18 juillet 2024

La Complainte du sentier (1955) de Satyajit Ray

Titre original : « Pather Panchali »

La Complainte du sentier (Pather Panchali)Dans un petit village du Bengale, vers 1910, Apu, un garçon de 7 ans, vit pauvrement avec sa famille dans la maison ancestrale. Son père, se réfugiant dans ses ambitions littéraires, laisse sa famille s’enfoncer dans la misère. Apu va alors découvrir le monde, avec ses drames et ses joies…
Inspiré d’un classique de la littérature bengali, La Complainte du sentier est un film indien, le premier film du réalisateur bengali Satyajit Ray. C’est également le premier volet de la Trilogie d’Apu qui raconte l’histoire d’un garçon dans l’Inde du début du XXe siècle. Dès son premier long métrage, Satyajit Ray montre une très grande maitrise formelle. Le récit est centré sur une mère qui élève quasiment seule ses deux enfants et le réalisateur les intègre totalement dans un lieu qui est presque un personnage a part entière. La mère reste le plus souvent dans la maison alors que les enfants investissent le sentier qui y mène où les champs à l’entour. Évitant tout misérabilisme, le propos offre un regard lucide sur les conditions de vie très miséreuses sur lesquelles plane un implacable déterminisme : la société indienne repose sur un système de castes. Peuplé de petites joies et de petits et gros drames, Le récit nous captive. La mise en scène est sans artifice, la photographie est par moments vraiment très esthéthique, la caméra est très mobile. La musique, belle et assez présente, est signée Ravi Shankar. Le tournage s’est étalé sur presque trois années, Satyajit Ray ayant beaucoup de mal à réunir les fonds nécessaires pour pouvoir continuer à tourner. Remarqué à Cannes 1956.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Uma Das Gupta, Subir Banerjee
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Subir Banerjee et Uma Das Gupta dans La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.
Karuna Bannerjee dans La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.
Subir Banerjee et Uma Das Gupta dans La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.
Satyajit Ray sur le tournage de La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.

16 juillet 2024

La Veuve joyeuse (1934) de Ernst Lubitsch

Titre original : « The Merry Widow »

La Veuve joyeuse (The Merry Widow)Dans le royaume de Marshovie , le capitaine de la garde prince Danilo est un grand charmeur qui multiplie les conquêtes féminines. Surpris par le roi dans le boudoir de la reine, il est contraint pour se racheter d’aller séduire une jeune et jolie veuve émigrée à Paris, dont l’immense fortune est nécessaire au rétablissement des finances du royaume…
La Veuve joyeuse est un film musical américain réalisé par Ernst Lubitsch. Cette nouvelle adaptation de l’opérette autrichienne de Franz Lehár (1905) est très différente de celle, bien plus sombre, qu’en avait donnée Erich von Stroheim neuf ans plus tôt. Ici, tout n’est que joie de vivre et Maurice Chevalier est une source de bonne humeur qui semble intarissable. C’est l’image du bon vivant dans le gai Paris vu par Hollywood. La production est somptueuse, que ce soit par ses décors immenses et le nombre de figurants (notamment dans les célèbres scènes de bal). Les dialogues sont brillants, une petite merveille d’humour. Lubitsch apporte une grande vitalité par sa mise en scène virevoltante. Le succès fut au rendez-vous sans permettre, toutefois, de recouper le budget conséquent. Délicieux.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Edward Everett Horton, Una Merkel, George Barbier, Minna Gombell
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Remarque :
• La popularité de Maurice Chevalier était alors immense et la MGM a mis beaucoup d’argent sur la table pour emprunter Lubitsch, Chevalier et Jeanette Macdonald à la Paramount.
• Ce film marque la fin de la période « comédies musicales » de Lubitsch. Son film suivant sera Ange avec Marlene Dietrich en 1937.
• Quelques très courts passages ont été coupés à la sortie par la censure mais sont rétablis dans les versions arrivées jusqu’à nous.
• Une version française fut tournée simultanément, assez différente semble-t-il, avec des dialogues de Marcel Achard et des paroles de chansons d’André Hornez. Acteurs : Maurice Chevalier, Jeanette MacDonald, Marcel Vallée, Danièle Parola, André Berley…

