19 juin 2010

Ariane (1957) de Billy Wilder

Titre original : « Love in the afternoon »

ArianeLui :
Ariane, la jeune et charmante fille d’un détective privé parisien, vole au secours d’un riche playboy américain menacé par un mari jaloux. Tombant elle aussi sous le charme, elle va lui faire croire qu’elle a déjà eu beaucoup d’aventures. Elle espère ainsi se mettre à son niveau… Ariane Il s’agit de la seconde adaptation au grand écran du roman de l’écrivain suisse Claude Anet (plus connu pour être l’auteur de « Mayerling »). Avec Ariane,  Billy Wilder met en scène une comédie romantique qui n’est pas sans rappeler Sabrina, tourné trois ans plus tôt, si ce n’est qu’Ariane a une dimension dramatique sous-jacente plus forte et qu’il ne comporte pas ses notes habituelles de satire sociale : Billy Wilder semble ainsi avoir un peu perdu de son mordant… Le film fut un échec commercial, les critiques reprochant à Gary Cooper d’être trop âgé pour le rôle (1). Le reproche est plutôt justifié même si, il faut bien le reconnaître, son charme est toujours intact. Le film, quant à lui, reste plaisant mais n’est pas vraiment au niveau des meilleurs films du cinéaste.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Audrey Hepburn, Maurice Chevalier, John McGiver
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.

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(1) Gary Cooper avait alors 55 ans. Gary Cooper fut assez affecté par les critiques sur son âge. Détail amusant : Billy Wilder avait d’abord offert le rôle à Cary Grant qui avait refusé, s’estimant trop âgé pour le personnage. Trois ans plus tôt, pour Sabrina, Cary Grant avait refusé le rôle pour les mêmes raisons.

Précédente adaptation du roman Ariane, jeune fille russe :
Ariane (version allemande) de Paul Czinner (1931) avec Elisabeth Bergner et Rudolf Forster
Ariane, jeune fille russe (version française) de Paul Czinner (1932) avec Gaby Morlay

18 juin 2010

Dieu seul le sait (1957) de John Huston

Titre original : « Heaven knows, Mr. Allison »

Dieu seul le saitLui :
En 1944, dans le Pacifique, un Marine et une jeune nonne particulièrement dévote se retrouvent isolés sur île par moments infestée de japonais. Le sujet de Dieu seul le sait peut paraître guère attrayant et pourtant John Huston a su éviter tous les clichés que l’on pouvait craindre. Bien au contraire, il fait preuve de beaucoup de subtilité et de délicatesse dans ce face à face surprenant, où deux tempéraments à priori opposés sont forcés de cohabiter. Le film fait entendu penser à African Queen que le réalisateur a tourné quelques années plus tôt et le résultat est tout aussi enthousiasmant, tout en se situant sur un registre plus discret, d’une grande pudeur. Les dialogues sont simples mais d’une écriture parfaite. Le déroulement du scénario est tout aussi parfait, sans aucun moment faible ni excès, John Huston semblant toujours avoir trouvé le ton juste. Belles interprétations de Robert Mitchum et de Deborah Kerr, tous deux semblent avoir été faits pour le rôle. Dieu seul le sait est vraiment un très beau film, une belle histoire traitée tout en délicatesse, un film qui n’est habituellement pas estimé à sa juste valeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Deborah Kerr, Robert Mitchum
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Remarques :
John Huston déclare dans mémoires : « On mentionne rarement Dieu seul le sait quand on parle de mes films et cependant je le considère comme l’un des meilleurs films que j’ai jamais fait ». On le comprend, c’est vraiment étonnant que ce film soit oublié à ce point. De son côté, Robert Mitchum aurait déclaré que c’était là son plus beau rôle.

