décalée. Hélas, on ne retrouve pas ces qualités ici. Si le début du film nous amuse beaucoup avec la personnalité si particulière de l’écrivain qui, comme on s’en doute, est rétif aux traitements, le récit s’enlise ensuite lorsque les personnages du premier film réapparaissent avec une histoire de disparition qui paraît plaquée pour étirer la sauce. Même les tirades de Houellebecq ne fonctionnent pas très bien, par exemple lorsqu’il s’aventure dans des divagations mystico-religieuses. Le film prend parfois des allures de dépliant publicitaire pour le centre de thalassothérapie de Cabourg. Elle: Lui :
Au milieu d’un embouteillage bruxellois, Foster (Christian Clavier), un bourgeois, rencontre Taupin (Gérard Depardieu), un SDF. Les deux hommes se retrouvent dans un monde où la vie des gens se résume au suivi d’un scénario transmis sur papier, ceux n’en recevant pas se retrouvant perdus…
Neuf ans après Le Bruit des glaçons (2010), Bertrand Blier revient avec ce Convoi exceptionnel qu’il a écrit et réalisé. Dès le début, nous sommes plongés dans des situations absurdes et surréalistes où les dialogues alimentent l’humour. Il faut accepter de se laisser emmener sans but précis : bien entendu, il faut y voir une allégorie sur le fait que nous vivons selon un scénario écrit à l’avance ou du moins que nous agissons selon des stéréotypes. Mais le voir uniquement ainsi, c’est risquer d’être déçu car il faut bien avouer que le récit ne débouche pas sur grand chose. Bertrand Blier a perdu de sa verve et de son inspiration mais on peut toujours s’amuser de sa façon de casser les codes conventionnels du cinéma. Le duo Clavier / Depardieu présente en soi tout le décalage qui convient au récit. Ni la critique ni les spectateurs ne semblent avoir apprécié Convoi exceptionnel. Personnellement, il m’a amusé. Elle: – Lui :
Brontë est une jeune new-yorkaise passionnée par l’écologie, l’herboristerie et les plantes. Elle rêve d’acquérir le bail d’un appartement doté d’un magnifique jardin d’hiver. Seulement le syndic de l’immeuble n’accepte de le louer qu’à un couple marié. L’un de ses amis lui donne l’idée de contracter un mariage blanc avec un Français qui a besoin de se marier pour obtenir la fameuse « Green Card », la carte de résident permanent aux Etats-Unis… Green Card est un film australo-américano-français écrit et réalisé par Peter Weir. Le réalisateur australien l’a écrit spécialement pour permettre à Gérard Depardieu de toucher un public international. Il s’est inspiré d’un téléfilm canadien Les Noces de Papier (1989) dirigé par Michel Brault avec Geneviève Bujold dans le rôle principal. L’histoire ne nous réserve pas de grandes surprises, elle repose surtout sur ses deux acteurs principaux et sur le contraste entre les deux personnages. Tout les oppose… En à-côté, le réalisateur nous offre une petite satire du milieu snob new-yorkais. Nous sommes ici très loin des meilleurs films du réalisateur. Gérard Depardieu a effectivement pu ainsi se faire connaître à Hollywood mais sa carrière fut pratiquement stoppée net après une interview qui fit scandale (1). Elle: – Lui :
Andie MacDowell et Gérard Depardieu dans Green Card de Peter Weir.
(1) Début 1991, le magazine américain Time a publié une interview de Gérard Depardieu où l’acteur racontait avoir participé à un viol à Châteauroux alors qu’il était âgé de neuf ans. A cette occasion, une interview plus ancienne à Film Comment en 1978 a refait surface dans laquelle il faisait des déclarations douteuses sur le viol.
Gérard Depardieu obtint cependant encore deux rôles dans des films hollywoodiens d’envergure au cours des années 1990 : Christophe Colomb dans 1492 : Christophe Colomb (1992) de Ridley Scott et celui de Porthos dans L’Homme au masque de fer (1998) de Randall Wallace.