Jeanette MacDonald et Maurice Chevalier dans La Veuve joyeuse (The Merry Widow) de Ernst Lubitsch.
Maurice Chevalier dans La Veuve joyeuse (The Merry Widow) de Ernst Lubitsch.
Jeanette MacDonald, Maurice Chevalier et Minna Gombell dans La Veuve joyeuse (The Merry Widow) de Ernst Lubitsch.

15 juillet 2024

Le Mariage du siècle (1985) de Philippe Galland

Le Mariage du siècleA la suite d’un pari avec des copains, Paul, dragueur invétéré, se met en tête de séduire la princesse Charlotte, de passage à Paris, dont le mariage avec un jeune duc est imminent…
Le Mariage du siècle est une comédie française réalisée Philippe Galland qui en a co-écrit le scénario avec Anémone et Jean-Luc Voulfow. Il s’agit de toute évidence de retrouver le tandem de Le père Noël est une ordure et de prolonger l’esprit du Splendid. Hélas, aucun effort n’est fait pour que l’on croie à cette histoire. La mise en place est laborieuse (il faut bien avouer qu’Anémone est une princesse peu crédible) et ensuite tout paraît assez bâclé. On reste devant l’écran, espérant que l’humour va finir par monter d’un cran… mais non, tout cela reste « très moyen ». Presque tous les acteurs forcent leur jeu.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Thierry Lhermitte, Anémone, Michel Aumont, Jean-Claude Brialy, Dominique Lavanant, Martin Lamotte, Michèle Moretti
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Remarque :
* Le réalisateur Philippe Galland était alors en couple avec Anémone.

Martin Lamotte et Anémone dans Le Mariage du siècle de Philippe Galland.

13 juillet 2024

The Creator (2023) de Gareth Edwards

The CreatorEn 2065, l’armée américaine cherche à débusquer le « cerveau » d’une intelligence artificielle qui a lancé une ogive nucléaire sur Los Angeles, dix ans plus tôt. Son repaire est dans l’immense Nouvelle Asie dont les habitants cohabitent avec une abondante population de robots à face humaine très coopératifs, les « simulants ». Soldat américain infiltré en Asie, Joshua est séparé de sa femme Maya au cours d’un assaut…
The Creator est un blockbuster américain co-écrit et réalisé par Gareth Edwards, connu pour avoir réalisé Rogue One : A Star Wars Story. Si le film se laisse regarder sans déplaisir, ce n’est pas grâce à son scénario, qui n’est pas vraiment remarquable, mais plutôt grâce à la qualité de sa réalisation. Comme pratiquement tous les films du genre de science-fiction cyberpunk, The Creator montre une influence de Blade Runner mais il est loin d’avoir la profondeur de ce dernier. Sur le plan émotionnel, l’ensemble laisse froid. Visuellement, il est plus convaincant, utilisant l’esthétisme de décors naturels thaïlandais. Les effets spéciaux sont bien intégrés et réussis, à commencer par les robots avec leur trou béant en travers de la tête. Les scènes d’action sont prenantes. Le résultat visuel est d’autant plus notable qu’il a été atteint avec un budget modéré (pour un blockbuster). Visuellement plaisant à défaut de plus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Gemma Chan, Allison Janney, Ken Watanabe
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John David Washington dans The Creator de Gareth Edwards.
Madeleine Yuna Voyles dans The Creator de Gareth Edwards.