17 juin 2010

Homicide (1991) de David Mamet

HomicideLui :
Alors que deux policiers détectives traquent un tueur en fuite, ils se trouvent en chemin sur les lieux d’un crime qui vient de se produire, une vieille dame assassinée dans son magasin. L’un deux se voit forcé d’enquêter sur cette affaire qui va se révéler être plus ténébreuse qu’il ne le croyait. Le troisième film de David Mamet est un film qui trompe son monde, il est lui aussi bien plus complexe qu’attendu : alors qu’il démarre comme un film policier, il se transforme rapidement en introspection de son personnage principal, un questionnement sur ses racines. A l’image du titre (« Homicide » peut être pris dans son sens premier mais aussi dans le sens « home-icide », tueur de racines), tout le film est à double lecture : on peut y voir un simple film sur le racisme anti-juif à l’intérieur de la police newyorkaise mais c’est aussi un film sur la recherche d’identité, les angoisses et les fantasmes qui virent à la paranoïa. David Mamet nous lance sur beaucoup de pistes (un peu à la manière de David Lynch) mais la tromperie est un élément-clef de son cinéma d’alors et l’on n’aura pas toutes réponses, loin de là. La fin est en tout cas très sombre et effroyablement pessimiste. Comme toujours chez David Mamet, les dialogues ont un rôle de tout premier plan, à la fois très réalistes et écrits avec beaucoup de rythme et de soin. Homicide est un film qui peut dérouter mais démontre les grandes qualités d’un réalisateur qui évoluera ensuite sur un terrain un peu différent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joe Mantegna, William H. Macy, Natalia Nogulich, Rebecca Pidgeon, Ving Rhames
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16 juin 2010

Arènes sanglantes (1922) de Fred Niblo

Titre original : « Blood and Sand »

Arènes sanglantesLui :
Vu aujourd’hui, Arènes Sanglantes semble surtout être un vecteur pour son acteur vedette, Rudolph Valentino. Après Le Cheik, l’acteur d’origine italiano-française était alors au sommet de sa popularité et ce film au fort parfum espagnol a encore renforcé son image de « latin lover ». Cette histoire de toréador à la popularité météoritique n’est d’ailleurs pas sans point commun avec celle de l’acteur qui aura, lui aussi, une vie sentimentale mouvementée et qui mourra, lui aussi, prématurément quatre ans plus tard. Fred Niblo ne semble pas avoir été vraiment inspiré par l’atmosphère espagnole et le film manque globalement de force. Rudoplh Valentino et Nita Naldi Rudolph Valentino montre cependant beaucoup de présence à l’écran. Le plus remarquable du film reste ces scènes de passion entre Valentino et sa voluptueuse tentatrice, joliment interprétée par Nita Naldi avec laquelle il tournera quatre films. Arènes Sanglantes connut un énorme succès populaire.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rudolph Valentino, Nita Naldi, Lila Lee, Walter Long
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Remarques :
Arènes sanglantes1) (Attention cette remarque va dévoiler la fin du film… si tant est que vous ne l’aviez pas deviné à l’énoncé du titre ou encore avec l’affiche française ci-contre) Le scénario original, initialement tourné, se termine avec la mort du toréador. Fred Niblo a toutefois tourné une seconde fin qui fut bien plus populaire où Valentino se remet de ses blessures grâce à sa femme qui lui a tout pardonné.
2) Le scénario est adapté d’un roman de l’espagnol Vicente Blasco Ibáñez

Remakes :
Arènes Sanglantes (Blood and Sand) de Rouben Mamoulian (1941) avec Tyrone Power et Rita Hayworth
Arènes Sanglantes (Sangre y arena) de l’espagnol Javier Elorrieta avec Sharon Stone.

15 juin 2010

La famille Savage (2007) de Tamara Jenkins

Titre original : « The Savages »

La famille SavageLui :
Alors qu’ils doivent prendre en charge leur père atteint de démence sénile, un frère et une sœur, tous deux quadragénaires, se retrouvent. Ce rapprochement est l’occasion de faire le bilan de la vie que chacun a tenté de construire alors que leurs parents ne se sont apparemment guère souciés d’eux. La Famille Savage est le second long métrage de la réalisatrice Tamara Jenkins (1) aborde un sujet assez délicat, notre comportement face à l’approche de la mort d’un parent très proche, ce qui est assez courageux mais le sujet principal reste ce frère et cette sœur à la vie sentimentale et professionnelle instable et, là, nous avons droit à un certain nombre de poncifs. La mise en scène apparaît vraiment plate et sans saveur mais, heureusement, Philip Seymour Hoffman et Laura Linnet apportent une authenticité certaine à leur personnage et relèvent l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Laura Linney, Philip Seymour Hoffman, Philip Bosco
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(1) Son précédent long métrage, Les taudis de Beverly Hills (1998), avait également été très bien reçu.

