16 août 2020

Charlie Chan aux jeux olympiques (1937) de H. Bruce Humberstone

Titre original : « Charlie Chan at the Olympics »

Charlie Chan aux jeux olympiques (Charlie Chan at the Olympics)Alors que son fils aîné est en route vers l’Europe pour aller concourir aux jeux olympiques, Charlie Chan est témoin du détournement d’un avion expérimental de l’armée américaine dans le ciel d’Honolulu. L’avion est retrouvé mais une pièce essentielle pour son guidage a disparu. Le détective va suivre la trace des espions jusqu’à Berlin…
Quatorzième film de la série avec Warner Oland,  Charlie Chan aux jeux olympiques est cette fois plus centré sur l’espionnage que sur un meurtre classique. L’intrigue est un peu confuse du fait du nombre de personnages impliqués et paraît moins bien construite qu’à l’habitude. En revanche, le film est très particulier parce que les jeux olympiques en question sont ceux de Berlin en 1936. Toute publicité pour le régime nazi a visiblement été évitée et, si le film utilise des images d’actualité de la cérémonie d’ouverture, tous les drapeaux ont été gommés (on entrevoit toutefois brièvement des saluts nazis lors de l’arrivée de la flamme). Autre particularité, le film utilise de vraies images, intérieures et extérieures, du dirigeable Hindenburg (retouché image par image à la main pour effacer les croix gammées sur la queue de l’appareil) peu avant la catastrophe de Lakehurst qui aura lieu quinze jours avant la sortie du film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Katherine DeMille, Pauline Moore, Allan Lane, Keye Luke
Voir la fiche du film et la filmographie de H. Bruce Humberstone sur le site IMDB.

Voir les autres films de H. Bruce Humberstone chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Katherine DeMille est la fille adoptive de Ceci B. DeMille.

Charlie Chan aux jeux olympiques (Charlie Chan at the Olympics)Morgan Wallace, Warner Oland et Katherine DeMille
dans Charlie Chan aux jeux olympiques (Charlie Chan at the Olympics) de H. Bruce Humberstone.

3 mars 2020

Arctic (2018) de Joe Penna

ArcticDans le désert glacé de l’Arctique, un homme s’efforce de survivre après le crash de son avion. Tout en tentant d’attirer l’attention sur lui, il pêche et s’est organisé autour de la carcasse de son avion. Mais un évènement imprévu va venir tout bouleverser…
Arctic est un film islandais et Joe Penna est un jeune réalisateur brésilien (également très connu sur YouTube en tant que guitariste). Son idée initiale pour son premier long métrage était un film de survie sur la planète Mars. Pour simplifier, il a choisi de transposer son histoire sur Terre, dans le milieu hostile de l’Arctique. Il n’a pas cherché à tricher sur le décor : il est allé tourner dans la toundra islandaise en plein hiver, dans des situations climatiques extrêmes. Bien qu’il soit dénudé et vide, l’environnement a ainsi une puissance peu commune. Le récit ne comporte aucun effet de dramatisation, ni aucun flashback pour nous dresser le portrait du personnage, nous ne saurons rien de lui. De même, il n’y a pratiquement aucun dialogue. C’est en revanche un film très immersif qui nous fait partager les problèmes et angoisses de son personnage. Il met en relief les capacités de l’être humain à ne jamais lâcher prise. La prestation de Mads Mikkelsen contribue à donner au film toute son intensité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mads Mikkelsen
Voir la fiche du film et la filmographie de Joe Penna sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarques :
* Selon les explorateurs Matthieu Tordeur, Jean-Louis Etienne et Laurence de la Ferrière, le film Arctic traduit bien  les conditions qui règnent dans ces environnements glacés. Leur seule objection serait sur la nourriture : le héros de Arctic ne se nourrit pas assez pour tous les efforts qu’il a à fournir (lire sur Huffington Post…)

ArcticMads Mikkelsen dans Arctic de Joe Penna.