11 juillet 2024

Le Règne animal (2023) de Thomas Cailley

Le Règne animalLe monde fait face à une épidémie de mutations qui transforment les humains en animaux. François doit déménager dans le sud de la France pour se rapprocher de sa femme Lana, touchée par ce mal mystérieux et envoyée dans un centre spécialisé. Sur place, lui et son fils Émile doivent se réinventer dans un monde qui se peuple de créatures d’un nouveau genre…
Le Règne animal est un film fantastique français coécrit et réalisé par Thomas Cailley, son second long métrage après Les Combattants (2014). Je n’ai pas du tout accroché à cette histoire où tout sonne faux à mes yeux. Dès les premières minutes, on ne croit pas au jeu emprunté des acteurs et les dialogues sont bien pauvres. Les meilleurs moments sont les scènes de forêt où (heureusement) personne ne parle. Les effets spéciaux sont plutôt réussis et beaucoup de critiques ont salué l’émergence d’une nouvelle direction pour le cinéma français. Mon opinion est minoritaire : le film a été très bien accueilli par le public et la critique qui y a vu une fable écologique, ou même politique, écho à notre aspiration de se reconnecter avec la nature. Gros succès avec plusieurs Césars à la clef.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos
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Paul Kircher et Romain Duris dans Le Règne animal de Thomas Cailley.

10 juillet 2024

Fièvre méditerranéenne (2022) de Maha Haj

Titre original : « Mediterranean Fever »

Fièvre méditerranéenne (Mediterranean Fever)Walid, 40 ans, Palestinien vivant à Haïfa avec sa femme et ses deux enfants, cultive sa dépression et ses velléités littéraires. L’emménagement d’un nouveau voisin, Jalal, bouleverse son quotidien. Exubérant et optimiste, le nouveau venu suscite l’agacement, puis, peu à peu, la fascination de Walid car il trempe de toute évidence dans des histoires louches…
Fièvre méditerranéenne est une comédie noire écrite et réalisée par la réalisatrice arabo-israélienne, mais qui se définit comme palestinienne, Maha Haj. Il s’agit de son second long métrage après Personal Affairs (2016). Le film est une coproduction entre la Palestine, le Qatar, Chypre, l’Allemagne et la France. C’est une comédie noire qui joue avec l’absurde et l’ironie. Le conflit israélo-arabe n’est pas loin mais reste en toile de fond. Il est certainement l’une des causes du caractère dépressif du personnage principal qui ne parvient pas à définir son mal-être, pas même à sa psychiatre. La réalisatrice précise : « Par le biais de ce personnage, j’ai poussé à leurs extrêmes des pensées qui peuvent m’être familières. Je connais intimement sa personnalité et son caractère. J’ai ainsi tourné en dérision mon propre côté sombre à travers un homme qui me ressemble sur certains points, tout en étant différent de moi. » Un peu lent à évoluer dans sa deuxième partie, son film se situe dans le style d’Elia Suleiman. Prix du meilleur scénario dans la sélection Un certain regard de Cannes 2022.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Amer Hlehel, Ashraf Farah
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Ashraf Farah et Amer Hlehel dans Fièvre méditerranéenne (Mediterranean Fever) de Maha Haj.

9 juillet 2024

Tirailleurs (2022) de Mathieu Vadepied

TirailleursEn 1917, dans un petit village du Sénégal, Bakary Diallo voit son fils Thierno enrôlé de force par l’armée française. Il se porte volontaire pour partir avec son fils dans le but de l’aider à déserter. Mais leur première tentative est un échec et le père et son fils sont envoyés au front dans l’est de la France. Là, les choses évoluent différemment car le fils ne se conduit pas selon la volonté de son père…
Tirailleurs est un film français co-écrit et réalisé par Mathieu Vadepied, son second long métrage. S’il dénonce l’enrôlement de force pratiqué dans les colonies françaises, le récit est surtout centré sur une relation entre un père et son fils qui se révèlent avoir des aspirations très différentes. Indéniablement, le film est tout sauf manichéen : il montre sans chercher à démontrer. Si le film a des défauts, ils sont surtout du côté de la rapidité d’enchaînement des évènements qui enlève de la crédibilité à l’ensemble, et sur l’aspect trop simple (ou trop sage) des scènes. Omar Sy s’est beaucoup impliqué dans ce film, coproduisant et tenant brillamment le rôle principal du père. Le film n’a reçu qu’un accueil mitigé.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Omar Sy, Alassane Diong, Jonas Bloquet
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Omar Sy dans Tirailleurs de Mathieu Vadepied.