14 juin 2010

20 000 lieues sous les mers (1954) de Richard Fleischer

Titre original : « 20,000 leagues under the sea »

20 000 lieues sous les mersLui :
Cette adaptation du roman de Jules Verne produite par Walt Disney est très fidèle, tout au plus les caractères de certains personnages ont-ils été accentués pour mieux plaire au public américain (1) et un animal apprivoisé introduit (une otarie) pour plaire aux enfants. Mais l’esprit reste celui de Jules Verne avec ce mélange d’attirance et de mise en garde vis-à-vis de la technologie. Il est remarquable que le film conserve toute la capacité d’émerveillement du roman car, si les sous-marins n’existaient pas encore lorsque Jules Verne l’a écrit en 1869, ils étaient bien entendu connus de tous en 1954. Le spectacle est servi par le Technicolor et le Cinémascope qui n’en était alors qu’à ses débuts. Les grandes scènes spectaculaires, comme l’attaque du calmar géant, sont admirables et l’intérieur du Nautilus est somptueusement décoré, avec un mélange de modernisme et de style victorien. Alors qu’il n’avait tourné auparavant que des petites productions, Richard Fleisher montre beaucoup de maîtrise dans la réalisation de cette super-production et le déroulement du scénario montre un rythme parfait. Côté acteurs, James Mason semble vraiment fait pour le rôle du Capitaine Nemo. 20 000 lieues sous les mers est la meilleure adaptation d’un roman de Jules Verne au cinéma, c’est aussi l’un des tous meilleurs films sortis des Studios Disney (2). Insensible au temps, le film conserve aujourd’hui tout son impact.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, James Mason, Paul Lukas, Peter Lorre
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20.000 lieues sous les mers(1) Le personnage de Ned Land, interprété par Kirk Douglas, a été un peu poussé pour que le public américain s’identifie pleinement à lui. De son côté, le ténébreux Capitaine Nemo (James Mason) est plus sympathique, au détriment du Professeur Aronnax qui est plus effacé.
(2) A noter également que 20 000 lieues sous les mers est le premier film Walt Disney avec des acteurs très connus (Kirk Douglas et James Mason étaient de grandes stars en 1954). C’est aussi la première incursion de Walt Disney dans le domaine de la science-fiction.

Autres adaptations :
20000 lieues sous les mers de Georges Méliès (1907) film de 18 minutes
20,000 leagues under the sea de Stuart Paton (1916) film de 105 mn
+ plusieurs adaptations pour la télévision dont :
20 000 lieues sous les mers de l’australien Rod Hardy (1997) avec Michael Caine en Capitaine Nemo.
Les Studios Walt Disney préparent une nouvelle version prévue pour 2011.

13 juin 2010

L’inconnu du Nord-Express (1951) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Strangers on a Train »

L'inconnu du Nord-ExpressLui :
Sortant de deux échecs commerciaux consécutifs, Alfred Hitchcock décide de revenir sur un terrain plus sûr en adaptant un roman de Patricia Highsmith. Un jeune champion de tennis est abordé dans un train par un inconnu qui semble en savoir long sur ses déboires conjugaux. Il lui expose une théorie sur le meurtre parfait où chacun va tuer le gêneur de l’autre. Un échange de meurtres. L’inconnu du Nord Express est très souvent cité comme l’un des chefs d’œuvre de Hitchcock. Pourtant, le film est loin d’être parfait : d’une part les dialogues sont très ordinaires (1) et, d’autre part, l’actrice principale (Ruth Roman, imposée à Hitchcock par la Warner) et même Farley Granger montrent un jeu fade et sans relief. C’est plutôt la forme qui rend le film si remarquable : la construction du récit tout d’abord, l’utilisation d’une grande variété de lieux, les plans originaux (la scène du meurtre vue en reflet dans les verres de lunette est l’une des plus audacieuses du cinéma), la mise en place du suspense, de ces éléments transpire une grande maîtrise qui frise la perfection. Alfred Hitchcock est bien ici le maître du suspense. Il faut aussi souligner la belle prestation de Robert Walker (2), en fils de bonne famille charmeur et schizophrène, et de Marion Lorne (sa mère). L’inconnu du Nord Express permit à Hitchcock de renouer avec le succès, c’est maintenant l’un de ses films les plus connus. 
Note : 4 étoiles

Acteurs: Farley Granger, Ruth Roman, Robert Walker, Marion Lorne, Leo G. Carroll
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(1) Alfred Hitchcock et Raymond Chandler (engagé par la Warner) ne se sont pas entendus, vraiment pas du tout. Hitchcock a alors engagé un second scénariste (Czenzi Ormonde, une assistante de Ben Hecht) pour réécrire une bonne partie du scénario. Hitchcock raconte que, une fois le découpage fini, auncun écrivain ne voulait écrire les dialogues car personne ne trouvait cela bon.
(2) Robert Walker, acteur très prometteur à la vie personnelle assez tumultueuse, est hélas mort prématurément quelques mois plus tard. Il n’avait que 32 ans.