24 septembre 2019

Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (1965) de Ken Annakin

Titre original : « Those Magnificent Men in Their Flying Machines or How I Flew from London to Paris in 25 hours and 11 minutes »

Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machinesLondres 1910. Pour mettre l’Angleterre au premier plan du développement de l’aviation, le directeur d’un grand quotidien organise une course de Londres à Paris. La grosse récompense promise au vainqueur attire des concurrents de plusieurs pays…
Divertissement destiné à un public large et de tous âges, ce film britannique met en scène les périlleux débuts de l’aviation, une époque où elle était encore très aventureuse et risquée et demandait beaucoup d’ingéniosité pour faire voler des appareils brinquebalants. Pour le tournage, une vingtaine d’avions ont été reconstruits  d’après les plans originaux (en les dotant toutefois d’un moteur plus puissant). Les scènes qui les montrent au sol ou en vol sont les plus nombreuses. L’humour repose beaucoup sur les chutes et incidents divers qui ne manquent pas de survenir tôt ou tard et aussi sur les personnages qui sont vraiment très stéréotypés selon leur nationalité : le japonais (Yûjirô Ishihara) est kamikaze, l’italien (Alberto Sordi) traine une ribambelle d’enfants, l’allemand (Gert Fröbe) est militaire, le français (Jean-Pierre Cassel) court le jupon, l’américain (Stuart Whitman) est un cow-boy, l’anglais (James Fox) est guindé et fair-play… ! L’humour passe bien toutefois car c’est un humour sans méchanceté. A noter, un petit rôle de capitaine des pompiers tenu par un Benny Hill étonnamment retenu. Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines est divertissant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stuart Whitman, Sarah Miles, James Fox, Alberto Sordi, Robert Morley, Gert Fröbe, Jean-Pierre Cassel, Irina Demick, Yûjirô Ishihara
Voir la fiche du film et la filmographie de Ken Annakin sur le site IMDB.

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Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machinesJames Fox dans Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines de Ken Annakin.

Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines

Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machinesJean-Pierre Cassel représente la France dans Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines de Ken Annakin.

18 juin 2019

Tora! Tora! Tora! (1970) de Richard Fleischer, Kinji Fukasaku et Toshio Masuda

Tora! Tora! Tora!Après l’immense succès de son Jour le plus long, Darryl F. Zanuck voulut poursuivre les grandes reconstitutions de la Seconde Guerre mondiale avec l’attaque de Pearl Harbor. Le budget fut encore plus important (1) et la production demanda trois années de préparation et presque un an de tournage.
De façon assez surprenante, Zanuck finit par adopter un point de vue très équilibré qui traite convenablement chacun des deux parties en présence. Il met en évidence la léthargie de l’état-major américain et laisse une belle place à la préparation de l’attaque, vue du côté japonais.
Kurosawa était initialement pressenti pour tourner toutes les scènes japonaises mais le réalisateur fut remercié peu après le début du tournage pour être remplacé par les moins expérimentés Kinji Fukasaku (scènes d’action) et Toshio Masuda (autres scènes japonaises). Si aucune des scènes tournées par Kurosawa ne figurent dans la version finale, le scénario reste co-signé par son scénariste habituel, Ryûzô Kikushima. L’absence totale de navires japonais de l’époque en état de naviguer et d’avions japonais en état de voler ne facilita guère la production. Le récit est globalement proche de la réalité historique et l’attaque en elle-même est assez spectaculaire. Le film connut un grand succès au Japon mais l’accueil aux Etats Unis (et en Europe) fut bien plus mitigé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Martin Balsam, Sô Yamamura, Jason Robards, Joseph Cotten, Tatsuya Mihashi, E.G. Marshall, Takahiro Tamura, James Whitmore, Eijirô Tôno, Wesley Addy
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site IMDB.

Tora! Tora! Tora!
Sô Yamamura dans Tora! Tora! Tora! de Richard Fleischer, Kinji Fukasaku et Toshio Masuda.

