4 février 2012

Bien faire et ne rien dire (1926) de Leo McCarey

Titre original : « Mum’s the word »

Mum's the Word(Court métrage muet de 24 minutes) Une femme qui vient se remarier cache à son nouveau mari qu’elle a un grand fils de trente ans. Lorsque celui-ci vient lui rendre une visite impromptue, elle le fait passer pour le nouveau valet de chambre… Réalisé par Leo Mc Carey, Mum’s the Word met en scène Charley Chase, cet excellent comique des années vingt, hélas un peu trop oublié aujourd’hui. La première partie avec notamment une scène de rasage plutôt acrobatique est assez classique mais la seconde est très réussie avec un humour assez subtil jouant avec un couloir et des passages incessants d’une chambre à l’autre. A noter également une variante amusante du gag du miroir de Max Linder (à l’époque, les Marx Brothers n’avaient pas encore tourné la leur) (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Virginia Pearson, Martha Sleeper, Anders Randolf
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site IMDB.

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Remarque :
En anglais, Mum’s the Word est une expression qui signifie « motus et bouche cousue ».

(1) Le gag du miroir, qui consiste à ce qu’un personnage mime exactement les gestes de l’autre pour lui faire croire qu’il est devant un miroir, est apparu pour la première fois à l’écran dans Sept ans de Malheur  (1921) de Max Linder (ce n’est pas lui qui l’a inventé toutefois, il semble que ce gag était apparu en premier à Broadway). Les Marx Brothers en feront une scène très célèbre de La Soupe aux canards (1933) qui sera également réalisé par Leo McCarey. Charley Chase l’avait précédemment tourné dans Sittin’ Pretty en 1924. Ici, la variante consiste à être derrière un rideau-store qui laisse passer les ombres chinoises. Le but est inversé : faire croire à quelqu’un que la personne qu’il a vu passer est en fait son ombre.

Mum's the word

27 janvier 2012

Les compagnons de la Nouba (1933) de William A. Seiter

Titre original : « Sons of the Desert »

Les compagnons de la NoubaPour se rendre à un rassemblement des Sons of the Desert à Chicago, Laurel et Hardy doivent user de gros stratagèmes pour mentir à leur femme… Cette histoire présente une bonne continuité dans son déroulement avec de bons gags et une peinture amusante des rapports hommes / femmes. Il y a une escalade bien dosée dans les situations périlleuses et des mensonges de plus en plus extravagants. A noter, le passage avec Charley Chase en joyeux drille, l’acteur comique jouant ici dans un style exubérant, donc très différent du sien. Malgré quelques petites longueurs dans les moments faibles, Sons of the Desert est à classer parmi les meilleurs films de Laurel et Hardy.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Charley Chase, Mae Busch, Dorothy Christy
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Remarques :
* Laurel & Hardy avaient tourné une histoire très similaire en court-métrage muet, cinq ans auparavant : We faw down (1928) réalisé par Leo McCarey.
* Plus surprenant : Charley Chase avait tourné avec Mack Swain une histoire elle aussi très similaire en 1914 : Ambrose’s First Falsehood de Dell Henderson (Keystone).

27 janvier 2012

On a gaffé (1928) de Leo McCarey

Titre original : « We Faw Down »

On a gafféLaurel et Hardy sont mariés. Pour aller faire une partie de poker en ville, ils doivent mentir à leurs femmes…
We Faw Down (On a gaffé) n’est pas le plus original des courts métrages de Laurel & Hardy. L’histoire est très classique et son développement n’offre guère de surprise. Le plus amusant est sans doute la façon dont Laurel joue avec son visage. Sorti fin 1928, le film n’est pas totalement muet : un disque Vitaphone était joué pendant la projection pour assurer musique et bruitages. Il y a par exemple des effets de musique et le rire des acteurs est parfaitement synchronisé. Le film préfigure le futur Sons of the desert.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Vivien Oakland, Bess Flowers, Kay Deslys
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21 janvier 2012

Pollard blagueur (1921) de Charley Chase

Titre original : « What a whopper! »

Pollard blagueurHarry ‘Snub’ Pollard est un acteur comique d’origine australienne qui a débuté chez Essanay (1), avant d’être le faire-valoir d’Harold Lloyd (série des Lonesome Luke), époque où il adopte sa moustache si caractéristique. En 1919, il décide de tenter sa chance en solo. Il tourne alors environ 150 films courts sur 8-10 ans… Pollard blagueur (What a whopper!) est présenté par Serge Bromberg comme son meilleur film. L’histoire repose sur le thème assez classique du mensonge marital : au lieu d’aller à la pêche comme annoncé à sa femme, Pollard a passé son temps à écluser des bières. Il doit passer aux bains turcs pour se remettre en forme, achète un poisson chez le poissonnier avant de raconter une histoire abracadabrante à sa femme… Le passage dans les bains turcs rappelle quelque peu The Cure de Chaplin avec un masseur passablement énergique. Le reste est sans surprise, manquant de gags un tant soit peu originaux. A noter que c’est Charley Chase (sous son vrai nom Charles Parrott) qui est derrière la caméra : l’acteur a en effet dirigé 157 films, dont de nombreux Snub Pollard. (muet, 13 minutes)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: ‘Snub’ Pollard
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Remarques :
Il existe également un Harry Pollard, réalisateur de films dans les années dix et vingt (aucun lien de parenté).