12 juin 2010

OSS 117: Rio ne répond plus (2009) de Michel Hazanavicius

Rio ne répond plusLui :
Avec ce second volet des aventures d’OSS 177 / Dujardin, Michel Hazanavicius ne parvient pas vraiment à retrouver l’équilibre qui faisait la réussite du premier épisode. Il était probablement difficile de continuer sur ce principe de l’agent secret balourd et assez stupide sans appuyer trop fort sur la pédale et sans tomber dans la répétition. Certes, il y a de bons moments mais l’ensemble paraît souvent un peu poussif. OSS 117 qui était plusieurs choses à la fois dans le premier volet (prétentieux, incompétent, chanceux et naïf) est ici tout simplement idiot. L’ambiance « années soixante » est bien restituée mais, bizarrement, Rio ne répond plus n’a pas du tout la qualité graphique du premier opus. Le film se laisse regarder mais n’arrache que quelques sourires. C’est trop peu….
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Louise Monot, Alex Lutz, Reem Kherici
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Voir les commentaires sur le premier volet : OSS 117: Le Caire nid d’espions (2006) du même Michel Hazanavicius

11 juin 2010

Les compagnons de la marguerite (1967) de Jean-Pierre Mocky

Les compagnons de la margueriteLui :
Virtuose de la restauration de documents écrits à la Bibliothèque Nationale, l’employé-modèle Matouzec (Claude Rich) découvre soudainement qu’il peut utiliser ses talents pour modifier le registre d’état civil de son mariage. Il passe donc une annonce pour faire un échange de conjoint avec un autre couple, « sans frais d’avocats et sans tracasserie administrative ». C’est l’inspecteur Leloup (Francis Blanche) qui va y répondre pour tenter de le coincer. Ce ne sera pas si facile… Avec Les Compagnons de la Marguerite, Jean-Pierre Mocky s’attaque joyeusement à l’institution du mariage qu’il fait voler en éclats avec un humour bien enlevé. Lui-même sortait d’un divorce difficile, ce qui a du le motiver tout particulièrement. Ici, tout se fait à l’amiable, dans la bonne humeur, échange de conjoints ou même polygamie, tout le monde est heureux… sauf les avocats qui n’ont plus de travail. Mocky fustige un modèle de société où il faut un permis pour tout. Tourné presque deux ans avant mai 68, son film présente une utopie qu’il appelle « la démocratie conjugale ». Claude Rich incarne parfaitement l’idéaliste naïf avec une petite touche d’anarchisme mondain. Face à lui, il a un solide groupe de policiers, Francis Blanche et Michel Serrault en tête, qui alimentent l’histoire en situations cocasses dans ce jeu du chat et de la souris. Les jeux de mots sont nombreux, souvent assez discrets, bien intégrés dans les scènes. Personne ne charge trop son personnage, l’humour est constant et bien dosé. Les Compagnons de la Marguerite est l’un des films les plus réussis de Jean-Pierre Mocky. C’est un vrai plaisir de le redécouvrir aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claude Rich, Michel Serrault, Francis Blanche, Paola Pitagora, Roland Dubillard, René-Jean Chauffard
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Remarque :
Catherine Rich, qui interprète la femme de Claude Rich dans le film (la grande adepte de la télévision), était (et même est toujours) sa femme dans la vraie vie.

10 juin 2010

Le mauvais chemin (1961) de Mauro Bolognini

Titre original : « La viaccia »

Le mauvais cheminLui :
A la fin du XIXe siècle, une famille tente de maintenir entière la petite ferme familiale La Viaccia. Le jeune fils Amerigo est envoyé chez son oncle malade à Florence dans l’espoir de bénéficier du futur héritage. Mais, une fois en ville, il tombe amoureux de la belle Bianca qui travaille dans une maison close. Le mauvais chemin est adapté d’un roman de Mario Pratesi. Sur cette trame qui évoque Zola, le film de Mauro Bolognini est à la fois un grand drame passionnel sans espoir et une peinture sociale qui met en relief les différences entre la grande pauvreté des campagnes et la relative aisance de la bourgeoisie des villes. C’est aussi le triomphe de la passion sur la raison. Filmé en noir et blanc, La Viaccia restitue parfaitement l’atmosphère du tournant du siècle, avec ses décors de maisons closes, lourdement chargés de tentures et de colifichets. Jean-Paul Belmondo (ici doublé en italien) apporte beaucoup de fraîcheur et de candeur tandis que Claudia Cardinale donne une belle interprétation, surmontant parfaitement la relative rigidité du texte. On lui doit les plus belles et les plus émouvantes scènes du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Claudia Cardinale, Pietro Germi, Romolo Valli
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