Tora! Tora! Tora!
George Macready et Joseph Cotten dans Tora! Tora! Tora! de Richard Fleischer, Kinji Fukasaku et Toshio Masuda.

Tora! Tora! Tora!

 

(1) Tora! Tora! Tora! fut la deuxième plus coûteuse production américaine des années soixante juste après Cléopâtre (1963), à égalité avec Hello Dolly (1969).

17 mars 2019

Non-Stop (2014) de Jaume Collet-Serra

Non-StopLe vol sans escale de New York à Londres commence plutôt bien pour Bill Marks, puisqu’il a une charmante voisine de siège. Mais peu après le décollage, il va se retrouver précipité dans une suite d’évènements plutôt énigmatiques…
Il n’est pas facile d’innover dans les histoires de détournement d’avion : c’est pourtant ce que réussissent les scénaristes de Non-Stop, une production anglo-franco-américano-canadienne réalisée par le catalan Jaume Collet-Serra. L’enchaînement des évènements intrigue et étonne et la tension monte continuellement. Il est inutile d’en dire plus, moins l’on en sait avant de regarder le film et mieux ce sera. Liam Neeson fait une bonne prestation, Julianne Moore étant plutôt en pilotage automatique. Plaisant sans être vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Liam Neeson, Julianne Moore
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Non-Stop
Liam Neeson dans Non-Stop de Jaume Collet-Serra.

15 janvier 2019

Sully (2016) de Clint Eastwood

SullyNew York, janvier 2009. Après avoir réussi l’exploit de poser son avion sur l’Hudson, sauvant ainsi tous ses passagers, le pilote de ligne Chesley « Sully » Sullenberger doit affronter une commission d’enquête. Les premiers éléments recueillis montrent qu’il aurait pu rejoindre son aéroport de départ…
Faire un film sur l’exploit de ce pilote qui fit preuve d’une maitrise extraordinaire et d’une grande sureté de jugement est louable et parfaitement justifié. Mais ce n’est pas vraiment le propos de Clint Eastwood qui semble surtout intéressé à porter une charge sévère contre le principe d’une commission d’enquête. « On ne met pas en doute les paroles de l’homme du terrain » semble-t-il nous dire. Il est un peu dommage que Clint Eastwood n’ait pu rendre hommage à ce pilote sans empâter le propos de sa haine des « technocrates » et d’un certain rejet de toute modernité (simulateurs, données informatiques, …) La partie reconstitution de l’accident est toutefois très bien réalisée et Clint Eastwood sait éviter tout pathos, par exemple en s’abstenant de nous faire vivre le crash par les yeux des passagers.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney
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Sully
Tom Hanks et Aaron Eckhart dans Sully de Clint Eastwood.

1 mai 2018

Opération Tonnerre (1965) de Terence Young

Titre original : « Thunderball »

Opération TonnerreGrâce à un plan machiavélique, l’organisation criminelle Spectre réussit à détourner un avion transportant deux bombes atomiques et demande une énorme rançon. James Bond est envoyé aux Bahamas à la recherche de la sœur du pilote de l’avion détourné…
Initialement, le roman Opération Tonnerre, publié en 1961, devait être le second roman de Ian Fleming adapté au cinéma mais le projet fut mis en sommeil pour des raisons de différent juridique. Il sera finalement le quatrième film de la série James Bond et c’est à nouveau Terence Young (réalisateur des deux premiers) qui est appelé pour le diriger, Guy Hamilton ayant été écarté à la suite de désaccords. Certes, les recettes de fabrication commencent à devenir de plus en plus visibles et la surprise des premiers films s’émousse quelque peu, mais Opération Tonnerre comporte de bonnes trouvailles, ne serait-ce que l’utilisation des profondeurs sous-marines pour y placer des scènes d’action. Le rythme donné par Terence Young est soutenu. Le plateau d’acteurs est toujours très européen : la partenaire féminine de l’agent secret est la française Claudine Auger, dont le modèle de maillot de bain se vendra comme des petits pains, et le sicilien Adolfo Celi avec ses requins fait un des méchants les plus mémorables. Le succès fut encore plus important que celui de Goldfinger.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Claudine Auger, Adolfo Celi, Luciana Paluzzi
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Remarques :
* Toute la scène d’introduction a été tournée au Château d’Anet, aux environs de Dreux.
* Remake :
Jamais plus jamais (Never Say Never Again) d’Irvin Kershner (1983) avec Sean Connery et Kim Basinger.