(1) Par exemple, dans By the Sea de Chaplin, il est le vendeur de glaces. C’est son second film (sa filmographie complète totalise 535 films!)

4 janvier 2012

Vive la liberté (1929) de Leo McCarey

Titre original : « Liberty »

Vive la liberté(Muet, 20 minutes) Evadés de prison, Laurel et Hardy tentent de trouver un endroit tranquille pour échanger leur pantalon. Ils finissent par se retrouver sur les poutrelles en haut d’un building en construction alors que l’un des deux a un crabe dans son pantalon… Liberty est l’un des derniers films muets de Laurel et Hardy. Les gags sont nombreux, assez simples mais efficaces. Toute la seconde partie en haut du building est assez effrayante (sur grand écran, on en a le cœur retourné). Cela évoque bien entendu certains films d’Harold Llyod, comme Safety Last ou  Feet First qui sera tourné l’année suivante non loin de là (1). Stan Laurel fait des choses étonnantes, ses jambes flageolantes dansent une gigue ahurissante. Liberty est assez remarquable dans la filmographie de Laurel et Hardy.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson, Jean Harlow
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Remarques :
* La jeune femme qui arrive pour monter dans le taxi avec son mari est jouée par une jeune débutante de 18 ans : Jean Harlow.
Vive la liberté * Les scènes de hauteur ont été filmées en haut du Western Costume Building, 939 S. Broadway (voir l’emplacement exact avec Google Maps). C’est un immeuble de 10 étages sur lequel ils avaient construit un châssis de poutrelles, ce qui les mettait les acteurs à environ 50 mètres du sol. L’église que l’on voit en arrière-plan est St. Joseph, 218 East 12th, église qui fut détruite par incendie en 1983 et reconstruite différemment.
Note : A partir de la vue Google Maps, en tournant la tête d’un quart de tour à gauche, on peut voir un immeuble beige clair marqué Anjac Fashion qui est l’immeuble Western Pacific du film ; l’immeuble marron sur le trottoir d’en face est celui où il y avait la grosse publicité lumineuse Sunday Examiner.

(1) Certaines scènes de Feet First ont été tournées juste en face : dans les scènes de la partie basse de l’ascension, on voit clairement l’enseigne United Artists qui est l’immeuble d’à côté du Western Costume. Cela signifierait que ces scènes du film d’Harold LLoyd ont probablement été tournées sur le toit du bâtiment en triangle visible en contrebas de la photo ci-dessus (ce bâtiment est aujourd’hui détruit). La partie basse de l’ascension de Safety Last! a également été tournée de cet endroit alors que la partie haute de l’ascension du même film a été également tournée en haut du Western Costume building.

3 janvier 2012

Laurel et Hardy au Far-West (1937) de James W. Horne

Titre original : « Way Out West »

Laurel et Hardy au Far-WestLaurel et Hardy arrivent dans une petite ville de l’Ouest américain pour remettre à une jeune fille l’acte de propriété sur une mine d’or qui lui a été léguée par son père. Le tenancier du saloon où travaille la jeune fille fait passer sa femme pour l’héritière… Laurel et Hardy au Far-West est le seul western tourné par le duo comique. C’est un film bien construit, reposant sur un solide déroulement de scénario avec une bonne exploitation des différentes situations et des récurrences bien dosées. C’est certainement le dernier tiers du film qui est le plus réussi avec de nombreuses trouvailles de gags pour parvenir à pénétrer dans le saloon afin de cambrioler le coffre. Le film est assez complet : on notera par exemple un morceau musical étonnant (On the trail of the Lonesome Pine).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Sharon Lynn, James Finlayson
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Remarques :
La scène où Stan Laurel dévoile sa jambe pour faire de l’auto-stop est un clin d’œil au film de Frank Capra It happened one night (1934) qui remportait alors un énorme succès.