8 juillet 2024

Simple comme Sylvain (2023) de Monia Chokri

Simple comme SylvainSophia, professeure d’université à la vie confortable et vivant une relation stable mais peu excitante avec Xavier depuis une dizaine d’années, voit sa vie bouleversée lorsqu’elle rencontre Sylvain, un ouvrier du bâtiment que le couple engage pour rénover leur chalet d’été…
Simple comme Sylvain est un film québécois écrit et réalisé par Monia Chokri, actrice devenue réalisatrice. Elle signe là son troisième long métrage après La Femme de mon frère (2019) et Babysitter (2022). Sur le thème du « heurt » de deux milieux différents, le scénario n’est pas franchement original mais il a un certain charme québécois. Que le personnage principal soit un professeur de philosophie est une idée amusante : en effet, Sophia expose les différentes conceptions de l’amour à son auditoire tandis qu’elle-même est emportée dans une histoire irraisonnée d’amour physique. Hélas, Monia Chokri ne parvient pas à donner de l’ampleur à son récit qui reste une simple opposition sous de multiples visages. L’histoire tourne rapidement en rond et la fin est bâclée. L’humour semble pointer de temps à autre sans s’installer durablement. Magalie Lépine Blondeau fait montre de beaucoup de naturel dans son interprétation. Un film que j’aurais aimé plus apprécier car il a un certain charme. Heureusement pour lui, il a été mieux reçu par la critique et le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume, Monia Chokri
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Monia Chokri et Magalie Lépine Blondeau dans Simple comme Sylvain de Monia Chokri.

6 juillet 2024

N’attendez pas trop de la fin du monde (2023) de Radu Jude

Titre original : « Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii »

N'attendez pas trop de la fin du monde (Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii)Assistante indépendante de production, Angela parcourt la ville de Bucarest pour le casting d’une publicité sur la sécurité au travail commandée par une multinationale : elle doit aller filmer des accidentés du travail avant que le choix final ne soit fait et le tournage effectué. Elle en profite pour mettre en scène son avatar digital, un sombre crétin, dans de petites vidéos humoristiques…
N’attendez pas trop de la fin du monde est un film roumain écrit et réalisé par Radu Jude. Le moins que l’on puisse dire est que ce film ne ressemble à aucun autre, « un collage chaotique » comme le définit son créateur. Son principal défaut est d’être un peu hermétique : on pourrait penser qu’il ne s’agit là que d’une fable corrosive, prétexte à un défoulement tous azimuts mais le propos du réalisateur est plus que cela. Il a voulu dresser un parallèle entre le portrait d’une femme chauffeur de taxi sous la dictature communiste et celui d’une jeune femme désinhibée, elle aussi au volant d’une voiture, dans la société post-totalitaire d’aujourd’hui. Il a donc entremêlé un film de 1981 dans les scènes actuelles (avec des ralentis dont on ne voit pas le sens au premier abord mais il y en a bien un (1)). Il y a beaucoup d’humour, une vulgarité outrancière, et aussi hélas de sérieuses longueurs. La scène du tournage de la publicité vaut le détour, dans le genre humour absurde, un plan-séquence en caméra fixe de plus de 30 minutes assez ubuesque qui clôt le film. Pas banal…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ilinca Manolache, Ovidiu Pîrsan, Nina Hoss
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(1) Le film intégré est un long-métrage roumain de 1981, Angela merge mai departe, réalisé par Lucian Bratu. Il met en scène une femme chauffeur de taxi et son quotidien sous la dictature communiste. « En y regardant de plus près, j’ai découvert que ce film regorgeait d’éléments subversifs, lancés comme des bouteilles à la mer. Par exemple, il est tourné dans les beaux quartiers de Bucarest. Mais comme on est aussi dans du cinéma direct, on y voit parfois brièvement des choses qui ne devraient pas y figurer: des pauvres aux vêtements miteux qui attendent le bus, des gens qui font la queue pour de la nourriture, des murs délabrés, etc. Ce sont de brefs instants, quelques secondes maximum. […] C’est pourquoi j’ai ralenti ces moments qui ont échappé à la censure, pour les rendre visibles aux spectateurs d’aujourd’hui et permettre leur analyse. »