Thunderball
Sean Connery et Claudine Auger dans Opération Tonnerre de Terence Young.

Thunderball
Claudine Auger et Adolfo Celi dans Opération Tonnerre de Terence Young.

Thunderball
Luciana Paluzzi dans Opération Tonnerre de Terence Young.

18 mars 2018

Goldfinger (1964) de Guy Hamilton

GoldfingerJames Bond est chargé d’enquêter sur un certain Goldfinger, un milliardaire obsédé par l’or. L’homme va se révéler être bien plus dangereux qu’escompté…
C’est avec ce troisième volet de ses aventures que le mythe James Bond  prend une ampleur inégalée. Les producteurs réalisent un sans-faute commercial par une habile campagne de préparation et en plaçant la majorité de l’intrigue aux Etats-Unis afin de gagner définitivement le public américain. Cet épisode ancre définitivement les ingrédients et le style de la série.  L’histoire est bien équilibrée et les innombrables invraisemblances n’ont aucune importance car elles nourrissent le « rêve ». Le détachement, très empreint de flegme britannique, est toujours de mise : le méchant a des rapports très courtois avec l’agent secret tout en ayant la ferme intention de le tuer. Le modernisme est encore plus poussé avec l’utilisation d’un laser (peu connu à cette époque) et l’introduction de l’Aston Martin aux multiples gadgets. Guy Hamilton a une approche sans doute moins esthétique que Terence Young mais se montre efficace dans sa réalisation : il sait indéniablement créer des scènes fortes qui restent dans les esprits. Goldfinger est sans doute le premier blockbuster du cinéma moderne : le succès fut en effet fulgurant et planétaire, James Bond devint un phénomène de société. Pour un film britannique (c’est à dire non américain), c’est vraiment assez unique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Gert Fröbe, Honor Blackman, Shirley Eaton, Tania Mallet, Harold Sakata, Bernard Lee
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Remarques :
* Quelques semaines avant la sortie du film, Ian Fleming décédera d’une crise cardiaque durant une partie de golf.
* Gert Fröbe est doublé (par Michael Collins) car l’acteur allemand ne parle pas anglais (contrairement à ce qu’on avait affirmé à Guy Hamilton).
* La majorité du tournage s’est déroulé en Angleterre. Sean Connery n’a même pas mis les pieds aux Etats-Unis pour le tournage.

GoldfingerDean Connery dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerGert Fröbe dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerHonor Blackman (ex-Avengers) dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerHarold Sakata dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerL’Aston Martin DB5  de James Bond dans Goldfinger de Guy Hamilton.
(Le modèle réduit Corgi Toys de cette Aston Martin allait faire la joie de toute une génération de jeunes bambins.)

 