Homonyme :
Way out west de Fred Niblo (1930)

3 janvier 2012

Les as d’Oxford (1940) de Alfred J. Goulding

Titre original : « A Chump at Oxford »

Les as d'OxfordLaurel, déguisé en femme, et Hardy se font engager comme domestiques dans une maison bourgeoise où ils perturbent un grand diner mondain. Devenus balayeurs, ils aident à l’arrestation d’un voleur de banque. Pour les récompenser, le directeur les fait entrer à Oxford pour parfaire leur éducation. Pour les bizuter, les étudiants leur jouent des mauvais tours… Les as d’Oxford (A Chump at Oxford) est situé plutôt dans les derniers films tournés par Laurel & Hardy. L’ensemble est un peu décousu, on ne retrouve pas ici la rigueur de leurs meilleurs films. Il comporte néanmoins de bons moments comme ces étonnants jeux de mains dans le labyrinthe.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson, Peter Cushing
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25 décembre 2011

Laurel et Hardy constructeurs (1928) de Clyde Bruckman et Leo McCarey

Titre original : « The Finishing Touch »

Laurel et Hardy constructeurs(Muet, 25 minutes) Laurel et Hardy doivent finir de construire une maison en un jour. Le chantier est situé juste à côté d’un hôpital, un policier les surveille et vérifie qu’ils ne font pas trop de bruit… .The Finishing Touch jouent avec de nombreuses variations de gags autour de la construction, avec de belles utilisations de planches, de clous et autres instruments contondants. Le rythme est excellent, il n’y a aucun temps mort avec, comme toujours, une belle chute. A noter, un personnage assez surprenant d’infirmière cogneuse.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Dorothy Coburn, Edgar Kennedy
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22 décembre 2011

Marchands de poisson (1932) de George Marshall

Titre original : « Towed in a Hole »

Marchands de poisson(Court métrage de 20 minutes) Laurel et Hardy se sont installés à leur compte comme vendeurs de poissons. Ils décident d’acheter un bateau passablement usagé et entreprennent de le remettre à neuf… Après une courte introduction, toute l’action de Towed in a Hole se déroule en un lieu unique, chez un ferrailleur où le bateau est à sec, avec pour seuls et uniques personnages Laurel et Hardy. Cette situation de base est parfaitement utilisée avec une succession ininterrompue de gags, l’ensemble étant parfaitement rythmé. Il faut saluer l’invention dans les gags, les scénaristes ne se contentant du plus évident (le plan avec la scie où Stan Laurel est coincé par le mat est une trouvaille absolument incroyable). Le final est superbe. Towed in a Hole montre Laurel et Hardy dans ce qu’ils font le mieux : une situation simple exploitée à fond avec beaucoup d’interactions entre leurs deux personnages.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
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Towed in a hole

21 décembre 2011

Sous les verrous (1931) de James Parrott

Titre original : « Pardon Us »

Sous les verrousPour avoir vendu illégalement de l’alcool, Laurel et Hardy se retrouvent en prison. A cause d’une dent creuse qui lui joue des mauvais tours, Laurel termine certaines de ses phrases par un sifflement de dédain ce qui va le mettre en délicate posture… Pardon Us est le premier long métrage du tandem Laurel et Hardy et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la transition n’est pas facile. Le duo est effectivement habitué au format court, souvent en exploitant à fond une seule situation. Le long métrage impose une histoire plus développée. La construction de Pardon Us est hélas assez bancale et, malgré sa durée courte, le film montre une inconstance dans le rythme et des longueurs ; certains gags semblent étirés au maximum. Il reste quelques bons passages, le meilleur étant à mes yeux la scène de la salle de classe avec un professeur foldingue (James Finlayson) qui évoque un peu Groucho Marx. La scène parmi les ramasseurs de coton est assez étonnante avec Oliver Hardy chantant « Lazy Moon » (l’acteur était excellent chanteur). A noter que le dur à cuire « Tiger » est une satire du personnage joué par Wallace Beery dans The Big House, film à gros budget tourné l’année précédente également pour Hal Roach et dont les décors sont ici réutilisés.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Walter Long
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Remarques :
A) Après avoir été recapturés, le duo marche en rang avec les autres bagnards. Oliver Hardy a devant lui Hal Roach, le producteur (baissant légèrement la tête), et à côté de lui James Parrott, le réalisateur (avec une petite moustache).
B) Quatre versions supplémentaires furent tournées : une en français, une en espagnol, une en allemand et une en italien. A l’époque (tout début du parlant), on ne doublait pas les acteurs, on refilmait l’ensemble, les acteurs mimant les paroles pendant qu’un autre acteur disait le texte en langue étrangère hors champ. Les personnages secondaires étaient souvent remplacés par des acteurs étrangers. L’affirmation souvent rencontrée que Boris Karloff jouerait dans la version française (aujourd’hui perdue) pour remplacer Walter Long est probablement inexacte (voir dans les commentaires ci-dessous l’explication de Jean-Claude Michel).