Ilinca Manolache dans N’attendez pas trop de la fin du monde (Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii) de Radu Jude.

Remarque :
* Le réalisateur de séries Z Uwe Boll fait une petite apparition dans son propre rôle. Souvent qualifié de « nouvel Ed Wood », il a tourné de nombreux films. En 2008, une pétition sur internet a été lancée pour le supplier d’arrêter le cinéma. Elle a obtenu plus de trois cent mille signatures (dixit Wikipédia). Le fait qu’il ait boxé des critiques est apparemment véridique, tout comme sa phrase : « Un poing dans la gueule, c’est le meilleur moyen d’aimer mes films! »

5 juillet 2024

Insomnia (2002) de Christopher Nolan

InsomniaDans une petite ville de pêcheurs d’Alaska, une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée. Deux inspecteurs de la police de Los Angeles, le capitaine Will Dormer et son partenaire Hap Eckhart, sont envoyés sur place pour aider la police locale dans son enquête, à la demande du chef de la police, un ancien collègue de Dormer. Ellie Burr, une jeune détective de la police locale, qui est une grande fan du travail d’enquête de Dormer, vient les accueillir…
Insomnia est un film policier américain réalisé par Christopher Nolan. Il s’agit du remake du film norvégien Insomnia (1997) réalisé par Erik Skjoldbjærg, qui avait reçu de bonnes critiques mais une distribution limitée. Si elle ne recèle pas de grandes surprises, l’intrigue est bien tournée, évoluant rapidement en jeu du chat et de la souris, où la souris peut devenir chat et inversement. Il y a une belle profondeur dans les trois personnages principaux. Le travail de Christopher Nolan, qui travaillait ici pour la première fois avec des acteurs de premier plan, est assez remarquable. Sa mise en images montre une recherche sur les lumières (au pays où le soleil ne se couche jamais) et un cadrage qui crée une atmosphère ; il place souvent sa caméra très près des personnages comme pour mieux les sonder. Al Pacino met beaucoup d’intensité dans son personnage et Robin Williams, utilisé ici à contre-emploi, s’en sort plutôt bien (1). Le film a eu d’assez bonnes critiques même si Christopher Nolan a déclaré plus tard que c’était son film le plus sous-évalué.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank, Martin Donovan
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(1) Les deux acteurs ont des méthodes très différentes. Robin Williams a déclaré : « Ma rencontre avec Al, c’est « Monsieur Méthode » contre « Monsieur N’importe Quoi » ! » (en anglais, « Method » désigne les techniques de jeu de l’Actors Studio, Al Pacino est effectivement issu de l’Actors Studio qui préconise que les acteurs doivent intégrer totalement la psychologie de leur personnage). On raconte que, pour préparer les scènes, Al Pacino s’enfermait dans sa loge et ne sortait que lorsqu’on était prêt à tourner alors que Robin Williams restait avec l’équipe et faisait rire tout le monde.

Hilary Swank et Al Pacino dans Insomnia de Christopher Nolan.
Robin Williams et Al Pacino dans Insomnia de Christopher Nolan.