15 mars 2018

Arizona Dream (1993) de Emir Kusturica

Arizona DreamAxel a perdu ses parents dans un accident. Son oncle Leo le fait venir en Arizona avec son cousin Paul pour qu’ils travaillent dans son commerce comme vendeurs de voitures. Axel y fait la connaissance de deux femmes, Grace et sa belle-mère Elaine, qu’ils suivent dans leur maison en plein désert. Elaine nourrit le rêve de voler dans les airs et Axel va l’aider en construisant des machines de fortune…
Ecrit et réalisé par le serbe Emir Kusturica, Arizona Dream est son unique (jusqu’à présent du moins) film américain. C’est une fable plutôt surréaliste où l’on sent poindre son incompréhension du rêve américain. Pour Kusturica, ce qui compte, c’est l’imaginaire, les rêves les plus fous qui sont enfouis en nous. Le cinéaste sait créer de belles allégories d’une indéniable force poétique. Tout cela serait parfait si le film n’était pas si long, toute la seconde moitié de ce film de 142 minutes n’apporte rien. La musique est remarquable avec quatre morceaux chantés par un Iggy Pop à la voix grave, dont le fameux « In the Death Car » (qui fut bloqué un certain temps par la justice car c’est un plagiat). Gros succès en Europe à sa sortie. Nous avions alors beaucoup plus apprécié ce film…
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Jerry Lewis, Faye Dunaway, Lili Taylor, Vincent Gallo
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Arizona Dream
Symbole d’un rêve américain que Kusturica comprend mal : les grosses voitures que plus personne ne veut acheter sont réduites à être exposées au bord des routes dans Arizona Dream de Emir Kusturica (entre lesquelles Jerry Lewis semble vouloir au golf avec un balai).

Arizona Dream
Faye Dunaway et Johnny Depp dans Arizona Dream de Emir Kusturica.

Arizona Dream
Lili Taylor et Johnny Depp dans Arizona Dream de Emir Kusturica.

Arizona Dream
Vincent Gallo dans Arizona Dream de Emir Kusturica.

18 septembre 2017

Le Voyage fantastique (1951) de Henry Koster

Titre original (UK) : « No Highway »
Titre original (USA) : « No Highway in The Sky »

Le Voyage fantastiqueL’ingénieur Theodore Honey (James Stewart) pratique des tests de vibrations sur l’empennage d’un avion de ligne de nouvelle génération. Ses calculs sont formels : la queue de l’appareil va immanquablement se désagréger après exactement 1440 heures de vol. Pour prouver ses dires, il doit se rendre sur les lieux d’un précédent crash inexpliqué pour tenter de retrouver la queue de l’appareil. Il s’y rend en avion… Sur un sujet alors très actuel (les premiers avions de ligne à réaction datent de cette époque), l’anglais Nevil Shute (lui-même ingénieur aéronautique) a écrit le roman No Highway en 1948. Cette adaptation cinématographique en suit la trame d’assez près. Ce n’est pas tant un film-catastrophe, l’accent étant surtout mis sur l’opposition entre un ingénieur et sa hiérarchie incrédule. James Stewart s’en donne à cœur joie pour interpréter ce scientifique lunaire et excentrique, au point de le rendre caricatural. Cette situation « seul contre tous » est en outre renforcée par un aspect moins évident pour nous francophones : dans cette production anglaise à capitaux américains (1), James Stewart est le seul acteur américain et cela s’entend car l’acteur a toujours eu un accent américain très prononcé. Face à lui, Marlene Dietrich joue presque son propre rôle, celui d’une star voyageant sur le même avion. L’ensemble est de bonne facture, sans excès de sentimentaliste malgré la présence d’une petite fille. Le plus étonnant dans cette histoire est son caractère prophétique (lire ci-dessous).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Marlene Dietrich, Glynis Johns, Jack Hawkins
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Remarque :
* Trois ans plus tard, à la suite de plusieurs accidents, des problèmes de structure furent mis en évidence sur le premier avion de ligne à réaction en production, le De Haviland DH 106 Comet. Il fut établi que ces accidents étaient dus à la fatigue du métal sur les cellules, phénomène peu connu à l’époque et tous les Comet en service furent alors retirés du service. Le problème venait essentiellement de la forme carrée des hublots (depuis cette date, tous les hublots d’avion ont une forme arrondie).

(1) Les grands studios étaient alors encouragés fiscalement à réinvestir les profits générés au Royaume Uni dans des productions britanniques.

No Highway
James Stewart et Marlene Dietrich dans Le Voyage fantastique de Henry Koster.

No Highway
James Stewart et Glynis Johns dans Le Voyage fantastique de Henry Koster (et les hublots sont carrés!)

Homonyme en français (aucun lien) :
Le Voyage fantastique (Fantastic Voyage) de Richard Fleisher (1966)